Pédagogie
Dans cette rubrique, vous trouverez des articles de pédagogie sur le sens des apprentissages et l'approche que peuvent en avoir les enseignants.
Les sections artistiques et sportives au collège
Certains collèges proposent des sections artistiques ou sportives, permettant aux élèves de suivre des cours spécifiques en parallèle au programme traditionnel. Ainsi, sont proposés de la musique, du théâtre, des arts plastiques, de la danse, du sport comme le football, le handball, comme le ski en montagne. Le choix s'avère extrêmement large.
Les Sections sportives
Pour les amoureux du sport, il est possible au collège de concilier étude et pratique plus importante de leur activité favorite. Des sections sportives existent dés la sixième, souvent via l'UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire), l'équivalent de l'USEP à l'école primaire. Ces filières sportives peuvent aussi proposer un cadre plus important via ce qui s'appelaient auparavant le sport-études. Elles sont accessibles dans plus de 2.000 collèges en France. Une centaine de disciplines sportives y sont proposées, des plus connues comme le handball, le football, le tennis, le badminton, l'athlétisme etc... jusqu'à certaines plus confidentielles, sans oublier le handisport.
En fonction de l'activité choisie et du niveau de l'élève, le temps est aménagé pour dégager de 3 à 8 heures de pratique sportive supplémentaire par semaine. Il faut aussi savoir que ces heures ne se substituent pas à des cours traditionnels.
Les élèves de section sportive suivent le même programme, avec le même volume horaire que leurs camarades de collège. Il faut donc être très motivé pour pouvoir faire face à un emploi du temps particulièrement chargé.
La sélection se fait sur dossier déposé dés le second trimestre du CM2. Les places sont peu nombreuses. Seuls sont retenus les enfants ayant de bons résultats scolaires et un bon niveau sportif dans leur club. L'an passé à l'école des Cèdres, une élève de CM2 a pu ainsi rejoindre le collège des Lentillères à partir de 2018-2019 pour la section football.
Il est important de savoir que ces sections n'ont pas pour but d'amener les enfants vers le haut niveau, mais seulement de leur permettre de pratiquer plus intensément leur sport.
Pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin, pour ceux qui en ont les capacités, ensuite existent les filières appelées "Parcours de l'Excellence Sportive", anciennement Pôle Espoir et Pôle France, à partir du lycée, avec la possibilité d'un bac en trois ans au lieu de deux, pour permettre d'adapter les études aux contraintes des compétitions nationales et internationales. Un grand nombre de professionnels du sport ont suivi ces filières.
En 2014-2015, le lycée Dupuy de Lôme (Lorient) a créé une filière football en lien avec le club professionnel de la ville, le FC Lorient. Les entraînements ont lieu dans le cadre des structures du club professionnel.
Les sections artistiques
Elles fonctionnent sur le même principe que les filières sportives : des heures hebdomadaires de pratique artistique en plus du temps scolaire, sélection du dossier, même exigence que pour les sportifs. Elles portent des noms différents selon la pratique artistique.
Les CHAM (Classes à Horaires Aménagés Musicale)
Les CHAT (Classes à Horaires Aménagés Théâtre)
Les CHAAP (Classes à Horaires Aménagés Arts Plastiques)
Les CHAD (Classes à Horaires Aménagés Danse)
Comme pour les classes sportives, l'emploi est aménagé pour libérer de 3 à 8 heurs hebdomadaires afin de pratiquer cet art, en complément du programme classique.
Ces filières très sélectives nécessitent aussi beaucoup de rigueur et de motivation. Pour ces classes particulières, il faut également faire la demande au deuxième trimestre du CM2 en prenant contact avec la direction du collège, de l'école ou du conservatoire en question. Ces classes travaillent bien évidemment en lien constant avec les Beaux-Arts, les conservatoires, les centres de formation artistique.
Une élève de CM2 de l'année 2016-2017 a intégré la CHAAP des Lentillères l'an passé. Elle a pu travailler et créer dans un groupe restreint en partenariat avec l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts (autrement dit les Beaux-Arts) à Dijon. Cette classe a d'ailleurs participé à l'exposition qui a eu lieu à l'occasion des journées Portes Ouvertes de ce grand centre national de formation artistique.
Lien avec un autre article sur ce thème :
Exposition d'élèves de 6ème aux portes ouvertes de l'ENSA (Les Beaux Arts) à Dijon
Vœux 2018
L'équipe éducative de l'école des Cèdres vous souhaite une belle année 2018.
Comme l'an passé, comme les autres années, les enseignants continueront à baser leur travail sur des valeurs de partage et de solidarité, de reconnaissance et de respect de l'autre, de citoyenneté, absolument nécessaires pour faire en sorte que le monde de demain, le monde qui verra grandir ces enfants soit porteurs des valeurs de paix et de compréhension, de tolérance et d'acceptation de la différence, d'enrichissement au contact des autres quels que soient l'âge ou l'expérience de vie, grâce à la connaissance, la culture, le savoir-être et le savoir-faire.
Les enfants ne sont pas des bouteilles à remplir de savoir, mais des êtres qui pourront faire des choix parce qu'ils auront intégré des expériences collectives avec un bagage culturel qui leur permettra d'être des adultes vraiment citoyens, ouverts au monde qui les entoure.
La communauté éducative de l'école des Cèdres est vivante grâce à l'énergie de ces enfants, le volontarisme des enseignants, la présence positive et le partenariat des parents, la collaboration joyeuse et efficace avec les services du périscolaire (garderie du matin, pause méridienne et cantine, personnel de service).
Heureuse année à vous !
L'intérêt des jeux de société, le dernier jour avant les vacances
Jeux de société le dernier jour avant les vacances
C'est comme une tradition qui se perpétue dans beaucoup d'écoles le dernier jour avant les vacances.
C'est comme le droit à un temps informel après un trimestre de travail soutenu, encore plus dans des périodes où la fatigue est très présente comme avant Noël.
Il s'agit de l'après-midi jeux de société en classe. Les enfants apportent un jeu de chez eux qu'ils partagent avec leurs camarades.
