Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

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Oeuvres d'art du XVIème siècle (16ème siècle)

Oeuvres d'art du XVIème siècle (16ème siècle)


Histoire d'une oeuvre / "La Joconde" de Léonard de Vinci - vers 1503-1506

La Joconde

(1503-1506)

Léonard de Vinci (1452-1519)

 

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Huile sur bois de peuplier

77 cm X 53 cm

Paris, Musée du Louvre

 

Il s’agit bien évidemment du tableau le plus célèbre du monde. Et pourtant, on sait peu de choses sur cette femme au sourire énigmatique qui suit partout le regard du spectateur.

Comme les autres œuvres de Léonard de Vinci, elle n’est ni signée, ni datée.

Son titre provient d’un texte d’un historien de l’art du XVIème siècle du nom de Giorgio Vasari. Il disait : "Léonard peignit pour Francesco del Giocondo le portrait de sa femme Monna Lisa. »

Il s'agit de la version "officielle" ou plutôt généralement admise de l'histoire de cette oeuvre.

Des recherches récentes semblent s'orienter vers un portrait idéalisé de la mère du fils illégitime de Julien de Médicis, frère du pape Léon X (Jean de Médicis). Julien de Médicis eut un fils avec une jeune noble de Pacifica Brandani. Elle mourut juste après l'accouchement. L'enfant devait être alors tué mais il a été déposé à la porte de l'église d'Urbino. Nommé Ippolito (Hyppolyte de Médicis), il sera reconnu par son père puis deviendra un cardinal italien qui participa au Conclave de 1534 au cours duquel Paul III fut élu pape. Il eut lui-même un fils légitime. 

Il semblerait que Julien de Médicis, son père,  ait commandé un tableau à Léonard de Vinci à la mémoire de sa mère, Pacifica Brandani  décédée en couche, un portrait idéalisé et sans modèle. Léonard de Vinci aurait accepté, lui-même étant un enfant illégitime. Des notes retrouvées à Urbino sembleraient confirmer cette hypothèse. 

Le véritable portrait de Monna Lisa dont parle Giorgio Vasari aurait été perdu.

 

Portrait de Julien de Médicis (1476-1477) - Botticelli.jpg 

Portrait de Julien de Médicis par Botticelli - 1476-1477

 

 

Concernant le Joconde, pour obtenir ce sourire si particulier, Léonard de Vinci fit venir des musiciens et des bouffons pour divertir la dame pendant qu’il peignait. Il en résulta « un sourire si attrayant qu’il donnait au spectateur le sentiment d’une chose plus divine qu’humaine. »

Le modèle se tient droit et de biais sur un fauteuil. Par contre le torse et la tête forment une spirale subtile.

Il s’agit d’une composition pyramidale inspirée d’images de Madones assises. L’accoudoir sur lequel repose le bras de la Joconde joue un rôle de séparation pour distancier le modèle du regard du spectateur.

 

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Le paysage est traité selon les théories de Léonard de Vinci sur la perspective dite  « aérienne » ou « atmosphérique ». Les ondes lumineuses sont perturbées par des phénomènes météorologiques comme la pluie, le brouillard, la brume ou la poussière lorsque ces phénomènes traversent la lumière. Les ondes les plus courtes (bleu) se dispersent moins que les plus longues (rouge). Cette dispersion donne aux objets lointains une teinte bleutée et un aspect estompé. Cela donne de la profondeur à l’arrière-plan alors qu’il n’existe pas de point de fuite clairement défini. En regardant attentivement le paysage, on peut constater un déséquilibre dans l’arrière-plan. A droite, l’horizon est brisé par les rochers, cela donne l’impression qu’une partie du paysage est plus haute que l’autre. L’analyse du paysage montre aussi une utilisation du sfumato. Le sfumato signifie évanescent, avec une notion d'enfumé : ce mot dérive de l'italien fumo, la fumée. C'est une technique de peinture que Léonard de Vinci mit au point, et décrivit comme « sans lignes ni contours, à la façon de la fumée ou au-delà du plan focal ». Cela donne une transition presque imperceptible entre les différents éléments du paysage et les différentes zones de couleur. C’est un élément de la perspective atmosphérique qui permet de donner une impression de distance.

