Théâtre à l'école primaire
Articles sur la pratique du théâtre à l'école primaire
Théâtre - BFF, le temps des soldes - Création de Clara, Emma et Sara, élèves de CM2 - Juillet 2018
BFF - Best Friends Forever
"Le temps des soldes"
Texte de Clara, Emma et Sara, élèves de CM2
Juillet 2018
(Emma la joyeuse, Clara la râleuse et Sara la penseuse se retrouvent)
Emma : - Yeahhh ! Ce sont les soldes !
Clara : - ça ne sert à rien d'y aller. Il n'y a jamais rien qui me va. Et si ça se trouve, je vais mourir dans cinq minutes.
Sara : - C'est pas grave. Je pense même qu'il y a des soldes sur les cercueils.
Clara : - Hum Hum... Très drôle !
Sara : - Bon on y va ? Sinon, il y aura trop de monde.
(Toutes les trois arrivent dans le magasin)
Sara : - Quelles couleurs je choisis ? Bleu ou rose ?
Emma : - Talons aiguilles ou talons compensés ? Ah ! mais qu'est-ce que je suis bête ! Talons aiguilles bien sûr !
Clara : - Et moi, je parie qu'il n'y a pas ma taille !
Emma : - Eh ouais.
(Marion arrive sur les entrefaites)
Marion : - Les filles ! Les filles ! Vous êtes au courant ?
Clara, Emma, Sara : - Non. Qu'est-ce qui se passe ?
Marion : - Johnny est mort !!!
Clara, Emma, Sara (stupéfaites) : - Johnny est Mort ?
Marion : - Oui, Johnny est mort !!!
Emma : - Non. Jure !!! Il est mort ???
Marion : - Ben oui.
Sara : - Mais il est mort de quoi ?
Marion : - D'un cancer.
Clara : - Bon on rentre ! ça fait deux heures qu'on est là et on a déjà une mauvaise nouvelle.
Emma et Sara : - D'accord. On n'a plus le coeur à faire les soldes.
Fin du premier épisode...
Théâtre - "Musée Zarbi", la dernière création des CM2 sur scène au printemps 2018
MUSEE ZARBI
Création des CM2 de l'école des Cèdres
Printemps 2018
Suite aux mois d'atelier-théâtre et expression corporelle de la fin 2017, la classe de CM2 de l'école des Cèdres est en train de travailler sur une nouvelle création intitulée "Musée Zarbi". Cette pièce sera présentée en fin d'année, entre autres lors de la fête de l'école.
Comme son titre l'indique, c'est de musée dont il est question, mais pas n'importe quel musée !
Un musée comme on n'en a jamais vu ! Inutile de dire qu'on ne va pas s'y ennuyer.
Une manière d'aller à la rencontre de l'art sur le mode ludique et joyeux, l'air de rien comme si de rien n'était. Et pourtant les grands peintres et leurs oeuvres vous donnent rendez-vous dans une étonnante version du musée. Sans doute même qu'après avoir vu le spectacle, vous ne reverrez plus les musées de la même façon.
Alors, dans quelques mois, ouverture du Musée Zarbi pour quelques séances de ci de là du côté de Dijon, et peut-être même d'ailleurs. N'écoutez pas les mauvaises langues qui vous parlent d'art comme de vieilles oeuvres poussiéreuses posées sur les vieux murs des vieux musées des vieilles villes.
Non ! L'art, ça peut être aussi dynamique et drôle, sans s'empêcher d'être intelligent.
Parole de CM2 des Cèdres !
Un peu plus de nouvelles dans quelque temps...
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Théâtre
"TERMINUS"
Une pièce présentée par les CM2 (Classe de Mme Mannino)
Ecole primaire des Cèdres
Mardi 27 juin 2017
La classe de CM2 de Mme Mannino a présenté sa pièce de théâtre "Terminus" aux parents dans la salle polyvalente de l'école le mardi 27 juin.
Après plusieurs présentations aux autres classes la semaine précédente, les élèves étaient fin prêts pour la grande soirée avec les familles.
Ce fut un beau spectacle rythmé et dynamique autour du thème d'un bus conduit par un chauffeur peu ordinaire (c'est le moins qu'on puisse dire) et transportant des passagers eux-aussi peu ordinaires.
Derrière cette intrigue loufoque, c'est toute une série de personnages singuliers et souvent drôles qui sont apparus, une sorte de bestiaire du genre humain, avec un questionnement tout en légèreté et en dérision sur ce que nous sommes, sur notre liberté d'être et de choisir, une belle idée un brin philosophique sur nos modes de vie.
Le public a beaucoup apprécié, applaudissant chaudement les jeunes acteurs talentueux.
La soirée s'est terminée autour du partage de boissons fruitées et de gâteaux.
Voici maintenant une galerie-photos du spectacle
Théâtre CM2 - "Le Château des Bois Noirs" - Spectacle - Juin 2017
La classe de CM2 de M. Marchand présente
La classe de CM2 de M. Marchand a présenté sa dernière création à Quétigny
au Petit Théâtre des Prairies pour les parents d'élèves de la classe, le lundi 12 juin 2017.
Il s'agissait de l'étrange histoire d'un château sorti de nulle part, le Château des Bois Noirs.
Le destin du monde basculera-t-il dans le chaos ?
Cette création était la suite du travail d'atelier avec les élèves depuis le début de l'année.
Depuis janvier, les élèves avaient construit une histoire incroyable faite de multiples rebondissements dans laquelle chacun avait pu prendre la place qu'il désirait, en fonction de ses envies (beaucoup de textes ou non, beaucoup de jeu ou non).
Pour un certain nombre d'enfants, c'était un dépassement de soi considérable pour une pièce qui, derrière l'apparence d'une fiction fantastique, parle d'eux, de leur générosité, de leur énergie considérable, de leur plaisir de construire ensemble un projet unique pour ce groupe qui termine son cycle primaire avant d'entrer au collège l'an prochain.
Au-delà du théâtre lui-même, pour les élèves, c'était un grand moment de vie qui se jouait autour du Château des Bois Noirs, leur univers extraordinaire (au sens propre du terme) pour cette fin d'année.
Les parents d'élèves de la classe ont pu découvrir la pièce dans le petit théâtre en face du centre Léo Lagrange.
La salle était comble, toutes les familles étaient représentées, certaines en petites unités (mère, père, et frères et soeurs) ; d'autres avaient rameuté les grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines.
Les enfants acteurs étaient prêts pour cet événement très important dans leur vie d'élèves en cette année 2017. Ils ont lâché toute l'énergie qui leur restait des deux premières représentations de la journée devant les classes de l'école, venues le matin et l'après-midi au Petit Théâtre des Prairies.
Les petites erreurs de la journée avaient été retravaillées une heure avant le spectacle de la soirée pour faire de cette dernière représentation une véritable réussite.
Dés le départ, l'arrivée du vieil homme a suscité des rires et des sourires de plaisir. Etienne était très maître de son personnage, source de savoir d'une légende qui resurgit tous les deux siècles.
Les quatre enfants (Clément, Hugo, Manelle et Sarah L.) ont déboulé sur scène dans une énergie communicative à l'image d'un Club des Cinq devenu Club des Quatre pour la circonstance.
Les policiers (Thibaud, Mathys et Johan) ont assuré des personnages haut en couleurs et en professionnalisme dans leur rôle de surveillant d'un château surgi de nulle part.
Les deux journalistes-reporters (Camille au micro et Désiré à la caméra) ont sorti le grand jeu du scoop du siècle avec promesse de buzz via Youtube et des millions de téléspectateurs devant le JT de 20 heures.
Les deux cambrioleurs (Aaron et Francis), toujours sur leurs gardes, ont amusé la galerie de leurs relations conflictuelles qui restent cependant solides en vue de ce sceptre qui rapporterait l'argent nécessaire pour se payer des vacances de plusieurs années.
Les trois éléments, le Feu (Inaya), l'eau (Lou) et la Terre (Sarah J.) ont réussi à imposer leur puissance souveraine pour dire aux hommes le danger de se faire apprenti-sorcier.
Les cinq fantômes surgis du château, le roi (Syriam), la reine (Solenn), le Chevalier Noir (Corentin), les deux bouffons (Amine et Nylan) ont rappelé la force du passé dans un monde moderne qui court à sa perte. Les joyeux drilles qui amusent le roi et la reine ont joué avec filouterie les farceurs et les provocateurs au grand plaisir du public.
Celui-ci a suivi l'histoire avec passion, pris dans ce flot de personnages et d'intrigues qui trouvaient leur fin dans le retour du château en terre. Restait à savoir qui allait sortir sain et sauf de cette incroyable histoire hors du commun.
Les retours d'après spectacle ont permis de constater comme la pièce avait touché au coeur les personnes présentes.
Les discussions autour du verre de l'amitié dans la cour de Léo Lagrange rappelaient comme le chemin pour arriver à ce "produit fini" que fut le spectacle était aussi important. Les enfants ont grandi dans cette aventure théâtrale créative pour laquelle ils ont beaucoup donné, beaucoup appris, beaucoup partagé, dans laquelle ils se sont beaucoup engagés.
La force et l'énergie du groupe est née de chacun des enfants et, en même temps, les a nourri de confiance en eux et dans les autres.
Bien sûr, l'aventure théâtrale se termine souvent sur une scène devant un public, mais surtout le plus important, c'est le chemin parcouru. Comme disait fort justement Lao Tseu (571-531 avant JC) "Il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur, c'est le chemin."
En l'occurrence, ici, il s'agit d'un chemin qui ne s'arrête pas un soir de 12 juin au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny. Il continue dans les têtes et dans l'appropriation que chacun s'en fera pour continuer sa propre vie.
Ce fut un beau et grand moment artistique et humain qui rappelle qu'on peut grandir dans la coopération et le partage.
Un grand merci à la mairie de Quétigny pour la possibilité d'utiliser un théâtre municipal afin de donner des moyens techniques de qualité et d'ainsi valoriser le travail fait dans les écoles avec les enfants.
Une vidéo partielle du spectacle
Films de la famille Verchère
Quelques photos du spectacle...
Photos de la famille Verchère
Pour le souvenir de cette soirée, voici la distribution des rôles, entièrement créés et choisis par les enfants :
Le Vieil Homme : Etienne G.
Les quatre enfants,
Alexandra : Sarah L.
Eva : Manelle E.
Max : Hugo D.
Victor : Clément B.
Les trois policiers : Thibaud V., Johan L. et Mathys H.
Les deux journalistes : Camille M. et Desiré D.
Les deux voleurs : Aaron S. et Francis M.
Les trois éléments,
le Feu : Inaya A.
l'Eau : Lou B.
la Terre : Sarah J.
Les 5 fantômes,
Le Roi : Syriam A.
la Reine : Solenn L.
Le Chevalier Noir : Corentin B.
Les deux bouffons : Amine S. et Nylan A.
Maintenant voici le texte intégral de la pièce :
Le Château des Bois Noirs
ACTE I / Présentation des éléments de l’histoire et des personnages
(Le vieil homme , Etienne, avance au devant du public.)
I.1
Le vieil homme (au public) :
- Oh ! Je vois en vous un bon nombre d’inconscients. Vous n’avez pas vu que le château était apparu ? Vous êtes donc venus ici sans vous douter que vous couriez un grand danger. Il n’est pas prudent d’aller vers les Bois Noirs sans être au courant, surtout quand le château est là. Les éléments ne doivent pas être très loin non plus. Et sans doute sur leurs gardes.
Un vieux proverbe que me répétait mon arrière-grand-père en 1923 disait : « Aller aux Bois Noirs sans savoir, c’est comme avoir déjà perdu tout espoir. »
Visiblement, c’est votre cas. Mais heureusement que je suis là pour vous guider dans cet endroit où tout peut arriver…
(Il sort dans les coulisses)
I.2
(On entend des voix d’enfants venant des coulisses. Voix off)
Enfant 1 (voix off) : - Je compte jusqu’à 30 ! Allez vous cacher mais pas trop loin. Papa et
Maman nous ont interdit d’aller trop profondément dans la forêt.
Enfant 2 (voix off) : - On sait ! On sait ! Ce n’est pas la peine de nous le rappeler tout le
temps.
Enfant 3 (voix off) : - Tu n’es pas Papa !
Enfant 4 (voix off) : - C’est vrai ! Tu nous fais toujours la morale !
Enfant 1 (voix off) : - C’est bon ! On joue ou pas ?
Enfant 3 (Voix off) : - Ben oui qu’on joue ! Allez compte, on va se cacher !
Enfant 1 (voix off) : - 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,…
(Pendant que l’enfant 1 compte, les trois autres débarquent en courant sur la scène. L’enfant 4 traverse sans regarder. Les enfants 2 et 3 s’arrêtent net face au château, perplexes et vaguement inquiets. L’enfant qui a fini de compter les voient.)
Enfant 1 : - Vue Eva ! Vue Alexandra !
Enfant 2 : - Mais ça ne compte pas ! Il y a un truc bizarre.
Enfant 3 : - Je te jure ! Viens voir.
Enfant 1 (voix off) : - Non ! C’est encore un de vos trucs pour que je m’éloigne de l’arbre et
que Victor vienne vous délivrer.
Enfant 3 : - Mais non ! C’est vrai ce qu’on dit ! Il y a un château qui a poussé dans la forêt.
Enfant 1 (voix off) : - N’importe quoi !
Enfant 2 : - Mais si ! C’est vrai ! Viens voir.
Enfant 4 (sortant des coulisses) : - Mais qu’est-ce que vous faites ? On joue ou on ne joue
pas ?
Enfant 3 : - Ben regarde ! Y’a un château ou pas ?
Enfant 4 : - C’est quoi ce truc ?
Enfant 2 : - Tu vois, on ne dit pas d’âneries.
Enfant 1 : - Vu Victor !
Enfant 4 : - Mais non ! On joue plus ! C’est à cause du château.
Enfant 3 (à Enfant 1) : - Tu vois, même Victor l’a vu.
Enfant 1 (Voix off) : - Je vous préviens, si ce n’est pas vrai, j’arrête de jouer.
(Il apparaît sur scène et voit le château) Mais ! C’est quoi ce machin ?
Les trois autres (ensemble) : - Un château !!!
Enfant 3 : - Tu vois bien qu’on ne disait pas n’importe quoi !
Enfant 4 : - Tu ne nous crois jamais.
Enfant 2 : - N’empêche, c’est bizarre cette histoire. Il faut aller prévenir papa et maman.
Enfant 3 : - Ils sont peut-être au courant.
(Ils sortent rapidement sauf Enfant 4 qui regarde le château, intéressé)
Enfant 4 : - Un de ces jours, je rentrerai voir comment c’est à l’intérieur et…
Enfant 2 : - Alors tu viens ?
Enfant 4 (sortant) : - C’est bon, j’arrive !
I.3
(Le vieil homme apparaît sur scène, les trois éléments apparaissent de l’autre côté)
Vieil homme :
- Il faut savoir que le château n’était pas là hier. Il est arrivé là, comme ça, par la force des éléments qui sont les maîtres du jeu, les maîtres de la vie.
Le Feu Soleil (Inaya entre à pas tranquilles)
L’Eau inarrêtable (Lou entre à pas tranquilles et rejoint Inaya)
La Terre Mère (
Le Vent et son souffle incontrôlable, invisible et impalpable avec la puissance cachée dans un sceptre qui est secrètement rangé quelque part dans une salle de ce château.
Feu – Inaya : - Ce sceptre ne doit jamais terminer entre les mains d’un humain. Il s’en suivrait
des catastrophes que, même nous, éléments les plus puissants, ne pourrions pas contrôler.
Eau – Lou : - La nature doit rester nature. Nous sommes les clés du monde. Aucun homme ne
doit être capable de nous maîtriser, même notre frère invisible, le vent.
Terre –
Feu – Inaya : - Derrière sa petite voix, elle est la force de la terre.
Terre –
deux siècles.