Cela peut sembler comme une récréation en classe mais c'est bien plus que cela.
C'est avant tout un temps où les mots liberté et choix prennent tout leur sens. Chacun ou chacune choisit d'être avec qui il ou elle veut. Il est possible de changer de partenaires autant de fois qu'on le désire. C'est un moment d'expériences multiples autour de jeux connus , peu connus et même parfois complètement inconnus. C'est donc un temps de découvertes et de plaisir partagés.
Il est clair que le mot partage prend aussi tout son sens, être avec les autres ou pas, ou pas tout le temps, regarder et faire, regarder ou faire, ressentir cette ambiance si particulière qui fait d'un après-midi d'avant vacances comme un sas, comme un passage vers ce temps d'après où les camarades ne seront plus ensemble, où la famille prendra le pas sur le groupe.
Et, par ces jeux si bien dits de "société", ce sont de nombreux apprentissages informels qui se mettent en place : des stratégies proches de la logique mathématique, l'utilisation de connaissances multiples nécessaires à la réalisation et à la réussite d'un projet personnel ou collectif. Souvent aussi la rapidité de pensée, la prise de décision dans l'urgence basée sur une prise d'informations nécessaires pour pouvoir choisir l'action à faire.
Et que dire de l'enseignant dans cela ? En apparence, on pourrait penser que c'est un après-midi tranquille où les enfants sont laissés à eux-mêmes.
Pour commencer, le niveau sonore est déjà plus élevée puisque les échanges oraux sont nombreux. De nombreuse régulations de l'adulte sont nécessaires. Et puis souvent l'enseignant s'implique avec les enfants dans les jeux. Pour le plaisir d'abord, mais aussi pour donner de la valeur à ces activités qui ne semblent pas à priori très scolaires.
Justement pour rebondir sur ce point, c'est parce que ces activités ne sont pas purement scolaires que, dans le contexte de l'école, elles vont montrer de l'établissement et de son fonctionnement autre chose que les habitudes de travail. Quelque chose de plus ludique, plus personnel, plus collectif. L'école va apparaître comme un lieu où d'autres formes échanges existent, redonnant ainsi du sens et de l'envie au travail plus traditionnel.
Voilà pourquoi ces jeux de société ont toute leur place dans un temps d'école, sur le lieu de l'école. Et cela donne tellement de plaisir à partager !
L'orthographe à l'école primaire
L’orthographe à l’école primaire
Pour un grand nombre de personnes, on réduit le travail d’orthographe à l’exercice de la dictée.
Orthographe et dictée sont deux mots qui fonctionnent ensemble dans la pensée commune. Pourtant c’est en grande partie faux.
Dans la réalité la dictée n’est qu’une petite partie de ce que représente l’orthographe (au moins la partie visible et identifiable de ce domaine scolaire). Le travail de fond est ailleurs, dans des formes variées en lien avec d’autres activités qui lui donnent un sens.
C’est un travail de longue haleine qui débute avec l’apprentissage de la lecture, qui se prolonge jusque dans le secondaire et qui se perfectionne encore à l’âge adulte. Si on faisait une comparaison avec l’art de la conduite automobile, les professionnels disent souvent que le permis ne fait pas un bon conducteur mais seulement un conducteur qui n’est pas dangereux sur la route. Pour faire un bon conducteur, il fait au moins dix ans de pratique avec l’expérience de situations variées et parfois difficiles.
La lecture, l’écriture et l’orthographe (domaines liés), c’est la même chose. La pratique liée à la réflexion sur la langue permet de mettre un sens sur le pourquoi et le comment de telle ou telle écriture. Cela donne la capacité de reproduire l’orthographe d’un mot sans faire d’erreur. L’un des dangers d’une orthographe non maîtrisée réside dans les conséquences en termes de communication et d’image de soi dans son lien aux autres (professionnel par exemple).
Quoi qu’on veuille, quoi qu’on pense, il faut accepter l’idée qu’écrire sans erreur orthographique ou syntaxique demande une maturité qui s’affine au fur et à mesure des années, avec l’expérience de l’écriture et de la lecture.
De fait, la richesse et la beauté de la langue française se combinent avec une certaine complexité grammaticale et orthographique.
L’art d’écrire, c’est être capable de résoudre des problèmes que posent beaucoup de mots du français. C’est une démarche comparable à la logique mathématique. L’esprit doit agir avec ordre, méthode et souvent rapidité. L’enfant doit trouver les réponses à des questionnements d’écriture au travers de tout ce qu’il sait. Pour trouver ces informations absolument nécessaires, il doit chercher dans les « cases » où il a classé ce qu’il a appris.
Pour un enfant à l’esprit structuré, c’est une chose aisée et même très ludique.
Pour un élève en difficulté (petite ou grande), cela relève d’une mission où il doit fournir beaucoup d’efforts.
Prenons un exemple avec une phrase simple :
« Trois enfants jouent à chat dans la cour avec Paul, après avoir posé leur cartable près des escaliers. »
Premier questionnement : « Trois »
Ne pas oublier d’écrire la majuscule parce que c’est le début d’une phrase.
Pour ce même mot se pose la question du « s » à trois, non pas pour une question de pluriel mais pour une question de vocabulaire puisque dans la même famille de mots se trouvent « troisième », « troisièmement » etc…
Passons ensuite à « enfants ».
On constate bien sûr le « s » du pluriel puisque les enfants sont trois, mais aussi le « t » final en raison du signe distinctif de cette famille de mots avec « enfantin », « enfantillage » etc…
Nous arrivons à « jouent » avec son « e » muet et surtout son « ent », terminaison des verbes du premier groupe au présent quand le pronom sujet est « ils » (en l’occurrence « les enfants »).
Une autre difficulté pointe son nez. C’est le « à ». Ici, il porte un accent grave, signe de sa différence avec le verbe « avoir » quand on peut remplacer par « avait ». C’est une préposition qui introduit un mot ou un groupe de mots (en l’occurrence « chat »).
« Chat » justement pose aussi des questions d’écriture. Le « t » final rappelle que dans cette famille de mots, on trouve aussi chatte, chaton, chatière.
