Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

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Théâtre à l'école primaire

Articles sur la pratique du théâtre à l'école primaire


Théâtre - BFF, le temps des soldes - Création de Clara, Emma et Sara, élèves de CM2 - Juillet 2018

BFF - Best Friends Forever

"Le temps des soldes"

Texte de Clara, Emma et Sara, élèves de CM2

Juillet 2018

 

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(Emma la joyeuse, Clara la râleuse et Sara la penseuse se retrouvent)

 

Emma : - Yeahhh ! Ce sont les soldes !

Clara : - ça ne sert à rien d'y aller. Il n'y a jamais rien qui me va. Et si ça se trouve, je vais mourir dans cinq minutes. 

Sara : - C'est pas grave. Je pense même qu'il y a des soldes sur les cercueils. 

Clara : - Hum Hum... Très drôle !

Sara : - Bon on y va ? Sinon, il y aura trop de monde. 

 

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(Toutes les trois arrivent dans le magasin)

 

Sara : - Quelles couleurs je choisis ? Bleu ou rose ? 

Emma : - Talons aiguilles ou talons compensés ? Ah ! mais qu'est-ce que je suis bête ! Talons aiguilles bien sûr !

Clara : - Et moi, je parie qu'il n'y a pas ma taille ! 

Emma : - Eh ouais. 

 

(Marion arrive sur les entrefaites) 

 

Marion : - Les filles ! Les filles ! Vous êtes au courant ? 

Clara, Emma, Sara : - Non. Qu'est-ce qui se passe ? 

Marion : - Johnny est mort !!!

Clara, Emma, Sara (stupéfaites) : - Johnny est Mort ? 

Marion : - Oui, Johnny est mort !!!

Emma : - Non. Jure !!! Il est mort ???

Marion : - Ben oui. 

Sara : - Mais il est mort de quoi ? 

Marion : - D'un cancer.

Clara : - Bon on rentre ! ça fait deux heures qu'on est là et on a déjà une mauvaise nouvelle.

Emma et Sara : - D'accord. On n'a plus le coeur à faire les soldes. 

 

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Fin du premier épisode...


05/07/2018


Théâtre - "Musée Zarbi", la dernière création des CM2 sur scène au printemps 2018

MUSEE ZARBI

 

Création des CM2 de l'école des Cèdres

Printemps 2018

 

 

Affiche Théâtre 01.jpg

 

 

Suite aux mois d'atelier-théâtre et expression corporelle de la fin 2017, la classe de CM2 de l'école des Cèdres est en train de travailler sur une nouvelle création intitulée "Musée Zarbi". Cette pièce sera présentée en fin d'année, entre autres lors de la fête de l'école. 

 

Comme son titre l'indique, c'est de musée dont il est question, mais pas n'importe quel musée

Un musée comme on n'en a jamais vu ! Inutile de dire qu'on ne va pas s'y ennuyer.

 

Une manière d'aller à la rencontre de l'art sur le mode ludique et joyeux, l'air de rien comme si de rien n'était. Et pourtant les grands peintres et leurs oeuvres vous donnent rendez-vous dans une étonnante version du musée. Sans doute même qu'après avoir vu le spectacle, vous ne reverrez plus les musées de la même façon. 

 

Alors, dans quelques mois, ouverture du Musée Zarbi pour quelques séances de ci de là du côté de Dijon, et peut-être même d'ailleurs. N'écoutez pas les mauvaises langues qui vous parlent d'art comme de vieilles oeuvres poussiéreuses posées sur les vieux murs des vieux musées des vieilles villes. 

Non ! L'art, ça peut être aussi dynamique et drôle, sans s'empêcher d'être intelligent

 

Parole de CM2 des Cèdres ! 

 

Un peu plus de nouvelles dans quelque temps...

 

 

Jeune fille à la perle.jpg

 

 

 

 

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Théâtre / "Terminus", une pièce présentée par les CM2 (Mme Mannino) - 27 juin 2017

Théâtre 

"TERMINUS"

 

 

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Cèdres Mannino Terminus 29.jpg

 

Une pièce présentée par les CM2 (Classe de Mme Mannino)

Ecole primaire des Cèdres

Mardi 27 juin 2017

 

 

La classe de CM2 de Mme Mannino a présenté sa pièce de théâtre "Terminus" aux parents dans la salle polyvalente de l'école le mardi 27 juin. 

 

Après plusieurs présentations aux autres classes la semaine précédente, les élèves étaient fin prêts pour la grande soirée avec les familles. 

 

Ce fut un beau spectacle rythmé et dynamique autour du thème d'un bus conduit par un chauffeur peu ordinaire (c'est le moins qu'on puisse dire) et transportant des passagers eux-aussi peu ordinaires.

 

 

Cèdres Mannino Terminus 23.jpg

 

 

Derrière cette intrigue loufoque, c'est toute une série de personnages singuliers et souvent drôles qui sont apparus, une sorte de bestiaire du genre humain, avec un questionnement tout en légèreté et en dérision sur ce que nous sommes, sur notre liberté d'être et de choisir, une belle idée un brin philosophique sur nos modes de vie. 

 

Le public a beaucoup apprécié, applaudissant chaudement les jeunes acteurs talentueux.

 

La soirée s'est terminée autour du partage de boissons fruitées et de gâteaux.

 

 

Cèdres Mannino Terminus 73.jpg

 

 

Voici maintenant une galerie-photos du spectacle 

 


27/06/2017


Théâtre CM2 - "Le Château des Bois Noirs" - Spectacle - Juin 2017

La classe de CM2 de M. Marchand présente 

 

Affiche Château des Bois Noirs 02.jpg

 

 

La classe de CM2 de M. Marchand a présenté sa dernière création à Quétigny

au Petit Théâtre des Prairies pour les parents d'élèves de la classe, le lundi 12 juin 2017.

 

Il s'agissait de l'étrange histoire d'un château sorti de nulle part, le Château des Bois Noirs

 

Le destin du monde basculera-t-il dans le chaos ? 

 

Cette création était la suite du travail d'atelier avec les élèves depuis le début de l'année.

 

Depuis janvier, les élèves avaient construit une histoire incroyable faite de multiples rebondissements dans laquelle chacun avait pu prendre la place qu'il désirait, en fonction de ses envies (beaucoup de textes ou non, beaucoup de jeu ou non).

Pour un certain nombre d'enfants, c'était un dépassement de soi considérable pour une pièce qui, derrière l'apparence d'une fiction fantastique, parle d'eux, de leur générosité, de leur énergie considérable, de leur plaisir de construire ensemble un projet unique pour ce groupe qui termine son cycle primaire  avant d'entrer au collège l'an prochain. 

 

Au-delà du théâtre lui-même, pour les élèves, c'était un grand moment de vie qui se jouait autour du Château des Bois Noirs, leur univers extraordinaire (au sens propre du terme) pour cette fin d'année. 

 

Les parents d'élèves de la classe ont pu découvrir la pièce dans le petit théâtre en face du centre Léo Lagrange.

La salle était comble, toutes les familles étaient représentées, certaines en petites unités (mère, père, et frères et soeurs) ; d'autres avaient rameuté les grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines. 

Les enfants acteurs étaient prêts pour cet événement très important dans leur vie d'élèves en cette année 2017. Ils ont lâché toute l'énergie qui leur restait des deux premières représentations de la journée devant les classes de l'école, venues le matin et l'après-midi au Petit Théâtre des Prairies. 

 

Les petites erreurs de la journée avaient été retravaillées une heure avant le spectacle de la soirée pour faire de cette dernière représentation une véritable réussite. 

Dés le départ, l'arrivée du vieil homme a suscité des rires et des sourires de plaisir. Etienne était très maître de son personnage, source de savoir d'une légende qui resurgit tous les deux siècles.

Les quatre enfants (Clément, Hugo, Manelle et Sarah L.) ont déboulé sur scène dans une énergie communicative à l'image d'un Club des Cinq devenu Club des Quatre pour la circonstance.

Les policiers (Thibaud, Mathys et Johan) ont assuré des personnages haut en couleurs et en professionnalisme dans leur rôle de surveillant d'un château surgi de nulle part.

Les deux journalistes-reporters (Camille au micro et Désiré à la caméra) ont sorti le grand jeu du scoop du siècle avec promesse de buzz via Youtube  et des millions de téléspectateurs devant le JT de 20 heures. 

Les deux cambrioleurs (Aaron et Francis), toujours sur leurs gardes, ont amusé la galerie de leurs relations conflictuelles qui restent cependant  solides en vue de ce sceptre qui rapporterait l'argent nécessaire pour se payer des vacances de plusieurs années. 

Les trois éléments, le Feu (Inaya), l'eau (Lou) et la Terre (Sarah J.) ont réussi à imposer leur puissance souveraine pour dire aux hommes le danger de se faire apprenti-sorcier. 

Les cinq fantômes surgis du château, le roi (Syriam), la reine (Solenn), le Chevalier Noir (Corentin), les deux bouffons (Amine et Nylan) ont rappelé la force du passé dans un monde moderne qui court à sa perte. Les joyeux drilles qui amusent le roi et la reine ont joué avec filouterie les farceurs et les provocateurs au grand plaisir du public.

 

Celui-ci a suivi l'histoire avec passion, pris dans ce flot de personnages et d'intrigues qui trouvaient leur fin dans le retour du château en terre. Restait à savoir qui allait sortir sain et sauf de cette incroyable histoire hors du commun. 

Les retours d'après spectacle ont permis de constater comme la pièce avait touché au coeur les personnes présentes. 

Les discussions autour du verre de l'amitié dans la cour de Léo Lagrange rappelaient comme le chemin pour arriver à ce "produit fini" que fut le spectacle était aussi important. Les enfants ont grandi dans cette aventure théâtrale créative pour laquelle ils ont beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup partagé, dans laquelle ils se sont beaucoup engagés. 

La force et l'énergie du groupe est née de chacun des enfants et, en même temps, les a nourri de confiance en eux et dans les autres. 

Bien sûr, l'aventure théâtrale se termine souvent sur une scène devant un public, mais surtout le plus important, c'est le chemin parcouru. Comme disait fort justement Lao Tseu (571-531 avant JC) "Il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur, c'est le chemin."

En l'occurrence, ici, il s'agit d'un chemin qui ne s'arrête pas un soir de 12 juin au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny. Il continue dans les têtes et dans l'appropriation que chacun s'en fera pour continuer sa propre vie. 

 

Ce fut un beau et grand moment artistique et humain qui rappelle qu'on peut grandir dans la coopération et le partage. 

 

Un grand merci à la mairie de Quétigny  pour la possibilité d'utiliser un théâtre municipal afin de donner des moyens techniques de qualité et d'ainsi valoriser le travail fait dans les écoles avec les enfants. 

 

Une vidéo partielle du spectacle

 


 Films de la famille Verchère

 


 

Quelques photos du spectacle...

 

Château des Bois Noirs 00.jpg

  Photos de la famille Verchère

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Pour le souvenir de cette soirée, voici la distribution des rôles, entièrement créés et choisis par les enfants :

 

Le Vieil Homme : Etienne G.

Les quatre enfants,

Alexandra : Sarah L. 

Eva : Manelle E. 

Max : Hugo D.

Victor : Clément B. 

Les trois policiers : Thibaud V., Johan L. et Mathys H. 

Les deux journalistes : Camille M. et Desiré D. 

Les deux voleurs : Aaron S. et Francis M. 

Les trois éléments,

le Feu : Inaya A. 

l'Eau : Lou B. 

la Terre : Sarah J. 

Les 5 fantômes, 

Le Roi : Syriam A. 

la Reine : Solenn L. 

Le Chevalier Noir : Corentin B. 

Les deux bouffons : Amine S. et Nylan A. 

 

 

Maintenant voici le texte intégral de la pièce :

 

 

Le Château des Bois Noirs

 

 

 

ACTE I / Présentation des éléments de l’histoire et des personnages

 

(Le vieil homme , Etienne, avance au devant du public.) 

 

I.1

  

Le vieil homme (au public) :

 

- Oh ! Je vois en vous un bon nombre d’inconscients. Vous n’avez pas vu que le château était apparu ? Vous êtes donc venus ici sans vous douter que vous couriez un grand danger. Il n’est pas prudent d’aller vers les Bois Noirs sans être au courant, surtout quand le château est là. Les éléments ne doivent pas être très loin non plus. Et sans doute sur leurs gardes.

 

Un vieux proverbe que me répétait mon arrière-grand-père en 1923 disait : « Aller aux Bois Noirs sans savoir, c’est comme avoir déjà perdu tout espoir. »

 

Visiblement, c’est votre cas. Mais heureusement que je suis là pour vous guider dans cet endroit où tout peut arriver…

 

(Il sort dans les coulisses)

 

 

I.2

 

(On entend des voix d’enfants venant des coulisses. Voix off)

 

Enfant 1 (voix off) : - Je compte jusqu’à 30 ! Allez vous cacher mais pas trop loin. Papa et

 

                                   Maman nous ont interdit d’aller trop profondément dans la forêt.

 

Enfant 2 (voix off) : - On sait ! On sait ! Ce n’est pas la peine de nous le rappeler tout le

 

                                    temps.

 

Enfant 3 (voix off) : - Tu n’es pas Papa !

 

Enfant 4 (voix off) : - C’est vrai ! Tu nous fais toujours la morale !

 

Enfant 1 (voix off) : - C’est bon ! On joue ou pas ?

 

Enfant 3 (Voix off) : - Ben oui qu’on joue ! Allez compte, on va se cacher !

 

Enfant 1 (voix off) : - 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,…

 

(Pendant que l’enfant 1 compte, les trois autres débarquent en courant sur la scène. L’enfant 4 traverse sans regarder. Les enfants 2 et 3 s’arrêtent net face au château, perplexes et vaguement inquiets. L’enfant qui a fini de compter les voient.)

 

Enfant 1 : - Vue Eva ! Vue Alexandra !

 

Enfant 2 : - Mais ça ne compte pas ! Il y a un truc  bizarre.

 

Enfant 3 : - Je te jure ! Viens voir.

 

Enfant 1 (voix off) : - Non ! C’est encore un de vos trucs pour que je m’éloigne de l’arbre et

 

                                    que Victor vienne vous délivrer.

 

Enfant 3 : - Mais non ! C’est vrai ce qu’on dit ! Il y a un château qui a poussé dans la forêt.

 

Enfant 1 (voix off) : - N’importe quoi !

 

Enfant 2 : - Mais si ! C’est vrai ! Viens voir.

 

Enfant 4 (sortant des coulisses) : - Mais qu’est-ce que vous faites ? On joue ou on ne joue

 

                                                        pas ?

 

Enfant 3 : - Ben regarde ! Y’a un château ou pas ?

 

Enfant 4 : - C’est quoi ce truc ?

 

Enfant 2 : - Tu vois, on ne dit pas d’âneries.

 

Enfant 1 : - Vu Victor !

 

Enfant 4 : - Mais non ! On joue plus ! C’est à cause du château.

 

Enfant 3 (à Enfant 1) : - Tu vois, même Victor l’a vu.

 

Enfant 1 (Voix off) : - Je vous préviens, si ce n’est pas vrai, j’arrête de jouer.

 

               (Il apparaît sur scène et voit le château) Mais ! C’est quoi ce machin ?

 

Les trois autres (ensemble) : - Un château !!!

 

Enfant 3 : - Tu vois bien qu’on ne disait pas n’importe quoi !

 

Enfant 4 : - Tu ne nous crois jamais.

 

Enfant 2 : - N’empêche, c’est bizarre cette histoire. Il faut aller prévenir papa et maman.

 

Enfant 3 : - Ils sont peut-être au courant.

 

(Ils sortent rapidement sauf Enfant 4 qui regarde le château, intéressé)

 

Enfant 4 : - Un de ces jours, je rentrerai voir comment c’est à l’intérieur et…

 

Enfant 2 : - Alors tu viens ?

 

Enfant 4 (sortant) : - C’est bon, j’arrive !

 

 

I.3

 

(Le vieil homme apparaît sur scène, les trois éléments apparaissent de l’autre côté)

 

Vieil homme :

 

- Il faut savoir que le château n’était pas là hier. Il est arrivé là, comme ça, par la force des éléments qui sont les maîtres du jeu, les maîtres de la vie.

 

Le Feu Soleil (Inaya entre à pas tranquilles)

 

L’Eau inarrêtable (Lou entre à pas tranquilles et rejoint Inaya)

 

La Terre Mère (Sarah J. entre à pas tranquilles et rejoint ses deux autres camarades)

 

Le Vent et son souffle incontrôlable, invisible et impalpable avec la puissance cachée dans un sceptre qui est secrètement rangé quelque part dans une salle de ce château.

 

Feu – Inaya : - Ce sceptre ne doit jamais terminer entre les mains d’un humain. Il s’en suivrait

 

        des catastrophes que, même nous, éléments les plus puissants, ne pourrions pas contrôler.

 

Eau – Lou : - La nature doit rester nature. Nous sommes les clés du monde. Aucun homme ne

 

                      doit être capable de nous maîtriser, même notre frère invisible, le vent.

 

Terre – Sarah J. (à voix basse) : - Je suis la force de la Terre…

 

Feu – Inaya : - Derrière sa petite voix, elle est la force de la terre.

 

Terre – Sarah J. : - Et c’est par mon énergie que le château vient respirer comme tous les

 

                              deux siècles.

 

Eau – Lou : - Et c’est par son énergie (Elle montre la Terre) que le château vient respirer

 

                      comme tous les deux siècles.

 

Feu – Inaya : - Les hommes ne doivent jamais jouer aux apprentis sorciers. Nous ferons en

 

                        sorte qu’ils ne le fassent pas.

 

Vieil Homme-Etienne : - Voilà, c’est ce que disent les éléments. Ne l’oubliez jamais.

 

 

 

I.4

 

(A ce moment, les journalistes entrent en même temps que trois policiers qui inspectent le château)

 

Journaliste (à son caméraman) : - Regarde ! Il y a quelqu’un. On va l’interroger.

 

Cameraman : - Excellente idée ! Vu son âge, il doit savoir pas mal de choses sur ce château

 

(Ils s’approchent de lui)

 

Journaliste (au caméraman) : - Vas-y ! Commence à tourner.