Eau – Lou : - Et c’est par son énergie (Elle montre la Terre) que le château vient respirer
comme tous les deux siècles.
Feu – Inaya : - Les hommes ne doivent jamais jouer aux apprentis sorciers. Nous ferons en
sorte qu’ils ne le fassent pas.
Vieil Homme-Etienne : - Voilà, c’est ce que disent les éléments. Ne l’oubliez jamais.
I.4
(A ce moment, les journalistes entrent en même temps que trois policiers qui inspectent le château)
Journaliste (à son caméraman) : - Regarde ! Il y a quelqu’un. On va l’interroger.
Cameraman : - Excellente idée ! Vu son âge, il doit savoir pas mal de choses sur ce château
(Ils s’approchent de lui)
Journaliste (au caméraman) : - Vas-y ! Commence à tourner.
(au vieil homme) : - Bonjour Monsieur.
Vieil Homme : - Bonjour Madame.
Journaliste : - Peut-on vous poser quelques questions au sujet de l’apparition du château ?
Vieil Homme : - Posez madame. Posez. J’y répondrai si je le peux.
Journaliste : - Cette apparition est-elle déjà arrivée dans le passé ?
Vieil Homme : - Le passé… Le passé… Il y a tellement de choses qui sont arrivées dans le
passé. Des choses auxquelles les hommes n’ont pas prêté attention. Et
pourtant, l’histoire nous apprend tellement de choses.
Journaliste : - Vous voulez dire que cela est déjà arrivé ?
Vieil Homme : - Peut-être… peut-être… Certainement même… Mais qui s’en souvient ?
C’était il y a si longtemps… Une histoire de sceptre…
(L’interview continue en mime tandis qu’on entend les policiers)
Policier 1 – Thibaud : - Etrange affaire que celle-ci. Même très étrange. Un château n’apparaît
pas comme ça en une nuit !
Policier 2 – Johan : - Pas simple comme affaire. Personnellement, je préfère un bon petit vol
avec des empreintes bien nettes et qui correspondent à quelqu’un dans
notre fichier.
Policier 3 – Mathys : - Nous ne faisons pas un métier facile, c’est sûr. Mais notre travail
consiste à surveiller le château et nous laissons le soin à des
spécialistes de l’inspecter.
Policier 1 – Thibaud : - Ce sont eux qui auront la lourde tâche d’expliquer sa présence ici.
A chacun son métier.
Policier 2 – Johan : - J’espère seulement qu’il n’y a rien de surnaturel. Je suis un peu inquiet
quand même.
Policier 1 – Thibaud : - Mais t’en fais pas. Tout ira bien. Et puis, la surveillance on sait faire,
on est des professionnels.
Policier 3 – Mathys : - Quand même, un château qui sort de terre tout fait en une nuit, ça
interroge.
Policier 2 – Johan : - Si ça se trouve, le château, il écoute ce qu’on dit. Et il va nous sauter
dessus.
Policier 1 – Thibaud : - Un château qui saute sur des policiers ? Tu lis trop de romans mon
gars.
Policier 2 – Johan : - Parce que tu trouves ça normal un château qui sort de terre en une nuit ?
Policier 3 – Mathys : - Monsieur fait le malin alors qu’il doit avoir autant les pétoches que
nous.
Policier 1 – Thibaud : - Mais ça ne va pas les gars. Moi, je ne me pose pas de questions
inutiles. Les scientifiques trouveront les réponses et basta, ce n’est pas
mon affaire. Je suis là pour surveiller et rien de plus.
Bon, Johan, c’est toi qui commence la surveillance. Viens Mathys, on
va aller boire un coup.
(Les deux policiers 1 et 3 sortent)
Policier 2 - Johan (mécontent) : - Sympa les gars ! J’apprécie. Vous boirez à me santé !
(Johan regarde le château avec méfiance tandis que le dialogue reprend vers la caméra)
Journaliste : - Eh bien je vous remercie pour tous ces renseignements qui seront très utiles
pour nos téléspectateurs. C’est bon, on coupe.
(Le cameraman arrête de filmer)
Vieil homme : - Merci à vous. Au revoir.
(Le vieil homme sort)
Cameraman : - Très intéressant ce qu’a raconté ce type. Mais tu crois vraiment à toutes ces
histoires d’éléments et de sceptre ?
Journaliste : - Ça fait un peu légende. Mais ce qui est sûr, on va faire un tabac en nombre de
téléspectateurs. En plus en prime time.
Cameraman : - C’est sûr, après le montage, ça fera un beau reportage qui va faire le buzz sur
You Tube.
Journaliste : - Si on n’atteint pas les un million de vues, c’est qu’on a raté quelque chose au
montage.
Cameraman : - T’inquiète pas, on va faire du bon boulot. Allez ! Viens ! On retourne au
studio. On en a pour une bonne heure et demie. Il faut que tout soit prêt pour
20h30 à la fin du JT.
Journaliste : - Tu as raison, ne perdons pas de temps.
(Ils sortent tandis que le policier poursuit ses rondes autour du château)
I.5
(Alors que le policier apparaît puis disparaît, deux voleurs apparaissent)
Voleur 1 – Francis : - Tu es sûr du tuyau ? Il y a bien en sceptre en or massif dans ce
château ?
Voleur 2 – Aaron : - Mes informateurs sont sûrs de l’info. Et jamais ils ne m’ont donné
d’informations fausses.
Voleur 1 – Francis : - Et on entre comment là-dedans ?
Voleur 2 – Aaron : - Par la porte comme tout le monde. IL faut juste que tu surveilles les
allers et venues du flic pendant que je tripatouille la serrure.
Voleur 1 – Francis : - OK.
(Pendant qu’Aaron s’occupe de la serrure, Francis surveille les environs. Il arrive précipitamment.)
Voleur 1 – Francis : - Planque-toi, le flic revient !
(Tous les deux vont se cacher dans les coulisses alors que Johan passe devant le château. Quand Johan est sorti, les deux voleurs reviennent)
Voleur 2 - Aaron: - Il nous manque des outils pour ce soir. On repassera avec ce qu’il faut.
Mais je crois que ça ne devrait pas être très compliqué. C’est une vieille
serrure tout ce qu’il y a de facile à traficoter.
Voleur 1 – Francis : - Comme pour la vieille ferme du père Martin ?
Voleur2 – Aaron : - Exactement.
Voleur 1 – Francis : - Alors ça sera un jeu d’enfant !
(Ils sortent avant que le policier revienne devant le château.)
I.6
(La Reine, le Roi, le Chevalier Noir et les deux Bouffons sortent enfin du château tandis que le policier fait toujours les cent pas devant la bâtisse. Ils s’époussettent)
La Reine : - ça fait du bien de sortir enfin de terre !
Le Roi : - Deux cents ans dans le noir, ça commence à faire long même si on en a l‘habitude.
La Reine (se remettant les cheveux en place) : - Et ma coiffure doit être dans un de ces états !
Chevalier Noir : -Mais pas du tout Majesté ! Vous êtes toujours aussi bien coiffée. Vous
êtes notre digne reine.
Bouffon 1 – Nylan : - Même pour des fantômes, l’air frais fait du bien.
Bouffon 2 – Amine : - C’est clair ! Plus besoin d’allumer les chandelles !
Bouffon 1 – Nylan : - En plus ! Personne ne nous voit ! On peut faire ce qu’on veut !
Bouffon 2 – Amine : - Comme faire les guignols devant ce brave policier qui ne sait même
pas qu’on est là !
(Les deux bouffons vont danser autour du policier qui ne s’aperçoit de rien)
Chevalier Noir : - ça c’est bien un comportement de bouffons du roi ! Être des fantômes
immortels ne donne pas tous les droits.
Roi : - Ne t’inquiète pas, mon Brave Chevalier Noir, toi qui a été de toutes mes victoires, ce
sont des bouffons. J’aime leur joie de vivre. Laisse-les faire. Ils ne font de mal à
personne.
Reine : - Ils jouent comme des enfants. Et moi, ça me plaît ! Deux cents d’enfermement sous
terre me donnent envie de profiter de cette joie.
Bouffon 2 – Amine : - Vous voyez, Messire le Chevalier, que notre bonne humeur a du bon !
Bouffon 1 – Nylan : - Vous devriez en faire autant, Messire le Chevalier ! Ça vous
détendrait !
Chevalier Noir : - Je suis un Chevalier, Messieurs. J’appartiens à la noblesse d’armes, même
fantôme. Je ne suis pas du genre à faire des gamineries, y compris à
quelqu’un qui ne s’en rend pas compte. La vie, c’est quelque chose de
sérieux.
Bouffon 2 – Amine : - Mais vous êtes mort depuis longtemps, Messire !
Bouffon 1 – Nylan : - Vous êtes un mort qui parle de la vie.
Bouffon 2 – Amine : - Avec autant de passion que les vivants parlent de la mort.
Bouffon 1 – Nylan : - Vie ou mort, après tout, nous allons d’un côté ou de l’autre, tous les
deux siècles, comme un jeu…
Roi : - Allons, messieurs, calmez-vous un peu. Laissez notre Sire Le Chevalier Noir se
remettre de ses émotions de sortie de terre.
Reine : - C’est vrai que c’est très émouvant de retrouver notre bonne vieille planète et de voir
comme elle a changé en 200 ans.
Chevalier Noir : - Tout à fait ! Et si d’ailleurs nous allions faire un tour voir comme les choses
ont évolué. La dernière fois qu’on était sortis de terre, on s’était arrêtés au
début de la Révolution Industrielle et des premiers trains à vapeur.
Bouffon 1 – Nylan : - Oh ! Quelle odeur épouvantable, ces vapeurs de charbon sortant des
cheminées de train !
Bouffon 2 - - Amine : - Je préférais notre bon vieux parfum de bouse de vache, de volaille
courant dans les cours crasseuses de nos châteaux.
Roi : - Allons ! Allons Messieurs ! Restez ouvert à l’air du temps. Nous sommes en 2017 et
tout fantômes que nous sommes, nous n’y pouvons rien. Allez ! En route pour voir la
France d’aujourd’hui !
(Ils sortent de scène, les bouffons, sautant et dansant devant les autres)
ACTE II / Accélération de l’histoire / Luttes entre les personnages / Les menaces
II.1
(Alors que les policiers sont partis, les voleurs sont de retour, avec une caisse à outils)
Voleur 1 – Francis : - Tu es sûr que tu as tout le matériel nécessaire.
Voleur 2 – Aaron : - Oui ; Regarde ça ! C’est une boîte à outils ! Et dedans, il y a ce qu’il faut.
Voleur 1 – Francis : - On aurait dû prendre des armes. Dans un château aussi bizarre, on ne
sait pas qui on va rencontrer.
Voleur 2 – Aaron : - Ce n’est pas la peine. Il n’y a pas de problème. Sois un peu zen de temps
en temps.
Voleur 1 – Francis : - Être zen ! Être zen ! C’est facile à dire quand on pénètre dans un
château sorti de nulle part en une nuit.
Voleur 2 – Aaron : - Francis, ton problème, c’est que tu crains.
Voleur 1 – Francis : - Je crains, moi ?
Voleur 2 – Aaron : - Oui. Tu crains. C’est pour ça que tu n’es pas zen.
Voleur 1 – Francis : - Mais je suis zen moi ! Simplement, je n’aime pas entrer dans des
endroits bizarres.
Voleur 2 – Aaron : - Même pour un sceptre en or massif au pouvoir extraordinaire ?
Voleur 1 – Francis : - Bon arrête ton char Ben-Hur ! Et ouvre la porte.
Voleur 2 – Aaron : - Et toi, surveille les environs !
(Aaron cherche à, ouvrir la porte tandis que Francis regarde à droite et à gauche)
Voleur 1 – Francis : - Alors ?
Voleur 2 – Aaron : - Alors quoi ? Laisse-moi le temps de trouver l’ouverture. C’est plus
compliqué que prévu. Ce n’est pas la porte de la vieille ferme du Père
Martin.
Voleur 1 – Francis : - Ce n’est pas toi qui avais dit qu’on avait tout ce qu’il fallait dans la
boîte à outils ?
Voleur 2 – Aaron (farfouillant dans la serrure) : - Bon ! Ça va ! Regarde plutôt si personne ne
vient.
Voleur 1 – Francis : - Si justement, il y a trois policiers qui arrivent !
Voleur 2 – Aaron : - Alors on se barre. On reviendra plus tard.
(Ils s’en vont rapidement et quittent la scène)
II.2
(Le vieil homme entre en scène suivis des enfants qui lui installent un beau fauteuil pour qu’il s’asseye)
Vieil Homme (s’asseyant sur le fauteuil) : - Merci les enfants ! Vous êtes de braves petits.
Vos parents doivent être fiers de vous.
Les enfants (ravis) : - Merci !
Eva : - Vous nous aviez dit que vous nous raconteriez l’histoire de ce château !
Alexandra : - Oh oui !
(Les enfants s’assoient par terre autour du fauteuil)
Vieil Homme : - C’est une longue histoire que m’a raconté mon grand-père quand j’étais
enfant comme vous. Une trop longue histoire.
Victor : - Ce n’est pas grave. On a le temps. Nos parents sont partis faire des courses. Ils ne
rentrent pas avant une heure.
Hugo : - On a envie de savoir pourquoi le château est arrivé comme ça, par surprise.
Vieil Homme : - Oh ! Ce n’est pas une surprise. Les hommes croient toujours que ce qui
arrive est une surprise. Mais les vieux comme moi savent que ça devait bien
arriver un jour.
Victor : - C’était prévu ?
Vieil Homme : - Bien sûr les enfants, c’était prévu.
Alexandra : - C’est vrai que le château ressort de terre tous les deux cents ans ?
Eva : - On a entendu des gens dire ça.
Vieil Homme : - Oui, c’est vrai ! C’est comme une respiration de l’histoire.
Hugo : - L’histoire respire ?
Vieux Homme : - Oui, mon garçon, elle respire. Elle fait comme des cycles et il se reproduit
un peu les mêmes choses que dans le passé.
Comme pour dire aux hommes qu’ils aiment refaire les mêmes actions, les
mêmes guerres, les mêmes erreurs.
Victor : - Les gens aiment bien faire les mêmes choses ?
Vieil Homme : - Oui souvent. Simplement parce qu’ils oublient le passé.
Alexandra : - Et c’est le passé qui explique que le château revient tous les deux cents ans ?
Vieil Homme : - Oui le passé, et la vieille légende de la Terre qui respire. Mais cette légende
doit rester secrète.
Eva : - Comme l’endroit où est caché le sceptre ?
Vieil Homme : - Oui.
Hugo : - Ceux qui pénètrent dans le château peuvent être engloutis dans la terre quand le
château disparaît à nouveau.
Vieil Homme : - Oui s’ils ne sont pas sortis à temps. Et ils deviennent des fantômes à leur
tour.
Alexandra : - Mais des gens ont déjà essayé ?
Vieil Homme : - Oui. Et on ne les a plus jamais revus.
Victor : - C’est horrible !
Hugo : - C’est carrément terrifiant !
Eva : - Je ne rentrerai jamais dans ce château !
Alexandra : - Moi non plus. Je ne tiens pas à finir fantôme.
Vieil Homme : - Quelquefois des évènements vous feront peut-être faire des choses que vous
n’imaginiez pas. Si le monde est en danger, vous n’aurez peut-être pas le
choix. Laissez le temps faire son œuvre et vous verrez.
Bon, je dois y aller. Je suis âgé maintenant. Il est temps d’aller faire ma
sieste.
(Le vieil homme se lève et sort de scène. Les enfants le regardent)
Victor : - S’il faut empêcher une catastrophe pour le monde, alors je rentrerai dans le château.
Eva : - Moi aussi. Il me faudrait prendre mon courage à deux mains, mais je le ferais.
Hugo : - Moi également. Mais si on pouvait éviter tout ça, ce serait mieux.
Alexandra : - On se sentira peut-être obligé de le faire parce que les circonstances l’exigent.
On verra bien en temps voulu.