Vous pouvez constater que nous n’en sommes qu’au 5ème mot de cette dictée potentielle.
Poursuivons avec « dans la cour ». Pour simple que ce peut être, il faut savoir que ce « dans » n’est pas la « dent » et que « cour » peut aussi s’écrire « cours », « court », « courre » ou « courent ». D’où l’importance de savoir que, paradoxalement, une « cour » d’école ne prend pas de « e » à la fin même si c’est un mot féminin.
Continuons avec « Paul » qui est un nom propre, donc qui s’écrit avec une majuscule, même si ce n’est pas le début d’une phrase.
Vient ensuite « avoir posé ». Cette composition verbale avec auxiliaire et participe passé pose la question du « é » ou du « er » final. La règle dit qu’un verbe conjugué avec un auxiliaire s’écrit dans sa forme de participe passé, donc « é » pour les verbes du 1er groupe. Avec un moyen mnémotechnique, on peut aussi expliquer qu’en utilisant un verbe du 3ème groupe (par exemple « vendre »), on utiliserait « vendu » (le participe passé) et non « vendre » (le verbe à l’infinitif). On dirait donc « avoir vendu » comme on dit « avoir posé ».
« Leur cartable » s’écrit complètement au singulier ou à l’inverse complètement au pluriel « leurs cartables » avec l’accord du déterminant possessif.
« Près des escaliers » nous indiquent un accent grave pour « près » et un « s » du pluriel pour le nom « escaliers ».
Au bilan, pour des enfants, rien que sur cette phrase simple se cumule une multitude de difficultés (au mieux des questions à résoudre). Si cette phrase se trouvait dans une dictée, on répèterait les mêmes réflexions sur un nombre conséquent de phrases.
En toute logique, les élèves qui maîtrisent avec rapidité cette réflexion s’en sortent souvent très bien. Pour les autres, s’ils s’accrochent au début, ils décrochent très vite à la fin, ne pouvant plus suivre un rythme soutenu de problèmes répétés à résoudre.
La dictée, sous cette forme, n’est pas à elle seule une solution.
Pour les enseignants, c’est la multiplication des supports de travail de l’orthographe qui permet de faire progresser les élèves.
Pêle-mêle, on pourrait citer la rédaction de textes courts sur des sujets variés avec vérification individuelle et collective (utilisation recommandée du dictionnaire), d’autres formes de dictées comme la dictée aux quatre coins (un texte affiché en plusieurs exemplaires dans des coins de la classe à recopier sans erreur en allant regarder plusieurs les phrases puis aller s’asseoir pour les écrire sur le cahier), des copies simples de textes sans erreur, des compléments d’explication lors de leçons de français ou de vocabulaire, des mises en comparaison de mots avec d’autres mots de la même famille (par exemple « automobile » avec tous les termes de la mobilités, puis en élargissant le sujet avec mobilier –qu’on peut déplacer- et immobilier –qu’on ne peut pas déplacer-)
En bref, c’est la diversité de l’approche de l’orthographe liée à beaucoup d’écriture, et de lecture qui peut permettre de faire progresser les élèves dans cette matière. C’est le même constat pour un adulte. L’écriture d’un mot nous apparaît plus facile quand on y met un sens. « Polychlorobiphényle » utilise les préfixes « poly » (plusieurs) et « chloro » (le chlore). Le « doigté » au sens d’habileté naturelle est facile à écrire quand on sait qu’à l’origine, on parle des doigts de la main.
L’orthographe demande donc de la réflexion, de la méthode et de la maturité. C’est pour cela qu’il faut du temps, de la patience et de l’envie.
Peu à peu, la contrainte s’estompe, elle peut même devenir un vrai plaisir, celui de connaître, de mettre un sens sur ce qu’on apprend. Alors, la tâche est largement simplifiée.
Pascal Marchand
L'informatique à l'école primaire
L'informatique à l'école primaire
L'informatique n'est pas une manière à part entière dans le programme de l'école primaire. C'est un outil qui permet d'atteindre d'autres objectifs de travail lié à la recherche de documentation, à la composition de documents et au traitement de texte.
C'est pour que ces objectifs puissent être réalisés que la formation en informatique est nécessaire pour les élèves d'école primaire.
Un enfant qui sort de l'école primaire est censé connaître les différents matériels qui composent un ordinateur (unité centrale, disque dur, écran, clavier, souris, imprimantes, scanner, clé et port USB, disque dur externe...) et il sait utiliser les principales fonctions d'un PC.
Dans le travail effectué avec les classes, les enfants apprennent à ouvrir et fermer correctement un ordinateur, à utiliser le clavier AZERTY. C'est essentiel pour toute manoeuvre informatique qui amène à créer du texte. On remarque très vite qu'à force de manipuler le clavier, les élèves arrivent sans difficulté à diminuer le temps de numérisation des documents écrits.
Les enfants apprennent également à circuler dans les fichiers d'un ordinateur pour choisir ce dont il ont besoin ou pour classer des documents.
Ils sont initiés à la technique du copier-coller, de la sauvegarde, de l'intégration d'images.
Les travaux scolaires liés à l'informatique permettent l'usage de toutes ces techniques.
L'informatique, c'est aussi et de plus en plus l'utilisation d'Internet. Sur ce point, l'école a un rôle essentiel à jouer, notamment dans une approche respectueuse de cet outil aux capacités considérables.
Très tôt, l'enfant doit apprendre à circuler sur le réseau en toute protection, en éviter les sites qui ne le concernent pas, en ne donnant pas d'informations susceptibles de le mettre en danger et à l'inverse en ne profitant pas de l'anonymat de l'écran pour mettre en cause une autre personne.
Nous sommes complètement dans le domaine de la citoyenneté. Au-delà de la technologie innovante et très ludique, se pose la question de la relation aux autres dans un monde virtuel. Le même respect demandé dans la vie de tous les jours est de vigueur.