 

                  (au vieil homme) : - Bonjour Monsieur.

 

Vieil Homme : - Bonjour Madame.

 

Journaliste : - Peut-on vous poser quelques questions au sujet de l’apparition du château ?

 

Vieil Homme : - Posez madame. Posez. J’y répondrai si je le peux.

 

Journaliste : - Cette apparition est-elle déjà arrivée dans le passé ?

 

Vieil Homme : - Le passé… Le passé… Il y a tellement de choses qui sont arrivées dans le

 

                          passé. Des choses auxquelles les hommes n’ont pas prêté attention. Et

 

                          pourtant, l’histoire nous apprend tellement de choses.

 

Journaliste : - Vous voulez dire que cela est déjà arrivé ?

 

Vieil Homme : - Peut-être… peut-être… Certainement même… Mais qui s’en souvient ?

 

                           C’était il y a si longtemps… Une histoire de sceptre…

 

(L’interview continue en mime tandis qu’on entend les policiers)

 

Policier 1 – Thibaud : - Etrange affaire que celle-ci. Même très étrange. Un château n’apparaît

 

                                      pas comme ça en une nuit !

 

Policier 2 – Johan : - Pas simple comme affaire. Personnellement, je préfère un bon petit vol

 

                                  avec des empreintes bien nettes et qui correspondent à quelqu’un dans

 

                                  notre fichier.

 

Policier 3 – Mathys : - Nous ne faisons pas un métier facile, c’est sûr. Mais notre travail

 

                                     consiste à surveiller le château et nous laissons le soin à des

 

                                     spécialistes de l’inspecter.

 

Policier 1 – Thibaud : - Ce sont eux qui auront la lourde tâche d’expliquer sa présence ici.

 

                                      A chacun son métier.

 

Policier 2 – Johan : - J’espère seulement qu’il n’y a rien de surnaturel. Je suis un peu inquiet

 

                                  quand même.

 

Policier 1 – Thibaud : - Mais t’en fais pas. Tout ira bien. Et puis, la surveillance on sait faire,

 

                                      on est des professionnels.

 

Policier 3 – Mathys : - Quand même, un château qui sort de terre tout fait en une nuit, ça

 

                                     interroge.

 

Policier 2 – Johan : - Si ça se trouve, le château, il écoute ce qu’on dit. Et il va nous sauter

 

                                 dessus.

 

Policier 1 – Thibaud : - Un château qui saute sur des policiers ? Tu lis trop de romans mon

 

                                      gars.

 

Policier 2 – Johan : - Parce que tu trouves ça normal un château qui sort de terre en une nuit ?

 

Policier 3 – Mathys : - Monsieur fait le malin alors qu’il doit avoir autant les pétoches que

 

                                     nous.

 

Policier 1 – Thibaud : - Mais ça ne va pas les gars. Moi, je ne me pose pas de questions

 

                                      inutiles. Les scientifiques trouveront les réponses et basta, ce n’est pas

 

                                      mon affaire. Je suis là pour surveiller et rien de plus.

 

                                      Bon, Johan, c’est toi qui commence la surveillance. Viens Mathys, on

 

                                      va aller boire un coup.

 

(Les deux policiers 1 et 3 sortent)

 

Policier 2 - Johan (mécontent) : - Sympa les gars ! J’apprécie. Vous boirez à me santé !

 

(Johan regarde le château avec méfiance tandis que le dialogue reprend vers la caméra)

 

Journaliste : - Eh bien je vous remercie pour tous ces renseignements qui seront très utiles

 

                      pour nos téléspectateurs. C’est bon, on coupe.

 

(Le cameraman arrête de filmer)

 

Vieil homme : - Merci à vous. Au revoir.

 

(Le vieil homme sort)

 

Cameraman : - Très intéressant ce qu’a raconté ce type. Mais tu crois vraiment à toutes ces

 

                         histoires d’éléments et de sceptre ?

 

Journaliste : - Ça fait un peu légende. Mais ce qui est sûr, on va faire un tabac en nombre de

 

                      téléspectateurs. En plus en prime time.

 

Cameraman : - C’est sûr, après le montage, ça fera un beau reportage qui va faire le buzz sur

 

                       You Tube.

 

Journaliste : - Si on n’atteint pas les un million de vues, c’est qu’on a raté quelque chose au

 

                      montage.

 

Cameraman : - T’inquiète pas, on va faire du bon boulot. Allez ! Viens ! On retourne au

 

                         studio. On en a pour une bonne heure et demie. Il faut que tout soit prêt pour

 

                         20h30 à la fin du JT. 

 

Journaliste : - Tu as raison, ne perdons pas de temps.

 

(Ils sortent tandis que le policier poursuit ses rondes autour du château)

 

 

 

I.5 

 

(Alors que le policier apparaît puis disparaît, deux voleurs apparaissent)

 

Voleur 1 – Francis : - Tu es sûr du tuyau ? Il y a bien en sceptre en or massif dans ce

 

                                    château ?

 

Voleur 2 – Aaron : - Mes informateurs sont sûrs de l’info. Et jamais ils ne m’ont donné

 

                                 d’informations fausses.

 

Voleur 1 – Francis : - Et on entre comment là-dedans ?

 

Voleur 2 – Aaron : - Par la porte comme tout le monde. IL faut juste que tu surveilles les

 

                                  allers et venues du flic pendant que je tripatouille la serrure.

 

Voleur 1 – Francis : - OK.

 

(Pendant qu’Aaron s’occupe de la serrure, Francis surveille les environs. Il arrive précipitamment.)

 

Voleur 1 – Francis : - Planque-toi, le flic revient !

 

(Tous les deux vont se cacher dans les coulisses alors que Johan passe devant le château. Quand Johan est sorti, les deux voleurs reviennent)

 

Voleur 2 - Aaron: - Il nous manque des outils pour ce soir. On repassera avec ce qu’il faut.

 

                                Mais je crois que ça ne devrait pas être très compliqué. C’est une vieille

 

                                serrure tout ce qu’il y a de facile à traficoter.

 

Voleur 1 – Francis : - Comme pour la vieille ferme du père Martin ?

 

Voleur2 – Aaron : - Exactement.

 

Voleur 1 – Francis : - Alors ça sera un jeu d’enfant !

 

(Ils sortent avant que le policier revienne devant le château.)

 

 

 

I.6

 

(La Reine, le Roi, le Chevalier Noir et les deux Bouffons sortent enfin du château tandis que le policier fait toujours les cent pas devant la bâtisse. Ils s’époussettent)

 

La Reine : - ça fait du bien de sortir enfin de terre !

 

Le Roi : - Deux cents ans dans le noir, ça commence à faire long même si on en a l‘habitude. 

 

La Reine (se remettant les cheveux en place) : - Et ma coiffure doit être dans un de ces états !

 

Chevalier Noir : -Mais pas du tout Majesté ! Vous êtes toujours aussi bien coiffée. Vous

 

                            êtes notre digne reine.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Même pour des fantômes, l’air frais fait du bien.

 

Bouffon 2 – Amine : - C’est clair ! Plus besoin d’allumer les chandelles !

 

Bouffon 1 – Nylan : - En plus ! Personne ne nous voit ! On peut faire ce qu’on veut !

 

Bouffon 2 – Amine : - Comme faire les guignols devant ce brave policier qui ne sait même

 

                                    pas qu’on est là !

 

(Les deux bouffons vont danser autour du policier qui ne s’aperçoit de rien)

 

Chevalier Noir : - ça c’est bien un comportement de bouffons du roi ! Être des fantômes

 

                             immortels ne donne pas tous les droits.

 

Roi : - Ne t’inquiète pas, mon Brave Chevalier Noir, toi qui a été de toutes mes victoires, ce

 

           sont des bouffons. J’aime leur joie de vivre. Laisse-les faire. Ils ne font de mal à

 

           personne.

 

Reine : - Ils jouent comme des enfants. Et moi, ça me plaît ! Deux cents d’enfermement sous

 

              terre me donnent envie de profiter de cette joie.

 

Bouffon 2 – Amine : - Vous voyez, Messire le Chevalier, que notre bonne humeur  a du bon !

 

Bouffon 1 – Nylan : - Vous devriez en faire autant, Messire le Chevalier ! Ça vous

 

                                    détendrait !

 

Chevalier Noir : - Je suis un Chevalier, Messieurs. J’appartiens à la noblesse d’armes, même

 

                             fantôme. Je ne suis pas du genre à faire des gamineries, y compris à

 

                             quelqu’un qui ne s’en rend pas compte. La vie, c’est quelque chose de

 

                             sérieux.

 

Bouffon 2 – Amine : - Mais vous êtes mort depuis longtemps, Messire !

 

Bouffon 1 – Nylan : - Vous êtes un mort qui parle de la vie.

 

Bouffon 2 – Amine : - Avec autant de passion que les vivants parlent de la mort.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Vie ou mort, après tout, nous allons d’un côté ou de l’autre, tous les

 

                                    deux siècles, comme un jeu…

 

Roi : - Allons, messieurs, calmez-vous un peu. Laissez notre Sire Le Chevalier Noir se

 

           remettre de ses émotions de sortie de terre.

 

 

 

Reine : - C’est vrai que c’est très émouvant de retrouver notre bonne vieille planète et de voir

 

               comme elle a changé en 200  ans.

 

Chevalier Noir : - Tout à fait ! Et si d’ailleurs nous allions faire un tour voir comme les choses

 

                             ont évolué. La dernière fois qu’on était sortis de terre, on s’était arrêtés au

 

                             début de la Révolution Industrielle et des premiers trains à vapeur.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Oh ! Quelle odeur épouvantable, ces vapeurs de charbon sortant des

 

                                   cheminées de train !

 

Bouffon 2 - - Amine : - Je préférais notre bon vieux parfum de bouse de vache, de volaille

 

                                      courant dans les cours crasseuses de nos châteaux.

 

Roi : - Allons ! Allons Messieurs ! Restez ouvert à l’air du temps. Nous sommes en 2017 et

 

          tout fantômes que nous sommes, nous n’y pouvons rien. Allez ! En route pour voir la

 

          France d’aujourd’hui !

 

(Ils sortent de scène, les bouffons, sautant et dansant devant les autres)

 

 

 

ACTE II /  Accélération de l’histoire / Luttes entre les personnages / Les menaces

 

 

 

II.1

 

(Alors que les policiers sont partis, les voleurs sont de retour, avec une caisse à outils)

 

Voleur 1 – Francis : - Tu es sûr que tu as tout le matériel nécessaire.

 

Voleur 2 – Aaron : - Oui ; Regarde ça ! C’est une boîte à outils ! Et dedans, il y a ce qu’il faut.

 

Voleur 1 – Francis : - On aurait dû prendre des armes. Dans un château aussi bizarre, on ne

 

                                   sait pas qui on va rencontrer.

 

Voleur 2 – Aaron : - Ce n’est pas la peine. Il n’y a pas de problème. Sois un peu zen de temps

 

                                 en temps.

 

Voleur 1 – Francis : - Être zen ! Être zen ! C’est facile à dire quand on pénètre dans un

 

                                   château sorti de nulle part en une nuit.

 

Voleur 2 – Aaron : - Francis, ton problème, c’est que tu crains.

 

Voleur 1 – Francis : - Je crains, moi ?

 

Voleur 2 – Aaron : - Oui. Tu crains. C’est pour ça que tu n’es pas zen.

 

Voleur 1 – Francis : - Mais je suis zen moi ! Simplement, je n’aime pas entrer dans des

 

                                   endroits bizarres.

 

Voleur 2 – Aaron : - Même pour un sceptre en or massif au pouvoir extraordinaire ?

 

Voleur 1 – Francis : - Bon arrête ton char Ben-Hur ! Et ouvre la porte.

 

Voleur 2 – Aaron : - Et toi, surveille les environs !

 

(Aaron cherche à, ouvrir la porte tandis que Francis regarde à droite et à gauche)

 

Voleur 1 – Francis : - Alors ?

 

Voleur 2 – Aaron : - Alors quoi ? Laisse-moi le temps de trouver l’ouverture. C’est plus

 

                                 compliqué que prévu. Ce n’est pas la porte de la vieille ferme du Père

 

                                 Martin.

 

Voleur 1 – Francis : - Ce n’est pas toi qui avais dit qu’on avait tout ce qu’il fallait dans la

 

                                   boîte à outils ?

 

Voleur 2 – Aaron (farfouillant dans la serrure) : - Bon ! Ça va ! Regarde plutôt si personne ne

 

                                                                                 vient.

 

Voleur 1 – Francis : - Si justement, il y a trois policiers qui arrivent !

 

Voleur 2 – Aaron : - Alors on se barre. On reviendra plus tard.

 

(Ils s’en vont rapidement et quittent la scène)

 

 

 

II.2

 

(Le vieil homme entre en scène suivis des enfants qui lui installent un beau fauteuil pour qu’il s’asseye)

 

Vieil Homme (s’asseyant sur le fauteuil) : - Merci les enfants ! Vous êtes de braves petits.

 

                                                                       Vos parents doivent être fiers de vous.

 

Les enfants (ravis) : - Merci !

 

Eva : - Vous nous aviez dit que vous nous raconteriez l’histoire de ce château !

 

Alexandra : - Oh oui !

 

(Les enfants s’assoient par terre autour du fauteuil)

 

Vieil Homme : - C’est une longue histoire que m’a raconté mon grand-père quand j’étais

 

                           enfant comme vous. Une trop longue histoire.

 

Victor : - Ce n’est pas grave. On a le temps. Nos parents sont partis faire des courses. Ils ne

 

                rentrent pas avant une heure.

 

Hugo : - On a envie de savoir pourquoi le château est arrivé comme ça, par surprise.

 

Vieil Homme : - Oh ! Ce n’est pas une surprise. Les hommes croient toujours que ce qui

 

                           arrive est une surprise. Mais les vieux comme moi savent que ça devait bien

 

                           arriver un jour.

 

Victor : - C’était prévu ?

 

Vieil Homme : - Bien sûr les enfants, c’était prévu.

 

Alexandra : - C’est vrai que le château ressort de terre tous les deux cents ans ?

 

Eva : - On a entendu des gens dire ça.

 

Vieil Homme : - Oui, c’est vrai ! C’est comme une respiration de l’histoire.

 

Hugo : - L’histoire respire ?

 

Vieux Homme : - Oui, mon garçon, elle respire. Elle fait comme des cycles et il se reproduit

 

                            un peu les mêmes choses que dans le passé.

 

                           Comme pour dire aux hommes qu’ils aiment refaire les mêmes actions, les

 

                           mêmes guerres, les mêmes erreurs.

 

Victor : - Les gens aiment bien faire les mêmes choses ?

 

Vieil Homme : - Oui souvent. Simplement parce qu’ils oublient le passé.

 

Alexandra : - Et c’est le passé qui explique que le château revient tous les deux cents ans ?

 

Vieil Homme : - Oui le passé, et la vieille légende de la Terre qui respire. Mais cette légende

 

                           doit rester secrète.

 

Eva : - Comme l’endroit où est caché le sceptre ?

 

Vieil Homme : - Oui.

 

Hugo : - Ceux qui pénètrent dans le château peuvent être engloutis dans la terre quand le

 

               château disparaît à nouveau.

 

Vieil Homme : - Oui s’ils ne sont pas sortis à temps. Et ils deviennent des fantômes à leur

 

                           tour.

 

Alexandra : - Mais des gens ont déjà essayé ?

 

Vieil Homme : - Oui. Et on ne les a plus jamais revus.

 

Victor : - C’est horrible !

 

Hugo : - C’est carrément terrifiant !

 

Eva : - Je ne rentrerai jamais dans ce château !

 

Alexandra : - Moi non plus. Je ne tiens pas à finir fantôme.

 

Vieil Homme : - Quelquefois des évènements vous feront peut-être faire des choses que vous

 

                           n’imaginiez pas. Si le monde est en danger, vous n’aurez peut-être pas le

 

                           choix. Laissez le temps faire son œuvre et vous verrez.

 

                           Bon, je dois y aller. Je suis âgé maintenant. Il est temps d’aller faire ma

 

                           sieste.

 

(Le vieil homme se lève et sort de scène. Les enfants le regardent)

 

Victor : - S’il faut empêcher une catastrophe pour le monde, alors je rentrerai dans le château.

 

Eva : - Moi aussi. Il me faudrait prendre mon courage à deux mains, mais je le ferais.

 

Hugo : - Moi également. Mais si on pouvait éviter tout ça, ce serait mieux.

 

Alexandra : - On se sentira peut-être obligé de le faire parce que les circonstances l’exigent.

 

                     On verra bien en temps voulu.

 

Eva : - Pour le moment, allons prendre notre goûter et ramenons le fauteuil au vieil homme.

 

Alexandra : - Excellente idée, tout ça m’a donné faim.

 

Victor et Hugo : - Moi aussi j’ai faim !

 

(Les enfants sortent)

 

 

 

II.3

 

(Les trois éléments apparaissent sur scène)

 

Feu-Inaya : - Tandis que mes flammes chauffaient une cheminée, j’ai entendu dire que des

 

                     voleurs chercheraient à s’emparer du sceptre.

 

Terre-Sarah J. : - C’est aussi ce que j’ai entendu.

 

Eau-Lou : - Si ces voleurs y arrivent, ce sera terrible.

 

Feu-Inaya : - Nous aurons alors à agir. Montrer qui nous sommes pour mettre en garde les

 

                     humains.

 

Eau-Lou : - Nous sommes les éléments. La nature compte sur nous.

 

Terre-Sarah J. : - Beaucoup d’humains aussi.

 

Feu -Inaya : - Tu as raison. Un grand nombre d’humains sont à nos côtés.

 

(Les trois éléments sortent)

 

 

 

II.4

 

(Les policiers arrivent pour organiser des rondes plus précises)

 

 

 

Policier 1 – Thibaud : - Bon ! Les gars, cette fois-ci, on ne rigole plus ! C’est du sérieux. Des

 

                                      bruits courent que des cambrioleurs veulent s’emparer d’objets

 

                                      précieux au château.

 

Policier 2 – Johan : - Un tableau de maître ?