Eva : - Pour le moment, allons prendre notre goûter et ramenons le fauteuil au vieil homme.
Alexandra : - Excellente idée, tout ça m’a donné faim.
Victor et Hugo : - Moi aussi j’ai faim !
(Les enfants sortent)
II.3
(Les trois éléments apparaissent sur scène)
Feu-Inaya : - Tandis que mes flammes chauffaient une cheminée, j’ai entendu dire que des
voleurs chercheraient à s’emparer du sceptre.
Terre-
Eau-Lou : - Si ces voleurs y arrivent, ce sera terrible.
Feu-Inaya : - Nous aurons alors à agir. Montrer qui nous sommes pour mettre en garde les
humains.
Eau-Lou : - Nous sommes les éléments. La nature compte sur nous.
Terre-
Feu -Inaya : - Tu as raison. Un grand nombre d’humains sont à nos côtés.
(Les trois éléments sortent)
II.4
(Les policiers arrivent pour organiser des rondes plus précises)
Policier 1 – Thibaud : - Bon ! Les gars, cette fois-ci, on ne rigole plus ! C’est du sérieux. Des
bruits courent que des cambrioleurs veulent s’emparer d’objets
précieux au château.
Policier 2 – Johan : - Un tableau de maître ?
Policier 3 – Mathys : - Des couverts en argent ?
Policier 1 – Thibaud : - Je n’en sais rien. Les chefs nous demandent d’être très vigilants. Les
informations recueillies semblent très sérieuses.
Policier 3 – Mathys : - Ces cambrioleurs ont été identifiés ?
Policier 2 – Johan : - Ils sont connus de nos services ?
Policier 1 – Thibaud : - Je n’en sais rien. On ne m’a rien dit de plus.
Policier 2 – Johan : - Les cambrioleurs sont armés ?
Policier 1 – Mathys : - Ils sont dangereux ?
Policier 1 – Thibaud : - Mais je n’en sais rien ! Et puis vous avez fini avec vos questions ?
On a un travail à faire et il faut s’organiser. Alors, nous allons…
Policier 3 – Mathys : - Il n’y a que nous pour faire ce travail ?
Policier 2 – Johan : - Et si les cambrioleurs sont nombreux, est-ce qu’on est vraiment assez ?
Policier 1 – Thibaud : - Bon, ça suffit avec vos questions ! Vous m’écoutez, je vous explique
l’organisation de la surveillance du château. Compris ?
Policiers 2 et 3 : - Oui, chef.
(Le policier en chef explique l’organisation à ses adjoints qui approuvent de la tête. Il fait semblant de parler pendant la musique.)
Policier 1 – Thibaud : - C’est bon ? Vous avez compris ?
Policier 2 – Johan : - C’est très clair Chef.
Policier 3 – Mathys : - Parfaitement compris Chef.
Policier 1 – Thibaud : - Alors en place les gars ! Et surtout ouvrez l’œil !
(Ils se mettent à tourner autour du château. Ils apparaissent l’un après l’autre dans des sens désordonnés et surprenant. Ils se saluent à chaque fois qu’ils se croisent)
II.5
(Arrivée de la journaliste et du caméraman devant le château. Les policiers montent toujours la garde)
Caméraman : - Eh bien, il y a du monde par ici.
Journaliste : - C’est bien la preuve que la menace est sérieuse. On va juste faire quelques
plans pour le reportage de ce soir.
Caméraman (la caméra est en train de tourner) : - Je vais faire quelques plans du château.
Journaliste : - Fais-en aussi des policiers.
Caméraman : - On ajoutera une musique bien angoissante, histoire de ramener quelques
téléspectateurs supplémentaires.
Journaliste : - De toute manière, le public adore les trucs horribles et qui font peur.
(MUSIQUE / On les voit s’approcher, filmer de près et de loin, se faire des remarques qu’on n’entend pas)
Caméraman : - C’est bon, j’ai ce qu’il faut comme prises.
Journaliste : - On va encore cartonner ce soir. Edition Spéciale « Château des Bois Noirs »
Caméraman : - « Les Bois Noirs » ! Rien que le nom donne des frissons.
(Ils sortent de la scène)
II.6
(La Reine, le Roi, les bouffons et le Chevalier Noir arrivent en regardant les policiers continuer à faire leur ronde. Les bouffons imitent les policiers qui passent)
Reine : - Mais quelle agitation autour du château ! Que se passe-t-il donc ?
Roi : - Ma chère, d’après les derniers échos, il me semble qu’une menace pèse sur notre
demeure.
Chevalier Noir : - Si nous sommes attaqués, je monterai sur mon cheval blanc et je galoperai à
l’assaut de nos adversaires.
Bouffon 1 – Nylan : - Ce ne sera pas nécessaire Messire.
Bouffon 2 – Amine : - Nos adversaires ne sont plus à cheval de nos jours, mais dans de drôles
de machines à 4 roues qui roulent toutes seules.
Roi : - Messieurs, ne nous emballons pas. Gardons notre calme.
Chevalier Noir : - Quoiqu’il arrive je serai prêt, même face à des monstres de métal !
Reine : - Si ça se trouve, ces personnes malveillantes viendront tout simplement à pied.
Bouffon 2 – Amine : - C’est tout à fait possible Majesté.
Bouffon 1 – Nylan : - Et dans ce cas, nous les bouffons, nous avons un plan !
(Les bouffons se regardent avec un sourire complice)
II.7
(Alors que les fantômes terminent de discuter et que le policier vient de disparaître, les deux voleurs font leur apparition sous le regard incrédule des fantômes.)
Voleur 1 – Francis : - ça y est, le flic est parti !
Voleur 2 – Aaron : - A nous le château ! A nous le sceptre !
Voleur 1 – Francis : - Et cette fois-ci, tu ne me refais pas le coup de la porte qu’on ne peut pas
Ouvrir.
Voleur 1 – Aaron (mécontent, se retournant vers Voleur 2) : - Francis, encore un mot comme
celui-là et je te donne les outils et tu te débrouilles…
Voleur 1 – Francis : - Non ! Non ! Tu fais ça très bien. Ne t’inquiète pas, je surveille les
environs. Il n’y a personne.
Voleur 2 – Aaron : - Ah ! Cette fois-ci, ça a marché ! Viens ! On entre !
Voleur 1 – Francis : - Je te suis, mais je n’aime pas du tout cet endroit bizarre.
(Ils pénètrent dans le château)
Chevalier Noir : - Que diantre ces deux lascars viennent-ils faire dans notre castel ?
Bouffon 2 – Amine (à la reine) : - Vous aviez raison majesté. Ils sont venus à pied.
Bouffon 1 – Nylan : - Nous savons ce qu’ils veulent. C’est le sceptre.
Et nous allons mettre en place notre plan.
Roi : - Faites Messieurs, faites. Je vous fais confiance.
Reine (aux bouffons) : - Vous connaissant, je pense qu’il va leur arriver une drôle de
mésaventure.
(Les enfants arrivent à leur tour tandis que les fantômes les regardent)
Enfant 3 – Manelle : - Des gens sont rentrés à l’intérieur du château !
Enfant 1 – Hugo : - Ce sont sans doute les cambrioleurs pour le sceptre !
Enfant 2 –
Enfant 4 – Clément : - Il faut absolument éviter une terrible catastrophe !
(Les enfants entrent dans le château tandis que le policier 2 arrive)
Policier 2 – Johan : - Chef ! Chef ! Des gens sont entrés dans le château !
(Les policiers 1 et 3 arrivent alors)
Policier 1- Thibaud : - Bon travail Johan ! Entrons nous aussi ! Ces gens-là verront de quel
bois on se chauffe !
Policier 3 – Mathys (au public) : - Quelle pagaille !
(Tous les trois entrent dans le château tandis que les journalistes arrivent à leur tour)
Caméraman : - Plein de personnes viennent de rentrer dans le château. Il faudrait peut-être y
faire un tour nous aussi. On a un beau reportage à faire. Le scoop du siècle.
Journaliste : - Avec un coup pareil, dans un mois, je présente le JT De 20 heures. Allons-y !
(Tous les deux entrent dans le château. S’en suivent des allers-venues incessantes de chacun des groupes dans le château.)
II.8
(Le vieil homme entre en scène)
Vieil Homme : - Un grand danger les menace tous à présent: le château va bientôt s’enfoncer
à nouveau sous la terre. S’ils ne sont pas sortis à temps, ils seront engloutis à
jamais !
(Les trois éléments arrivent sur scène en silence. Les éléments écartent les bras tandis que la musique devient plus puissante. La tempête gronde)
II.9
(La tempête gronde de plus en plus tandis que tout le monde courent toujours les uns après les autres sous le regard des fantômes)
Bouffon 1 – Nylan : - Posons le sceptre juste devant les cambrioleurs.
Bouffon 2 –Amine : - Leur joie sera de courte durée.
Bouffon 1 – Nylan : - Ils seront immédiatement engloutis avec le château.
Bouffon 2 – Amine : - Oui. Car le temps de revenir en terre est arrivé pour nous.
(Ils vont chercher le sceptre et le pose au sol au moment où les cambrioleurs arrivent. Ceux-ci s’arrêtent net)
Voleur 1 – Francis : - Oh ! Regarde ! Le sceptre est là !
Voleur 2 – Aaron : - Merveilleux ! Nous sommes riches et puissants !
Voleur 1 - Francis : - Maintenant sortons vite d’ici ! Je n’aime pas du tout ce lieu.
Voleur 2 – Aaron : - Ce sceptre doit valoir une fortune. En le revendant, on pourra se payer de
belles vacances dans les îles du Pacifique.
Voleur 1 – Francis : - A Makemo aux Tuamotu !
Voleur 2 – Aaron : - Oui ! A Makemo !
(Ils prennent le sceptre et se remettent à courir. La poursuite continue)
ACTE III / Epilogue / Retour à la tranquillité / Disparition des voleurs /
III.1
(On voit les enfants apparaître sur scène)
Enfant 2 – Alexandra : - Ecoutez ! On n’y arrivera pas comme ça. S’ils ont attrapé le sceptre,
tant pis. Il faut surtout qu’ils ne sortent pas du château.
Enfant 1 – Max : - Surtout que le château ne va sans doute pas tarder à s’enfoncer dans la
terre, et nous avec, soit dit en passant.
Enfant 3 – Eva : - Il n’y a plus une minute à perdre.
Enfant 1 – Max : - On est au bord de la catastrophe. Il nous reste peu de temps pour éviter la
drame.
Enfant 4 – Victor : - Alexandra a raison. Il faut bloquer la sortie avant que les cambrioleurs
ne soient sortis.
Enfant 3 – Max : - C’est une excellente idée. J’ai repéré un raccourci pour sortir du château.
Enfant 3 – Eva : - Eh bien Max, c’est à toi de jouer. Fais-nous sortir au plus vite pour
empêcher que les cambrioleurs ne sortent avec le sceptre.
(Les policiers arrivent vers les enfants)
Policier 1 –Thibaud : - Voilà donc nos cambrioleurs !
Enfant 2 – Alexandra : - Mais non, nous sommes justement à leur poursuite. Ils veulent
s’emparer du sceptre.
Policier 2 – Johan : - Nous le savons et nous aussi, nous les poursuivons.
Vous ne devriez pas rester là. C’est très dangereux.
Enfant 3 : - Eva : - Aidez-nous, je vous en prie. Il en va de l’avenir du monde.
Policier 3 – Mathys : - Nous le savons que trop bien ! C’est justement notre mission.
Enfant 1 – Hugo : - Comme les voleurs sont bien cachés, on veut sortir d’ici pour leur coincer
la porte de sortie et empêcher l’irréparable.
Policier 1 – Thibaud : - C’est une très bonne idée les enfants, d’autant qu’il ne fait pas bon
rester dans ce bâtiment. Il va bientôt retourner d’où il vient.
Policier 2 – Johan : - C’est comme un volcan qui jaillit d’un coup puis qui se rétracte
violemment.
Policier 3 – Mathys : - Et je n’ai pas envie de finir prisonnier d’un château englouti.
Cherchons la sortie et retrouvons nos cambrioleurs
Allons-y ensemble. A sept, on ne sera pas de trop.
Policier 1 – Thibaud : - Trouvons la sortie et arrêtons ces cambrioleurs. Nous laisserons le
sceptre là où il doit rester.
Enfant 4 – Victor : - Max connaît un raccourci pour retrouver l’air libre.
Policier 2 – Johan : - Eh bien emmène-nous mon garçon. Nous te suivons.
(Ils sortent de scène en courant tandis qu’arrivent les journalistes)
Journaliste : - Suivons-les et continue à filmer. C’est un reportage hors du commun.
Caméraman : - J’adore mon métier. Il y a parfois des journées extraordinaires comme celle-ci.
(Ils sortent et suivent le groupe de sept. Les fantômes regardent la scène avec intérêt.)
III.2
Bouffon 2 – Amine : - Tout cela est parfait ! Les enfants et les policiers travaillent ensemble à
présent ; grâce à eux, notre stratagème va bien marcher.
Bouffon 1 – Nylan : - Sans faire trop d’effort, on récupérera le sceptre dés que le château sera
retourné en terre et, si tout va bien, nous serons quelques fantômes de
plus. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous.
Bouffon 2 – Amine : - On leur apprendra le métier de bouffon. Plus on est de fous, plus on rit.
Reine : - Bon, je crois qu’il est temps de retrouver l’intérieur de notre demeure. Il y a trop
d’agitation ici. Ça me fatigue. J’ai besoin de calme et de sérénité.
Roi : - Oui. Et notre retour dans le château accélèrera notre plongée sous terre. Cette époque
est bien trop remuante à mon goût. Vivement qu’on retrouve notre tranquillité de deux
cents ans.
Chevalier Noir : - Vous avez raison Majesté. Rien ici ne mérite un combat chevaleresque.
Reine : - Allons Messieurs ! Cette plaisanterie a assez duré. J’espère que dans deux cents ans,
ce sera plus intéressant. Rentrons !
(Les fantômes pénètrent dans le château)
III.3
(Les groupes des enfants et des policiers sortent en sautant de la porte du château)
Policier 1 – Thibaud : - Et voilà ! Nous nous en sommes sortis ! Fermons cette porte
maintenant !
(Alors qu’ils commencent à bloquer la porte…)
Journaliste (voix off) : - Laissez-nous sortir. Nous sommes journalistes !
Caméraman (voix off) : - On est en train de vous filmer.
(Les enfants et les policiers laissent sortir les journalistes)
Journaliste : - Sauvés ! Nous sommes sauvés !
Caméraman : - Ouf ! J’ai cru qu’on allait y passer !
Policier 2 – Johan : - Ne perdons pas de temps. Filmez-nous pendant qu’on bloque la porte.
Ça vous fera un chouette reportage et nous, on deviendra des héros.
Enfant 4 – Victor : - On passera à la télé ?
Journaliste : - Oui ! Au journal de 20 heures.
Enfant 1 – Max : - Alors fermons cette porte une bonne fois pour toutes.
(Tous se mettent à appuyer sur la porte du château)
III.4
(On entend le tonnerre qui gronde et des bruits sourds de murs qui bougent. Les trois éléments se mettent à bouger et s’installent au centre de la scène)
Feu-Inaya : - Il est temps de mettre fin à cette mascarade. Le château doit retourner d’où il
vient. Sans tarder. Le volcan s’éteint.
Eau-Lou : - Il est maintenant trop tard. La porte est bloquée. Plus personne ne peut sortir.
Le château va de nouveau se cacher dans les profondeurs de la terre avant de
resurgir quelque part ailleurs dans deux cents ans.
Feu-Inaya : - Et le sort des prisonniers du château est maintenant de devenir fantômes.
(Le bruit devient de plus en plus fort. Les enfants les policiers et les journalistes s’écartent. On entend les voix off des deux voleurs à l’intérieur. Ils crient qu’ils veulent sortir puis leur voix disparaît complètement)
Feu-Inaya : - Ce qui devait être fait a été fait, c’est le destin.