Egalement se pose la question du type d'informations diffusées et de leur forme. Qu'est-ce que je peux dire ou ne pas dire sachant que tout ou presque est visible sur la toile ? Quel langage j'utilise pour diffuser des informations ? Est-ce que je peux tout dire sur Internet ?
Ces questions et beaucoup d'autres sont au centre de la démarche de travail à l'école primaire. Chacun est responsable de ce qu'il diffuse dans le respect d'autrui. Utiliser Internet n'est pas anodin.
La chance de l'école des Cèdres est de posséder un blog (petit site Internet) qui permet d'expérimenter l'ensemble de ce qui est présenté ci-dessus avec l'exigence que cela requiert. On peut vivre et comprendre par la pratique ce que représente l'outil informatique et le pouvoir de diffusion d'informations. Il s'agit là de "pouvoir" (au sens propre : capacité) et non d'abus de pouvoir quand on utlise cet outil à des fins de manipulation ou de volonté de nuire.
Cet ensemble de compétences liées à l'informatique est compilé dans le BII appelé aussi B2i (Brevet Informatique et Internet). Ce brevet est d'ailleurs ajouté au dossier d'entrée en sixième.
L'informatique à l'école, cela représente donc un superbe outil technologique de connaissance et de création.
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Petite histoire de la pédagogie
A propos de pédagogie
Voici un mot mis à toutes les sauces, autant adulé que honni.
Si on se réfère à la définition de dictionnaire, on obtient :
La pédagogie (du grec παιδαγωγία, direction ou éducation des enfants) désigne l'art de l'éducation. Le terme rassemble les méthodes et pratiques d'enseignement et d'éducation ainsi que toutes les qualités requises pour transmettre une connaissance, un savoir ou un savoir-faire.
Plus généralement, l'expression « Faire preuve de pédagogie » signifie l'aptitude à enseigner et à transmettre à un individu ou un groupe d'individus — de tous âges et de toutes conditions — un savoir ou une expérience par l'usage des méthodes les plus adaptées à l'audience concernée.
Le mot « pédagogie » dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός (/'paɪdɔr/), « l'enfant », et ἄγω (/'a.gɔ/), « conduire, mener, accompagner, élever ». Dans l'Antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. « Pédagogie » est un mot remontant à 1495 d'après le dictionnaire Le Robert. L'Académie française l'admet depuis 1762.
(Extrait d'un article de Wikipédia)
Avec l’école obligatoire, laïque et gratuite par les lois de Jules Ferry au XIXème siècle, ce mot est entré dans la grande histoire de l’école contemporaine.
Au centre de la pédagogie dans l’école de la république, s’est discutée, disputée la place de l’enfant.
Longtemps il fut considéré que l’élève était semblable à un récipient vide que l’on remplissait de connaissances. Cela correspondait aux besoins nouveaux d’une société que la Révolution Industrielle avait fortement transformée. D’un temps où le travail ne requérait pas de connaissances techniques particulières se substituait une époque où, de plus en plus, l’évolution des techniques imposait des connaissances complexes et supplémentaires pour les travailleurs. L’école avait donc son rôle à jouer dans un monde en pleine et rapide évolution.
Basée surtout sur le français et les mathématiques, l’école a joué son rôle de formation des futurs adultes dans le monde professionnel. Réussir à l’école signifiait avoir un bon travail plus tard. L’enfant comme être pensant n’avait pas beaucoup de place. L’école était centrée sur la matière à enseigner, les programmes qui définissent cette matière, la précise, la hiérarchise.
Après la seconde guerre mondiale, les courants issus du mouvement Freinet reposent la question de la place de l’enfant, de l’adolescent à l’école comme dans les écoles Decroly.
Auparavant, Célestin Freinet avait pensé, élaboré, conceptualisé cette approche nouvelle (qu’il ne considérait que comme une technique) dans les camps d'internement du gouvernement de Vichy où il était prisonnier. Il pensait avant tout en termes d’organisation de travail et de coopération.
En fait cette « technique » amènera à une autre conception, une autre philosophie de l’école qui repose sur un recentrage de l’enfant comme acteur, comme sujet du système éducatif, et non simplement objet passif. On voit apparaître l’utilisation des textes des enfants, la pratique de l’imprimerie, la classe coopérative avec des décisions prises collectivement sur certains aspects de la vie de classe…
Déjà, dés le début du vingtième siècle, en Italie, Maria Montessori, médecin puis pédagogue, avait réfléchi à ces questions et, considérant que chaque individu est unique, elle avait mis en place une éducation qui a pour but de rendre plus autonome les élèves (expériences, auto-évaluation,…).
De nombreux enseignants se sont emparé de ces idées dans les villes grâce au GFEN (Groupe Français d’Education Nouvelle) dans les années 60,70 en les intégrant à des nouvelles pratiques pédagogiques. Le principe de base était de placer l’enfant au centre de la dynamique d’apprentissage pour qu’il s’approprie plus facilement les connaissances dont il a besoin. Avant le besoin de la société, il y a le besoin de l’enfant.
Lorsqu’au début des années 70, le gouvernement a mis en place des classes expérimentales pour améliorer les apprentissages fondamentaux (une trentaine de classes en France) et trouver des solutions contre l’échec scolaire, un certain nombre d’enseignants ont trouvé l’opportunité de mettre en pratique ces valeurs.
Le statut expérimental s’est achevé en 1980. De cette période riche en expérimentations, le tout sous la tutelle et l’analyse de chercheurs en pédagogie (INRP -Institut National de la recherche Pédagogique- et CRESAS - Centre de Recherche Spécialisée et de l'Adaptation Scolaire), il en résulte une multitude de vécus scolaires, des plus extrêmes (comme l’école de la rue Vitruve à Paris où pendant plusieurs années, les classes ont élaboré un projet cirque itinérant comme base du travail scolaire) à ceux qui se sont limités à des approches créatives mais plus limitées de la lecture.
Quoi que fut la variété des mises en oeuvre de pédagogie nouvelle, il reste des points communs à toutes ces écoles.