 

Policier 3 – Mathys : - Des couverts en argent ?

 

Policier 1 – Thibaud : - Je n’en sais rien. Les chefs nous demandent d’être très vigilants. Les

 

                                      informations recueillies semblent très sérieuses.

 

Policier 3 – Mathys : - Ces cambrioleurs ont été identifiés ?

 

Policier 2 – Johan : - Ils sont connus de nos services ?

 

Policier 1 – Thibaud : - Je n’en sais rien. On ne m’a rien dit de plus.

 

Policier 2 – Johan : - Les cambrioleurs sont armés ?

 

Policier 1 – Mathys : - Ils sont dangereux ?

 

Policier 1 – Thibaud : - Mais je n’en sais rien ! Et puis vous avez fini avec vos questions ?

 

                                      On a un travail à faire et il faut s’organiser. Alors, nous allons…

 

Policier 3 – Mathys : - Il n’y a que nous pour faire ce travail ?

 

Policier 2 – Johan : - Et si les cambrioleurs sont nombreux, est-ce qu’on est vraiment assez ?

 

Policier 1 – Thibaud : - Bon, ça suffit avec vos questions ! Vous m’écoutez, je vous explique

 

                                      l’organisation de la surveillance du château. Compris ?

 

Policiers 2 et 3 : - Oui, chef.

 

(Le policier en chef explique l’organisation à ses adjoints qui approuvent de la tête. Il fait semblant de parler pendant la musique.)

 

Policier 1 – Thibaud : - C’est bon ? Vous avez compris ?

 

Policier 2 – Johan : - C’est très clair Chef.

 

Policier 3 – Mathys : - Parfaitement compris Chef.

 

Policier 1 – Thibaud : - Alors en place les gars ! Et surtout ouvrez l’œil !

 

(Ils se mettent à tourner autour du château. Ils apparaissent l’un après l’autre  dans des sens désordonnés et surprenant. Ils se saluent à chaque fois qu’ils se croisent)

 

 

 

II.5

 

(Arrivée de la journaliste et du caméraman devant le château. Les policiers montent toujours la garde)

 

Caméraman : - Eh bien, il y a du monde par ici.

 

Journaliste : - C’est bien la preuve que la menace est sérieuse. On va juste faire quelques

 

                       plans pour le reportage de ce soir.

 

Caméraman (la caméra est en train de tourner) : - Je vais faire quelques plans du château.

 

Journaliste : - Fais-en aussi des policiers.

 

Caméraman : - On ajoutera une musique bien angoissante, histoire de ramener quelques

 

                         téléspectateurs supplémentaires.

 

Journaliste : - De toute manière, le public adore les trucs horribles et qui font peur.

 

(MUSIQUE / On les voit s’approcher, filmer de près et de loin, se faire des remarques qu’on n’entend pas)

 

Caméraman : - C’est bon, j’ai ce qu’il faut comme prises.

 

Journaliste : - On va encore cartonner ce soir. Edition Spéciale « Château des Bois Noirs »

 

Caméraman : - « Les Bois Noirs » ! Rien que le nom donne des frissons.

 

(Ils sortent de la scène)

 

 

 

II.6

 

(La Reine, le Roi, les bouffons et le Chevalier Noir arrivent en regardant les policiers continuer à faire leur ronde. Les bouffons imitent les policiers qui passent)

 

Reine : - Mais quelle agitation autour du château ! Que se passe-t-il donc ?

 

Roi : - Ma chère, d’après les derniers échos,  il me semble qu’une menace pèse sur notre

 

           demeure.

 

Chevalier Noir : - Si nous sommes attaqués, je monterai sur mon cheval blanc et je galoperai à

 

                             l’assaut de nos adversaires.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Ce ne sera pas nécessaire Messire.

 

Bouffon 2 – Amine : - Nos adversaires ne sont plus à cheval de nos jours, mais dans de drôles

 

                                     de machines à 4 roues qui roulent toutes seules.

 

Roi : - Messieurs, ne nous emballons pas. Gardons notre calme.

 

Chevalier Noir : - Quoiqu’il arrive je serai prêt, même face à des monstres de métal !

 

Reine : - Si ça se trouve, ces personnes malveillantes viendront tout simplement à pied.

 

Bouffon 2 – Amine : - C’est tout à fait possible Majesté.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Et dans ce cas, nous les bouffons, nous avons un plan !

 

(Les bouffons se regardent avec un sourire complice)

 

 

 

II.7

 

(Alors que les fantômes terminent de discuter et que le policier vient de disparaître, les deux voleurs font leur apparition sous le regard incrédule des fantômes.)

 

Voleur 1 – Francis : - ça y est, le flic est parti !

 

Voleur 2 – Aaron : - A nous le château ! A nous le sceptre !

 

Voleur 1 – Francis : - Et cette fois-ci, tu ne me refais pas le coup de la porte qu’on ne peut pas

 

                                   Ouvrir.

 

Voleur 1 – Aaron (mécontent, se retournant vers Voleur 2) : - Francis, encore un mot comme

 

                                   celui-là et je te donne les outils et tu te débrouilles…

 

Voleur 1 – Francis : - Non ! Non ! Tu fais ça très bien. Ne t’inquiète pas, je surveille les

 

                                   environs. Il n’y a personne.

 

Voleur 2 – Aaron : - Ah ! Cette fois-ci, ça a marché ! Viens ! On entre !

 

Voleur 1 – Francis : - Je te suis, mais je n’aime pas du tout cet endroit bizarre.

 

(Ils pénètrent dans le château)

 

Chevalier Noir : - Que diantre ces deux lascars viennent-ils faire dans notre castel ?

 

Bouffon 2 – Amine (à la reine) : - Vous aviez raison majesté. Ils sont venus à pied.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Nous savons ce qu’ils veulent. C’est le sceptre.

 

                                   Et nous allons mettre en place notre plan.

 

Roi : - Faites Messieurs, faites. Je vous fais confiance.

 

Reine (aux bouffons) : - Vous connaissant, je pense qu’il va leur arriver une drôle de

 

                                       mésaventure.

 

(Les enfants arrivent à leur tour tandis que les fantômes les regardent)

 

Enfant 3 – Manelle : - Des gens sont rentrés à l’intérieur du château !

 

Enfant 1 – Hugo : - Ce sont sans doute les cambrioleurs pour le sceptre !

 

Enfant 2 – Sarah L. : - Suivons-les avant qu’ils ne le trouvent !

 

Enfant 4 – Clément : - Il faut absolument éviter une terrible catastrophe !

 

(Les enfants entrent dans le château tandis que le policier 2 arrive)

 

Policier 2 – Johan : - Chef ! Chef ! Des gens sont entrés dans le château !

 

(Les policiers 1 et 3 arrivent alors)

 

Policier 1- Thibaud : - Bon travail Johan ! Entrons nous aussi ! Ces gens-là verront de quel

 

                                    bois on se chauffe !

 

Policier 3 – Mathys (au public) : - Quelle pagaille !

 

(Tous les trois entrent dans le château tandis que les journalistes arrivent à leur tour)

 

Caméraman : - Plein de personnes viennent de rentrer dans le château. Il faudrait peut-être y

 

                        faire un tour nous aussi. On a un beau reportage à faire. Le scoop du siècle.

 

Journaliste : -  Avec un coup pareil, dans un mois, je présente le JT De 20 heures. Allons-y !

 

(Tous les deux entrent dans le château. S’en suivent des allers-venues incessantes de chacun des groupes dans le château.)

 

 

 

II.8

 

(Le vieil homme entre en scène)

 

Vieil Homme : - Un grand danger les menace tous à présent: le château va bientôt s’enfoncer

 

                            à nouveau sous la terre. S’ils ne sont pas sortis à temps, ils seront engloutis à

 

                            jamais !

 

(Les trois éléments arrivent sur scène en silence. Les éléments écartent les bras tandis que la musique devient plus puissante. La tempête gronde)

 

 

 

II.9

 

(La tempête gronde de plus en plus tandis que tout le monde courent toujours les uns après les autres sous le regard des fantômes)

 

Bouffon 1 – Nylan : - Posons le sceptre juste devant les cambrioleurs.

 

Bouffon 2 –Amine : - Leur joie sera de courte durée.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Ils seront immédiatement engloutis avec le château.

 

Bouffon 2 – Amine : - Oui. Car le temps de revenir en terre est arrivé pour nous.

 

(Ils vont chercher le sceptre et le pose au sol au moment où les cambrioleurs arrivent. Ceux-ci s’arrêtent net)

 

Voleur 1 – Francis : - Oh ! Regarde ! Le sceptre est là !

 

Voleur 2 – Aaron : - Merveilleux ! Nous sommes riches et puissants !

 

Voleur 1 - Francis : - Maintenant sortons vite d’ici ! Je n’aime pas du tout ce lieu.

 

Voleur 2 – Aaron : - Ce sceptre doit valoir une fortune. En le revendant, on pourra se payer de

 

                                 belles vacances dans les îles du Pacifique.

 

Voleur 1 – Francis : - A Makemo aux Tuamotu !

 

Voleur 2 – Aaron : - Oui ! A Makemo !

 

(Ils prennent le sceptre et se remettent à courir. La poursuite continue)

 

 

 

ACTE III / Epilogue / Retour à la tranquillité / Disparition des voleurs /

 

 

 

 III.1

 

(On voit les enfants apparaître sur scène)

 

Enfant 2 – Alexandra  : - Ecoutez ! On n’y arrivera pas comme ça. S’ils ont attrapé le sceptre,

 

                                      tant pis. Il faut surtout qu’ils ne sortent pas du château.

 

Enfant 1 – Max : - Surtout que le château ne va sans doute pas tarder à s’enfoncer dans la

 

                              terre, et nous avec, soit dit en passant.

 

Enfant 3 – Eva : - Il n’y a plus une minute à perdre.

 

Enfant 1 – Max : - On est au bord de la catastrophe. Il nous reste peu de temps pour éviter la

 

                               drame. 

 

Enfant 4 – Victor : - Alexandra a raison. Il faut bloquer la sortie avant que les cambrioleurs

 

                                  ne soient sortis.

 

Enfant 3 – Max : - C’est une excellente idée. J’ai repéré un raccourci pour sortir du château.

 

Enfant 3 – Eva : - Eh bien Max, c’est à toi de jouer. Fais-nous sortir au plus vite pour

 

                              empêcher que les cambrioleurs ne sortent avec le sceptre.

 

(Les policiers arrivent vers les enfants)

 

Policier 1 –Thibaud : - Voilà donc nos cambrioleurs !

 

Enfant 2 – Alexandra : - Mais non, nous sommes justement à leur poursuite. Ils veulent

 

                                        s’emparer du sceptre.

 

Policier 2 – Johan : - Nous le savons et nous aussi, nous les poursuivons.

 

                                  Vous ne devriez pas rester là. C’est très dangereux.

 

Enfant 3 : - Eva : - Aidez-nous, je vous en prie. Il en va de l’avenir du monde.

 

Policier 3 – Mathys : - Nous le savons que trop bien ! C’est justement notre mission.

 

Enfant 1 – Hugo : - Comme les voleurs sont bien cachés, on veut sortir d’ici pour leur coincer

 

                                la porte de sortie et empêcher l’irréparable.

 

Policier 1 – Thibaud : - C’est une très bonne idée les enfants, d’autant qu’il ne fait pas bon

 

                                      rester dans ce bâtiment. Il va bientôt retourner d’où il vient.

 

Policier 2 – Johan : - C’est comme un volcan qui jaillit d’un coup puis qui se rétracte

 

                                     violemment.

 

Policier 3 – Mathys : -  Et je n’ai pas envie de finir prisonnier d’un château englouti.

 

                                     Cherchons la sortie et retrouvons nos cambrioleurs

 

                                     Allons-y ensemble. A sept, on ne sera pas de trop.

 

Policier 1 – Thibaud : - Trouvons la sortie et arrêtons ces cambrioleurs. Nous laisserons le

 

                                       sceptre là où il doit rester.

 

Enfant 4 – Victor : - Max connaît un raccourci pour retrouver l’air libre.

 

Policier 2 – Johan : - Eh bien emmène-nous mon garçon. Nous te suivons.

 

(Ils sortent de scène en courant tandis qu’arrivent les journalistes)

 

Journaliste : - Suivons-les et continue à filmer. C’est un reportage hors du commun.

 

Caméraman : - J’adore mon métier. Il y a parfois des journées extraordinaires comme celle-ci.

 

(Ils sortent et suivent le groupe de sept. Les fantômes regardent la scène avec intérêt.)

 

 

 

III.2

 

Bouffon 2 – Amine : - Tout cela est parfait ! Les enfants et les policiers travaillent ensemble à

 

                                     présent ;  grâce à eux, notre stratagème va bien marcher.

 

Bouffon 1 – Nylan : - Sans faire trop d’effort, on récupérera le sceptre dés que le château sera

 

                                   retourné en terre et, si tout va bien, nous serons quelques fantômes de

 

                                   plus. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous.

 

Bouffon 2 – Amine : - On leur apprendra le métier de bouffon. Plus on est de fous, plus on rit.

 

Reine : - Bon, je crois qu’il est temps de retrouver l’intérieur de notre demeure. Il y a trop

 

               d’agitation ici. Ça me fatigue. J’ai besoin de calme et de sérénité.

 

Roi : - Oui. Et notre retour dans le château accélèrera notre plongée sous terre. Cette époque

 

           est bien trop remuante à mon goût. Vivement qu’on retrouve notre tranquillité de deux

 

           cents ans.

 

Chevalier Noir : - Vous avez raison Majesté. Rien ici ne mérite un combat chevaleresque.

 

Reine : - Allons Messieurs ! Cette plaisanterie a assez duré. J’espère que dans deux cents ans,

 

             ce sera plus intéressant. Rentrons !

 

(Les fantômes pénètrent dans le château)

 

 

 

III.3

 

(Les groupes des enfants et des policiers sortent en sautant de la porte du château)

 

Policier 1 – Thibaud : - Et voilà ! Nous nous en sommes sortis ! Fermons cette porte

 

                                      maintenant !

 

(Alors qu’ils commencent à bloquer la porte…)

 

Journaliste (voix off) : - Laissez-nous sortir. Nous sommes journalistes !

 

Caméraman (voix off) : - On est en train de vous filmer.

 

(Les enfants et les policiers laissent sortir les journalistes)

 

Journaliste : - Sauvés ! Nous sommes sauvés !

 

Caméraman : - Ouf ! J’ai cru qu’on allait y passer !

 

Policier 2 – Johan : - Ne perdons pas de temps. Filmez-nous pendant qu’on bloque la porte.

 

                                 Ça vous fera un chouette reportage et nous, on deviendra des héros.

 

Enfant 4 – Victor : - On passera à la télé ?

 

Journaliste : - Oui ! Au journal de 20 heures.

 

Enfant 1 – Max : - Alors fermons cette porte une bonne fois pour toutes.

 

(Tous se mettent à appuyer sur la porte du château)

 

 

 

III.4

 

(On entend le tonnerre qui gronde et des bruits sourds de murs qui bougent. Les trois éléments se mettent à bouger et s’installent au centre de la scène)

 

Feu-Inaya : - Il est temps de mettre fin à cette mascarade. Le château doit retourner d’où il

 

                     vient. Sans tarder. Le volcan s’éteint.

 

Eau-Lou : - Il est maintenant trop tard. La porte est bloquée. Plus personne ne peut sortir.

 

                   Le château va de nouveau se cacher dans les profondeurs de la terre avant de

 

                   resurgir quelque part ailleurs dans deux cents ans.

 

Feu-Inaya : - Et le sort des prisonniers du château est maintenant de devenir fantômes.

 

(Le bruit devient de plus en plus fort. Les enfants les policiers et les journalistes s’écartent. On entend les voix off des deux voleurs à l’intérieur. Ils crient qu’ils veulent sortir puis leur voix disparaît complètement)

 

Feu-Inaya : - Ce qui devait être fait a été fait, c’est le destin.

 

 

III.5

 

(Le vieil homme appelle un à un des personnages de cette incroyable histoire.)

 

Vieil Homme :

 

Voilà, c’est fait ! La paix est enfin revenue dans la forêt des Bois Noirs.

 

Les enfants auront de quoi raconter de belles histoires quand ils seront grands.

 

Eva ! (Sarah s’avance)

 

Alexandra ! (Manelle s’avance)

 

Victor ! (Clément  s’avance)

 

Et Max ! (Hugo s’avance)

 

Les policiers ont brillamment réussi leur mission. Leur chef a même été nommé commissaire principal.

 

(Thibaud s’avance)

 

Ses deux adjoints ont été nommés inspecteurs

 

(Mathys et Johan s’avancent)

 

La journaliste et son cameraman ont ramené un reportage exceptionnel qui a fait le buzz sur Internet. Elle présente maintenant le JT de 20 heures. C’est une star du petit écran, et lui est devenu un reporter renommé qui quadrille la planète à la recherche d’images hors du commun.

 

(Camille et Désiré s’avancent)

 

Les fantômes du château sont retournés à leur mystère dans les antres de la Terre.

 

La reine ! (Solène s’avance)

 

Le Roi ! (Siryam s’avance)

 

Le Chevalier noir ! (Corentin s’avance)

 

Les deux bouffons ! (Nylan et Amine s’avancent)

 

Les deux brigands sont maintenant devenus à leur tour des fantômes qui ressortiront quelque part dans deux cents ans avec le château. Peut-être dans votre jardin ?

 

(Francis et Aaron s’avancent)

 

Quant aux éléments, ils continuent leur voyage à travers le temps, à travers les espaces secrets de la planète.

 

La Terre ! (Sarah s’avance)

 

L’eau ! (Lou s’avance)

 

Le Feu ! (Inaya s’avance)

 

Et le vent invisible qui vient parfois vous chatouiller les oreilles.

  

Inaya : - Et n’oublions le vieil homme, mémoire vivante de cette légende, sans qui vous

 

              n’auriez jamais rien su.