Concernant le modèle, on peut voir qu’il n'a pas de sourcils, ni de cils. Les examens au scanner montrent qu’autrefois il en possédait. Le pigment utilisé a sans doute disparu au fur et à mesure du temps. Peut-être aussi est-ce dû à une erreur lors d’un nettoyage du tableau. En tous les cas, cela donne un petit côté abstrait à l’œuvre.

 

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Les mains, elles, sont croisées. A l’époque, c’était considéré comme un signe de décorum. Un livre de 1461 à l’usage des jeunes filles indiquait :  « Que vous soyez immobile ou que vous marchiez, votre main droite doit toujours reposer sur la gauche, devant vous, à la hauteur de votre ceinture. »

 

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La vie de l’artiste

 

Leonardo_self.jpg Léonard de Vinci, autoportrait

 

1452-1498

 

Le peintre est né à Vinci le 15 avril 1452.

En 1467, à l’initiative de son père, Léonard entre à l’âge de quinze ans dans l’atelier du peintre et sculpteur florentin Andrea del Verrocchio.

En 1482, il se met au service de Ludovic Sforza, duc de Milan, laissant inachevée sa première commande à Florence, « L’Adoration des Mages ».

Il passera plusieurs années en Lombardie (la région de Milan). C’est de cette époque que datent des projets de chars, de véhicules de guerre et de sous-marins. C’est aussi à cette période de sa vie qu’il effectue ses premières études anatomiques.

 

1499-1515

 

Suite à l’invasion française et la chute de Ludovic Sforza, Léonard de Vinci se met en recherche d’un nouveau mécène. Pendant seize ans, il arpente l’Italie et se met au service de différents commanditaires, entre autres le Pape.

C’est à cette période qu’il a peint la Joconde.

 

1516-1519

 

Alors que l’artiste est âgé de 64 ans, François 1er lui offre le titre de Premier Peintre, Ingénieur et Sculpteur du Royaume de France. Malgré la maladie (paralysie d’une main), il continue à travailler et à enseigner.

Il meurt le 2 mai 1519 à Cloux (près d’Amboise). On prétend que le roi François 1er a été à ses côtés au moment de sa mort et qu’il lui a tenu la main.

 

 

Anecdote

 

Mona_Lisa_stolen-1911.jpg Vol de la Joconde en 1911

 

Imaginons qu’un matin on vous annonce que la Joconde a disparu et qu’il ne reste plus que le cadre au mur du Musée du Louvre. Au vu des conditions de sécurité autour du tableau, cela semble impossible.

Pourtant, cette situation a réellement existé. Cela a eu lieu le 22 août 1911. Quelqu’un avait découpé la toile, s’en était emparée, l’avait glissée sous son manteau puis était parti tranquillement du musée en prenant l’autobus (ces derniers éléments ne seront connus que plus tard).

La France est sous le choc, la police ne trouve aucune piste.

 

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Portrait de Raymond Koechlin par Etienne Moreau

 

Le président des Amis du Louvre, Raymond Koechlin, a alors une idée pour récupérer la toile et que se fasse connaître le voleur. Il propose une souscription de 25.000 francs. Ceux-ci seront vite récoltés.

Deux ans passent. Toujours rien.

En décembre 1913, un antiquaire florentin dit savoir où elle se trouve. Il est d’accord pour en donner le lieu en échange des 25.000 francs. Malheureusement, en deux ans, cette somme a fondu comme neige au soleil.

Raymond Koechlin lance alors une seconde souscription qui fonctionnera aussi bien que la première. La Joconde est retrouvée le 4 janvier 1914.

 

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L’antiquaire est payé. Quant au voleur, il est découvert. Il s’agit d’un certain Vicenzo Perrugia qui est immédiatement arrêté. L’œuvre était restée cachée dans une boîte sous son lit pendant deux ans. 

 

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Vincenzo Perrugia

 

La Joconde est une oeuvre qui a été maintes fois copiée ou détournée. En voici quelques exemples :

 

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Kasimir Malevitch, vers 1914

 

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La Joconde par Marcel Duchamp, 1919

 

 

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La Joconde aux clés, Fernand Léger, 1930

 

Thirty Are Better Than One (1963) Andy Warhol.jpg 

Thirty are better than one (trente valent mieux qu'une), Andy Warhol, 1963

 

Mona Lisa (1983) Jean-Michel Basquiat.jpg 

Mona Lisa, Jean-Michel Basquiat (1983)

 

Leonardo (1998) P.J. Crook.jpg

Léonardo, PJ Crook, 1998

 