Entre beaucoup d’autres, il en ressort deux points importants :
1/ La pédagogie en groupes de niveau (qui était beaucoup pratiquée) s’est révélée complètement inefficace, augmentant même grandement l’écart entre les meilleurs élèves et les moins bons, amplifiant les déséquilibres existant. Le travail en groupes mixtes comprenant des élèves de bon niveau avec des élèves de moins bon niveau a permis à tous de progresser de manière conséquente.
2/ La pédagogie de projet s’est révélée très riche par la dynamique qu’elle produit pour les élèves, incluant de nombreuses connaissances scolaires, non pas comme un but en soi mais comme une nécessité pour faire aboutir le projet. Chaque individu y trouve son bénéfice parce que l’apprentissage est dynamique, construit collectivement et individuellement.
Cette approche éducative se retrouve maintenant dans la formation professionnelle, dans les écoles de commerce. Les projets de travail, leurs processus, sont analysés au regard des connaissances qu’ils ont nécessitées, au regard de ce qui peut être reproduit en termes de valeurs pour un autre projet.
Pédagogie de projet
Appliquée à l’école, cette approche pédagogique est un complément idéal au travail traditionnel de leçons et d’exercices.
A l’école des Cèdres, plusieurs projets ont été (et sont) élaborés sur cette base. Des projets de classes, des projets interclasses. Ce fut le cas pour le projet maquettes, pour le parlement des enfants et l’exposition sur 14-18 en ce qui concerne les CM1-CM2 l’an passé, pour le projet ville et énergie cette année. Une partie du travail sur les fêtes d'école en fin d'année utilise des valeurs de la pédagogie de projet.
Les valeurs qui sous-tendent cette approche pédagogique sont les suivantes :
1/ Un groupe d’élèves élabore un projet collectif qui nécessite plusieurs étapes et la mise en œuvre d’un certain nombre de connaissances pas toujours connues.
2/ L’objectif est d’en faire une présentation publique (spectacle, exposition, rencontres…)
3/ Aux yeux de l’enfant, apparait surtout la réalité de l’avancée du projet et le produit fini présenté au public.
4/ Aux yeux des enseignants qui encadrent le projet sont mises en lumière tous les acquis collectifs et individuels des enfants pendant le projet.
5/ Un bilan est effectué régulièrement tant au niveau de l’élaboration du projet, du processus de travail que des connaissances acquises ou à acquérir.
6/ Elaboration du projet et analyse du travail fonctionnent toujours de pair.
7/ Les connaissances acquises sont avant tout fonctionnelles, pour la nécessité du projet. L’expérience montre que ces connaissances appartiennent dans 90% des cas aux champs définis par les programmes scolaires.
8/ En lien avec le travail de classe lié aux programmes scolaires, l’élaboration du projet renforce l’acquisition des connaissances.
On peut résumer tout ceci par un schéma :
Conclusion :
L’évolution de la pédagogie dans l’école française tend à former davantage un citoyen responsable grâce aux connaissances qu’il a acquises à l’école et grâce aux actions collectives qu’il a réalisées avec ses pairs.
L’évolution du monde avec un environnement de plus en plus dégradé dans un climat loin d‘être serein renforce ce besoin. Les adultes de demain doivent être capables de penser une autre façon de considérer la vie sur notre planète. L’école et la pédagogie ont leur rôle à jouer pour cela.
Pascal Marchand
La place de l'art à l'école
La place de l’art à l’école
Souvent considéré comme une matière secondaire, l’art mérite cependant qu’on s’y attarde un peu plus pour mieux comprendre son rôle essentiel dans l’éducation et la formation des élèves.
Dans un monde fonctionnel où l’utilitaire tient les premiers rôles, où le rythme de la vie poursuit sa route en accéléré, il est difficile pour l’art d’y trouver sa place. Pourtant, sans lui, pas de vie sociale, pas de respiration dans la marche du monde.
Peinture rupestre du Sahara
Depuis la nuit des temps, depuis les hommes de la Préhistoire, l’art a permis de laisser des traces de leur existence. Etait-ce réellement leur volonté ou plus simplement le besoin de dessiner sur les murs des grottes ce qu’ils voyaient autour d’eux, de créer des pierres musicales pour faire voyager le son (paléomusique) ? Peu importe, cet art rupestre est né de la nécessité de s’écarter un temps des actes quotidiens autour de la recherche de nourriture, de la chasse, de la protection contre les animaux dangereux, de la conception d’outils pour améliorer et faciliter l’ordinaire.
Lithophones, pierres musicales du Néolithique vieilles de 8.000 ans - paléomusique
L’art est né d’un besoin vital, celui d’exister autrement, de partager avec d’autres des émotions qui font le lien entre les humains.
Cela n’a pas changé aujourd’hui. Que ce soit dans le monde des adultes ou dans celui des enfants.
La tendance du monde d’aujourd’hui est de tout rendre efficace, pratique, lisse, une manière « hygiéniste » de considérer la société. Quand il s’agit de faire des économies, c’est toujours dans le domaine des arts et de la culture que cela commence.
Pourtant, l’art est en lien direct avec la science et l’évolution du monde.
Le très beau livre de Jean-Claude Ameisen et Ivan Brouhard, « Quand l’art rencontre la science » (paru aux éditions de La Martinière en 2007), explique très bien cela. Dans ses créations, l’homme s’est inspiré de la nature et de son fonctionnement en la reproduisant, en imaginant plus loin que ce qu’il voit, en amplifiant les émotions ressenties par de la musique, des couleurs, des formes, des mouvements…
Machine de François Klein - machine à raconter des histoires, construite avec les enfants d'une école
De plus, la création progresse avec les avancées technologiques. La photographie a modifié son approche de l’image avec le numérique. La musique s’est approprié des instruments contemporains dont l’ordinateur. La peinture moderne a questionné son temps avec des formes d’abstraction parfois peu accessibles de prime abord. Le théâtre a enrichi son univers en y introduisant d’autres arts, d’autres technologies.
La création a toujours utilisé les ressources techniques de son temps.