III.5
(Le vieil homme appelle un à un des personnages de cette incroyable histoire.)
Vieil Homme :
Voilà, c’est fait ! La paix est enfin revenue dans la forêt des Bois Noirs.
Les enfants auront de quoi raconter de belles histoires quand ils seront grands.
Eva ! (
Alexandra ! (Manelle s’avance)
Victor ! (Clément s’avance)
Et Max ! (Hugo s’avance)
Les policiers ont brillamment réussi leur mission. Leur chef a même été nommé commissaire principal.
(Thibaud s’avance)
Ses deux adjoints ont été nommés inspecteurs
(Mathys et Johan s’avancent)
La journaliste et son cameraman ont ramené un reportage exceptionnel qui a fait le buzz sur Internet. Elle présente maintenant le JT de 20 heures. C’est une star du petit écran, et lui est devenu un reporter renommé qui quadrille la planète à la recherche d’images hors du commun.
(Camille et Désiré s’avancent)
Les fantômes du château sont retournés à leur mystère dans les antres de la Terre.
La reine ! (Solène s’avance)
Le Roi ! (Siryam s’avance)
Le Chevalier noir ! (Corentin s’avance)
Les deux bouffons ! (Nylan et Amine s’avancent)
Les deux brigands sont maintenant devenus à leur tour des fantômes qui ressortiront quelque part dans deux cents ans avec le château. Peut-être dans votre jardin ?
(Francis et Aaron s’avancent)
Quant aux éléments, ils continuent leur voyage à travers le temps, à travers les espaces secrets de la planète.
La Terre ! (
L’eau ! (Lou s’avance)
Le Feu ! (Inaya s’avance)
Et le vent invisible qui vient parfois vous chatouiller les oreilles.
Inaya : - Et n’oublions le vieil homme, mémoire vivante de cette légende, sans qui vous
n’auriez jamais rien su.
(Etienne s’avance devant le groupe d'acteurs alignés, lève son bras qu'il abaisse doucement et tous les acteurs saluent le public. Applaudissements)
FIN
Spectacle l'Oncle Jo à la bibliothèque de Quetigny le 24 juin 2016
Suite à l'adaptation du début du roman de Brigitte Smadja, "Le cabanon de l'Oncle Jo", il avait été annoncé la création d'une suite différente de l'histoire du livre. De nombreux spectateurs, notamment chez les parents et les enfants de l'école, avaient demandé à la voir.
La classe de CM1-CM2 est allée au bout du projet en présentant cette création le vendredi 24 juin 2016.
La pièce avait été jouée pour trois représentations à l'école des Cèdres devant les classes de l'établissement. Décor à minima, une place réduite, des conditions plutôt proches d'une grande répétition générale. Qu'importe, même sans tous ces détails qui donnent au spectacle tout son apparât, l'essence de ce travail et sa substantifique moelle étaient bien là.
C'était aussi la possibilité pour les enfants de tester leur spectacle avant la grande représentation du soir devant les parents.
Les présentations de l'après-midi avaient permis de repérer quelques détails à modifier, quelques points à améliorer.
Ainsi le soir arrivé, c'est dans des conditions optimales que le spectacle a eu lieu. Le groupe d'enfants, très investi, a assuré une belle prestation dans cet espace plus large et plus grand devant un public qui était venu en nombre.
Les aventures de l'Oncle Jo dans l'espace-temps qui mène au Paris de 2345, version futuriste avec sa population bizarre et la nouvelle langue française, a beaucoup fait rire les spectateurs. Le choix avait été fait de donner beaucoup de visuel à la pièce, du mouvement et de l'humour débridé avec des personnages très marqués dans leurs caractéres et leur jeu.
Ainsi on retrouvait les héros de la première partie : la petite Lili bien sûr à qui on avait adjoint une bande de copines très débrouillardes dont une râleuse de première classe et une geek informaticienne jusqu'au bout des doigts, Tata Denise et Mina, les cousins et cousines, l'Oncle Jo bien sûr, héros éponyme de cette histoire (celui qui donne le titre à la pièce).
Sont aussi apparus de nouveaux personnages : deux détectives dont l'arrivée était repérable grâce à leur petite musique bien à eux, deux comiques qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau aux Dupont et Dupont de chez Tintin. Egalement les personnages du Paris futuriste dont la langue était un mélange de français, d'anglais, d'italien, d'espagnol, de portugais et de néerlandais. Et puis, au centre de cette suite, deux frères de Tata Denise : le gentil Jonathan et le méchant Thanago qui avait été chassé de la famille par leur père pour une grave raison que l'hitoire ne raconte pas mais qui laisse supposer que c'était très grave.
C'est sur cette trame de personnages que s'est bâti "L'Oncle Jo 2" pour le plus grand plaisir des spectateurs dont les retours ont montré la satisfaction.
L'aventure théâtrale de la classe s'est donc terminée en ce 24 juin avec deux pièces dans l'année scolaire.
Un grand merci à Véronique et toute l'équipe de la bibliothèque de Quetigny avec qui avait monté le projet autour de Brigitte Smadja. Une belle collaboration qui donne beaucoup de sens au travail de l'école dans l'idée de l'ouverture au monde et aux autres, sans rester enfermés entre les quatre murs de l'école.
Et pour vous, le texte complet de la pièce de l'Oncle Jo, première et deuxième parties...
L'Oncle Jo
(Au centre de la scène, une table entourée de trois chaises. Sur le côté, un fauteuil. Sur le fond de scène, un drap tendu sur lequel est peint un immeuble. Lili et sa mère s’installent au centre de la scène)
Mina : - Tu resteras tranquille, Lili ? Tu me promets ? Avec
tous les soucis qu’elle a, Tata Denise… Tous ces
enfants ! Tu te rends compte ? Avec toi, ça fera huit !
Alors pas d’histoires, hein ? Et tu l’aides. Occupe-toi
un peu de l’Oncle Jo. Il n’est pas très en forme en ce
moment. Parle-lui, raconte-lui des choses ?
Lili : - Quelles choses Maman ?
Mina : - Je ne sais pas moi ! Ce que tu voudras. Je viendrais te
chercher dans quinze jours.
Lili : - Oui, Mina.
(Les narrateurs se lèvent les uns après les autres tandis qu’on voit Lili et Mina en train de se quitter)
Narrateur 1 : - Lili embrasse vite Mina, sa maman, elle a peur
de tomber en larmes. Elle traverse le couloir et
va dans la salle à manger.
(Lili sort en coulisses)
Narrateur 2 : - Cette salle à manger, elle sent le parquet ciré,
la lessive saint-Marc, le linge qu’on vient de repasser…
Narrateur 3 : - La chaleur du mois d’août qui passe à travers
les persiennes de fer à peine entrouvertes…
Narrateur 4 : - Et le silence.
(Lili entre en traînant les pieds)
Lili : - Au début, j’aime bien ça, mais après ça m’ennuie.
(Les narrateurs vont s’asseoir. On voit Mina qui entre avec Tata Denise. Elles parlent discrètement dans un coin tandis que Lili essaie en vain de les écouter)
Mina : - Lili s’est encore sauvée quand je lui ai appris que je
voulais me remarier. J’ai cru que je ne la retrouverai jamais.
Tata Denise : - C’est sûr, ça doit être dur pour elle.
Mina : - Je le sais parfaitement. Mais je ne vais quand même
pas rester toute seule toute ma vie !
Tata Denise : - Je te comprends bien Mina.
(Elles regardent vers Lili pour voir si elle entend quelque chose)
Mina : - Et puis, quand on l’a retrouvée, elle est tombée
malade. Je n’ai pas pu l’inscrire pour la colo avec ses
frères.
Tata Denise : - Pauvre petite !
Mina : - Et tu sais pas la meilleure ? Elle voulait rester seule à
la maison pendant que je travaille.
Tata Denise : - Tu n’as pas accepté j’espère ?
Mina : - Bien sûr que non.
Tata Denise : - Je vais te la garder ta gamine. Elle profitera de
ses cousins et ses cousines. A Saint-Denis,
c’est peut-être pas les vacances à la plage,
mais on y est heureux quand même.
Mina : - Bien sûr. Même en HLM on peut passer de bonnes
vacances.
(Elles sortent)
Lili : - Le mari de Tata Denise s’appelle Joseph. Je devrais
l’appeler Tonton Joseph. Mais tout le monde l’appelle
« L’Oncle Jo ». Alors je l’appelle « L’Oncle Jo ».
Quand j’étais petit je croyais que ça s’écrivait en un seul
mot. Comme ça !
(Lili sort un écriteau sur lequel il est écrit « LONCLEJO »)
(L’oncle Jo apparaît en tirant une chaise qu’il installe au milieu de la scène. Il s’assied sans parler. Lili s’approche sans rien dire. Un narrateur se lève)
Narrateur 5 : - C’est le plus vieux des oncles de Lili.
Narrateur 6 : - Il ne s’énerve jamais. Et il sent bon le savon
de Marseille.
Narrateur 7 : - Depuis quelque il a changé. Quelque chose
s’est détraqué dans sa vie.
Lili : - Depuis ma fugue, je sais que mon père est mort et que
les miracles n’existent pas.
Narrateur 8 : - La salle à manger semble rayée, blanche et
noire.
Narrateur 9 : - L’Oncle Jo est caché dans un rayon noir.
Narrateur 10 : - Lili s’installe en face lui et le regarde.
Narrateur 11 : - Lui, il la regarde sans la regarder vraiment,
comme s’il était absent.
Narrateur 12 : - Lili, elle, s’ennuie.
Narrateur 13 : - Les gens qui s’ennuient font des trucs
bizarres.
Narrateur 14 : - Par exemple, ils se mettent les doigts dans le
nez en regardant le plafond.
Narrateur 15 : - Quand elle s’ennuie, Lili, elle, se ronge les
Ongles.
Narrateur 16 : - Si Mina était là, elle lui dirait quelque chose à
sa fille !
Narrateur 17 : - Elle lui dirait d’arrêter tout de suite…
Narrateur 18 : - Et elle exigerait qu’on lui apporte une paire
de ciseaux…
Lili : - Et moi je piquerais ma crise : « ARRÊTE MAMAN ! J’AI
HORREUR QU’ON ME COUPE LES ONGLES !!! ça
SUFFIT !!! »
Narrateur 19 : - Mais Mina n’est pas là. Alors Lili finit
tranquillement de se ronger les ongles de sa
main gauche.
Narrateur 20 : - Et elle ne va tarder à attaquer sa main
droite.
Mina : - Si j’avais été là, ça ne se serait pas passé comme ça.
Narrateur 21 : - Ecoutons plutôt le dialogue entre L’Oncle Jo
et Lili !
(L’Oncle Jo et Lili ne se disent rien. Cela dure quelques longues secondes. Les narrateurs se regardent attendant un début de discussion. )
Narrateur 22 : Evidemment, ils n’ont rien à se dire.
Narrateur 23 : - Il faut dire qu’il y a autant de différences
entre eux qu’entre un palmier de Tunisie et
un sapin de Noël.
Lili : - Maman ne comprend pas ça. Et en plus il faudrait que je
sois sage comme une image qui fait de temps en temps
la conversation.
Narrateur 24 : - En fait les yeux de L’Oncle Jo traversent le
monde sans le voir.
(Tata Denise arrive alors et soupire en voyant son mari « absent ». Elle lui cale un coussin dans le dos. Elle le recoiffe un peu et replace son chapeau de paille. Elle regarde sa montre.)
Tata Denise : - Viens avec moi, Lili, on va faire cuire les
brioches.
Lili : - D’accord Tata Denise.
(Elles commencent à sortir)
Lili : - Dis, Tata Denise, il va rester toujours comme ça, L’Oncle
Jo ?
Tata Denise : - Non ! C’est un moment. Ça passera. Dieu le
protège !
Narrateur 25 : - Il est temps maintenant de présenter la
famille de Tata Denise et de l’Oncle Jo.
Narrateur 26 : Commençons par les enfants, les plus jeunes.
(Thierry, Dov et Johanna s’installent au milieu de la scène)
Thierry : - Moi, c’est Thierry !
Dov : - Moi c’est Dov !
Johanna : - Et moi, c’est Johanna !
Dov : - On a passé la journée au centre de loisirs.
Johanna : - On s’est drôlement bien amusés.
Thierry : - On a fait des jeux avec les animateurs.
Johanna : - C’était génial !
Dov : - Et on recommence demain !
Narrateur 26 : - Passons aux plus grands.
Narrateur 27 : - Ceux qui travaillent !
(Peggy, Jeannot, Michèle et Annie se présentent au milieu de la scène)
Peggy : - Je m’appelle Peggy. Je suis chef vendeuse dans un
grand magasin.
Jeannot : - Je suis Jeannot.
Michèle : - Et moi Michèle.
Annie : - Quant à moi, je suis Annie. Et j’adore danser le rock.
Peggy : - On a tous les quatre un travail.
Michèle : - C’est important pour les finances de la famille.
Jeannot : - Comme ça on peut s’en sortir.
Annie : - Et comme ça les petits peuvent mieux profiter de la
vie.
Dov : - On est encore trop petits pour travailler.
Thierry : - On préfère jouer.
Johanna : - On adore se courir après et jouer à chat.
(Les trois petits commencent à se courir après sur la scène tandis que les 4 grands discutent avec leur mère. Sur la musique qu’on entend, Annie se met à danser. Les grands enfants soupirent en voyant leur père. L’Oncle Jo reste assis sans rien dire. Lili recale le coussin dans le dos de l’Oncle Jo. Puis tous sortent de scène. Le calme revient. Lili reste seule avec l’Oncle Jo.)
Lili (à L’Oncle Jo) : - Tu vas bien L’Oncle Jo ?
(L’Oncle Jo ne répond pas)
Lili (parlant plus fort) : - L’Oncle Jo, tu vas bien ?
(L’Oncle Jo tourne la tête vers Lili, lui fait un grand sourire puis retourne dans son silence.)
Narrateur 28 : - Passons maintenant à une activité très importante : le ménage.
Narrateur 29 : - Après la cuisine, c’est l’occupation la plus
importante de Tata Denise.
Narrateur 30 : - Et Lili le fait avec elle puisque sa tante lui a
demandé de l’aider.
(Tata Denise et Lili passent et repassent, qui avec un balai, qui avec une serpillère, du linge à étendre, une serviette à poussière, un plumeau… De temps en temps elles s’assoient toutes les deux sur une chaise et se mettent les mains sur les cuisses. Puis elles repartent dans le travail de la maison.)
Narrateur 31 : - Mais, les occupations de Tata Denise, c’est aussi d’accueillir ses voisines pour le café…
Narrateur 32 : - Juste après la vaisselle !
Narrateur 33 : - Et ça papote ! Et ça papote !
(Tata Denise entre avec deux voisines dont une apporte une boîte de gâteaux. Elles s’installent à la table. Lili est là juste à côté.)
Voisine 1 : - Tiens Lili, prends un gâteau !
Lili : - J’ai plus faim.
Voisine 1 : - Mais il est très bon ce gâteau !
Voisine 2 : - ça ne se fait pas de refuser un aussi bon gâteau !
Tata Denise : - Bon Lili, arrête de faire ta chipie !!!
(Finalement Lili prend le gâteau et s’éloigne de la table)
Voisine 2 : - Ah ! Les enfants de maintenant ! Toujours à faire
des caprices.
Voisine 1 : - De notre temps, on le prenait sans faire de
manières !
Tata Denise : - Les temps ont bien changé.
Voisine 1 : - Ma pauvre Denise.
Voisine 2 : - Et ça nous enlève pas le travail de la maison tout
ça.
Voisine 1 : - Et c’est pas nos maris qui viendraient nous filer
un coup de main !
(Elles mangent un gâteau)
Tata Denise : - Et puis les enfants, ça s’élève pas tout seuls.
Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.