 

(Etienne s’avance devant le groupe d'acteurs alignés, lève son bras qu'il abaisse doucement et tous les acteurs saluent le public. Applaudissements)

 

 FIN

 

 

 


02/05/2017


Spectacle l'Oncle Jo à la bibliothèque de Quetigny le 24 juin 2016

Oncle Jo _ Bibliothèque de Quetigny - 24-06-2016 04.jpg 

 

Suite à l'adaptation du début du roman de Brigitte Smadja, "Le cabanon de l'Oncle Jo", il avait été annoncé la création d'une suite différente de l'histoire du livre. De nombreux spectateurs, notamment chez les parents et les enfants de l'école, avaient demandé à la voir. 

 

 

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La classe de CM1-CM2 est allée au bout du projet en présentant cette création le vendredi 24 juin 2016.

La pièce avait été jouée pour trois représentations à l'école des Cèdres devant les classes de l'établissement. Décor à minima, une place réduite, des conditions plutôt proches d'une grande répétition générale. Qu'importe, même sans tous ces détails qui donnent au spectacle tout son apparât, l'essence de ce travail et sa substantifique moelle étaient bien là. 

C'était aussi la possibilité pour les enfants de tester leur spectacle avant la grande représentation du soir devant les parents. 

Les présentations de l'après-midi avaient permis de repérer quelques détails à modifier, quelques points à améliorer. 

 

 

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Ainsi le soir arrivé, c'est dans des conditions optimales que le spectacle a eu lieu. Le groupe d'enfants, très investi, a assuré une belle prestation dans cet espace plus large et plus grand devant un public qui était venu en nombre.

Les aventures de l'Oncle  Jo dans l'espace-temps qui mène au Paris de 2345, version futuriste avec sa population bizarre et la nouvelle langue française,  a beaucoup fait rire les spectateurs. Le choix avait été fait de donner beaucoup de visuel à la pièce, du mouvement et de l'humour débridé avec des personnages très marqués dans leurs caractéres et leur jeu. 

 

Ainsi on retrouvait les héros de la première partie : la petite Lili bien sûr à qui on avait adjoint une bande de copines très débrouillardes dont une râleuse de première classe et une geek  informaticienne jusqu'au bout des doigts, Tata Denise et Mina, les cousins et cousines, l'Oncle Jo bien sûr, héros éponyme de cette histoire (celui qui donne le titre à la pièce).

 

 

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Sont aussi apparus de nouveaux personnages : deux détectives dont l'arrivée était repérable grâce à leur petite musique bien à eux, deux comiques qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau aux Dupont et Dupont de chez Tintin.  Egalement les personnages du Paris futuriste dont la langue était un mélange de français, d'anglais, d'italien, d'espagnol, de portugais et de néerlandais. Et puis, au centre de cette suite, deux frères de Tata Denise : le gentil Jonathan et le méchant Thanago qui avait été chassé de la famille par leur père pour une grave raison que l'hitoire ne raconte pas mais qui laisse supposer que c'était très grave. 

 

C'est sur cette trame de personnages que s'est bâti "L'Oncle Jo 2" pour le plus grand plaisir des spectateurs dont les retours ont montré la satisfaction. 

 

L'aventure théâtrale de la classe s'est donc terminée en ce 24 juin avec deux pièces dans l'année scolaire.

Un grand merci à Véronique et toute l'équipe de la bibliothèque de Quetigny avec qui avait monté le projet autour de Brigitte Smadja. Une belle collaboration qui donne beaucoup de sens au travail de l'école dans l'idée de l'ouverture au monde et aux autres, sans rester enfermés entre les quatre murs de l'école.

 

 

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Et pour vous, le texte complet de la pièce de l'Oncle Jo, première et deuxième parties...

 

L'Oncle Jo

 

(Au centre de la scène, une table entourée de trois chaises. Sur le côté, un fauteuil. Sur le fond de scène, un drap tendu sur lequel est peint un immeuble. Lili et sa mère s’installent au centre de la scène)

Mina : - Tu resteras tranquille, Lili ? Tu me promets ? Avec

             tous les soucis qu’elle a, Tata Denise… Tous ces

             enfants ! Tu te rends compte ? Avec toi, ça fera huit !

             Alors pas d’histoires,  hein ? Et tu l’aides. Occupe-toi

             un peu de l’Oncle Jo. Il n’est pas très en forme en ce

             moment. Parle-lui, raconte-lui des choses ?

Lili : - Quelles choses Maman ?

Mina : - Je ne sais pas moi ! Ce que tu voudras. Je viendrais te

             chercher dans quinze jours.

Lili : - Oui, Mina.

(Les narrateurs se lèvent les uns après les autres tandis qu’on voit Lili et Mina en train de se quitter)

Narrateur 1 : - Lili embrasse vite Mina, sa maman, elle a peur

                        de tomber en larmes. Elle traverse le couloir et

                        va dans la salle à manger.

(Lili sort en coulisses)

Narrateur 2 : - Cette salle à manger, elle sent le parquet ciré,

             la lessive saint-Marc, le linge qu’on vient de repasser…

Narrateur 3 : - La chaleur du mois d’août qui passe à travers

                        les persiennes de fer à peine entrouvertes…

Narrateur 4 : - Et le silence.

(Lili entre en traînant les pieds)

Lili : - Au début, j’aime bien ça, mais après ça m’ennuie.

(Les narrateurs  vont s’asseoir. On voit Mina qui entre avec Tata Denise. Elles parlent discrètement dans un coin tandis que Lili essaie en vain de les écouter)

Mina : - Lili s’est encore sauvée quand je lui ai appris que je

     voulais me remarier. J’ai cru que je ne la retrouverai jamais.

Tata Denise : - C’est sûr, ça doit être dur pour elle.

Mina : - Je le sais parfaitement. Mais je ne vais quand même

             pas rester toute seule toute ma vie !

Tata Denise : - Je te comprends bien Mina.

(Elles regardent vers Lili pour voir si elle entend quelque chose)

Mina : - Et puis, quand on l’a retrouvée, elle est tombée

             malade. Je n’ai pas pu l’inscrire pour la colo avec ses

             frères.

Tata Denise : - Pauvre petite !

Mina : - Et tu sais pas la meilleure ? Elle voulait rester seule à

             la maison pendant que je travaille.

Tata Denise : - Tu n’as pas accepté j’espère ?

Mina : - Bien sûr que non.

Tata Denise : - Je vais te la garder ta gamine. Elle profitera de

                         ses cousins et ses cousines. A Saint-Denis,

                         c’est peut-être pas les vacances à la plage,

                         mais on y est heureux quand même.

Mina : - Bien sûr. Même en HLM on peut passer de bonnes

             vacances.

(Elles sortent)

Lili : - Le mari de Tata Denise s’appelle Joseph. Je devrais

          l’appeler Tonton Joseph. Mais tout le monde l’appelle

          « L’Oncle Jo ». Alors je l’appelle « L’Oncle Jo ».

          Quand j’étais petit je croyais que ça s’écrivait en un seul

          mot. Comme ça !

(Lili sort un écriteau sur lequel il est écrit « LONCLEJO »)

(L’oncle Jo apparaît en tirant une chaise qu’il installe au milieu de la scène. Il s’assied sans parler. Lili s’approche sans rien dire. Un narrateur se lève)

Narrateur 5 : - C’est le plus vieux des oncles de Lili.

Narrateur 6 : - Il ne s’énerve jamais. Et il sent bon le savon

                        de Marseille.

Narrateur 7 : - Depuis quelque il a changé. Quelque chose

                         s’est détraqué dans sa vie.

Lili : - Depuis ma fugue, je sais que mon père est mort et que

          les miracles n’existent pas.

Narrateur 8 : - La salle à manger semble rayée, blanche et

                        noire.

Narrateur 9 : - L’Oncle Jo est caché dans un rayon noir.

Narrateur 10 : - Lili s’installe en face lui et le regarde.

Narrateur 11 : - Lui, il la regarde sans la regarder vraiment,

                          comme s’il était absent.

Narrateur 12 : - Lili, elle, s’ennuie.

Narrateur 13 : - Les gens qui s’ennuient font des trucs

                          bizarres.

 

Narrateur 14 : - Par exemple, ils se mettent les doigts dans le

                          nez en regardant le plafond.

Narrateur 15 : - Quand elle s’ennuie, Lili, elle, se ronge les

                          Ongles.  

Narrateur 16 : - Si Mina était là, elle lui dirait quelque chose à

                          sa fille !

Narrateur 17 : - Elle lui dirait d’arrêter tout de suite…

Narrateur 18 : - Et elle exigerait qu’on lui apporte une paire

                          de ciseaux…

Lili : - Et moi je piquerais ma crise : « ARRÊTE MAMAN ! J’AI

          HORREUR QU’ON ME COUPE LES ONGLES !!! ça

          SUFFIT !!! »

Narrateur 19 : - Mais Mina n’est pas là. Alors Lili finit

                          tranquillement de se ronger les ongles de sa

                          main gauche.

Narrateur 20 : -  Et elle ne va tarder à attaquer sa main

                            droite.

Mina : - Si j’avais été là, ça ne se serait pas passé comme ça.

Narrateur 21 : - Ecoutons plutôt le dialogue entre L’Oncle Jo

                           et Lili !

 (L’Oncle Jo et Lili ne se disent rien. Cela dure quelques longues secondes. Les narrateurs se regardent attendant un début de discussion. )

Narrateur 22 : Evidemment, ils n’ont rien à se dire.

Narrateur 23 : - Il faut dire qu’il y a autant de différences

                          entre eux qu’entre un palmier de Tunisie et

                          un sapin de Noël.

Lili : - Maman ne comprend pas ça. Et en plus il faudrait que je

          sois sage comme une image qui fait de temps en temps

          la conversation.

Narrateur 24 : - En fait les yeux de L’Oncle Jo traversent le

                          monde sans le voir.

(Tata Denise arrive alors et soupire en voyant son mari « absent ». Elle lui cale un coussin dans le dos. Elle le recoiffe un peu et replace son chapeau de paille. Elle regarde sa montre.)

Tata Denise : - Viens avec moi, Lili, on va faire cuire les

                         brioches.

Lili : - D’accord Tata Denise.

(Elles commencent à sortir)

 

Lili : - Dis, Tata Denise, il va rester toujours comme ça, L’Oncle

          Jo ?

Tata Denise : - Non ! C’est un moment. Ça passera. Dieu le

                        protège !

Narrateur 25 : - Il est temps maintenant de présenter la

                          famille de Tata Denise et de l’Oncle Jo.

Narrateur 26 : Commençons par les enfants, les plus jeunes.

(Thierry, Dov et Johanna s’installent au milieu de la scène)

Thierry : - Moi, c’est Thierry !

Dov : - Moi c’est Dov !

Johanna : - Et moi, c’est Johanna !

Dov : - On a passé la journée au centre de loisirs.

Johanna : - On s’est drôlement bien amusés.

Thierry : - On a fait des jeux avec les animateurs.

Johanna : - C’était génial !

Dov : - Et on recommence demain !

Narrateur 26 : - Passons aux plus grands.

Narrateur 27 : - Ceux qui travaillent !

(Peggy, Jeannot, Michèle et Annie se présentent au milieu de la scène)

Peggy : - Je m’appelle Peggy. Je suis chef vendeuse dans un

                grand magasin.

Jeannot : - Je suis Jeannot.

Michèle : - Et moi Michèle.

Annie : - Quant à moi, je  suis Annie. Et j’adore danser le rock.

Peggy : - On a tous les quatre un travail.

Michèle : - C’est important pour les finances de la famille.

Jeannot : - Comme ça on peut s’en sortir.

Annie : - Et comme ça les petits peuvent mieux profiter de la

               vie.

Dov : - On est encore trop petits pour travailler.

Thierry : - On préfère jouer.

Johanna : - On adore se courir après et jouer à chat.

(Les trois petits commencent à se courir après sur la scène tandis que les 4 grands discutent avec leur mère. Sur la musique qu’on entend, Annie se met à danser. Les grands enfants soupirent en voyant leur père. L’Oncle Jo reste assis sans rien dire. Lili recale le coussin dans le dos de l’Oncle Jo. Puis tous sortent de scène. Le calme revient. Lili reste seule avec l’Oncle Jo.)

Lili (à L’Oncle Jo) : - Tu vas bien L’Oncle Jo ?

(L’Oncle Jo ne répond pas)

Lili (parlant plus fort) : - L’Oncle Jo, tu vas bien ?

(L’Oncle Jo tourne la tête vers Lili, lui fait un grand sourire puis retourne dans son silence.)

Narrateur 28 : - Passons maintenant à une activité très importante : le ménage.

Narrateur 29 : - Après la cuisine, c’est l’occupation la plus

                          importante de Tata Denise.

Narrateur 30 : - Et Lili le fait avec elle puisque sa tante lui a

                          demandé de l’aider.

(Tata Denise et Lili passent et repassent, qui avec un balai, qui avec une serpillère, du linge à étendre, une serviette à poussière, un plumeau… De temps en temps elles s’assoient toutes les deux sur une chaise et se mettent les mains sur les cuisses. Puis elles repartent dans le travail de la maison.)

Narrateur 31 : - Mais, les occupations de Tata Denise, c’est aussi d’accueillir ses voisines pour le café…

Narrateur 32 : - Juste après la vaisselle !

Narrateur 33 : - Et ça papote ! Et ça papote !

(Tata Denise entre avec deux voisines dont une apporte une boîte de gâteaux. Elles s’installent à la table. Lili est là juste à côté.)

Voisine 1 : - Tiens Lili, prends un gâteau !

Lili : - J’ai plus faim.

Voisine 1 : - Mais il est très bon ce gâteau !

Voisine 2 : - ça ne se fait pas de refuser un aussi bon gâteau !

Tata Denise : - Bon Lili, arrête de faire ta chipie !!!

(Finalement Lili prend le gâteau et s’éloigne de la table)

Voisine 2 : - Ah ! Les enfants de maintenant ! Toujours à faire

                    des caprices.

Voisine 1 : - De notre temps, on le prenait sans faire de

                    manières !

Tata Denise : - Les temps ont bien changé.

Voisine 1 : - Ma pauvre Denise.

Voisine 2 : - Et ça nous enlève pas le travail de la maison tout

                    ça.

Voisine 1 : - Et c’est pas nos maris qui viendraient nous filer

                    un coup de main !

(Elles mangent un gâteau)

Tata Denise : - Et puis les enfants, ça s’élève pas tout seuls.

Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.

Lili : - Avec elles, c’est toujours « Ma pauvre Denise. »

Voisine 1 : - Et quand ils sont grands, les enfants, il faut qu’ils

                    trouvent un bon travail et ce n’est pas facile.

(Elles mangent un gâteau)

Voisine 2 : - Et les filles il faut qu’elles trouvent un bon mari.

                   C’est un sacré problème. Parce que des garçons

                   convenables, ça court pas les rues.

(Elles mangent un gâteau)

Tata Denise : - Et en plus, ce mauvais temps pour gâcher tout

                       ça.

Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.

Voisine 1 : - C’est sûr, on n’est pas vernies.

(Elles mangent un gâteau)

(Tandis qu’elles continuent à discuter en mangeant des gâteaux, Lili s’approche de L’Oncle Jo)

Narrateur 34 : L’Oncle Jo et Lili regardent par la fenêtre.

(Lili parle à L’oncle Jo)

Lili : - Tu as vu tout ce qui traîne sur le terrain vague devant

           l’immeuble ? Un vrai magasin de tout et n’importe quoi.

(Lili et L’Oncle Jo continuent à regarder droit eux)

Narrateur 34 : - Deux éviers défoncés.

Narrateur 35 : - Des fenêtres cassées

Narrateur 36 : - une cuisinière sans brûleurs

Narrateur 37 : - Des morceaux de murs recouverts de

                          tapisserie moche.

Narrateur 38 : - Des bouteilles vides.

Narrateur 39 : - Des vieilles poutres déglinguées

Narrateur 40 : - Une vieille chemise déchirée

Narrateur 41 : - Et même une chaise en très bon état que

                          personne n’a voulu.

Lili : - C’est que Thierry et Dov vont jouer.

(Johanna apparaît dans un  coin de la scène)

Johanna : - Et même que c’est là que Jeannot donne rendez-

                   vous tous les soirs à dix heures à la fille de la

                   grosse voisine.

Lili : - C’est ce qu’a dit Johanna. On les a même vus par la

          fenêtre. Ils s’embrassaient sur la bouche.

Johanna : - Ils sont obligés de se marier…

Lili : - …a même dit Johanna. J’espère que c’est pas vrai parce

           que mon cousin est beau et que la fille de la grosse

           voisine, elle est moche.

Jeannot (pointant sa tête près de Johanna) : - Bon ça va !

                  Occupez-vous de vos affaires les filles !

                  Ma vie ne vous regarde pas !

(Johanna et Jeannot sortent. Peggy entre à la même place)

Peggy : - Ce terrain vague, en fait c’est un chantier. Avant il y

                avait deux petites maisons. Ils les ont rasées et

                bientôt, ils construiront un immeuble…

Lili : - Comme celui de Tata Denise, m’a dit Peggy, une HLM

          toute neuve avec des vide-ordures dans les

          appartements.

Peggy : - Mais ma mère ne veut pas. Elle dit que ça fait venir

                les cafards dans les appartements.

Lili : - Quand je serai grande, je ne me marierai pas, je n’aurai

           jamais sept enfants et j’habiterai un immeuble sans

           voisines.

(Musique. Tout le monde sort. Noir. Petite lumière tamisée)

Narrateur 42 : - La nuit est maintenant tombée.

Narrateur 43 : - Tout est calme dans l’immeuble. Plus un

                           bruit.

Narrateur 44 : - C’est un très long moment de calme dans

                           l’appartement.

Narrateur 45 : - Lili s’est profondément endormie.

Narrateur 46 : - Elle n’a rien entendu des premiers bruits du

                          matin.

Narrateur 47 : - Ses petits cousins sont partis au centre de

                           loisirs.

Narrateur 48 : - Ses grands cousins et cousines sont partis

                          travailler.

Narrateur 49 : - Même Tata Denise est sortie.

(Pleine lumière. Lili entre sur scène.)

Lili : - Mais qu’est-ce qui se passe ? Il est dix heures dix et la

          maison est déserte ! Personne ne m’a réveillée. La table

          du petit-déjeuner n’est même pas été débarrassée.