On ne peut pas penser le monde sans l’art, sous peine d’enfermer l’humanité dans une prison sans barreaux, comme on ne peut pas limiter les programmes scolaires aux matières scientifiques et « explicatives ». Ces matières sont bien sûr très importantes, encore plus dans notre monde très structuré qu’on ne peut pas comprendre sans ces connaissances qui touchent à la logique, au calcul et à l’ordonnancement des choses. L’art y apporte la part personnelle de chacun, la création qui facilite la socialisation et le partage, car l’art est aussi et surtout un partage, une rencontre avec l’autre, dans l’émotion et le plaisir.
Théâtre "Gargarof contre-attaque" - Petit Théâtre des Prairies - 16 juin 2015
On vit en sachant que d’autres existent en nous (notre famille, nos amis, nos proches, les membres d’un club sportif, d’une association..., bref ceux qui participent de près ou de loin à notre existence).
Le partage créatif donne une énergie neuve par la force des émotions qu’à plusieurs on démultiplie. La Fête de l’école du 19 juin et le bal folk en sont un bel exemple. De côté le statut social de chacun des participants. Nous étions en plein dans ce que l’art (en l’occurrence la danse folk) propose de belles émotions collectives où l’apprentissage devient un jeu. Il en fut de même pour la pièce « Gargarof contre-attaque » de la classe de CM1-CM2 au Petit Théâtre des Prairies ou du projet « Maquettes animées » quand la découverte des circuits électriques n’est pas le but en soi, mais simplement le moyen de mettre en place le fonctionnement des maquettes. L’art (créatif par nature) se combine avec l’apprentissage et la fonctionnalité.
Comme disait Albert Camus, "Créer c’est vivre deux fois". Voilà pourquoi les arts ont toute leur place dans l’éducation des enfants. On apprend en vivant.
Spectacle de danses folks - Classe de Mme Boni - 19 juin 2015
Pascal Marchand
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Projet Rameau - Janvier 2015 - Analyse pédagogique
Pourquoi un blog à l'école des Cèdres ?
Projet Rameau - Janvier 2015 - Analyse pédagogique
Soirée Jean-Philippe Rameau
Salle Mendès-France – Quetigny – Samedi 31 janvier 2015
Analyse pédagogique du projet
pour la participation des enfants de l’école des Cèdres.
1/ Objectif de la participation des enfants de l’école des Cèdres
L’objectif était de prendre part à un grand projet musical autour du 250ème anniversaire de la mort de Jean-Philippe Rameau, occasion pour découvrir, faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre d’un musicien majeur dans la culture française du XVIIIème siècle. Ce projet incluait des adultes musiciens, des jeunes des écoles de musique de Quetigny et Chevigny-Saint-Sauveur et les enfants des écoles pour la danse, donc un projet intergénérationnel dans lequel chaque groupe intervenant avait la responsabilité d’une partie du spectacle. Il s’agissait d’un engagement important, d’autant plus que le nombre de spectateurs était conséquent. Pour les enfants, cela offrait la possibilité de s’inclure dans une organisation de grande ampleur dans laquelle chacun devait, par sa présence à parité, être respecté par tous et en même temps respecter chaque partenaire particpant à cette soirée, organisateurs, musiciens, chef d'orchestre, choristes, chef de choeur, metteur en scène, narratrices, danseurs, encadrants des différents groupes, etc... Cela signifiait, pour les élèves, de la tenue, une présence et une rigueur nécessaire quant à son rôle aux différents moments de la soirée.
C’était une occasion de vivre l’école en dehors de ses murs et en dehors des horaires habituels, apportant ainsi une dimension supplémentaire au travail de classe.
2/ Le travail effectué
La participation des enfants concernait la danse, une pavane célèbre de Jean-Philippe Rameau : la Danse des Sauvages. Une danse style Renaissance qu’ils ont travaillée pendant deux mois avant le spectacle.
Enfants et enseignants ont eu droit à une initiation par Benoit Teinturier, professeur de danses anciennes, et Catherine Oudot, intervenante musique dans les écoles de Quetigny. Par des séances supplémentaires, les enseignants ont rapidement pris le relais pour compléter le savoir-faire des enfants en début d’acquisition. Outre le pas de pavane, ces derniers devaient aussi assurer la tenue majestueuse des danseurs, le rythme très réglé de la musique ainsi que des variations de côté et en arrière qui donnent plus de relief à la danse. Un lent travail d’imprégnation qui a pris corps semaine après semaine.
3/ Compétences développées pour ce projet
Pour réussir ce projet, les enfants ont dû acquérir ou confirmer plusieurs compétences essentielles. En premier lieu, il s’agit de compétences dans le domaine musical. Savoir écouter et suivre un rythme très précis qui correspond à des pas très précis. De plus, s’agissant d’une danse collective, il était important d’être en phase avec les autres danseurs pour mettre en valeur l’émotion de cette pavane. Pour des enfants n’ayant pas de facilité dans l’intégration des rythmes musicaux, cela relevait de la gageure. Cela s’apparente à une forme de mathématique de la musique avec des phrases qui se répètent, des notes appuyées qui donnent le tempo et qui permettent de retrouver rapidement le pas quand on l’a perdu.
C’est une intégration progressive du morceau comme des vagues qu’on sent dans sa tête en dansant sans qu’on n’ait plus à compter le nombre de pas. La danse devient alors un mouvement naturel qui facilite la tenue du corps, les épaules relevées, le regard droit devant soi. Nous touchons là à une autre compétence, la capacité à se transcender dans un moment particulier qui nécessite une autre façon d’être avec l’autre, une mobilisation de l’énergie sur un laps de temps plus ou moins court mais intense pendant lequel on ne lâche rien, pendant lequel on est complètement présent. Dans un monde où le zapping est monnaie courante, où beaucoup d'enfants ont des difficultés à se concentrer sur ce qu'ils font, d'autant plus quand cette attention est de longue durée, ce projet autour de la musique de Rameau prenait d'autant plus d'importance.
Cette approche réussie de la mobilisation de l’énergie peut être reproductible dans d’autres domaines comme les matières scolaires traditionnelles qui demandent elles aussi une capacité à être concentré sur un temps donné.