Lili : - Avec elles, c’est toujours « Ma pauvre Denise. »
Voisine 1 : - Et quand ils sont grands, les enfants, il faut qu’ils
trouvent un bon travail et ce n’est pas facile.
(Elles mangent un gâteau)
Voisine 2 : - Et les filles il faut qu’elles trouvent un bon mari.
C’est un sacré problème. Parce que des garçons
convenables, ça court pas les rues.
(Elles mangent un gâteau)
Tata Denise : - Et en plus, ce mauvais temps pour gâcher tout
ça.
Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.
Voisine 1 : - C’est sûr, on n’est pas vernies.
(Elles mangent un gâteau)
(Tandis qu’elles continuent à discuter en mangeant des gâteaux, Lili s’approche de L’Oncle Jo)
Narrateur 34 : L’Oncle Jo et Lili regardent par la fenêtre.
(Lili parle à L’oncle Jo)
Lili : - Tu as vu tout ce qui traîne sur le terrain vague devant
l’immeuble ? Un vrai magasin de tout et n’importe quoi.
(Lili et L’Oncle Jo continuent à regarder droit eux)
Narrateur 34 : - Deux éviers défoncés.
Narrateur 35 : - Des fenêtres cassées
Narrateur 36 : - une cuisinière sans brûleurs
Narrateur 37 : - Des morceaux de murs recouverts de
tapisserie moche.
Narrateur 38 : - Des bouteilles vides.
Narrateur 39 : - Des vieilles poutres déglinguées
Narrateur 40 : - Une vieille chemise déchirée
Narrateur 41 : - Et même une chaise en très bon état que
personne n’a voulu.
Lili : - C’est que Thierry et Dov vont jouer.
(Johanna apparaît dans un coin de la scène)
Johanna : - Et même que c’est là que Jeannot donne rendez-
vous tous les soirs à dix heures à la fille de la
grosse voisine.
Lili : - C’est ce qu’a dit Johanna. On les a même vus par la
fenêtre. Ils s’embrassaient sur la bouche.
Johanna : - Ils sont obligés de se marier…
Lili : - …a même dit Johanna. J’espère que c’est pas vrai parce
que mon cousin est beau et que la fille de la grosse
voisine, elle est moche.
Jeannot (pointant sa tête près de Johanna) : - Bon ça va !
Occupez-vous de vos affaires les filles !
Ma vie ne vous regarde pas !
(Johanna et Jeannot sortent. Peggy entre à la même place)
Peggy : - Ce terrain vague, en fait c’est un chantier. Avant il y
avait deux petites maisons. Ils les ont rasées et
bientôt, ils construiront un immeuble…
Lili : - Comme celui de Tata Denise, m’a dit Peggy, une HLM
toute neuve avec des vide-ordures dans les
appartements.
Peggy : - Mais ma mère ne veut pas. Elle dit que ça fait venir
les cafards dans les appartements.
Lili : - Quand je serai grande, je ne me marierai pas, je n’aurai
jamais sept enfants et j’habiterai un immeuble sans
voisines.
(Musique. Tout le monde sort. Noir. Petite lumière tamisée)
Narrateur 42 : - La nuit est maintenant tombée.
Narrateur 43 : - Tout est calme dans l’immeuble. Plus un
bruit.
Narrateur 44 : - C’est un très long moment de calme dans
l’appartement.
Narrateur 45 : - Lili s’est profondément endormie.
Narrateur 46 : - Elle n’a rien entendu des premiers bruits du
matin.
Narrateur 47 : - Ses petits cousins sont partis au centre de
loisirs.
Narrateur 48 : - Ses grands cousins et cousines sont partis
travailler.
Narrateur 49 : - Même Tata Denise est sortie.
(Pleine lumière. Lili entre sur scène.)
Lili : - Mais qu’est-ce qui se passe ? Il est dix heures dix et la
maison est déserte ! Personne ne m’a réveillée. La table
du petit-déjeuner n’est même pas été débarrassée.
Les lits ne sont pas faits. Il se passe quelque chose
d’étrange ici !
(Lili cherche Tata Denise dans tous les coins)
Narrateur 50 : - Lili n’aime pas ce silence.
Narrateur 51 : - Ça lui rappelle un autre silence.
Narrateur 52 : - C’était à Tunis. La maison aussi avait été
laissée en désordre.
Narrateur 53 : - On avait frappé à la porte.
Narrateur 54 : - Et elle avait entendu : « Papa est mort ! »
(Mina apparaît dans un coin de la scène)
Mina : - ça a été terrible pour ma petite Lili. C’est aussi pour
cela qu’elle a fait une fugue.
Lili (criant) : - Tata Denise ! Tata Denise !
(Elle court partout sur la scène)
Tata Denise : - Je suis là, ma Vie ! Je suis là !
(Tata Denise entre en pleurant accompagnée des deux voisines.)
Lili : - Qu’est-ce qui se passe Tata Denise ?
(Tata Denise n’arrive pas à parler. Elle pleure de plus en plus)
Voisine 1 : - Il s’est passé quelque chose ma pauvre Lili.
Lili : - Quoi ? Que s’est-il passé ?
Voisine 2 : - L’Oncle Jo a disparu !
(Elles sortent toutes, la mine déconfite, tandis que les enfants entrent en scène)
Thierry : - Je me souviens, tout le monde était mort
d’inquiétude. Moi le premier.
Dov : - J’avais une de ces envies de pleurer. Mais je me
retenais pour faire comme les grands.
Johanna : - Papa s’était volatilisé sans explications. Ça faisait
un grand vide dans la maison, même si avant on
ne n’entendait pas beaucoup mon père.
Peggy : - Quand il était là, il avait comme des absences,
comme s’il ne nous entendait pas. Mais là, il avait
complètement disparu, son esprit comme son corps.
Jeannot : - Avec ma copine, on a passé des heures à le
chercher. On avait fait le tour du quartier et même
plus loin. Mais rien à faire ! Il n’était nulle part.
Martina : - Un père ne disparaît pas comme ça quand même !
Du jour au lendemain, sans laisser d’explications
Annie : - C’est vrai, on se posait beaucoup de questions.
On a passé des soirées à chercher quoi faire de plus,
en parallèle de l’enquête de la police.
Peggy : - Est-ce qu’il avait décidé de partir tout seul en nous
laissant là sans lui ?
Dov : - Est-ce qu’on l’avait enlevé ? C’était bizarre de penser
ça, car mon père n’était pas quelqu’un de riche. Pas le
moindre espoir d’en obtenir une rançon.
Jeannot : - Ou alors, est-ce que notre père avait perdu la tête
et s’était perdu quelque part sans savoir où ?
Martina : - Est-ce qu’il s’était blessé et qu’il se trouvait dans
un hôpital sans qu’on n’en sache rien ?
Annie : - Maman faisait semblant de ne pas trop être triste.
Mais elle en avait gros sur le cœur.
Thierry : - Les voisines étaient toujours à la maison, du matin
au soir, à croire qu’il n’y avait plus rien à faire chez
elles, qu’elles n’avaient plus ni mari ni enfants.
Johanna : - Il n’y avait jamais autant de gâteaux sur la table
de la salle à manger, comme si manger était un
moyen de ne pas s’inquiéter davantage de la
disparition de Papa.
Annie : - Pour Maman, les gâteaux et la cuisine, c’est le
meilleur moyen de calmer son stress.
Jeannot : - Je me souviens qu’un ami avait engagé deux
détectives pour que l’enquête avance plus vite.
Dov : - En fait, ils étaient bizarres. On aurait dit deux frères
jumeaux qui n’étaient pas jumeaux du tout.
Martina : - Malgré la tristesse de la situation, on rigolait de les
entendre et de les voir. C’était moins stressant.
Peggy : - Malgré tout, ça a été un des moments les plus
pénibles de ma vie.
Johanna : - Pour toute la famille ça a été pénible. On a cru que
cela ne se terminerait jamais.
Thierry : - C’est terrible de ne pas savoir et de ne rien pouvoir
faire qu’attendre.
Narrateur : - Le mystère restait entier. Pourtant, un jour, alors
que Lili jouait seule dans la chambre et que Tata
Denise terminait de nettoyer la cuisine, on
frappa à la porte…
(On entend frapper)
Tata Denise : - Oui ! Oui ! J’arrive !
(Tata Denise ouvre la porte. Elle tombe nez à nez avec son frère Jonathan)
Tata Denise : - Jonathan !!! Ça fait tellement de bien de te
voir ! Surtout dans ces circonstances !
Jonathan : - Denise ! Quel plaisir de te retrouver !
Tata Denise : - Entre ! Ça fait si longtemps que je n’ai pas vu
mon grand frère. Qu’est-ce que tu deviens ?
Jonathan : - J’ai fait un long séjour au Canada pour le travail,
puis je suis parti en Australie pour un autre
boulot. C’est alors que j’ai appris une nouvelle
inquiétante. Il fallait que je voie ma petite sœur.
Voilà, je suis là à présent.
Tata Denise : - Moi aussi, je voulais te parler. Tu sais, il s’est
passé quelque chose de grave : Jo a disparu.
Je suis très inquiète.
Jonathan : - Je sais Denise. Je sais même où il se trouve.
Denise (éberluée) : - Hein !?!?! Quoi ?!? Tu sais où il se
trouve ?!?
Jonathan : - Je peux m’asseoir ?
Denise : - Bien sûr. Tu veux un café ? Des gâteaux ?
Jonathan : - Non, non, je te remercie. Juste un verre d’eau.
(Denise va chercher un verre d’eau. Quand elle revient avec un verre d’eau, on voit apparaître la tête de Lili qui écoute la discussion. Denise s’assied à côté de Jonathan).
Tata Denise : - Vas-y ! Raconte !
Jonathan : - C’est une longue histoire. Il y a des choses que tu
ne connais pas de ton mari. Le soir, secrètement,
il a une autre activité : dans un cabanon au-
dessus du toit de l’immeuble, il invente des
machines étranges avec Thanago, notre frère
aîné.
Tata Denise : Thanago, celui qui nous a fait tant de mal et que
papa avait chassé de la maison ?
Jonathan : - Oui, lui-même. Jo te faisait croire qu’il ne pouvait
pas dormir. Et discrètement, il sortait de
l’appartement pour rejoindre Jo dans le cabanon.
Ils ont même créé une machine à voyager dans le
temps.
Tata Denise : - Mais qu’est-ce que tu viens inventer là ?
Jonathan : - Je t’assure que c’est vrai, ce qu’il y a de plus
vrai ! Ecoute plutôt la suite…
(Tandis qu’ils font semblant de se parler, on voit Jo et Thanago apparaître sur la scène)
Thanago : - Alors ? Elle ne s’est aperçue de rien ?
Jo : - Comme d’habitude. Elle dort à poings fermés. Je lui ai
fait croire que j’avais mal à la tête.
Thanago : - Bien joué Jo ! Reprenons notre travail.
Jo : - On est bien d’accord Thanago, dés que la machine à
voyager dans le temps est prête, on dépose le brevet. Et
les produits de la vente sont partagés en deux, 30 %
pour toi, 70 % pour moi ?
Thanago : - Evidemment ! Tu me connais.
Jo : - Justement c’est parce que je te connais qu’on a fait un
contrat écrit. Ce qui s’est passé dans votre famille avant,
n’indique pas qu’on puisse te faire confiance.
Thanago : - Je ne t’ai jamais trahi. Une vraie collaboration,
tout ce qu’il y a de plus clair, dans une confiance
absolue.
Jo : - OK. Mettons au travail, il ne nous reste plus qu’à
initialiser la porte du temps et mettre en place
l’algorithme qui permettra de contrôler le sens et la
durée du voyage.
Thanago : - Il faudra l’inscrire dans l’antémémoire pour
pouvoir agir rapidement en cas de difficulté inattendue.
Jo : - Pas de souci. J’entre les codes de réamorçage séquentiel
dans le triprocesseur.
Thanago : - Est-ce que le nommage est actualisé ?
Jo : - Pas de souci, l’algorithme agit sur le moteur d’inférence
et permet une multiprogrammation. Ce sera fait en
même temps.
Thanago : - C’est parfait tu as fait du bon boulot.
Jo : - Tu as participé aussi.
Thanago : - C’est quand même toi le créateur principal de ce
système.
Jo : - C’est pourquoi on a décidé de partage les bénéfices
entre 70 % pour moi et 30 % pour toi.
Thanago : - Je sais. Je sais. Ce n’est pas la peine de me le
répéter. Ça commence à m’énerver quand tu me
rappelles que c’est toi le chef du projet.
Jo : - Ce n’est pas la peine de te mettre en colère !
Thanago : - Je ne supporte pas d’avoir un chef qui me
commande…
Jo : - Comme ce qui s’est passé quand tu étais chez ton père ?
(En colère, Thanago pousse Jo dans la porte du temps et modifie les codes de l’ordinateur. Jo a disparu)
Thanago : - Voilà ce qui arrive à ceux qui me poussent à
bout ! Et Toi, Jo, on ne te reverra plus avant un
bon bout de temps. C’est moi tout seul qui
profiterait de l’argent de ce projet !!!
(Thanago sort de scène. Le dialogue revient vers Tata Denise et Jonathan. Lili écoute toujours.)
Tata Denise : - Mais c’est incroyable cette histoire !
Jonathan : - Pourtant elle est vraie. Je suis allé vérifier moi-
même dans le cabanon sur le toit de l’immeuble.
Tata Denise : - N’en parle pas aux enfants. Ils nous
prendraient pour des fous. Allons chercher les
petits au centre de loisirs. On discutera en
route.
LILI !!! Je vais chercher tes cousins ! Je rentre
dans une demi-heure ! Tu viens avec moi ?
Lili (de loin) : - Non je reste dans ma chambre !
Tata Denise (à Jonathan) : - Tant mieux, on pourra discuter
Tranquille.
(Dés qu’ils sont sortis, Lili déboule dans le salon)
Lili (vers le public) : - Je te retrouverai Lonclejo, où que tu
sois !
(Lili sort. Au même moment, deux détectives arrivent à chaque bout de scène avec chacun un talkie-walkie.)
Charlie 1 : - Ici Charlie 1. Charlie 2 m’entendez-vous ?
Charlie 2 : - Ici Charlie 2. Oui, je vous entends cinq sur cinq !
Charlie 1 : - Rendez-vous au milieu.
Charlie 2 : - OK Charlie 1.
(Ils se rejoignent au milieu de la scène)
Charlie 1 : - Bon, nous les détectives privés de l’agence
« Charlie and Co », nous avons une enquête
difficile à mener.
Charlie 2 : - Je dirai même plus, nous avons une difficile
enquête à mener.
Charlie 1 : - Nous sommes payés pour retrouver un homme
nommé Joseph et qui est appelé Jo.
Charlie 2 : - Je dirai même plus. Nous devons retrouver un
homme appelé Jo et qui se nomme Joseph.
Charlie 1 : - Il a disparu depuis quelques jours.
Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis quelques jours, il a
disparu.
Charlie 1 : - Si nous le trouvons, ce sera la première fois qu’on
trouve quelqu’un depuis qu’on a ouvert l’agence.
Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis qu’on a ouvert
l’agence, ce sera la première qu’on trouve
quelqu’un.
(Charlie 1 repère le sens du vent avec son doigt)
Charlie 1 : - Je sens que c’est dans cette direction.
(Il sort d’un côté de la scène. Tandis que Charlie 2 repère aussi le vent avec son doigt.)
Charlie 2 : - Je dirai même plus. Tu as totalement raison. Je sens que c’est dans cette direction.
(Il sort du côté opposé)
(Lili entre en scène avec quatre amies, Louise, Lisa, Léa et Leïla)
Lili : - Louise.
Louise : - Oui.
Lili : - Lisa.
Lisa : - Oui.
Lili : - Léa.
Léa : - Oui.
Lili : - Leïla.
Leïla (qui regardait ailleurs) : - Quoi ?
Lili : - On est bien d’accord. On a fait notre serment de
copines, on doit retrouver Lonclejo et le ramener ici. Si
on se débrouille bien, une demi-heure devrait suffire.