          Les lits ne sont pas faits. Il se passe quelque chose

          d’étrange ici !

(Lili cherche Tata Denise dans tous les coins)

Narrateur 50 : - Lili n’aime pas ce silence.

Narrateur 51 : - Ça lui rappelle un autre silence.

Narrateur 52 : - C’était à Tunis. La maison aussi avait été

                          laissée en désordre.

Narrateur 53 : - On avait frappé à la porte.

Narrateur 54 : - Et elle avait entendu : « Papa est mort ! »

(Mina apparaît dans un coin de la scène)

Mina : - ça a été terrible pour ma petite Lili. C’est aussi pour

             cela qu’elle a fait une fugue. 

Lili (criant) : - Tata Denise ! Tata Denise !

(Elle court partout sur la scène)

Tata Denise : - Je suis là, ma Vie ! Je suis là !

(Tata Denise entre en pleurant accompagnée des deux voisines.)

Lili : - Qu’est-ce qui se passe Tata Denise ?

(Tata Denise n’arrive pas à parler. Elle pleure de plus en plus)

Voisine 1 : - Il s’est passé quelque chose ma pauvre Lili.

Lili : - Quoi ? Que s’est-il passé ?

Voisine 2 : - L’Oncle Jo a disparu !

(Elles sortent toutes, la mine déconfite, tandis que les enfants entrent en scène)

 

Thierry : - Je me souviens, tout le monde était mort                    

                 d’inquiétude. Moi le premier.

Dov : - J’avais une de ces envies de pleurer. Mais je me

            retenais pour faire comme les grands.

Johanna : - Papa s’était volatilisé sans explications. Ça faisait

                   un grand vide dans la maison, même si avant on

                   ne n’entendait pas beaucoup mon père.

Peggy : - Quand il était là, il avait comme des absences,

                comme s’il ne nous entendait pas. Mais là, il avait

                complètement disparu, son esprit comme son corps.

Jeannot : - Avec ma copine, on a passé des heures à le

                  chercher. On avait fait le tour du quartier et même

                  plus loin. Mais rien à faire ! Il n’était nulle part.   

Martina : - Un père ne disparaît pas comme ça quand même !

                  Du jour au lendemain, sans laisser d’explications

Annie : - C’est vrai, on se posait beaucoup de questions.

               On a passé des soirées à chercher quoi faire de plus,

               en parallèle de l’enquête de la police.

Peggy : - Est-ce qu’il avait décidé de partir tout seul en nous

                laissant là sans lui ?

Dov : - Est-ce qu’on l’avait enlevé ? C’était bizarre de penser

            ça, car mon père n’était pas quelqu’un de riche. Pas le

            moindre espoir d’en obtenir une rançon. 

 

Jeannot : - Ou alors, est-ce que notre père avait perdu la tête

                  et s’était perdu quelque part sans savoir où ?

Martina : - Est-ce qu’il s’était blessé et qu’il se trouvait dans

                  un hôpital sans qu’on n’en sache rien ?

Annie : - Maman faisait semblant de ne pas trop être triste.

               Mais elle en avait gros sur le cœur.

Thierry : - Les voisines étaient toujours à la maison, du matin

                 au soir, à croire qu’il n’y avait plus rien à faire chez

                 elles, qu’elles n’avaient plus ni mari ni enfants.

Johanna : - Il n’y avait jamais autant de gâteaux sur la table

                   de la salle à manger, comme si manger était un

                   moyen de ne pas s’inquiéter davantage de la

                   disparition de Papa.

Annie : - Pour Maman, les gâteaux et la cuisine, c’est le

               meilleur moyen de calmer son stress.

Jeannot : - Je me souviens qu’un ami avait engagé deux

                  détectives pour que l’enquête avance plus vite.

Dov : - En fait, ils étaient bizarres. On aurait dit deux frères

            jumeaux qui n’étaient pas jumeaux du tout.

Martina : - Malgré la tristesse de la situation, on rigolait de les

                  entendre et de les voir. C’était moins stressant.

Peggy : - Malgré tout, ça a été un des moments les plus

                pénibles de ma vie. 

Johanna : - Pour toute la famille ça a été pénible. On a cru que

                   cela ne se terminerait jamais.

Thierry : - C’est terrible de ne pas savoir et de ne rien pouvoir

                 faire qu’attendre.

 

 

Narrateur : - Le mystère restait entier. Pourtant, un jour, alors

                     que Lili jouait seule dans la chambre et que Tata

                     Denise terminait de nettoyer la cuisine, on

                     frappa à la porte…

 

(On entend frapper)

 

Tata Denise : - Oui ! Oui ! J’arrive !

(Tata Denise ouvre la porte. Elle tombe nez à nez avec son frère Jonathan)

Tata Denise : - Jonathan !!! Ça fait tellement de bien de te

                        voir ! Surtout dans ces circonstances !

Jonathan : - Denise ! Quel plaisir de te retrouver !

Tata Denise : - Entre ! Ça fait si longtemps que je n’ai pas vu

                        mon grand frère. Qu’est-ce que tu deviens ?

Jonathan : - J’ai fait un long séjour au Canada pour le travail,

                    puis je suis parti en Australie pour un autre

                    boulot. C’est alors que j’ai appris une nouvelle

                    inquiétante. Il fallait que je voie ma petite sœur.

                    Voilà, je suis là à présent.

Tata Denise : - Moi aussi, je voulais te parler. Tu sais, il s’est

                        passé quelque chose de grave : Jo a disparu.

                        Je suis très inquiète.

Jonathan : - Je sais Denise. Je sais même où il se trouve.

Denise (éberluée) : - Hein !?!?! Quoi ?!? Tu sais où il se

                                trouve ?!?

Jonathan : - Je peux m’asseoir ?

Denise : - Bien sûr. Tu veux un café ? Des gâteaux ?

Jonathan : - Non, non, je te remercie. Juste un verre d’eau.

(Denise va chercher un verre d’eau. Quand elle revient avec un verre d’eau, on voit apparaître la tête de Lili qui écoute la discussion. Denise s’assied à côté de Jonathan).

Tata Denise : - Vas-y ! Raconte !

Jonathan : - C’est une longue histoire. Il y a des choses que tu

                    ne connais pas de ton mari. Le soir, secrètement,

                    il a une autre activité : dans un cabanon au-

                   dessus du toit de l’immeuble, il invente des

                   machines étranges avec Thanago, notre frère

                   aîné.

Tata Denise : Thanago, celui qui nous a fait tant de mal et que

                      papa avait chassé de la maison ?

Jonathan : - Oui, lui-même. Jo te faisait croire qu’il ne pouvait

                    pas dormir. Et discrètement, il sortait de

                    l’appartement pour rejoindre Jo dans le cabanon.

                    Ils ont même créé une machine à voyager dans le

                    temps.

Tata Denise : - Mais qu’est-ce que tu viens inventer là ?

Jonathan : - Je t’assure que c’est vrai, ce qu’il y a de plus

                    vrai ! Ecoute plutôt la suite…

(Tandis qu’ils font semblant de se parler, on voit Jo et Thanago apparaître sur la scène)

Thanago : - Alors ? Elle ne s’est aperçue de rien ?

 

Jo : - Comme d’habitude. Elle dort à poings fermés. Je lui ai

         fait croire que j’avais mal à la tête.

Thanago : - Bien joué Jo ! Reprenons notre travail.

Jo : - On est bien d’accord Thanago, dés que la machine à

         voyager dans le temps est prête, on dépose le brevet. Et

         les produits de la vente sont partagés en deux, 30 %

         pour toi, 70 % pour moi ?

Thanago : - Evidemment ! Tu me connais.

Jo : - Justement c’est parce que je te connais qu’on a fait un

         contrat écrit. Ce qui s’est passé dans votre famille avant,

         n’indique pas qu’on puisse te faire confiance. 

Thanago : - Je ne t’ai jamais trahi. Une vraie collaboration,

                    tout ce qu’il y a de plus clair, dans une confiance

                    absolue.

Jo : - OK. Mettons au travail, il ne nous reste plus qu’à

         initialiser la porte du temps et mettre en place

         l’algorithme  qui permettra de contrôler le sens et la

         durée du voyage.

Thanago : - Il faudra l’inscrire dans l’antémémoire pour

          pouvoir agir rapidement en cas de difficulté inattendue.

Jo : - Pas de souci. J’entre les codes de réamorçage séquentiel

         dans le triprocesseur.

Thanago : - Est-ce que le nommage est actualisé ?

Jo : - Pas de souci, l’algorithme agit sur le moteur d’inférence

         et permet une multiprogrammation. Ce sera fait en

         même temps.

Thanago : - C’est parfait tu as fait du bon boulot.

Jo : - Tu as participé aussi.

Thanago : - C’est quand même toi le créateur principal de ce  

                    système.

Jo : - C’est pourquoi on a décidé de partage les bénéfices 

         entre 70 % pour moi et 30 % pour toi.

Thanago : - Je sais. Je sais. Ce n’est pas la peine de me le

                    répéter. Ça commence à m’énerver quand tu me

                    rappelles que c’est toi le chef du projet.

Jo : - Ce n’est pas la peine de te mettre en colère !

Thanago : - Je ne supporte pas d’avoir un chef qui me

                    commande…

Jo : - Comme ce qui s’est passé quand tu étais chez ton père ?

(En colère, Thanago pousse Jo dans la porte du temps et modifie les codes de l’ordinateur. Jo a disparu)

Thanago : - Voilà ce qui arrive à ceux qui me poussent à

                   bout ! Et Toi, Jo, on ne te reverra plus avant un

                   bon bout de temps. C’est moi tout seul qui

                   profiterait de l’argent de ce projet !!!

(Thanago sort de scène. Le dialogue revient vers Tata Denise et Jonathan. Lili écoute toujours.)

Tata Denise : - Mais c’est incroyable cette histoire !

Jonathan : - Pourtant elle est vraie. Je suis allé vérifier moi-

                    même dans le cabanon sur le toit de l’immeuble.

Tata Denise : - N’en parle pas aux enfants. Ils nous

                        prendraient pour des fous. Allons chercher les

                        petits  au centre de loisirs. On discutera en

                        route.

                        LILI !!! Je vais chercher tes cousins ! Je rentre

                        dans une demi-heure ! Tu viens avec moi ?

Lili (de loin) : - Non je reste dans ma chambre !

Tata Denise (à Jonathan) : - Tant mieux, on pourra discuter

                                             Tranquille.

(Dés qu’ils sont sortis, Lili déboule dans le salon)

Lili (vers le public) : - Je te retrouverai Lonclejo, où que tu

                                sois !

(Lili sort. Au même moment, deux détectives arrivent à chaque bout de scène avec chacun un talkie-walkie.)

Charlie 1 : - Ici Charlie 1. Charlie 2 m’entendez-vous ?

Charlie 2 : - Ici Charlie 2. Oui, je vous entends cinq sur cinq !

Charlie 1 : - Rendez-vous au milieu.

Charlie 2 : - OK Charlie 1.

(Ils se rejoignent au milieu de la scène)

Charlie 1 : - Bon, nous les détectives privés de l’agence

                    « Charlie and Co », nous avons une enquête

                    difficile à mener.

Charlie 2 : - Je dirai même plus, nous avons une difficile

                    enquête à mener.

Charlie 1 : - Nous sommes payés pour retrouver un homme

                    nommé Joseph et qui est appelé Jo.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Nous devons retrouver un

                    homme appelé Jo et qui se nomme Joseph.

Charlie 1 : - Il a disparu depuis quelques jours.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis quelques jours, il a

                    disparu. 

 

Charlie 1 : - Si nous le trouvons, ce sera la première fois qu’on

                    trouve quelqu’un depuis qu’on a ouvert l’agence.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis qu’on a ouvert

                    l’agence, ce sera la première qu’on trouve

                    quelqu’un.

(Charlie 1 repère le sens du vent avec son doigt)

Charlie 1 : - Je sens que c’est dans cette direction.

(Il sort d’un côté de la scène. Tandis que Charlie 2 repère aussi le vent avec son doigt.)

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Tu as totalement raison. Je sens que c’est dans cette direction.

(Il sort du côté opposé)

 

(Lili entre en scène avec quatre amies, Louise, Lisa, Léa et Leïla)

Lili : - Louise.

Louise : - Oui.

Lili : - Lisa.

Lisa : - Oui.

Lili : - Léa.

Léa : - Oui.

Lili : - Leïla.

Leïla (qui regardait ailleurs) : - Quoi ?

Lili : - On est bien d’accord. On a fait notre serment de

          copines, on doit retrouver Lonclejo et le ramener ici. Si

          on se débrouille bien, une demi-heure devrait suffire.

Leïla : - Et si on ne trouve pas ?

Lisa : - On trouvera !!!

Leïla : - Oui, mais si on ne trouve pas les codes de

             rémacorsage ?

Léa : - Les codes de réamorçage !!! Ré-a-mor-ça-ge !!!

Leïla : - Ben, c’est ce que j’ai dit ! Les codes de

             résamorsage.

Louise : - Non, tu t’es mélangé les pinceaux dans les syllabes.

Lili : - Laissez tomber les filles ! On n’a pas de temps à perdre

          pour des broutilles. On s’est juré de retrouver Lonclejo.

Lisa : - Qu’est-ce qu’on fait alors ?

Lili : - On monte au cabanon et on cherche les codes pour

          pénétrer dans l’espace-temps par la porte virtuelle.

Léa : - Il faudra la faire apparaître rapidement.

 

Louise : - Il faut être de retour avant que Tata Denise ne soit

                rentrée avec tes cousins.

Leïla : - On pourra faire une porte avec des planches de bois !

(Les quatre autres regardent Leïla avec des yeux sévères et dépités)

Leïla : - Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit de mal ?

 

(Elles montent vers le cabanon en tournant autour de la scène)

 

Lili : - Voilà nous y sommes !

Leïla : - Elle est où la porte ?

Lisa : - Attends un instant. On va la faire apparaître.

Lili : - Je suis certaine que Thanago a effacé les codes de

          réamorçage.

Léa : - On les trouvera dans la mémoire cachée. J’ai mis au

           point un utilitaire de récupération de données effacées.

           Il ne nous faudra pas beaucoup de temps.

(Elle met en route l’ordinateur)

Lisa : - Léa, tu es la reine de l’informatique !

Léa : - Attends que je trouve avant de me faire des

           Compliments.

Leïla : - C’est pas parce qu’elle cherche qu’elle trouvera…

Louise : - Bien sûr qu’elle trouvera. On n’a pas d’autres

               solutions. Il faut ramener Lonclejo de là où il est.

Lili : - Alors Léa, tu trouves ?

Léa : - J’y suis presque…. Là, c’est bon : le code de

           réamorçage a tout mis en route et là, on voit que

           Lonclejo se trouve au RNT suivant…

Louise : - C’est quoi le RNT ?

Léa : - C’est le Repère Numérique Temporel. Celui-ci porte le

           numéro J24M09A2345PAR.

Leïla : - Eh ben avec ça, on est bien avancés !!!

Lili : - ça veut dire quoi ce code.

Léa : - C’est très simple.

Leïla : - Bien sûr, Madame-Je-Sais-Tout !!!

Léa : - Je ne sais pas tout mais je sais au moins ça.

Lisa : - Alors ça veut dire quoi ?

Léa : - J24, c’est le numéro du jour, le 24. M09, c’est le mois

            n°9, septembre. A2345, c’est l’année : 2345. Et PAR

            signifie Paris. En clair, L’oncle Jo se trouve à Paris le 24

            septembre 2345.

Les autres : - Waaaooouaaahhh !

Leïla : - Et on y va comment là-bas, Madame-Je-Sais-Tout ?

Lili : - Par la porte temporelle qui vient de s’ouvrir juste

          derrière toi !

(Leïla sursaute en poussant un grand cri. Les autres la poussent vers la porte et tout le monde disparaît)

 

(Mina apparaît d’un côté de la scène, un téléphone à la main. Elle tape un numéro sur le clavier. Le téléphone sonne. Tati accourt pour répondre.)

 

Tata Denise : - Allo ?

Mina : - Coucou Denise ! C’est Mina !

Tata Denise : - Coucou Mina

Mina : - Alors ? Des nouvelles de Jo ?

Tata Denise : - Non. Pour le moment, rien du tout.

Mina : - Et toi comment vas-tu ?

Tata Denise : - Moi, ça va à peu près.

Mina : - Je te connais par cœur. Tu dois être diablement

             inquiète mais tu fais en sorte de ne pas le montrer.

Tata Denise : - Je ne vais pas te dire le contraire.

Mina : - Lili est avec toi ?

Tata Denise : - Non, elle est restée à la maison. Je suis partie

                        chercher les enfants au centre aéré.

Mina : - Comment va Lili ?

Tata Denise : - Ça va. Elle a l’air de tenir le coup.

Mina : - Si tu veux, je vais la récupérer. Je me débrouillerai

             autrement, avec des amies par exemple. Tu as assez

             de soucis comme ça avec la disparition de Jo.

Tata Denise : - Non ! Non ! Ça me fait du bien d’avoir la petite

                        avec moi. Comme ça, je ne me sens pas seule.

Mina : - Jonathan est passé me voir. Incroyable cette histoire

             de machine à voyager dans le temps. Je lui ai dit de

             t’en parler. Il n’osait pas. Il avait peur de t’inquiéter

             davantage.

Tata Denise : - Jonathan est justement avec moi.                         

                        Heureusement qu’il m’en a parlé. Ça me donne

                        un peu d’espoir. Je me demande encore si

                        cette histoire est vraie.

Mina : - Jonathan ne raconte jamais de baratin. Je suis

             certaine qu’il dit la vérité.

Tata Denise : - Maintenant j’espère que ça nous permettra de

                        retrouver Jo.

Mina : - Ne dis rien à Lili. Elle serait capable de remuer ciel et

             terre pour partir je ne sais où et se mettre en danger

             dans un monde inconnu.

Tata Denise : - Elle n’est pas au courant. Elle était dans sa

                         chambre quand Jonathan est arrivé.

Mina : - Tant mieux. On lui racontera tout ça quand on aura

             retrouvé Jo. Parce qu’on le retrouvera Denise. Je suis

             certaine qu’on le retrouvera.