Autres détournements

 

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Street Art, Porto, Portugal

 

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La Joconde, version rap

 

joconde-simpsons.jpg La Joconde, version Simpson 

 

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La Joconde, version Mister Bean 

 

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La Joconde - Version playmobil - par Richard Unglik


 

Coloriages

 

Coloriage Joconde - Mona Lisa.gif 

 

Coloriage Joconde.png 

 

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Article d'après les livres "D'art d'Art" de Frédéric et Marie-Isabelle Taddéi

et "Tout sur l'art - panorama des mouvements et des chefs d'oeuvres" sous la direction de Stephen Farthing 

 

 


17/07/2015


Histoire d'une oeuvre / "La Dame à la Licorne" - Fin XVème-Début XVIème siècle

La Dame à la Licorne

« A mon seul désir »

 

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Fin XVème - Début XVIème siècle

Dessiné sur carton  à Paris

Tissé en Flandre avec de la laine et de la soie.

3,77m sur 4,73m

Paris, Musée national du Moyen Âge (Thermes et hôtel de Cluny)

 

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La tapisserie de la Dame à la Licorne est une tapisserie composée de six pièces de grande taille (environ 4 m sur 5). C’est de toute évidence la tenture la plus fascinante et la plus mystérieuse du monde.

 

 

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La Dame à la Licorne - Le Goût

 

 

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La Dame à la Licorne - Le Toucher

 

 

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La Dame à la Licorne - L'odorat

 

 

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La dame à la Licorne - L'ouïe

 

 

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La Dame à la Licorne - La Vue

 

Elle fut découverte en 1841 et fut présentée au Musée de Cluny en 1882.

En 1920, un médiéviste britannique (spécialiste du Moyen Âge) identifie 5 des 6 pièces comme la représentation des 5 sens : le toucher, le goût, l’odorat, l’ouïe et la vue.

Il restait en suspens la question de la sixième pièce, la seule qui comporte une inscription « A mon seul désir » et c’est ce nom qui a donné son titre à l’ensemble.

Que signifie donc cette main tendue vers le coffret à bijoux ? La dame se sert-elle ou range-t-elle ?

 

 

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La Dame à la Licorne - A mon seul désir

 

Au début du XXIème siècle, les historiens Boudet et Glaenzer ont proposé une hypothèse qui semble tenir la route : les panneaux suivent la hiérarchie médiévale des cinq sens. Cela commence par les plus matériels (le toucher et le goût) et cela se poursuit jusqu’aux plus spirituels (l’odorat, l’ouïe et la vue). Le sixième panneau se trouve alors au sommet de cette progression. Il s’agirait du sixième sens : l’esprit.

Toutes les pièces s’emboitent à la perfection. La main tendue vers le coffre à bijoux signifie l’abandon des biens et des besoins matériels pour aboutir à la volonté suprême « A mon seul désir », la puissance de l’esprit dominant les cinq autres sens.

Pour ce qui est l’objet du désir, les propositions sont nombreuses. On parle de beauté de l’âme, de cœur spirituel, de désir charnel (présence de la corne, symbole de chasteté).

 

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La Dame à la Licorne au Musée de Cluny en 2013

dans sa nouvelle mise en espace par Elisabeth Taburet-Delahaye

 

 

L’art de la tapisserie

 

Cela nécessite plusieurs savoir-faire.

La réalisation a lieu en trois étapes.

En premier lieu, est élaboré le modèle appelé aussi « maquette » ou « petit patron ».

En deuxième lieu, est tracé le dessin en taille réelle. Cela s’appelle le « patron ».

La troisième phase est le tissage.

Pour la Dame à la Licorne, les recherches ont attribué la réalisation des petits patrons à Jean d’Ypres, connu comme le maître d’Anne de Bretagne. C’était un peintre et un maître d’atelier qui, entre 1480 et 1508, réalisa des peintures murales, des petites patrons et des cartons pour le vitrail et la tapisserie. Il travailla aussi dans l’enluminure de manuscrits. 

 

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Enluminure sur parchemin - 1498 - Jean d'Ypres

 

 

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Article d'après les livres "D'art d'Art" de Frédéric et Marie-Isabelle Taddéi

et "Tout sur l'art - panorama des mouvements et des chefs d'oeuvres" sous la direction de Stephen Farthing

 


17/07/2015


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