Leïla : - Et si on ne trouve pas ?
Lisa : - On trouvera !!!
Leïla : - Oui, mais si on ne trouve pas les codes de
rémacorsage ?
Léa : - Les codes de réamorçage !!! Ré-a-mor-ça-ge !!!
Leïla : - Ben, c’est ce que j’ai dit ! Les codes de
résamorsage.
Louise : - Non, tu t’es mélangé les pinceaux dans les syllabes.
Lili : - Laissez tomber les filles ! On n’a pas de temps à perdre
pour des broutilles. On s’est juré de retrouver Lonclejo.
Lisa : - Qu’est-ce qu’on fait alors ?
Lili : - On monte au cabanon et on cherche les codes pour
pénétrer dans l’espace-temps par la porte virtuelle.
Léa : - Il faudra la faire apparaître rapidement.
Louise : - Il faut être de retour avant que Tata Denise ne soit
rentrée avec tes cousins.
Leïla : - On pourra faire une porte avec des planches de bois !
(Les quatre autres regardent Leïla avec des yeux sévères et dépités)
Leïla : - Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit de mal ?
(Elles montent vers le cabanon en tournant autour de la scène)
Lili : - Voilà nous y sommes !
Leïla : - Elle est où la porte ?
Lisa : - Attends un instant. On va la faire apparaître.
Lili : - Je suis certaine que Thanago a effacé les codes de
réamorçage.
Léa : - On les trouvera dans la mémoire cachée. J’ai mis au
point un utilitaire de récupération de données effacées.
Il ne nous faudra pas beaucoup de temps.
(Elle met en route l’ordinateur)
Lisa : - Léa, tu es la reine de l’informatique !
Léa : - Attends que je trouve avant de me faire des
Compliments.
Leïla : - C’est pas parce qu’elle cherche qu’elle trouvera…
Louise : - Bien sûr qu’elle trouvera. On n’a pas d’autres
solutions. Il faut ramener Lonclejo de là où il est.
Lili : - Alors Léa, tu trouves ?
Léa : - J’y suis presque…. Là, c’est bon : le code de
réamorçage a tout mis en route et là, on voit que
Lonclejo se trouve au RNT suivant…
Louise : - C’est quoi le RNT ?
Léa : - C’est le Repère Numérique Temporel. Celui-ci porte le
numéro J24M09A2345PAR.
Leïla : - Eh ben avec ça, on est bien avancés !!!
Lili : - ça veut dire quoi ce code.
Léa : - C’est très simple.
Leïla : - Bien sûr, Madame-Je-Sais-Tout !!!
Léa : - Je ne sais pas tout mais je sais au moins ça.
Lisa : - Alors ça veut dire quoi ?
Léa : - J24, c’est le numéro du jour, le 24. M09, c’est le mois
n°9, septembre. A2345, c’est l’année : 2345. Et PAR
signifie Paris. En clair, L’oncle Jo se trouve à Paris le 24
septembre 2345.
Les autres : - Waaaooouaaahhh !
Leïla : - Et on y va comment là-bas, Madame-Je-Sais-Tout ?
Lili : - Par la porte temporelle qui vient de s’ouvrir juste
derrière toi !
(Leïla sursaute en poussant un grand cri. Les autres la poussent vers la porte et tout le monde disparaît)
(Mina apparaît d’un côté de la scène, un téléphone à la main. Elle tape un numéro sur le clavier. Le téléphone sonne. Tati accourt pour répondre.)
Tata Denise : - Allo ?
Mina : - Coucou Denise ! C’est Mina !
Tata Denise : - Coucou Mina
Mina : - Alors ? Des nouvelles de Jo ?
Tata Denise : - Non. Pour le moment, rien du tout.
Mina : - Et toi comment vas-tu ?
Tata Denise : - Moi, ça va à peu près.
Mina : - Je te connais par cœur. Tu dois être diablement
inquiète mais tu fais en sorte de ne pas le montrer.
Tata Denise : - Je ne vais pas te dire le contraire.
Mina : - Lili est avec toi ?
Tata Denise : - Non, elle est restée à la maison. Je suis partie
chercher les enfants au centre aéré.
Mina : - Comment va Lili ?
Tata Denise : - Ça va. Elle a l’air de tenir le coup.
Mina : - Si tu veux, je vais la récupérer. Je me débrouillerai
autrement, avec des amies par exemple. Tu as assez
de soucis comme ça avec la disparition de Jo.
Tata Denise : - Non ! Non ! Ça me fait du bien d’avoir la petite
avec moi. Comme ça, je ne me sens pas seule.
Mina : - Jonathan est passé me voir. Incroyable cette histoire
de machine à voyager dans le temps. Je lui ai dit de
t’en parler. Il n’osait pas. Il avait peur de t’inquiéter
davantage.
Tata Denise : - Jonathan est justement avec moi.
Heureusement qu’il m’en a parlé. Ça me donne
un peu d’espoir. Je me demande encore si
cette histoire est vraie.
Mina : - Jonathan ne raconte jamais de baratin. Je suis
certaine qu’il dit la vérité.
Tata Denise : - Maintenant j’espère que ça nous permettra de
retrouver Jo.
Mina : - Ne dis rien à Lili. Elle serait capable de remuer ciel et
terre pour partir je ne sais où et se mettre en danger
dans un monde inconnu.
Tata Denise : - Elle n’est pas au courant. Elle était dans sa
chambre quand Jonathan est arrivé.
Mina : - Tant mieux. On lui racontera tout ça quand on aura
retrouvé Jo. Parce qu’on le retrouvera Denise. Je suis
certaine qu’on le retrouvera.
Tata Denise : - Tu as raison. Bon je te laisse. Je vois les
enfants qui arrivent de leur journée dans un
parc de loisirs.
(Les deux femmes sortent de la scène. On voit alors passer les deux détectives en train de regarder partout autour d’eux.)
Charlie 1 : - On a fait deux fois le tour des bâtiments et on n’a
rien trouvé.
Charlie 2 : - Je dirai même plus. On n’a rien trouvé et pourtant
on a fait deux fois le tour des bâtiments.
(Ils sortent)
(Lili et ses amies apparaissent d’un coup sur la scène)
Toutes : - Waaaaooouhhh !!!!
Lili : - ça, c’est Paris ?????
Lisa : - ça a complètement changé !!!
Léa : - Tu as vu ces tours ? Elles ont au moins 400 étages !!!
Louise : - Et ces voitures, elles décollent comme des
hélicoptères !!!
Leïla : - Moi, ça me fait peur. Je veux revenir en 2016.
Lili : - On a une mission à accomplir avant.
Les autres (sauf Leïla) : - On doit ramener…
Leïla : - L’oncle Jo, je sais.
(Plusieurs personnes s’approchent d’elles et leur tournent autour. Les filles se resserrent sur elles-mêmes. Elles sont inquiètes.)
Personne 1 : - C’est quien ces girls ?
Personne 2 : - Ik wit rien du tout.
Personne 3 : - Mais qu’est-ce qu’elles dou ces regazzas ici ?
Personne 4 : - Ce ne sont pas des chicas di Pariji.
Personne 5 : - On croirait qu’elles come from el passado.
Leïla : - Je ne comprends rien du tout !
Léa : - Pourtant on est en France !
Lili (à ces gens) : - Ici ! France ?
Personne 4 : - Yes ! Nous somos en France.
Lisa : - Vous parlez français ?
Personne 1 : - Of course ! Somos français like vous.
Personne 2 : - Elles understand pas grand-chose les regazzas.
Personne 3 : - On dirait des girls comme celles des books de
la escuela.
Personne 5 : - Yes ! Les girls du siglo 21 !
Personne 3 : - Et you as vu leurs kledings ?
Personne 1 : - Ils sont vraiment stranos.
Personne 4 : - Ils ne sont pas comme o nosso.
Personne 2 : - Et leurs shoes, n’en spreken pas !
Lili : - On cherche notre oncle Jo ! Il a été propulsé chez vous
par une machine à voyager dans le temps.
Léa : - Est-ce que vous l’auriez vu par hasard ?
Personne 4 : - No, j’ai pas visto un boy avec ce naam.
Personne 1 : - Mi non plus, je l’ai pas visto.
Personne 3 : - Mi, j’ai entendu parlaré d’un gars strano qui
spik comme vous.
Personne 5 : - Il y a des people qui le chamé Jo.
Personne 2 : - Je l’ai vu in dintorni il n’y a pas lang.
(Oncle Jo apparaît cherchant sa route au bout de la scène)
Lili : - Lonclejo ! Lonclejo !
(Toutes les filles se précipitent vers lui. Ce sont des retrouvailles chaleureuses. Les gens du futur regardent la scène avec étonnement)
Jo : - Ah ! Ça me fait plaisir de vous voir ! Personne ne
comprend rien à ce que je raconte ici !
Lisa : - Nous non plus ! Le français a bien changé depuis 2016.
Louise : - C’est carrément une langue étrangère !
Jo : - Ma machine à voyager dans le temps m’a joué un
mauvais tour.
Lili : - Ce n’est pas la machine, mais ton frère Thanago. Il faut
vite revenir en 2016 pour régler le problème avant qu’il
n’en crée d’autres.
Jo : - Mais comment faire ? Je n’ai plus ni ordinateur ni code de
réamorçage.
Léa : - Pas de souci ! J’ai tout ce qu’il faut sous la main.
(Tout en parlant, il tape sur le clavier de l’ordinateur)
Je vais mettre en route le code de réamorçage et
initialisé le RNT.
Voyons ça : J20M06A2016
Louise : - Regardez ! La porte du temps s’est ouverte !!!
Lisa : - Alors filons d’ici avant qu’il ne soit trop tard.
(Tous courent vers la porte du temps et disparaissent. Les gens du futur en restent bouche bée. Ils regardent puis s’éloignent en criant, pris de panique)
(Tata Denise arrive à l’appartement avec Mina et Jonathan, les enfants sont là aussi, les petits comme les grands. Les petits traversent la scène et se ruent vers les chambres.)
Tata Denise : - On aurait voulu le faire exprès qu’on n’y serait
pas arrivés !
Mina : - Oui, c’est incroyable, on arrive tous en même temps,
Jonathan et toi, puis tes grands qui reviennent du
travail et moi de mon côté.
Jonathan : - En tous les cas, ça fait plaisir de voir tout le
monde.
Dov (entrant en scène avec Thierry et Johanna) : - Il n’y a pas
tout le monde ! Il manque Lili !
Tata Denise : - Mais si ! Tu n’as pas bien regardé. Elle est
restée dans la chambre quand je suis partie
vous chercher.
Thierry : - Mais non, Maman, elle n’est pas là.
Mina (inquiète) : - Elle n’est pas là ?
Johanna : - Non, il n’y a personne dans les chambres.
Jeannot : - Ah non ! Ça ne va pas recommencer les
disparitions !!
Tata Denise : - Jeannot !!! Ne parle pas de malheur. Il y en a
assez comme ça !
Peggy : - Elle est peut-être aux toilettes ?
Martina : - Ben non, la porte est ouverte et il n’y a personne
dedans.
Annie (dépitée) : - Et voilà ! Deux de moins ! Tout va pour le
mieux dans le meilleur des mondes.
Mina (triste) : - Lili ! Ma petite Lili ! Mais où es-tu ?
Tata Denise : - Je n’aurais jamais dû la laisser toute seule.
Dieu sait où elle s’est encore fourrée.
(A ce moment, arrivent l’Oncle Jo, Lili et ses amies)
Lili : - Maman !
Mina : - Lili ! J’étais tellement inquiète !
Tata Denise : - Jo ! C’est toi ! Pincez-moi pour être sûr que je
ne rêve pas.
(Johanna pince sa mère)
Tata Denise : - Aïe ! Tu m’as fait mal Johanna !
Johanna : - Mais Maman, c’est toi qui nous as dit de te pincer !
Jo : - Denise, les enfants, je vous dois quelques explications. Il
faut que vous sachiez certaines choses. Tout ne s’est pas
passé comme je l’avais prévu.
Jonathan : - Ils sont déjà au courant Jo. Je leur en ai parlé.
(Tout le monde se congratule. Leïla se retourne vers le public.)
Leïla : – C’est beau des retrouvailles ! C’est émouvant ! Ça
me donne presqu’envie de pleurer.
Jo : - J’ai une grande nouvelle à vous annoncer : avant que
mon beau-frère Thanago ne m’ait envoyé dans le futur,
j’avais pris soin de déposer le brevet de la machine. Un
industriel me l’a achetée. Une fortune a été déposée sur
mon compte. Thanago ne le sait pas. Alors, ce soir, c’est
restaurant pour tout le monde !
(Tout le monde crie de joie sauf les amies de Lili)
Lisa : - Mais nous, on n’est pas de la famille.
Léa : - C’est vrai, on est juste des copines de Lili.
Louise : - On va vous laisser, on ne va pas vous déranger.
Leïla (au public) : - C’est toujours pareil, moi je n’ai jamais
droit à rien.
Jo : - Mais vous aussi les filles, je vous convie à ce repas !
Vous m’avez délivré du futur. Vous êtes aussi mes
invitées.
Leïla : - Même moi ?
Jo : - Bien sûr Leïla !
(Leïla saute de joie partout sur la scène. Ses amies la calment un peu)
Jonathan : - Pour ma part, je vais vous rejoindre dans un petit
moment. Je crois savoir où est Thanago et je me
charge de l’amener à la police.
(Tous sortent de la scène. Les deux détectives apparaissent alors).
Charlie 1 : - Toujours pas de trace de l’Oncle Jo !
Charlie 2 : - Je dirai même plus : de l’Oncle Jo, aucune trace.
Charlie 1 : - Ce n’est faute d’avoir cherché.
Charlie 2 : - Je dirai même plus : ce n’est pas faute d’avoir
cherché.
Charlie 1 : - Mais tu vas arrêter de répéter tout ce que je
dis !!!
Charlie 2 : - Je dirai même plus : tu vas arrêter de répéter
tout ce que je dis !!!
(Il s’aperçoit qu’il répète n’importe quoi)
Oups ! Bon j’arrête.
Charlie 1 : - Je dirai même plus : TU ARRÊTES !!!
(Les détectives sortent et Thanago apparaît alors)
Thanago : - Voyons ! Activons le code de réamorçage et
trouvons un RNT qui me convienne…
(Il tape sur le clavier tandis que Jonathan entre.)
Jonathan : - Je savais que je te trouverai au cabanon.
Thanago : - Mon cher frère ! Le chouchou de Papa ! Que
viens-tu faire ? M’empêcher de rejoindre le futur ?
Jonathan : - C’est tout à fait ça ! Ta place est dans un cachot !
Thanago : - Il est trop tard. J’ai déjà programmé mon voyage
temporel. La Porte du temps est déjà là. Elle m’attend.
(Thanago commence à sortir de scène)
Jonathan : - A défaut de t’emmener en prison, tu resteras
prisonnier du futur. Je bannis ton adresse IP et
tes codes d’accès. Tu ne pourras plus jamais
revenir…
(Tandis que Jonathan tape sur les touches de l’ordinateur, le bras de Thanago apparaît, il tire Jonathan vers la porte du temps)
Jonathan : - Non ! Je ne veux pas être prisonnier du futur !!!
(Jonathan disparaît dans la porte du temps. Les deux détectives réapparaissent)
Charlie 1 : - Décidément, on ne trouvera jamais rien !
Charlie 2 : - Je dir…
Charlie 1 : - NON ! TU NE DIS RIEN !!!
Charlie 2 (penaud) : - - Bon d’accord.
(Les deux détectives sortent. D’un coup Thanago et Jonathan apparaissent sur scène)
Jonathan : - Tu es content de toi ? Me voilà prisonnier du futur
avec toi !
Thanago : - Oh oui ! Je suis content ! Tu voulais me piéger et
tu as réussi. Mais toi aussi tu es piégé !!!