Tata Denise : - Tu as raison. Bon je te laisse. Je vois les

                         enfants qui arrivent de leur journée dans un

                         parc de loisirs.

 

(Les deux femmes sortent de la scène. On voit alors passer les deux détectives en train de regarder partout autour d’eux.)

 

Charlie 1 : - On a fait deux fois le tour des bâtiments et on n’a

                    rien trouvé.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. On n’a rien trouvé et pourtant

                    on a fait deux fois le tour des bâtiments.

(Ils sortent)

 

(Lili et ses amies apparaissent d’un coup sur la scène)

 

Toutes : - Waaaaooouhhh !!!!

Lili : - ça, c’est Paris ?????

Lisa : - ça a complètement changé !!!

Léa : - Tu as vu ces tours ? Elles ont au moins 400 étages !!!

Louise : - Et ces voitures, elles décollent comme des

                hélicoptères !!!

Leïla : - Moi, ça me fait peur. Je veux revenir en 2016.

Lili : - On a une mission à accomplir avant.

Les autres (sauf Leïla) : - On doit ramener…

Leïla : - L’oncle Jo, je sais.

(Plusieurs personnes s’approchent d’elles et leur tournent autour. Les filles se resserrent sur elles-mêmes. Elles sont inquiètes.)

Personne 1 : - C’est quien ces girls ?

Personne 2 : - Ik wit rien du tout.

Personne 3 : - Mais qu’est-ce qu’elles dou ces regazzas ici ?

Personne 4 : - Ce ne sont pas des chicas di Pariji.

Personne 5 : - On croirait qu’elles come from el passado.

Leïla : - Je ne comprends rien du tout !

Léa : - Pourtant on est en France !

Lili (à ces gens) : - Ici ! France ?

Personne 4 : - Yes ! Nous somos en France.

Lisa : - Vous parlez français ?

Personne 1 : - Of course ! Somos français like vous.

Personne 2 : - Elles understand pas grand-chose les regazzas.

Personne 3 : - On dirait des girls comme celles des books de

                        la escuela.

Personne 5 : - Yes ! Les girls du siglo 21 !

Personne 3 : - Et you as vu leurs kledings ? 

Personne 1 : - Ils sont vraiment stranos.

Personne 4 : - Ils ne sont pas comme o nosso.

Personne 2 : - Et leurs shoes, n’en spreken pas !

Lili : - On cherche notre oncle Jo ! Il a été propulsé chez vous

          par une machine à voyager dans le temps.

Léa : - Est-ce que vous l’auriez vu par hasard ?

Personne 4 : - No, j’ai pas visto un boy avec ce naam.

Personne 1 : - Mi non plus, je l’ai pas visto.

Personne 3 : - Mi, j’ai entendu parlaré d’un gars strano qui

                        spik comme vous.

Personne 5 : - Il y a des people qui le chamé Jo.

Personne 2 : - Je l’ai vu in dintorni il n’y a pas lang.

(Oncle Jo apparaît cherchant sa route au bout de la scène)

Lili : - Lonclejo ! Lonclejo !

(Toutes les filles se précipitent vers lui. Ce sont des retrouvailles chaleureuses. Les gens du futur regardent la scène avec étonnement)

Jo : - Ah ! Ça me fait plaisir de vous voir ! Personne ne

         comprend rien à ce que je raconte ici !

Lisa : - Nous non plus ! Le français a bien changé depuis 2016.

Louise : - C’est carrément une langue étrangère !

Jo : - Ma machine à voyager dans le temps m’a joué un

        mauvais tour.

Lili : - Ce n’est pas la machine, mais ton frère Thanago. Il faut

         vite revenir en 2016 pour régler le problème avant qu’il

         n’en crée d’autres.

Jo : - Mais comment faire ? Je n’ai plus ni ordinateur ni code de

         réamorçage.

Léa : - Pas de souci ! J’ai tout ce qu’il faut sous la main.

         (Tout en parlant, il tape sur le clavier de l’ordinateur)

         Je vais mettre en route le code de réamorçage et

         initialisé le RNT.

         Voyons ça : J20M06A2016

Louise : - Regardez ! La porte du temps s’est ouverte !!!

Lisa : - Alors filons d’ici avant qu’il ne soit trop tard.

 

(Tous courent vers la porte du temps et disparaissent. Les gens du futur en restent bouche bée. Ils regardent puis s’éloignent en criant, pris de panique)

 

(Tata Denise arrive à l’appartement avec Mina et Jonathan, les enfants sont là aussi, les petits comme les grands. Les petits traversent la scène et se ruent vers les chambres.)

 

Tata Denise : - On aurait voulu le faire exprès qu’on n’y serait

                         pas arrivés !

Mina : - Oui, c’est incroyable, on arrive tous en même temps,

             Jonathan et toi, puis tes grands qui reviennent du

             travail et moi de mon côté.

Jonathan : - En tous les cas, ça fait plaisir de voir tout le

                    monde.

Dov (entrant en scène avec Thierry et Johanna) : - Il n’y a pas

                     tout le monde ! Il manque Lili !

Tata Denise : - Mais si ! Tu n’as pas bien regardé. Elle est

                         restée dans la chambre quand je suis partie

                         vous chercher.

Thierry : - Mais non, Maman, elle n’est pas là.

Mina (inquiète) : - Elle n’est pas là ?

Johanna : - Non, il n’y a personne dans les chambres.

Jeannot : - Ah non ! Ça ne va pas recommencer les

                  disparitions !!

Tata Denise : - Jeannot !!! Ne parle pas de malheur. Il y en a

                         assez comme ça !

Peggy : - Elle est peut-être aux toilettes ?

Martina : - Ben non, la porte est ouverte et il n’y a personne

                  dedans.

Annie (dépitée) : - Et voilà ! Deux de moins ! Tout va pour le

                             mieux dans le meilleur des mondes.

Mina (triste) : - Lili ! Ma petite Lili ! Mais où es-tu ?

Tata Denise : - Je n’aurais jamais dû la laisser toute seule.

                        Dieu sait où elle s’est encore fourrée.

 

(A ce moment, arrivent l’Oncle Jo, Lili et ses amies)

 

Lili : - Maman !

Mina : - Lili ! J’étais tellement inquiète !

Tata Denise : - Jo ! C’est toi ! Pincez-moi  pour être sûr que je

                        ne rêve pas.

(Johanna pince sa mère)

Tata Denise : - Aïe ! Tu m’as fait mal Johanna !

Johanna : - Mais Maman, c’est toi qui nous as dit de te pincer !

Jo : - Denise, les enfants, je vous dois quelques explications. Il

         faut que vous sachiez certaines choses. Tout ne s’est pas

         passé comme je l’avais prévu.

Jonathan : - Ils sont déjà au courant Jo. Je leur en ai parlé.

(Tout le monde se congratule. Leïla se retourne vers le public.)

Leïla : – C’est beau des retrouvailles ! C’est émouvant ! Ça

              me donne presqu’envie de pleurer.

Jo : - J’ai une grande nouvelle à vous annoncer : avant que

         mon beau-frère Thanago ne m’ait envoyé dans le futur,

         j’avais pris soin de déposer le brevet de la machine. Un

         industriel me l’a achetée. Une fortune a été déposée sur

         mon compte. Thanago ne le sait pas. Alors, ce soir, c’est

         restaurant pour tout le monde !

(Tout le monde crie de joie sauf les amies de Lili)

Lisa : - Mais nous, on n’est pas de la famille.

Léa : - C’est vrai, on est juste des copines de Lili.

Louise : - On va vous laisser, on ne va pas vous déranger.

Leïla (au public) : - C’est toujours pareil, moi je n’ai jamais

                             droit à rien. 

Jo : - Mais vous aussi les filles, je vous convie à ce repas !

         Vous m’avez délivré du futur. Vous êtes aussi mes

         invitées.

Leïla : - Même moi ?

Jo : - Bien sûr Leïla !

(Leïla saute de joie partout sur la scène. Ses amies la calment un peu)

Jonathan : - Pour ma part, je vais vous rejoindre dans un petit

                    moment. Je crois savoir où est Thanago et je me

                    charge de l’amener à la police.

(Tous sortent de la scène. Les deux détectives apparaissent alors).

Charlie 1 : - Toujours pas de trace de l’Oncle Jo !

Charlie 2 : - Je dirai même plus : de l’Oncle Jo, aucune trace.

Charlie 1 : - Ce n’est faute d’avoir cherché.

Charlie 2 : - Je dirai même plus : ce n’est pas faute d’avoir

                    cherché.

Charlie 1 : - Mais tu vas arrêter de répéter tout ce que je

                    dis !!!

Charlie 2 : - Je dirai même plus : tu vas arrêter de répéter

                    tout ce que je dis !!!

                    (Il s’aperçoit qu’il répète n’importe quoi)

                   Oups ! Bon j’arrête.

Charlie 1 : - Je dirai même plus : TU ARRÊTES !!!

 

(Les détectives sortent et Thanago apparaît alors)

 

Thanago : - Voyons ! Activons le code de réamorçage et

                    trouvons un RNT qui me convienne…

 

(Il tape sur le clavier tandis que Jonathan entre.)

 

Jonathan : - Je savais que je te trouverai au cabanon.

Thanago : - Mon cher frère ! Le chouchou de Papa ! Que

                   viens-tu faire ? M’empêcher de rejoindre le futur ?

Jonathan : - C’est tout à fait ça ! Ta place est dans un cachot !

Thanago : - Il est trop tard. J’ai déjà programmé mon voyage

             temporel. La Porte du temps est déjà là. Elle m’attend.

(Thanago commence à sortir de scène)

Jonathan : - A défaut de t’emmener en prison, tu resteras

                    prisonnier du futur. Je bannis ton adresse IP et

                    tes codes d’accès. Tu ne pourras plus jamais

                    revenir…

(Tandis que Jonathan tape sur les touches de l’ordinateur, le bras de Thanago apparaît, il tire Jonathan vers la porte du temps)

Jonathan : - Non ! Je ne veux pas être prisonnier du futur !!!

 

(Jonathan disparaît dans la porte du temps. Les deux détectives réapparaissent)

 

Charlie 1 : - Décidément, on ne trouvera jamais rien !

Charlie 2 : - Je dir…

Charlie 1 : - NON ! TU NE DIS RIEN !!!

Charlie 2 (penaud) : - - Bon d’accord.

 

(Les deux détectives sortent. D’un coup Thanago et Jonathan apparaissent sur scène)

 

Jonathan : - Tu es content de toi ? Me voilà prisonnier du futur

                   avec toi !

Thanago : - Oh oui ! Je suis content ! Tu voulais me piéger et

                    tu as réussi. Mais toi aussi tu es piégé !!!

 

(Les gens du futur débarquent alors. Interloqués, Thanago et Jonathan les regardent.)

 

Personnage 1 : - Tiens, revoilà des uomini du passado !

Personnage 2 : - Mais cette fois ce sont des ragazzi.

Personnage 3 : - C’est vraiment strange de encontrar nos

                            ancestors.

Personnage 4 : - Je n’aurais jamais liké vivre à une telle

                           tijdperk.

Personnage 5 : - Ils ont l’air complètement out of time.

Personnage 3 : - Lassen ces ragazzi sans intérêt.

Personnage 1 : - Occupons-nous plutôt des people qui

                           nous osservano, là.

                           (Il montre le public)

Personnage 4 : - Bon il faut maintenant savoir bineden une

                           story.

Personnage 2 : - Tu as raison, c’est la fim de la storia.

Personnage 5 : - Saludemos ces people.

 

(Ils se placent côte à côte. Tous les acteurs les rejoignent. Tous saluent le public.)

 

FIN

 

La galerie-photos du spectacle du 24 juin

Photos de Lucie Couton, EVS à l'école des Cèdres

 

 

 

Lien vers des articles sur le même thème : 

 

Rencontre entre Brigitte Smadja et la classe de CM1-CM2

Rencontre...ries - Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny - Vendredi 8 avril 2016

Rencontre..ries 2016 avec Brigitte Smadja, ça a commencé à Sennecey-lès-Dijon...

"Oncle Jo" - Théâtre CM1-CM2 - Création 2015-2016

Atelier-Théâtre au CM1-CM2

Bibliothèque / Le livre à l'école


06/07/2016


"Oncle Jo" - Théâtre CM1-CM2 - Création 2015-2016

 Affiche Oncle Jo 11.jpg




 

Dans le cadre de Rencontreries 2016, manifestation littéraire entre plusieurs médiathèques de Côte d'or pour promouvoir la rencontre avec des auteurs jeunesse, la classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres s'est lancée dans une création théâtrale différente des années passées. 

 

 

Brigitte-Smadja_2015.jpg Brigitte Smadja

 

Ce travail collectif d'écriture et de jeu théâtral a abouti par la présentation d'une adaptation de la première partie du "Cabanon de l'Oncle Jo", livre de Brigitte Smadja, le vendredi 8 avril 2016 à 18 heures à la Bibliothèque de Quétigny lors d'une séance de rencontre-dédicace entre l'auteure et les lecteurs.

 

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Elle a ensuite créé une oeuvre originale librement inspirée du livre.

En se servant de l'intrigue de départ, la classe imagine ce que pourrait être la suite du récit avec ses rebondissements, ses élans et sa fin.

La pièce  a maintenant trouvé sa suite imaginée par les enfants, pièce qui sera jouée dans son intégralité pour les parents de la classe à la Bibliothèque Municipale de Quétigny le vendredi 24 juin 2016 à 18 heures.

Pour ce qui est du contenu de cette création, surprise... jusqu'au spectacle !!!

 

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Voir article :  Littérature jeunesse - "Le cabanon de l'Oncle Jo" de Brigitte Smadja 

 

 

 

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21/11/2015


Présentation - Théâtre - "Gargarof contre-attaque" - Petit Théâtre des Prairies - Mardi 16 juin 2015 - Classe de CM1-CM2

Théâtre - Classe de CM1-CM2

 

 Quetigny Petit Théâtre des Prairies.jpg

Le Petit Théâtre des Prairies en face du centre Léo Lagrange, en hiver

 

La classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres présentera sa nouvelle création théâtrale

le mardi 16 juin 2015 à 20h30

au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny

pour les parents et les familles d'élèves de la classe.

Entrée gratuite

Cette pièce, intitulée

"Gargarof contre-attaque"

gardera ses principaux secrets jusqu'au spectacle.

Elle fait suite aux ateliers-théâtre qu'ont suivis les enfants depuis le début de l'année. 

 

Affiche Gargarof contre-attaque 03.jpg

 

Une sombre histoire de vengeance sur fond d'élection présidentielle et de jalousie... 

 

Petit Théâtre des Prairies.jpg 

Le Petit Théâtre des Prairies et ses toits bleus au centre de l'image 

 

Le théâtre est une composante importante du travail scolaire car il permet aux enfants de développer de multiples compétences, autant scolaires que périscolaires, autant dans le domaine des connaissances que dans le domaine de l'expression artistique.

 

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Atelier-Théâtre au CM1-CM2

Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014


05/05/2015


Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014

DISPUTES à GOGO - Création 2014

 

Affiche - Disputes à Gogo.jpg

Affiche de Ilona Drut

 

Dans le cadre de la Fête des Arts, la classe de CM1-CM2 de M. Marchand a présenté sa dernière création théâtrale issue des ateliers de travail hebdomadaire tout au long de l'année. 

Intitulée "Disputes à Gogo", il s'agissait d'une série de saynètes sur l'idée du conflit autour de personnages divers : des voisins, des bébés, des chiens, des enfants, des voyageurs, des papis... 

 

Le spectacle était inscrit en deux fois trois saynètes dans la programmation de la Fête des Arts le 20 juin, avant d'être joué devant les classes de CP de Mme Laurent et Mme Bergogné le 26 juin. 

 

Une façon joyeuse de regarder les conflits...

 

Et maintenant voici les textes de la pièce :

 

Les bébés

 

(Laurent et Baptiste, deux bébés, jouent aux petites voitures.)

Laurent : - Agueu Agueu…

Baptiste : - Agueu Agueu…

(Deux personnages entrent en scène et se placent devant les spectateurs tandis que Laurent et Baptiste continuent à jouer en ne disant que des Agueu Agueu)

Mathis : - Mesdames et Messieurs, ces deux bébés en train de jouer aux voitures ne maîtrisent

                pas encore toutes les finesses de la langue.

Medhi : - Donc, pour une meilleure compréhension  de la scène, nous traduirons les dialogues

                en français.

(Medhi s’installe à côté de Laurent, Mathis s’installe à côté de Baptiste. Laurent et Baptiste continuent à jouer aux voitures.)

Mathis : - Traduction !

Laurent : - Agueu Agueu !

Medhi : - Espèce de chauffard ! En France, on roule à droite !

Baptiste : - Agueu Agueu

Mathis : - Où avez-vous eu votre permis de conduire ? Dans un paquet de céréales ?

Laurent : - Agueu Agueu

Medhi : - Monsieur, quand on ne sait pas conduire, on ne fait pas le malin en voiture.

Baptiste : - Agueu Agueu

Mathis : - Monsieur, au lieu de critiquer l’autre, vous feriez mieux de mettre des lunettes et de

                regarder devant vous.

Baptiste (à Mathis, interrompant le jeu) : - Pardon, excusez-moi, ce n’est pas la bonne

                                                                     traduction. Je n’ai pas dit : « des lunettes ». J’ai

                                                                     dit : « une PAIRE de lunettes !!! »

Laurent : - Effectivement, ce n’est pas tout à fait la même chose.

Mathis : - Excusez-moi, je suis désolé, je n’avais pas bien entendu le premier Agueu. Ce sont

                 les risques du direct.

Medhi (à Mathis) : - Effectivement, « Agueu », comme il a été prononcé, signifie bien « Paire

                                  de lunettes » et non « lunettes » tout court.

Baptiste : - Sinon j’aurais dit « Agueuuu ».

Mathis : - Ah oui ! Je comprends la nuance !

Laurent : - Il y a une grande différence.

Medhi : - C’est vrai, quand on traduit la langue bébé en français, il faut être très attentif.

Mathis (au public) : - Excusez-nous pour cette interruption.

Medhi : - Reprenons là où nous en étions.