Du point de vue de la répétition « mathématique » des phrases musicales de la pavane, le travail chorégraphique aide les enfants dans la mise en ordre logique des pas de danse, une version artistique du travail d’ordonnancement de nombres ou de valeurs mathématiques. Le côté ludique de la danse facilite la structuration mentale de la chorégraphie. Ainsi, se forge une meilleure appropriation d’une logique mathématique pour la danse qui peut être transférable dans le domaine purement scolaire des mathématiques ou de l’analyse de la langue, en fait dans tous les usages de la pensée logique et structurée. D’autres expériences dans des écoles ont montré comment le chant (chorale entre autres) et la danse ont des effets positifs sur les résultats scolaires globaux des élèves parce qu'ils proposent aux enfants des cadres de pensée cohérents et organisés qui aident à une meilleure méthodologie du travail.
Toutes ces compétences touchent donc autant aux savoir-faire qu'aux savoir-être.
4/ Travail de citoyenneté autour de ce projet
Directement et indirectement, ce projet touche le domaine de la citoyenneté dans le sens où chaque enfant engagé dans la danse se retrouve comme un partenaire qui respecte les mêmes consignes que les autres pour que naisse la beauté de la chorégraphie. Agir en électron libre dans cette situation met en échec l’ensemble du projet car cela fixe l’attention sur la différence alors que l’émotion provient de l’unité collective. De plus, les duos qui forment les deux lignes de danseurs sont souvent mixtes, le garçon offrant sa main en support à celle de la fille. A un âge proche de la préadolescence où se marque davantage encore la différenciation des sexes, ce simple toucher des mains peut poser des difficultés à certains enfants. Dans le cas présent, il leur est demandé une parité garçon-fille à respecter scrupuleusement. Cela a donné l’occasion de discuter en classe de la place des filles et des garçons dans un projet de classe, dans la vie en général et du respect que chacun doit à l’autre, fille ou garçon. Tout cela en rappelant qu’ils sont simplement des enfants sans la projection de notions adultes qui perturbent l’idée du partage et du travail en commun dans un groupe d'élèves.
Le cadre scolaire permet de donner les conditions d’un échange dans lequel chacun a la garantie de pouvoir s’exprimer, d’être écouté et écouter les autres. La question du lien garçons-filles est essentielle car elle est à la base du futur lien social entre hommes et femmes. De différentes façons, par la danse ou le débat, par les projets communs ou des activités artistiques, l’école peut aider à reposer les bases de relations saines, apaisées et équilibrées entre femmes et hommes dans la société française laïque du XXIème siècle.
5/ Travail en décloisonnement
Pour ce projet, les classes de CE2 et de CM1-CM2 ont travaillé ensemble dans la salle polyvalente de l’école et, pour une séance, dans le gymnase des Huches (afin de retrouver la taille réelle de la scène de danse dans la salle Mendès-France où avait lieu le spectacle). Aucune différenciation d’âge n’a été faite quant à l’organisation du travail. Les groupes de pavane ont été composés en mêlant les deux classes même si la conduite des chaînes de danseurs a été confiée à deux duos de CM1-CM2 pour assurer une plus grande fluidité de la chorégraphie.
Ainsi, sur un temps de deux mois environ, les enfants ont pu s’approprier cette danse et être capables d’agir seuls sur scène pour danser sans guide adulte. D’un point de vue appartenance, les élèves étaient avant tout membres de l’école des Cèdres avant d’être représentants d’une classe d’âge. Ceci était d’autant plus vrai que l’enfant responsable du démarrage du salut après la danse était un élève de CE2. L’avantage de cette forme de travail apparaît aussi dans une référence quadruple aux adultes. Il ne s’agissait pas d’une classe avec son enseignante ou son enseignant comme unique référent, mais d’un groupe global pris en charge par quatre adultes référents à parité dans la prise en charge du groupe, surtout deux à plein temps, autant dans la responsabilité que dans l’engagement auprès des élèves.
6/ Mise en lien historique
Au-delà du travail chorégraphique, ce fut aussi pour les enfants la découverte d’un musicien que beaucoup ne connaissaient pas. Un musicien novateur en son temps dont les travaux ont fait avancer l’approche de la musique, notamment par des recherches avec des mathématiciens et des théoriciens du siècle des Lumières dont Diderot, Voltaire et Rousseau, même si ce dernier fut sa bête noire pour des raisons trop longues à expliquer ici.
Si maintenant elle semble collée aux traditions, sa musique a pu heurter les oreilles d’auditeurs du XVIIIème siècle. En constatant ce fait, on peut faire des comparaisons avec des musiques actuelles ou du siècle passé qui, comme Rameau en son temps, ont dû trouver leur place dans un univers musical pas forcément adapté à ces nouvelles approches musicales. Ce fut le cas de Debussy ou Bartok au début du XXème siècle, ou Arnold Schönberg et Edgar Varèse après la Seconde Guerre Mondiale.
Il est intéressant de faire le constat du renouvellement de la modernité en musique comme dans tous les arts ou dans la technologie, en replaçant l’œuvre d’un compositeur dans son contexte historique comme ce fut fait pour Rameau. Ce travail de mise en parallèle des situations historiques permet de regarder autrement son époque et de reconsidérer nos vérités du moment avec plus de relativité. Ce qui apparaît comme moderne aujourd'hui ne le sera sans doute pas demain. L'avancée de la société et des connaissances nous montre tous les jours que la vérité n'est pas universelle, que ce qui est aimé à un moment peut ne plus l'être ou, à l'inverse, ce qui n'est pas aimé au moment de son apparition peut l'être plus tard.
7/ La participation des parents
Ce projet a intégré directement et indirectement les parents. D’une part, ils ont véhiculé leurs enfants en dehors des horaires scolaires. Mais surtout des places leur étaient réservées pour le spectacle du samedi soir pour voir leur enfant danser bien sûr, mais aussi pour écouter les autres musiciens et les narratrices.
Certains des parents étaient même partie prenante du spectacle en tant que musicien, choriste ou narratrice.