(Les gens du futur débarquent alors. Interloqués, Thanago et Jonathan les regardent.)
Personnage 1 : - Tiens, revoilà des uomini du passado !
Personnage 2 : - Mais cette fois ce sont des ragazzi.
Personnage 3 : - C’est vraiment strange de encontrar nos
ancestors.
Personnage 4 : - Je n’aurais jamais liké vivre à une telle
tijdperk.
Personnage 5 : - Ils ont l’air complètement out of time.
Personnage 3 : - Lassen ces ragazzi sans intérêt.
Personnage 1 : - Occupons-nous plutôt des people qui
nous osservano, là.
(Il montre le public)
Personnage 4 : - Bon il faut maintenant savoir bineden une
story.
Personnage 2 : - Tu as raison, c’est la fim de la storia.
Personnage 5 : - Saludemos ces people.
(Ils se placent côte à côte. Tous les acteurs les rejoignent. Tous saluent le public.)
FIN
La galerie-photos du spectacle du 24 juin
Photos de Lucie Couton, EVS à l'école des Cèdres
Lien vers des articles sur le même thème :
Rencontre entre Brigitte Smadja et la classe de CM1-CM2
Rencontre...ries - Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny - Vendredi 8 avril 2016
Rencontre..ries 2016 avec Brigitte Smadja, ça a commencé à Sennecey-lès-Dijon...
"Oncle Jo" - Théâtre CM1-CM2 - Création 2015-2016
Dans le cadre de Rencontreries 2016, manifestation littéraire entre plusieurs médiathèques de Côte d'or pour promouvoir la rencontre avec des auteurs jeunesse, la classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres s'est lancée dans une création théâtrale différente des années passées.
Ce travail collectif d'écriture et de jeu théâtral a abouti par la présentation d'une adaptation de la première partie du "Cabanon de l'Oncle Jo", livre de Brigitte Smadja, le vendredi 8 avril 2016 à 18 heures à la Bibliothèque de Quétigny lors d'une séance de rencontre-dédicace entre l'auteure et les lecteurs.
Elle a ensuite créé une oeuvre originale librement inspirée du livre.
En se servant de l'intrigue de départ, la classe imagine ce que pourrait être la suite du récit avec ses rebondissements, ses élans et sa fin.
La pièce a maintenant trouvé sa suite imaginée par les enfants, pièce qui sera jouée dans son intégralité pour les parents de la classe à la Bibliothèque Municipale de Quétigny le vendredi 24 juin 2016 à 18 heures.
Pour ce qui est du contenu de cette création, surprise... jusqu'au spectacle !!!
Voir article : Littérature jeunesse - "Le cabanon de l'Oncle Jo" de Brigitte Smadja
Présentation - Théâtre - "Gargarof contre-attaque" - Petit Théâtre des Prairies - Mardi 16 juin 2015 - Classe de CM1-CM2
Théâtre - Classe de CM1-CM2
Le Petit Théâtre des Prairies en face du centre Léo Lagrange, en hiver
La classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres présentera sa nouvelle création théâtrale
le mardi 16 juin 2015 à 20h30
au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny
pour les parents et les familles d'élèves de la classe.
Entrée gratuite.
Cette pièce, intitulée
"Gargarof contre-attaque"
gardera ses principaux secrets jusqu'au spectacle.
Elle fait suite aux ateliers-théâtre qu'ont suivis les enfants depuis le début de l'année.
Une sombre histoire de vengeance sur fond d'élection présidentielle et de jalousie...
Le Petit Théâtre des Prairies et ses toits bleus au centre de l'image
Le théâtre est une composante importante du travail scolaire car il permet aux enfants de développer de multiples compétences, autant scolaires que périscolaires, autant dans le domaine des connaissances que dans le domaine de l'expression artistique.
Voir articles :
Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014
Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014
DISPUTES à GOGO - Création 2014
Affiche de Ilona Drut
Dans le cadre de la Fête des Arts, la classe de CM1-CM2 de M. Marchand a présenté sa dernière création théâtrale issue des ateliers de travail hebdomadaire tout au long de l'année.
Intitulée "Disputes à Gogo", il s'agissait d'une série de saynètes sur l'idée du conflit autour de personnages divers : des voisins, des bébés, des chiens, des enfants, des voyageurs, des papis...
Le spectacle était inscrit en deux fois trois saynètes dans la programmation de la Fête des Arts le 20 juin, avant d'être joué devant les classes de CP de Mme Laurent et Mme Bergogné le 26 juin.
Une façon joyeuse de regarder les conflits...
Et maintenant voici les textes de la pièce :
Les bébés
(Laurent et Baptiste, deux bébés, jouent aux petites voitures.)
Laurent : - Agueu Agueu…
Baptiste : - Agueu Agueu…
(Deux personnages entrent en scène et se placent devant les spectateurs tandis que Laurent et Baptiste continuent à jouer en ne disant que des Agueu Agueu)
Mathis : - Mesdames et Messieurs, ces deux bébés en train de jouer aux voitures ne maîtrisent
pas encore toutes les finesses de la langue.
Medhi : - Donc, pour une meilleure compréhension de la scène, nous traduirons les dialogues
en français.
(Medhi s’installe à côté de Laurent, Mathis s’installe à côté de Baptiste. Laurent et Baptiste continuent à jouer aux voitures.)
Mathis : - Traduction !
Laurent : - Agueu Agueu !
Medhi : - Espèce de chauffard ! En France, on roule à droite !
Baptiste : - Agueu Agueu
Mathis : - Où avez-vous eu votre permis de conduire ? Dans un paquet de céréales ?
Laurent : - Agueu Agueu
Medhi : - Monsieur, quand on ne sait pas conduire, on ne fait pas le malin en voiture.
Baptiste : - Agueu Agueu
Mathis : - Monsieur, au lieu de critiquer l’autre, vous feriez mieux de mettre des lunettes et de
regarder devant vous.
Baptiste (à Mathis, interrompant le jeu) : - Pardon, excusez-moi, ce n’est pas la bonne
traduction. Je n’ai pas dit : « des lunettes ». J’ai
dit : « une PAIRE de lunettes !!! »
Laurent : - Effectivement, ce n’est pas tout à fait la même chose.
Mathis : - Excusez-moi, je suis désolé, je n’avais pas bien entendu le premier Agueu. Ce sont
les risques du direct.
Medhi (à Mathis) : - Effectivement, « Agueu », comme il a été prononcé, signifie bien « Paire
de lunettes » et non « lunettes » tout court.
Baptiste : - Sinon j’aurais dit « Agueuuu ».
Mathis : - Ah oui ! Je comprends la nuance !
Laurent : - Il y a une grande différence.
Medhi : - C’est vrai, quand on traduit la langue bébé en français, il faut être très attentif.
Mathis (au public) : - Excusez-nous pour cette interruption.
Medhi : - Reprenons là où nous en étions.
Baptiste : - Il n’en est pas question. Pas avec des traducteurs qui ne font pas la différence entre
Agueu et Agueu.
Laurent : - Il nous faut des traducteurs excellents.
Mehdi : - On est désolés. On fait de notre mieux.
Mathis : - Vous savez, le bébé est une langue difficile à apprendre.
Baptiste : - Eh bien, quand on ne maîtrise pas le langage bébé, on ne le traduit pas.
Sur ce, messieurs, bonsoir. Allez viens Laurent, nous allons jouer ailleurs.
(Baptiste et Laurent sortent de la scène d’un pas décidé.)
Mathis : - Eh ben, nous voilà au chômage maintenant.
Medhi : - On n'a plus qu'à apprendre une autre langue
Mathis : - La langue Chien par exemple...
Médhi : - Peut-être qu'on trouvera une pièce où on aura besoin de nous...
(Ils sortent)
Crémaillère
(On frappe à la porte. Hannah va ouvrir)
Hannah : - Ah ! Chers voisins ! Entrez !
(Florian et Hugo entrent, suivis de leurs chiens, Selma et Chloé F.)
Hannah : - Quel plaisir de vous accueillir chez moi !
Florian : - C’est aussi un plaisir pour moi de pendre votre crémaillère.
Hugo : - Ce n’est pas tous les jours que nous fêtons l’arrivée d’un voisin.
Hannah : - Ah ! Mais ce sont vos chiens ?
Hugo (montrant Chloé F.) : - Oui, c’est mon bon gros toutou très gentil.
Florian (montrant Selma) : - Oui, c’est un caniche très mignon et très câlin.
Hannah : - Ils sont magnifiques ! Ils ont le poil brillant.
Selma (à Chloé F.) : - ça fait toujours plaisir qu’on dise du bien de nous.
Chloé F. (à Selma) : - Tu as raison. N’empêche, ils causent, ils causent. Mais en promenade,
quand ils nous tirent la laisse pour ne pas qu’on s’éloigne, ce ne sont
pas eux qui ont mal au cou.
Selma : - En fait, ils ont du mal à nous comprendre. Ils ne parlent pas le chien.
Hannah (à Hugo et Florian) : - Je suis heureuse que vous soyez là.
Florian : - Entre voisins, c’est important de se connaître et de se rendre service.
Hugo : - Et un petit apéro de temps en temps chez l’un ou chez l’autre, ça ne fait pas de mal.
Selma (à Chloé F.) : - Dés qu’il s’agit de boire, ils sont les premiers.
Chloé F. (à Selma) : - Nous, on n’a droit qu’à de l’eau.
Selma (à Chloé F.) : - Nous ne sommes que des chiens. Ces messieurs ont des privilèges.
Chloé F. (à Selma) : - Mais quand il s’agit d’aller nous emmener en promenade, c’est autre
chose.
Selma : - Surtout quand il pleut ou qu’il neige, ces messieurs nous inventent n’importe quel
prétexte pour écourter la promenade.
(Les chiens s’assoient par terre)
Chloé F. : - Heureusement qu’on est des chiens propres et qu’on ne fait pas pipi sur la
moquette.
Selma : - Nous avons de l’éducation !
Hugo (à Hannah) : - Alors ça vous plaît le quartier ?
Hannah : - Oui. Beaucoup. Il y a de la verdure. C’est très agréable. Un très beau quartier. En
plus très tranquille.
Florian : - La nature apaise les gens. Tout le monde s’entend bien ici.
Hugo : - Nous avions eu quelques ennuis avec une personne en moto qui traversait
bruyamment le quartier. Mais ce n’était pas quelqu’un d’ici.
Florian : - C’est vrai. Une personne très indisciplinée qui roulait à cent à l’heure dans nos rues
sans se soucier de tous ces enfants qui jouaient dehors...
Hugo : - Et de nos chiens en promenade. Il a failli écraser le mien. Je lui ai même crié :
« Tueur de chien ! »
Chloé F. : - Ah oui ! Je me rappelle la fois où tu as failli passer sous cette moto. J’ai aboyé
comme jamais.
Selma : - C’est sans doute le jour où j’ai eu le plus peur de ma vie. Ce gros engin à deux roues
a failli me transformer en carpette. Triste fin pour un chien.
Florian : - Cette moto passait par là environ tous les deux jours. Sans doute une de ces
personnes qui ne respectent rien, qui n’a aucun sens de ce qu’est la vie avec les
autres.
Hugo (en colère) : - Un malade qui faisait son malin dans les rues du quartier !
Florian (en colère) : - Le genre de personne chez qui je ne mettrai jamais les pieds !
Hugo (en colère) : - Si je savais qui c’était, je lui dirais ses quatre vérités sur le champ !
Florian (en colère) : - Je lui ferais comprendre qu’elle n’a même pas à me regarder en face et
qu’elle dégage tout de suite de ma vue !
Hugo : - On ne l’a plus revue depuis votre arrivée. Vous avez de la chance.
(Hannah les écoute avec attention)
Florian : - Ces motards transforment nos rues en champ de bataille.
Hugo : - Des fous dingues ces gens-là.
Hannah (froidement) : - J’ai une moto.
(Silence brutal. Moment de gêne. Hugo et Florian se regardent, embêtés)
Hugo (gêné) : - Mais… euh.. on ne… parlait pas de… vous.
Florian (gêné) : - Vous… vous êtes un voisin… formidable.
Hannah (froidement) : - Avant d’emménager, je venais tous les deux jours dans le quartier pour voir les appartements à louer. Un mercredi, un type s’est précipité hors des passages cloutés avec son chien. J’ai failli tomber. Le type a hurlé « Tueur de chiens ! ». (enragée) J’étais dans une rage…
(Hannah dévisage sévèrement Hugo et Florian. Elle s’avance lentement vers eux avec le regard en chien de faïence. Florian et Hugo reculent vers la sortie.)
Hugo : - Mais… Euh… Je… Quand…
Florian : - Parce… que… le… mais…
(Ils sortent en courant, poursuivis par Hannah très en colère. Les chiens allongés par terre, restent là, tranquilles.)
Selma : - Nos maîtres, comme tous les humains, ont la maie de se mettre toujours dans des
situations impossibles.
Chloé F. : - Ce sont des gens compliqués.
Selma : - Pour nous les chiens, la vie est plus simple : on mange, on joue, on se promène et on
dort.
Chloé F. : Pour rien au monde, je ne voudrais être un humain.
Selma : - En plus, ils n’ont pas de poils !
Chloé : - Quelle horreur !!!
Le Voyage en avion
(Sur la scène, quatre chaises font face au public, deux à gauche et deux à droites séparées par un passage. Il s’agit d’un avion)
Annabelle (aux spectateurs) : - Rendez-vous au bord du Nil !
Alizée – Valentin – Marie (très fort) : - …déserte !
Annabelle (vers les trois autres) : - Mais non !
(vers le public) : - … au bord du… Nil !
Alizée – Valentin – Marie (très fort) : - …déserte !
Annabelle (soupirant) : - Ils n’ont rien compris.
Marie (brusquement) : - Ah oui ! Le fleuve ! Au bord du Nil !
Annabelle : - Voilà !
Alizée : - Au bord d’une île ?
Valentin : - Quelle île ?
Alizée : - Dans quel océan ?
Marie : - Mais, c’est pas une île !
Valentin : - Ben si, tu l’as dit !
Annabelle : - Non elle n’a pas dit une île, elle a dit au bord du Nil.
Alizée : - Bon d’accord, j’ai bien compris qu’on serait au bord d’une île. Mais quelle île ?
Marie : - Mais elle est bouchée ou quoi ?
Annabelle (à Alizée) : - Le Nil en Egypte !
Valentin : - Mais le Nil, c’est un fleuve, pas une île ! Qu’est-ce qu’elle raconte encore ?
Alizée : - Ben oui. C’est un fleuve.
Marie (agacée) : - ça n’a pas d’importance. Vous nous suivez.
Alizée – Valentin : - On va où ?
Annabelle : - On va à l’aéroport. On prend l’avion.
Valentin : - Il y a un aéroport sur l’île ?
Alizée : - Quelle île ?
(Annabelle et Marie poussent Valentin et Alizée vers la sortie. Puis d’un coup Annabelle revient.)
Annabelle (au public. Elle regarde si elle est bien seule) : - Rendez-vous au bord du Nil !!!
(Elle ressort. Puis les 4 personnages entrent en scène. Ils arrivent à l’aéroport. Bruitages d’aéroport. Ils s’intallent dans l’avion).
Alizée : - J’ai peur en avion. J’aurais préféré prendre un bateau pour aller sur l’île…
Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!
Valentin : - En avion, c’est plus rapide. Maintenant j’espère que la piste d’atterrissage là-bas
sur l’île est assez longue pour qu’on ne s’écrase pas dans la mer.
Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!
(L’avion décolle)
Alizée : - J’ai peur. Et si on y allait en bateau ?
Annabelle – Marie : - TAIS-TOI !!!
Alizée : - J’ai envie d’aller faire pipi.
Les autres : - VA AUX TOILETTES !!!
(Alizée se lève et court vers les toilettes – elle sort de la scène)
Voix off : - Ici, votre commandant de bord, la compagnie Air Catastrophe vous souhaite la
bienvenue à bord. Tout va bien… pour le moment. Nous vous souhaitons une
bonne fin de voyage.