Baptiste : - Il n’en est pas question. Pas avec des traducteurs qui ne font pas la différence entre

                   Agueu et Agueu.

Laurent : - Il nous faut des traducteurs excellents.

Mehdi : - On est désolés. On fait de notre mieux.

Mathis : - Vous savez, le bébé est une langue difficile à apprendre.

Baptiste : - Eh bien, quand on ne maîtrise pas le langage bébé, on ne le traduit pas.

                  Sur ce, messieurs, bonsoir. Allez viens Laurent, nous allons jouer ailleurs.

(Baptiste et Laurent sortent de la scène d’un pas décidé.)

Mathis : - Eh ben, nous voilà au chômage maintenant.

Medhi : - On n'a plus qu'à apprendre une autre langue

Mathis : - La langue Chien par exemple...

Médhi : - Peut-être qu'on trouvera une pièce où on aura besoin de nous...

(Ils sortent)

 

Crémaillère

 

(On frappe à la porte. Hannah  va ouvrir)

Hannah : - Ah ! Chers voisins ! Entrez !

(Florian et Hugo entrent, suivis de leurs chiens, Selma et Chloé F.) 

Hannah : - Quel plaisir de vous accueillir chez moi !

Florian : - C’est aussi un plaisir pour moi de pendre votre crémaillère.

Hugo : - Ce n’est pas tous les jours que nous fêtons l’arrivée d’un voisin.

Hannah : - Ah ! Mais ce sont vos chiens ?

Hugo (montrant Chloé F.) : - Oui, c’est mon bon gros toutou très gentil.

Florian (montrant Selma) : - Oui, c’est un caniche très mignon et très câlin.

Hannah : - Ils sont magnifiques ! Ils ont le poil brillant.

Selma (à Chloé F.) : - ça fait toujours plaisir qu’on dise du bien de nous.

Chloé F. (à Selma) : - Tu as raison. N’empêche, ils causent, ils causent. Mais en promenade,

                                    quand ils nous tirent la laisse pour ne pas qu’on s’éloigne, ce ne sont

                                    pas eux qui ont mal au cou.

Selma : - En fait, ils ont du mal à nous comprendre. Ils ne parlent pas le chien.

Hannah (à Hugo et Florian) : - Je suis heureuse que vous soyez là.

Florian : - Entre voisins, c’est important de se connaître et de se rendre service.

Hugo : - Et un petit apéro de temps en temps chez l’un ou chez l’autre, ça ne fait pas de mal.

Selma (à Chloé F.) : - Dés qu’il s’agit de boire, ils sont les premiers.

Chloé F. (à Selma) : - Nous, on n’a droit qu’à de l’eau.

Selma (à Chloé F.) : - Nous ne sommes que des chiens. Ces messieurs ont des privilèges.

Chloé F. (à Selma) : - Mais quand il s’agit d’aller nous emmener en promenade, c’est autre

                                    chose.

Selma : - Surtout quand il pleut ou qu’il neige, ces messieurs nous inventent n’importe quel

                prétexte pour écourter la promenade.

(Les chiens s’assoient par terre)

Chloé F. : - Heureusement qu’on est des chiens propres et qu’on ne fait pas pipi sur la

                   moquette.

Selma : - Nous avons de l’éducation !

Hugo (à Hannah) : - Alors ça vous plaît le quartier ?

Hannah : - Oui. Beaucoup. Il y a de la verdure. C’est très agréable. Un très beau quartier. En

                  plus très tranquille.

Florian : - La nature apaise les gens. Tout le monde s’entend bien ici.

Hugo : - Nous avions eu quelques ennuis avec une personne en moto qui traversait

              bruyamment le quartier. Mais ce n’était pas quelqu’un d’ici.

Florian : - C’est vrai. Une personne très indisciplinée qui roulait à cent à l’heure dans nos rues

                 sans se soucier de tous ces enfants qui jouaient dehors...

Hugo : - Et de nos chiens en promenade. Il a failli écraser le mien. Je lui ai même crié :

              « Tueur de chien ! »

Chloé F. : - Ah oui ! Je me rappelle la fois où tu as failli passer sous cette moto. J’ai aboyé

                   comme jamais.

Selma : - C’est sans doute le jour où j’ai eu le plus peur de ma vie. Ce gros engin à deux roues

               a failli me transformer en carpette. Triste fin pour un chien.

Florian : - Cette moto passait par là environ tous les deux jours. Sans doute une de ces

                 personnes qui ne respectent rien, qui n’a aucun sens de ce qu’est la vie avec les

                 autres.

Hugo (en colère) : - Un malade qui faisait son malin dans les rues du quartier !

Florian (en colère) : - Le genre de personne chez qui je ne mettrai jamais les pieds !

Hugo (en colère) : - Si je savais qui c’était, je lui dirais ses quatre vérités sur le champ !

Florian (en colère) : - Je lui ferais comprendre qu’elle n’a même pas à me regarder en face et

                                    qu’elle dégage tout de suite de ma vue !

Hugo : - On ne l’a plus revue depuis votre arrivée. Vous avez de la chance.

(Hannah les écoute avec attention)

Florian : - Ces motards transforment nos rues en champ de bataille.

Hugo : - Des fous dingues ces gens-là.

Hannah (froidement) : - J’ai une moto.

(Silence brutal. Moment de gêne. Hugo et Florian se regardent, embêtés)

Hugo (gêné) : - Mais… euh.. on ne… parlait pas de… vous.

Florian (gêné) : - Vous… vous êtes un voisin… formidable.

Hannah (froidement) : - Avant d’emménager, je venais tous les deux jours dans le quartier pour voir les appartements à louer. Un mercredi, un type s’est précipité hors des passages cloutés avec son chien. J’ai failli tomber. Le type a hurlé « Tueur de chiens ! ». (enragée) J’étais dans une rage…

(Hannah dévisage sévèrement Hugo et Florian. Elle s’avance lentement vers eux avec le regard en chien de faïence. Florian et Hugo reculent vers la sortie.)

Hugo : - Mais… Euh… Je… Quand…

Florian : - Parce… que… le… mais…

(Ils sortent en courant, poursuivis par Hannah très en colère. Les chiens allongés par terre, restent là, tranquilles.)

Selma : - Nos maîtres, comme tous les humains, ont la maie de se mettre toujours dans des

               situations impossibles.

Chloé F. : - Ce sont des gens compliqués.

Selma : - Pour nous les chiens, la vie est plus simple : on mange, on joue, on se promène et on

               dort.

Chloé F. : Pour rien au monde, je ne voudrais être un humain.

Selma : - En plus, ils n’ont pas de poils !

Chloé : - Quelle horreur !!!

 

Le Voyage en avion

 

(Sur la scène, quatre chaises font face au public, deux à gauche et deux à droites séparées par un passage. Il s’agit d’un avion)

Annabelle (aux spectateurs) : - Rendez-vous au bord du Nil !

Alizée – Valentin – Marie (très fort) : - …déserte !

Annabelle (vers les trois autres) : - Mais non !

                  (vers le public) : - … au bord du… Nil !

Alizée – Valentin – Marie (très fort) : - …déserte !

Annabelle (soupirant) : - Ils n’ont rien compris.

Marie (brusquement) : - Ah oui ! Le fleuve ! Au bord du Nil !

Annabelle : - Voilà !

Alizée : - Au bord d’une île ?

Valentin : - Quelle île ?

Alizée : - Dans quel océan ?

Marie : - Mais, c’est pas une île !

Valentin : - Ben si, tu l’as dit !

Annabelle : - Non elle n’a pas dit une île, elle a dit au bord du Nil.

Alizée : - Bon d’accord, j’ai bien compris qu’on serait au bord d’une île. Mais quelle île ?

Marie : - Mais elle est bouchée ou quoi ?

Annabelle (à Alizée) : - Le Nil en Egypte !

Valentin : - Mais le Nil, c’est un fleuve, pas une île ! Qu’est-ce qu’elle raconte encore ?

Alizée : - Ben oui. C’est un fleuve.

Marie (agacée) : - ça n’a pas d’importance. Vous nous suivez.

Alizée – Valentin : - On va où ?

Annabelle : - On va à l’aéroport. On prend l’avion.

Valentin : - Il y a un aéroport sur l’île ?

Alizée : - Quelle île ?

(Annabelle et Marie poussent Valentin et Alizée vers la sortie. Puis d’un coup Annabelle revient.)

Annabelle (au public. Elle regarde si elle est bien seule) : - Rendez-vous au bord du Nil !!!

(Elle ressort. Puis les 4 personnages entrent en scène. Ils arrivent à l’aéroport. Bruitages d’aéroport. Ils s’intallent dans l’avion).

Alizée : - J’ai peur en avion. J’aurais préféré prendre un bateau pour aller sur l’île…

Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!

Valentin : - En avion, c’est plus rapide. Maintenant j’espère que la piste d’atterrissage là-bas

                    sur l’île est assez longue pour qu’on ne s’écrase pas dans la mer.

Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!

(L’avion décolle)

Alizée : - J’ai peur. Et si on y allait en bateau ?

Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!

Alizée : - J’ai envie d’aller faire pipi.

Les autres : - VA AUX TOILETTES !!!

(Alizée se lève et court vers les toilettes – elle sort de la scène)

Voix off : - Ici, votre commandant de bord, la compagnie Air Catastrophe vous souhaite la

                   bienvenue à bord. Tout va bien… pour le moment. Nous vous souhaitons une                 

                   bonne fin de voyage.

Valentin : - Elle en met du temps Alizée !

Annabelle : - Laisse-la tranquille !

Valentin : - Si ça se trouve. Elle est tombée dans le trou et elle est en train de chuter jusqu’au

                   sol. Une descente de 3 km. Tu imagines ?

Marie : - N’importe quoi ! Tais-toi et laisse- moi dormir.

Voix off : - Mesdames et messieurs, nous avons le regret de vous annoncer que les 4 réacteurs

                   de l’avion viennent de tomber en panne. Nous allons nous écraser dans quelques

                   minutes sur une île. Merci de votre compréhension. Nous vous souhaitons une

                   bonne fin de voyage.

Annabelle – Marie – Valentin : - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!

(Un grand bruit. Tous les trois s’écrasent sur le sol. Grand silence. Ils se relèvent très très doucement. Ils ont mal partout. Ils ont du mal à ouvrir les yeux. Annabelle et Marie se touchent les oreilles. Elles comprennent qu’elles n’entendent plus rien. Elles essaient d’expliquer qu’il aller chercher les secours mais elles n’arrivent pas.)

Marie (essayant de parler) : - ….

Valentin : - Quoi ?

Annabelle (essayant de parler) : - …

Valentin : - Quoi ? Mais parlez plus fort. Je ne comprends rien.

(Marie et Annabelle cherchent Alizée.)

Valentin : - Vous cherchez quoi ?

(Marie et Annabelle imitent Alizée avec des gestes, quand elle avait envie d’aller aux toilettes. Alizée arrive sur ces entrefaites.)

Alizée : - Qu’est-ce qui s’est passé ?

Valentin : - On s’est écrasés sur une île.

Alizée (à Annabelle et Marie) : - Qu’est-ce qu’on va faire ?

(Annabelle et Marie tentent d’expliquer avec des gestes qu’ils vont aller chercher du secours.)

Alizée : - Mais je ne comprends rien. Parlez plus fort.

(Valentin et Alizée tournent le dos à Marie et Annabelle)

Valentin : - Je ne sais pas ce qui leur arrive. On vient de s’écraser sur une île peut-être déserte

                   et elles jouent à faire du mime.

Alizée : - Si elles croient que c’est le moment de s’amuser, elles n’ont rien compris.

Valentin : - N’importe quoi, ces deux-là !!!

Alizée : - C’est vrai, ça veut jouer les chefs et quand il faut prendre des initiatives ? Elles ne

               disent plus rien.

Valentin : - On ne peut pas leur faire confiance.

(Agacées, Annabelle et Marie quittent la scène à la recherche de secours)

Alizée : - Exactement.

Valentin : - Quand il faut agir, elles ne sont plus là.

Alizée : - Pour causer elles ont la langue pendue, mais pour le reste, rien du tout…

Valentin : - Elles font leur numéro derrière nous en silence comme si on n’était pas là.

Alizée : - Exactement !!!

(Ils se retournent et voient qu’ils sont seuls.)

Valentin : - Mais où elles sont passées ?

Alizée : - On est tous seuls !!!

Valentin – Alizée (criant) : - Au secours ! Au secours ! Au secours !

(Ils courent dans tous les sens puis sortent de la scène.)

 

Querelle de voisinage

 

(La scène se passe dans l’entrée d’un immeuble, près des boîtes aux lettres.

Ilona et Chloé C. rentrent avec une baguette sous le bras.)

Ilona : - C’était trop bien hier soir.

Chloé C. : - C’est sûr ! Papa et Maman absents pour le week-end. Et tous nos copains et

                    copines qui débarquent à la maison. Génial !!!

Ilona : - Ils vont tous s’en rappeler de la soirée des deux sœurs !

Chloé C. : - Super musique. Super ambiance. Du jus de fruit à volonté.

Ilona : - Et en plus on a tellement rigolé ! On a dû faire un de ces boucans.

Chloé C. : - Heureusement qu’on a rangé ce matin. Papa et maman ne se rendront compte de

                    rien. J’espère qu’aucun voisin ne leur parlera du bruit.

Ilona : - Comme si on avait été sages tout le week-end.

Chloé C. : - On s’est débrouillées comme des chefs.

Ilona : - On a même descendu les poubelles.

Marouane  (entrant dans l’immeuble) : - Bonjour Mesdemoiselles.

Chloé C. et Ilona : - Bonjour Monsieur Marouane.

Marouane : - Dites-moi, c’est de chez vous que venait tout ce boucan hier soir ?

Chloé C. (gênée) : - Euh… C’était juste une… petite fête… entre amis.

Ilona (gênée) : - On a… fait attention à… ne pas faire trop de bruit.

Marouane (estomaqué) : - Comment ?!!? Vous avez fait attention à ne pas faire trop de

                                           bruit ?!?! Vous vous moquez du monde ! Votre musique résonnait

                                           jusque dans mon appartement, espèces de petites pestes !

(Amina rentrant à ce moment-là dans l’immeuble)

                                           J’ai dû augmenter fortement le son de ma télévision pour pouvoir

                                           écouter mon émission préférée.

Amina (sentant monter la colère) : - Ah ! C’est donc vous, Monsieur Marouane, le

                                                           responsable de tout ce bruit ! Votre télé hurlait dans mes

                                                           oreilles à travers le mur. C’était insupportable.

Marouane : - J’ai dû augmenter le son de ma télé à cause du bruit de la musique chez certains

                      autres, Madame.

Amina (fâchée) : - Et maintenant, vous m’accusez de faire du bruit, de mettre ma musique

                              trop fort alors que je cherchais juste à m’endormir dans le calme.

Marouane : - Je ne parlais pas de vous, mais de…

Shéryline (entrant dans l’immeuble, parlant dans un téléphone portable) : - …moi ? De moi ?

                           Tu me le reproches à moi ? Quel culot !!! Je ne suis plus prête à te rendre

                            service. Jamais ! ça jamais ! (elle coupe la communication)

Amina (à Shéryline) : - Alors là, c’est clair. Nous non plus on ne vous rendra plus service.

                                      Avec tout le bruit que vous faites. Vous n’imaginez pas le

                                      dérangement que cela provoque.

Shéryline : - Quel bruit ?

Amina : - Le bruit de votre musique bien trop forte Madame, et qui empêche les voisins de

                 dormir !

Shéryline : - Mais je n’écoutais pas de musique !?!

Amina : - C’est Monsieur Marouane qui vient de me le dire ! Il vous a entendu !

Marouane (surpris) : - Mais je parlais de…

Shéryline : - Moi ? Vous parliez de moi ? Quel toupet ! Accuser des innocents, surtout quand

                     on sait le bruit que vous faites avec votre bricolage.

 

Amina : - Ah ! ça c’est vrai ! La perceuse à 9 heures le dimanche matin quand tout le monde

                dort a de quoi mettre en rogne.

Shéryline : - Et les morceaux de plâtre qui tombent par terre, c’est tout aussi désagréable.

Marouane : - Des travaux, ça ne se fait pas avec une baguette magique. Des travaux sans bruit

                     c’est comme un aquarium sans poisson.

Amina : - Gardez vos formules et surtout rappelez-vous que vous n’êtes pas seul dans cet

                 immeuble, Monsieur Marouane !

Shéryline : - Les voisins, ça se respecte !

Marouane (très en colère) : - Oh ! Les mauvaises langues !

(Il sort)

Amina : - Heureusement qu’on a de charmantes petites voisines qui savent respecter leur

                voisinage.

Ilona et Chloé C. (souriant exagérément) : - Merci Madame !

Shéryline : - Des enfants comme tout le monde aimeraient en avoir. Vos parents sont vraiment

                     des chanceux ! Bonne matinée Mesdemoiselles !

Amina : - Bonne matinée les filles.

Chloé C. et Ilona : - Bonne matinée Mesdames.

(Shéryline et Amina sortent)

Ilona : - Incroyable !

Chloé C. : - Tu as vu, on est passé de pestes à petits anges.

Ilona : - Oui, on est des saintes finalement.

Chloé C. : - Parce qu’on le vaut bien…

(Elles sortent en rigolant et en faisant les stars.)

 

La Casquette

 

(4 papis sont assis sur un banc, 3 ont une casquette, 1 n’en a pas)

 

Romain : -  Il fait chaud aujourd’hui.

Mathéo : - C’est sûr. Il fait au moins 35 degrés.

Marius : - Heureusement qu’on a mis nos casquettes.

Romain (à Loïc) : - Pourquoi tu n’as pas mis la tienne ?

Marius : - Tu vas avoir une insolation !

Mathéo : - Et nous, on n’est plus assez jeunes pour te relever si tu tombes !

Loïc : - J’aurais bien mis ma casquette si ce satané Romain ne me l’avait pas prise.

Romain : - Mais je ne l’ai pas ta casquette !

Loïc : - En tous les cas, la dernière fois que je l’ai vue, c’est toi qui l’avais posée sur le banc.