En associant les familles au projet, l’équipe de travail a renforcé dans la tête des élèves l’importance de la danse et de ce qu’il a fallu accomplir pour mener à terme les répétitions. Savoir ses parents présents dans la salle de spectacle pour un enfant donne plus de poids à ce qui est fait.
Il est intéressant de noter à ce sujet comme il est essentiel de renforcer le triangle Enseignants – Enfants – Parents pour donner plus de puissance à un projet de création en milieu scolaire et pour permettre aux enfants de mesurer la valeur de ce qu’ils font, aussi pour favoriser la réussite scolaire.
8/ L’importance du concert
Le spectacle du samedi soir avait un rôle essentiel dans ce projet. Même s’il apparaissait comme la cerise sur le gâteau du point de vue de l’évolution du travail collectif, le vécu émotionnel des enfants lors du concert a agi comme un catalyseur qui a mis en lien tous les éléments du travail accompli depuis le début pour aboutir à cette présentation de la danse des Sauvages avec l’orchestre et les chœurs.
Sans doute, personne dans l’équipe, à part peut-être les intervenants musique, n’a pu mesurer à l’avance l’impact d’une telle soirée pour la plupart des enfants comme pour les enseignants. Les photographies prises lors de cette journée (répétition en salle, spectacle) témoignent de l’impression très forte laissée à ceux qui y ont participé.
9/ La place de ce travail dans la vie de l’école
Ce type de projet qui fait sortir les enfants de l’école est très important dans l’image dynamique de l’apprentissage. Il casse l’idée d’une éducation scolaire exclusivement située entre les quatre murs d’une classe. L’éducation et l’acquisition des connaissances se conjuguent avec la découverte du monde extérieur, dans des situations de rencontres avec des personnes détentrices d’un savoir particulier, situées en dehors de l’établissement, apparaissant parfois comme décalées de l'idée du savoir.
Si l’école reste le centre des apprentissages, elle laisse la porte ouverte à ces contacts extérieurs avec comme valeur supplémentaire l’idée que le monde extérieur n’est pas un lieu de danger mais une permission pour mieux connaître le monde et les autres, dans la confiance et l’envie de savoir davantage.
Si, dans le cas présent, cela prend la forme d’un spectacle de musique et de danse, cela peut aussi prendre la forme d’une journée au ski (comme ce fut le cas pour les élèves de CP-CE1-CE2), de sorties au musée (comme ce fut le cas pour les élèves de CP-CE1). Plus le monde se découvre, plus la confiance est de mise, plus on recule l’idée de la peur et de la violence. C’est l’enfermement sur soi, sur des valeurs personnelles qu’on estime non discutables, qui crée les conditions des sectarismes, de la brutalité et de l’inhumanité. Partir de l’idée que l’autre a quelque chose à nous apprendre, que l’autre a quelque chose à apprendre de nous, ouvre des possibilités et des perspectives immenses pour un savoir vivant et dynamique. Ce sont ces conditions d’ouverture au monde qui facilitent la tolérance et l’acceptation de la différence, l’idée que celle-ci est richesse et non un obstacle au lien entre les humains. Notre existence n'a de sens que dans le lien aux autres, dans ce que nous apprenons des gens qui nous entourent, autant dans des connaissances clairement définies que dans des expériences collectives, même douloureuses.
10/ Conclusion
Comme il l’est décrit plus haut, on peut constater la richesse d’un projet comme celui de la Danse des Sauvages dans tous ses apprentissages formels et informels. Les classes qui y ont participé ont gagné une dynamique interne plus forte car liée à des moments de vie réelle, à des connaissances apprises dans le lien aux autres et pas seulement dans une transmission à sens unique, de haut en bas.
L’art a cette puissance de créer des émotions qui génèrent des apprentissages plus ancrés car vécus avec beaucoup d’intensité.
Liens vers des articles sur le même thème :
Biographie de Jean-Philippe Rameau, compositeur français
Concert Danse Jean-Philippe Rameau - Dernières répétitions en salle avant le spectacle - 31-01-2015
Concert Jean-Philippe Rameau - Dernières répétitions à l'école avant le spectacle
250ème anniversaire de la mort de Jean-Philippe Rameau - Concert et danse à Quetigny
également une album-photos de ce projet des répétitions au spectacle (52 clichés) :
Lire, c'est bon pour la santé !!!
Quelques images sur l'idée du plaisir du livre...
Oeuvre d'Ekaterina Panikova - voir article : Ekaterina Panikova - Peinture sur livres
Et maintenant l'album complet...
Plaisir de lire - Film d'étudiants
Pourquoi un blog à l'école des Cèdres ?
Dans un monde où Internet a pris une ampleur incontestable, où beaucoup d'informations passent par les réseaux de la toile, les canaux de la communication évoluent de jour en jour.
Plus profondément encore, ce sont des apprentissages nouveaux qu'il nous faut acquérir pour rester en phase avec les nécessités de maîtriser ces outils du monde contemporain.
C'est d'une véritable éducation dont il s'agit, car, au-delà des riches opportunités que cela procure, existent en parallèle des risques et des excès qui peuvent mettre en péril des initiatives de lien social, comme notre blog. A chaque nouveauté correspondent de nouvelles règles citoyennes à mettre en place pour conserver la convivialité et les perspectives qu'un blog peut permettre à plus long terme.
Dans ce sens, le blog de l'école primaire des Cèdres a autant pour but de faciliter la communication avec les parents et les partenaires de l'école, que d'initier les enfants à une utilisation citoyenne d'Internet, comme le prévoient les programmes scolaires.
Et, si nous arrivons à atteindre ces deux objectifs, alors, non seulement nous aurons réussi la mise en place de ce nouvel outil, mais en plus nous pourrons envisager des projets de plus grande ampleur, en lien avec les parents et les partenaires de l'école.
L'école et ses élèves ont tout à y gagner. Car, plus les enfants seront heureux dans le lieu où ils étudient, plus ils auront de chances de réussir dans leur cursus scolaire. Vous le savez déjà, puisqu'il en est de même dans le milieu professionnel, on travaille mieux dans un lieu où on se sent bien.
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