Marius : - Ah oui, je me souviens. C’est toi, Loïc, qui lui avais demandé de le faire.

Mathéo : - Tout à fait. Elle te gênait, tu disais. Tu sais quand on jouait aux boules à l’ombre.

Loïc (à Romain) : - Ah ! Tu vois que c’est toi ! Tout le monde le dit !

Romain : - D’accord, je l’avais posée sur le banc, mais par contre, je ne l’ai pas prise après.

Loïc : - Bien sûr que si, tu l’as prise. C’est toi qui as tout rangé à la fin, les boules, le

            cochonnet et le reste, y compris ma casquette.

Romain : - Tu commences à m’énerver avec ton historie de casquette ! Puisque je te dis que je

                   ne te l’ai pas prise !

Loïc : - C’est toi qui m’énerves. Tu veux toujours me prendre mes affaires !

(Ils se lèvent tous les deux, et se regardent d’un air menaçant.)

Mathéo (s’interposant entre Loïc et Romain) : - Eh ! Vous n’allez quand même pas vous

                                                                             battre pour une histoire de casquette !

Marius (rejoignant Mathéo) : - On dirait des gamins d’école primaire.

Mathéo : - Je me souviens, dans la cour des Cèdres, quand j’étais enfant, quelquefois on se

                  battait pour une histoire à deux balles.

Marius : - Ah oui ! Je me rappelle. On était dans la même classe. Tu te souviens ? La classe de

                 M. Marchand ! Il doit être très vieux maintenant.

Mathéo : - Peut-être même qu’il est mort…

(Loïc et Romain s’écartant de Mathéo et Loïc)

Loïc (criant) : - TU ME RENDS MA CASQUETTE !!!

Romain (criant) : - J’EN AI RIEN A FAIRE DE TA CASQUETTE !!! EN PLUS T’ES

                               MOCHE AVEC UNE CASQUETTE !!!

Loïc (criant) : - ET TOI, TU CROIS QUE T’ES BEAU ? AVEC OU SANS CASQUETTE,

                         C’EST PAREIL ! ON DIRAIT UNE VIEILLE NAPPE TOUTE FRIPEE !

(Ils se jettent l’un sur l’autre)

Mathéo (écartant Loïc) : - Eh ! Mais ça ne va pas tous les deux !

Marius (écartant Romain) : - Calmez-vous ! Tout est tranquille. Il fait beau et les oiseaux

                                               chantent.

(Loïc et Romain sont très énervés. Ils veulent se battre, mais ils sont retenus par Mathéo et Marius. Un chien passe alors tenue dans sa gueule la casquette de Loïc)

Mathéo : - Mais c’est ton chien, Loïc ?

Marius : - Il t’apporte ta casquette ! Quel gentil toutou !

Romain (criant) : - ALORS, TU VOIS QUE CE N’EST PAS MOI QUI AI PRIS TA

                               CASQUETTE !

(Loïc prend sa casquette, fait une caresse au chien puis le renvoie vers la maison)

Mathéo : - Oh ! La méga boulette !

Marius (à Mathéo) : - Alors là, Loïc, il est mal !

Loïc (un peu gêné, à Romain) : - Bon… ça peut arriver à tout le monde de se tromper.

(Loïc sort en marmonnant dans sa barbe. Romain sort ensuite de l’autre côté en criant son mécontentement.)

Mathéo (rigolant) : - Eh ben ! Ils étaient bien énervés tous les deux.

Marius (rigolant) : - ça devait bien arriver un jour. Ils sont toujours à se chercher.

Mathéo : - Bon allez, je rentre aussi. Tiens, passe-moi ma clé. Je te l’avais donnée tout à l’heure.

Marius : - Mais je ne l’ai pas, ta clé !

Mathéo : - Ah non ! Tu ne vas t’y mettre à ton tour !

                  RENDS-MOI MA CLEF !

Marius : - MAIS JE NE L’AI PAS TA CLEF !

(Loïc et Romain surgissent des coulisses)

Loïc : - Qui se ressemble s’assemble.

Romain : - Voilà pourquoi on est si bien tous les quatre, ensemble.

 

Frère et sœur

 

(La scène se passe dans un parc. Ihssane et sa sœur Ibtisème croisent deux amis, Riad et Amine. Ibtisème reste à l’écart, agacée d’être avec des garçons.)

Amine : - Salut Ihssane ! Ça va ?

Ihssane : - Salut Amine. Oui, ça va. Et toi ?

                 Salut Riad !

Riad : - Salut Ihssane.

Amine (étonné) : - Tu es venue avec ta sœur ?

Ihssane : - Ben oui, ma mère a dit qu’on devait rester ensemble.

Riad : - ça craint… avec une fille.

Ihssane : - C’est pas une fille, c’est ma sœur !

Amine : - C’est peut-être ta sœur, mais c’est quand même une fille !

Ibtisème (à part) : - Eh bien la fille, elle vous dit bien des choses.

Ihssane : - Mais avant d’être une fille, c’est ma sœur. Et tu laisses ma sœur tranquille !

Riad : - Mais elle va répéter tout ce qu’on se dit à ta mère !

Amine : - C’est vrai quoi, elle va se mêler de nos affaires !

Ihssane : - J’ai promis à ma mère de rester avec ma sœur.

Ibtisème (dégoûtée) : - Génial ! Un après-midi avec mon frère et ses copains ! Je sens que je

                                      vais m’éclater. Alors que j’ai un truc important à faire.

(Elle sort de sa poche un billet de loto qu’elle regarde dans tous les sens.)

Amine : - De toute façon, les filles, c’est tout le temps énervant.

Riad : - Tu l’as dit Amine. Tu imagines, l’après-midi entier avec sa sœur ?

Ihssane : - Ma sœur, c’est ma sœur et elle reste là !

Amine : - On commence à le savoir que c’est ta sœur.

Riad : - Tout le quartier l’a entendu.

Ihssane : - ça m’est égal. 

Ibtisème (énervée, aux garçons) : - Eh bien la sœur en question, elle a gagné le pactole au

                                                         loto. Ça vous en bouche un coin, hein ?

Riad : - Tu as gagné au loto ?

Ibtisème : - Puisque je te le dis.

Amine : - Tu as gagné beaucoup ?

Ibtisème : - Oui, 45 millions d’euros.

Amine et Riad (en même temps) : - 45 MILLIONS D’EUROS ?

Ihssane : - Elle vient de vous le dire ! Faut vous laver les oreilles les gars !

(Moment de silence pendant lequel Amine et Riad se regardent, cherchant à changer d’attitude vis-à-vis d’Ibtisème.)

Amine (intéressé) : - En fait elle est vraiment sympa ta sœur.

Riad (tout aussi intéressé) : - Et surtout très généreuse.

Amine : - Elle peut rester avec nous si elle veut.

Riad (à Ibtisème) : - On peut même aller chercher l’argent ensemble.

Ihssane (au public) : - On dirait que, pour eux, ma sœur a une tête de billet de banque.

Ibtisème : - Moralité : « Avec des poches remplies d’argent, on attire des pires vautours. Ils portent des masques au grand sourire. Mieux vaut passer sa route…

(Ibtisème sort de scène.)

Amine (courant après Ibtisème) : - Attends ! On vient avec toi !

Riad (courant après Ibtisème) : - Ne nous laisse pas tous seuls ici !

(Ils sortent à leur tour)

Ihssane : - Tiens ! Je ne savais pas qu’ils appréciaient autant ma sœur… 

 

FIN


26/06/2014


Atelier-Théâtre au CM1-CM2

Atelier – Théâtre au CM1-CM2

 

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Tous les vendredis après-midi de 13h30 à 14h30, les élèves de CM1-CM2 découvrent les ateliers-théâtre. Ce qui apparaît de prime abord, c’est l’aspect ludique, joyeux, drôle, parfois hilarant. Pourtant ces jeux ne sont que la résultante d’une démarche minutieuse et réfléchie pour amener l’enfant à exprimer ses émotions, à partager avec ses camarades et à savoir utiliser individuellement ou collectivement un espace commun au groupe.

 

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Un atelier-théâtre, dans sa pratique à l’école des Cèdres, se compose de 4 parties :

 

1/ Un échauffement sur l’espace de jeu :

 

Le groupe doit se déplacer selon des consignes données, souvent des consignes qui s’opposent, marcher ou courir, se déplacer ou s’arrêter, mobile et immobile, marcher en silence puis s’arrêter pour parler, se déplacer les épaules relevées avec fierté puis ramper comme un ver de terre.

Dans la plupart des cas, ces déplacements doivent permettre d’occuper le maximum d’espace dans la salle, obligeant les enfants à ne pas se coller à leurs camarades et faire en sorte, par l’observation, d’aller là les autres ne sont pas.

Ces jeux permettent aux enfants, en plus du plaisir du jeu, d’expérimenter la réactivité aux consignes et leur respect, la confiance dans l’autre, la prise de responsabilité pour le bienfait du groupe. Ces valeurs sont essentielles pour la création d’une pièce de théâtre comme dans la vie au quotidien dans un espace partagé avec d’autres. Ces  jeux sont souvent révélateurs des comportements, et, parce que ce sont des jeux où le ludique semble prendre le pas sur l’idée de contrainte, il est plus facile de réguler les excès ou le manque d’initiative. Souvent, on remarque que ce ne sont pas les enfants les plus en vue, les plus « sonores » qui s’en débrouillent le mieux. Parce que l’action est cadrée par des consignes, il s’agit de prendre sa place, rien que sa place, pas plus et pas moins. La créativité s’exprime dans l’idée du partage.

 

2/ Le travail émotionnel

Un temps important de l’atelier est consacré à l’expression des émotions par la mise en place de situations collectives ou individuelles dans lesquelles se jouent la joie, la peur, la tristesse, la colère, la surprise ou des combinaisons d’émotions qui débouchent sur des circonstances de jeu permettant leur expression.

Ces émotions peuvent s’exprimer par des mots, mais aussi par des regards ou des postures, moments essentiels avant la parole.

Le travail émotionnel permet d’utiliser le corps comme un miroir de ce qui est ressenti. Nous ne sommes pas positionnés de la même façon quand on est en colère ou quand on est triste, quand on est hyper joyeux ou quand on est épuisé. C’est cela qui est recherché dans cette partie de l’atelier-théâtre. Savoir exprimer une émotion rend plus crédible un jeu de composition de personnages sur une scène, comme il permet d’apprendre à mieux se connaître, à mieux connaître les autres, donc à mieux les comprendre et mieux les respecter.

De toute évidence, nous touchons là à une éducation civique par jeu interposé.

 

3/ Jeux d’opposition

Le jeu d’opposition consiste à mettre en place une situation entre deux personnages qui ne sont pas d’accord et qui ne veulent surtout pas être d’accord. Ces courtes improvisations donnent lieu à des joutes non violentes (l’agression physique ou verbale – mots grossiers- est interdite) dans lesquelles chacun des deux acteurs doit défendre son point de vue dans le but de convaincre l’autre. C’est l’opposition d’une volonté face à une autre volonté. Chacun doit trouver les arguments pour justifier sa position, pour montrer que ce qu’il pense est juste. Ce jeu, souvent très drôle, permet aux enfants d’user de leur malice, d’aller chercher au fond d’eux une argumentation sans avoir peur de l’autre. Chacun doit être capable d’entendre et d’écouter l’autre et enrichir ainsi son argumentation. La fin du jeu consiste en un compromis qui doit satisfaire les deux enfants. C’est un jeu sans vainqueur ni vaincu, mais qui amène à la reconnaissance des deux participants.

 

A ces trois approches, on peut ajouter un travail vocal, jeux de sons, jeux de mots et d’articulation, travail sur la hauteur de la voix, sur l’utilisation d’un vocabulaire spécifique.

 

4/ Improvisation

L’improvisation se place au bout de cette chaîne de travail préparatoire. Elle reprend les valeurs de prise de responsabilité individuelle, de reconnaissance de l’autre, d’utilisation de l’espace, d’expression d’émotions nécessaires à la crédibilité du jeu, une prise de parole liée à l'écoute de l'autre et à la prise de responsabilité de soi.

C’est un peu comme la cerise sur le gâteau, l’acte final des recherches expérimentales de l’atelier. Plus encore que dans les parties précédentes, les enfants sont tour à tour acteurs et spectateurs avec les règles qui régissent le respect pour les uns et pour les autres.

C’est le petit spectacle de l’atelier. Il est souvent guidé par un thème imposé et ouvert, laissant de larges pistes de jeu aux acteurs. Par exemple : « Un voyage étrange » ou « ça devait bien finir mal ! »

 

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Tout ce qui a été présenté ci-dessus n’est qu’une petite partie de tout ce qui est possible à faire en atelier–théâtre. Pour être plus complet, il faudrait ajouter d’autres aspects comme la respiration, la prise de parole, le travail sur l'articulation et le vocabulaire, le travail avec un objet, les jeux spécifiques de confiance dans les partenaires…

 

Quoi qu’il en soit, tout ce travail que beaucoup d’enfants font avec un plaisir infini est important pour le lien social. Le théâtre n’a pas pour but que de monter des spectacles, mais aussi (et peut-être surtout) d’aider l’individu à se construire en lui et avec les autres. C’est la raison pour laquelle il est beaucoup utilisé (à l’image d’autres arts) dans le domaine du soin et de la réinsertion sociale, dans l’éducation, dans la formation (entre autres professionnelle), dans tout ce qui fait le lien entre les humains. 

 

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Improvisation sur le thème "C'est sûr, ça devait finir mal !"

Sur les photos (ci-dessus et ci-dessous), une dresseuse d'animaux qui a beaucoup de difficultés à se faire entendre.

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Ci-dessous, une photographie d'une impro sur le même thème. Dans cette situation de jeu, deux voleurs poursuivis par un policier.

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Pièces de théâtre présentées par les CM1-CM2 les années passées :

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Spectacle présenté le vendredi 8 juin 2018 à l'école des Cèdres

 

 

 

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"Le Château des Bois Noirs"

Lundi 12 juin 2017 au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny

 

 

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Présenté à la biliothèque de Quétigny le 8 avril 2016

 

 

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"Gargaroff contre-attaque" - Juin 2015 

 

 

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"Disputes à gogo" - Juin 2014

 

 

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"Aventures à Teotihuacan" - Juin 2013

 

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"Sales Gosses" - Printemps 2012

 

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"A la recherche du manuscrit" - Printemps 2011

 

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"La légende du Trésor caché" - Printemps 2010

 

Lien vers les articles suivants :

Théâtre / 10 juin 2010 - "La Légende du trésor caché" 

Création théâtrale 2011 "A la recherche du Manuscrit"

Création Théâtrale "Sales Gosses" au printemps 2012

Théâtre - Aventure à Teotihuacan - Le spectacle du 13 juin 2013

Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014

Présentation - Théâtre - "Gargarof contre-attaque" - Petit Théâtre des Prairies - Mardi 16 juin 2015 - Classe de CM1-CM2

 

Spectacle - Théâtre " Gargarof contre-attaque" au Petit Théâtre des Prairies - Classe de CM1-CM2 - 16 juin 2015

"Oncle Jo" - Théâtre CM1-CM2 - Création 2015-2016

Rencontre...ries - Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny - Vendredi 8 avril 2016

Théâtre CM1 - Expression des émotions - La Gourmandise

Théâtre - CM1 - Expression des émotions - La Peur

Théâtre CM1 - Expression des émotions - La colère


13/10/2013


Théâtre - CM1 - Expression des émotions - La Peur

Expression des émotions - Classe de CM1

LA PEUR - LA TERREUR

 

 

 

 

 

Travail de théâtre - Expression des émotions

 

Après la colère et la gourmandise, voici une nouvelle recherche, cette fois-ci pour exprimer la peur. La classe a d'abord joué des situations dans lesquelles la peur était fortement présente, en prenant conscience des postures du corps, de l'expression du visage pour rendre réaliste l'idée de la peur.

 

L'atelier a d'abord été collectif. Puis le groupe s'est divisé en deux parties pour que les acteurs puissent être observés par les spectateurs avant d'inverser les rôles. Les observateurs pouvaient ainsi rendre compte du réalisme de la situation exprimée.

Au final, ce fut la séance photos pour permettre la réalisation du poster ci-dessus.

 

Au retour en classe, par groupe de deux, les élèves ont écrit des textes courts illustrant la peur. Le sujet est indéterminé. On sait juste qu'il s'agit d'une fille (Elle) ou d'un garçon (Il). L'important est la situation écrite.

 

 

 

 

 

 

Voici ces textes qui accompagnent les photos :

 

Il était dans une caverne quand tout à coup il vit un dragon qui crachait du feu.

Elle était sur un navire quand tout à coup un cracken (pieuvre géante) engloutit l'embarcation.

Ryan et Yassine

 

Il marchait dans la savane quand tout à coup, un lion furieux se jeta sur lui.

Elle se trouvait sur un bateau, quand tout à coup celui-ci percuta un iceberg.

Ilian et Khémis

 

Elle se promenait dans la campagne quand soudain, elle vit une énorme tornade s'abattre sur elle. Aaaaaahhhh !!!

Il était en train de traverser la route en rollers, quand soudain une moto fonça sur lui. Aaaahhh !

Balmini et Amina

 

Il mangeait dans sa cuisine quand, soudain, un loup-garou arriva.

Elle était partie en mer pour se baigner quand tout à coup, un requin se jeta sur elle, gueule ouverte.

Baptiste G. et Darryl

 

 

 

 

 

Elle était dans la forêt, tranquille, quand tout à coup, elle aperçut un ours énorme et affamé.

Il était dans son jardin quand tout à coup, une horrible sorcière pleine de pustules se trouva en face de lui.

Esma et Morgane

 

Elle était en train de se promener dans la campagne quand soudain, elle vit un cheval sauvage foncer sur elle.

Il faisait de l'escalade quand tout à coup, il se trouva nez à nez avec une sorcière qui voulait lui jeter un mauvais sort.

Noëline et Hana

 

Elle était en train de nager tranquillement quand tout à coup, une méduse géante se trouva juste à côté d'elle.

Il était dans la forêt en train de se promener quand tout à coup un loup affamé se rua vers lui. 

Jade et Valentin

 

 

 

 


16/01/2013



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