Valentin : - Elle en met du temps Alizée !
Annabelle : - Laisse-la tranquille !
Valentin : - Si ça se trouve. Elle est tombée dans le trou et elle est en train de chuter jusqu’au
sol. Une descente de
Marie : - N’importe quoi ! Tais-toi et laisse- moi dormir.
Voix off : - Mesdames et messieurs, nous avons le regret de vous annoncer que les 4 réacteurs
de l’avion viennent de tomber en panne. Nous allons nous écraser dans quelques
minutes sur une île. Merci de votre compréhension. Nous vous souhaitons une
bonne fin de voyage.
Annabelle – Marie – Valentin : - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!
(Un grand bruit. Tous les trois s’écrasent sur le sol. Grand silence. Ils se relèvent très très doucement. Ils ont mal partout. Ils ont du mal à ouvrir les yeux. Annabelle et Marie se touchent les oreilles. Elles comprennent qu’elles n’entendent plus rien. Elles essaient d’expliquer qu’il aller chercher les secours mais elles n’arrivent pas.)
Marie (essayant de parler) : - ….
Valentin : - Quoi ?
Annabelle (essayant de parler) : - …
Valentin : - Quoi ? Mais parlez plus fort. Je ne comprends rien.
(Marie et Annabelle cherchent Alizée.)
Valentin : - Vous cherchez quoi ?
(Marie et Annabelle imitent Alizée avec des gestes, quand elle avait envie d’aller aux toilettes. Alizée arrive sur ces entrefaites.)
Alizée : - Qu’est-ce qui s’est passé ?
Valentin : - On s’est écrasés sur une île.
Alizée (à Annabelle et Marie) : - Qu’est-ce qu’on va faire ?
(Annabelle et Marie tentent d’expliquer avec des gestes qu’ils vont aller chercher du secours.)
Alizée : - Mais je ne comprends rien. Parlez plus fort.
(Valentin et Alizée tournent le dos à Marie et Annabelle)
Valentin : - Je ne sais pas ce qui leur arrive. On vient de s’écraser sur une île peut-être déserte
et elles jouent à faire du mime.
Alizée : - Si elles croient que c’est le moment de s’amuser, elles n’ont rien compris.
Valentin : - N’importe quoi, ces deux-là !!!
Alizée : - C’est vrai, ça veut jouer les chefs et quand il faut prendre des initiatives ? Elles ne
disent plus rien.
Valentin : - On ne peut pas leur faire confiance.
(Agacées, Annabelle et Marie quittent la scène à la recherche de secours)
Alizée : - Exactement.
Valentin : - Quand il faut agir, elles ne sont plus là.
Alizée : - Pour causer elles ont la langue pendue, mais pour le reste, rien du tout…
Valentin : - Elles font leur numéro derrière nous en silence comme si on n’était pas là.
Alizée : - Exactement !!!
(Ils se retournent et voient qu’ils sont seuls.)
Valentin : - Mais où elles sont passées ?
Alizée : - On est tous seuls !!!
Valentin – Alizée (criant) : - Au secours ! Au secours ! Au secours !
(Ils courent dans tous les sens puis sortent de la scène.)
Querelle de voisinage
(La scène se passe dans l’entrée d’un immeuble, près des boîtes aux lettres.
Ilona et Chloé C. rentrent avec une baguette sous le bras.)
Ilona : - C’était trop bien hier soir.
Chloé C. : - C’est sûr ! Papa et Maman absents pour le week-end. Et tous nos copains et
copines qui débarquent à la maison. Génial !!!
Ilona : - Ils vont tous s’en rappeler de la soirée des deux sœurs !
Chloé C. : - Super musique. Super ambiance. Du jus de fruit à volonté.
Ilona : - Et en plus on a tellement rigolé ! On a dû faire un de ces boucans.
Chloé C. : - Heureusement qu’on a rangé ce matin. Papa et maman ne se rendront compte de
rien. J’espère qu’aucun voisin ne leur parlera du bruit.
Ilona : - Comme si on avait été sages tout le week-end.
Chloé C. : - On s’est débrouillées comme des chefs.
Ilona : - On a même descendu les poubelles.
Marouane (entrant dans l’immeuble) : - Bonjour Mesdemoiselles.
Chloé C. et Ilona : - Bonjour Monsieur Marouane.
Marouane : - Dites-moi, c’est de chez vous que venait tout ce boucan hier soir ?
Chloé C. (gênée) : - Euh… C’était juste une… petite fête… entre amis.
Ilona (gênée) : - On a… fait attention à… ne pas faire trop de bruit.
Marouane (estomaqué) : - Comment ?!!? Vous avez fait attention à ne pas faire trop de
bruit ?!?! Vous vous moquez du monde ! Votre musique résonnait
jusque dans mon appartement, espèces de petites pestes !
(Amina rentrant à ce moment-là dans l’immeuble)
J’ai dû augmenter fortement le son de ma télévision pour pouvoir
écouter mon émission préférée.
Amina (sentant monter la colère) : - Ah ! C’est donc vous, Monsieur Marouane, le
responsable de tout ce bruit ! Votre télé hurlait dans mes
oreilles à travers le mur. C’était insupportable.
Marouane : - J’ai dû augmenter le son de ma télé à cause du bruit de la musique chez certains
autres, Madame.
Amina (fâchée) : - Et maintenant, vous m’accusez de faire du bruit, de mettre ma musique
trop fort alors que je cherchais juste à m’endormir dans le calme.
Marouane : - Je ne parlais pas de vous, mais de…
Shéryline (entrant dans l’immeuble, parlant dans un téléphone portable) : - …moi ? De moi ?
Tu me le reproches à moi ? Quel culot !!! Je ne suis plus prête à te rendre
service. Jamais ! ça jamais ! (elle coupe la communication)
Amina (à Shéryline) : - Alors là, c’est clair. Nous non plus on ne vous rendra plus service.
Avec tout le bruit que vous faites. Vous n’imaginez pas le
dérangement que cela provoque.
Shéryline : - Quel bruit ?
Amina : - Le bruit de votre musique bien trop forte Madame, et qui empêche les voisins de
dormir !
Shéryline : - Mais je n’écoutais pas de musique !?!
Amina : - C’est Monsieur Marouane qui vient de me le dire ! Il vous a entendu !
Marouane (surpris) : - Mais je parlais de…
Shéryline : - Moi ? Vous parliez de moi ? Quel toupet ! Accuser des innocents, surtout quand
on sait le bruit que vous faites avec votre bricolage.
Amina : - Ah ! ça c’est vrai ! La perceuse à 9 heures le dimanche matin quand tout le monde
dort a de quoi mettre en rogne.
Shéryline : - Et les morceaux de plâtre qui tombent par terre, c’est tout aussi désagréable.
Marouane : - Des travaux, ça ne se fait pas avec une baguette magique. Des travaux sans bruit
c’est comme un aquarium sans poisson.
Amina : - Gardez vos formules et surtout rappelez-vous que vous n’êtes pas seul dans cet
immeuble, Monsieur Marouane !
Shéryline : - Les voisins, ça se respecte !
Marouane (très en colère) : - Oh ! Les mauvaises langues !
(Il sort)
Amina : - Heureusement qu’on a de charmantes petites voisines qui savent respecter leur
voisinage.
Ilona et Chloé C. (souriant exagérément) : - Merci Madame !
Shéryline : - Des enfants comme tout le monde aimeraient en avoir. Vos parents sont vraiment
des chanceux ! Bonne matinée Mesdemoiselles !
Amina : - Bonne matinée les filles.
Chloé C. et Ilona : - Bonne matinée Mesdames.
(Shéryline et Amina sortent)
Ilona : - Incroyable !
Chloé C. : - Tu as vu, on est passé de pestes à petits anges.
Ilona : - Oui, on est des saintes finalement.
Chloé C. : - Parce qu’on le vaut bien…
(Elles sortent en rigolant et en faisant les stars.)
La Casquette
(4 papis sont assis sur un banc, 3 ont une casquette, 1 n’en a pas)
Romain : - Il fait chaud aujourd’hui.
Mathéo : - C’est sûr. Il fait au moins 35 degrés.
Marius : - Heureusement qu’on a mis nos casquettes.
Romain (à Loïc) : - Pourquoi tu n’as pas mis la tienne ?
Marius : - Tu vas avoir une insolation !
Mathéo : - Et nous, on n’est plus assez jeunes pour te relever si tu tombes !
Loïc : - J’aurais bien mis ma casquette si ce satané Romain ne me l’avait pas prise.
Romain : - Mais je ne l’ai pas ta casquette !
Loïc : - En tous les cas, la dernière fois que je l’ai vue, c’est toi qui l’avais posée sur le banc.
Marius : - Ah oui, je me souviens. C’est toi, Loïc, qui lui avais demandé de le faire.
Mathéo : - Tout à fait. Elle te gênait, tu disais. Tu sais quand on jouait aux boules à l’ombre.
Loïc (à Romain) : - Ah ! Tu vois que c’est toi ! Tout le monde le dit !
Romain : - D’accord, je l’avais posée sur le banc, mais par contre, je ne l’ai pas prise après.
Loïc : - Bien sûr que si, tu l’as prise. C’est toi qui as tout rangé à la fin, les boules, le
cochonnet et le reste, y compris ma casquette.
Romain : - Tu commences à m’énerver avec ton historie de casquette ! Puisque je te dis que je
ne te l’ai pas prise !
Loïc : - C’est toi qui m’énerves. Tu veux toujours me prendre mes affaires !
(Ils se lèvent tous les deux, et se regardent d’un air menaçant.)
Mathéo (s’interposant entre Loïc et Romain) : - Eh ! Vous n’allez quand même pas vous
battre pour une histoire de casquette !
Marius (rejoignant Mathéo) : - On dirait des gamins d’école primaire.
Mathéo : - Je me souviens, dans la cour des Cèdres, quand j’étais enfant, quelquefois on se
battait pour une histoire à deux balles.
Marius : - Ah oui ! Je me rappelle. On était dans la même classe. Tu te souviens ? La classe de
M. Marchand ! Il doit être très vieux maintenant.
Mathéo : - Peut-être même qu’il est mort…
(Loïc et Romain s’écartant de Mathéo et Loïc)
Loïc (criant) : - TU ME RENDS MA CASQUETTE !!!
Romain (criant) : - J’EN AI RIEN A FAIRE DE TA CASQUETTE !!! EN PLUS T’ES
MOCHE AVEC UNE CASQUETTE !!!
Loïc (criant) : - ET TOI, TU CROIS QUE T’ES BEAU ? AVEC OU SANS CASQUETTE,
C’EST PAREIL ! ON DIRAIT UNE VIEILLE NAPPE TOUTE FRIPEE !
(Ils se jettent l’un sur l’autre)
Mathéo (écartant Loïc) : - Eh ! Mais ça ne va pas tous les deux !
Marius (écartant Romain) : - Calmez-vous ! Tout est tranquille. Il fait beau et les oiseaux
chantent.
(Loïc et Romain sont très énervés. Ils veulent se battre, mais ils sont retenus par Mathéo et Marius. Un chien passe alors tenue dans sa gueule la casquette de Loïc)
Mathéo : - Mais c’est ton chien, Loïc ?
Marius : - Il t’apporte ta casquette ! Quel gentil toutou !
Romain (criant) : - ALORS, TU VOIS QUE CE N’EST PAS MOI QUI AI PRIS TA
CASQUETTE !
(Loïc prend sa casquette, fait une caresse au chien puis le renvoie vers la maison)
Mathéo : - Oh ! La méga boulette !
Marius (à Mathéo) : - Alors là, Loïc, il est mal !
Loïc (un peu gêné, à Romain) : - Bon… ça peut arriver à tout le monde de se tromper.
(Loïc sort en marmonnant dans sa barbe. Romain sort ensuite de l’autre côté en criant son mécontentement.)
Mathéo (rigolant) : - Eh ben ! Ils étaient bien énervés tous les deux.
Marius (rigolant) : - ça devait bien arriver un jour. Ils sont toujours à se chercher.
Mathéo : - Bon allez, je rentre aussi. Tiens, passe-moi ma clé. Je te l’avais donnée tout à l’heure.
Marius : - Mais je ne l’ai pas, ta clé !
Mathéo : - Ah non ! Tu ne vas t’y mettre à ton tour !
RENDS-MOI MA CLEF !
Marius : - MAIS JE NE L’AI PAS TA CLEF !
(Loïc et Romain surgissent des coulisses)
Loïc : - Qui se ressemble s’assemble.
Romain : - Voilà pourquoi on est si bien tous les quatre, ensemble.
Frère et sœur
(La scène se passe dans un parc. Ihssane et sa sœur Ibtisème croisent deux amis, Riad et Amine. Ibtisème reste à l’écart, agacée d’être avec des garçons.)
Amine : - Salut Ihssane ! Ça va ?
Ihssane : - Salut Amine. Oui, ça va. Et toi ?
Salut Riad !
Riad : - Salut Ihssane.
Amine (étonné) : - Tu es venue avec ta sœur ?
Ihssane : - Ben oui, ma mère a dit qu’on devait rester ensemble.
Riad : - ça craint… avec une fille.
Ihssane : - C’est pas une fille, c’est ma sœur !
Amine : - C’est peut-être ta sœur, mais c’est quand même une fille !
Ibtisème (à part) : - Eh bien la fille, elle vous dit bien des choses.
Ihssane : - Mais avant d’être une fille, c’est ma sœur. Et tu laisses ma sœur tranquille !
Riad : - Mais elle va répéter tout ce qu’on se dit à ta mère !
Amine : - C’est vrai quoi, elle va se mêler de nos affaires !
Ihssane : - J’ai promis à ma mère de rester avec ma sœur.
Ibtisème (dégoûtée) : - Génial ! Un après-midi avec mon frère et ses copains ! Je sens que je
vais m’éclater. Alors que j’ai un truc important à faire.
(Elle sort de sa poche un billet de loto qu’elle regarde dans tous les sens.)
Amine : - De toute façon, les filles, c’est tout le temps énervant.
Riad : - Tu l’as dit Amine. Tu imagines, l’après-midi entier avec sa sœur ?
Ihssane : - Ma sœur, c’est ma sœur et elle reste là !
Amine : - On commence à le savoir que c’est ta sœur.
Riad : - Tout le quartier l’a entendu.
Ihssane : - ça m’est égal.
Ibtisème (énervée, aux garçons) : - Eh bien la sœur en question, elle a gagné le pactole au
loto. Ça vous en bouche un coin, hein ?
Riad : - Tu as gagné au loto ?
Ibtisème : - Puisque je te le dis.
Amine : - Tu as gagné beaucoup ?
Ibtisème : - Oui, 45 millions d’euros.
Amine et Riad (en même temps) : - 45 MILLIONS D’EUROS ?
Ihssane : - Elle vient de vous le dire ! Faut vous laver les oreilles les gars !
(Moment de silence pendant lequel Amine et Riad se regardent, cherchant à changer d’attitude vis-à-vis d’Ibtisème.)
Amine (intéressé) : - En fait elle est vraiment sympa ta sœur.
Riad (tout aussi intéressé) : - Et surtout très généreuse.
Amine : - Elle peut rester avec nous si elle veut.
Riad (à Ibtisème) : - On peut même aller chercher l’argent ensemble.
Ihssane (au public) : - On dirait que, pour eux, ma sœur a une tête de billet de banque.
Ibtisème : - Moralité : « Avec des poches remplies d’argent, on attire des pires vautours. Ils portent des masques au grand sourire. Mieux vaut passer sa route…
(Ibtisème sort de scène.)
Amine (courant après Ibtisème) : - Attends ! On vient avec toi !
Riad (courant après Ibtisème) : - Ne nous laisse pas tous seuls ici !
(Ils sortent à leur tour)
Ihssane : - Tiens ! Je ne savais pas qu’ils appréciaient autant ma sœur…
FIN
Atelier-Théâtre au CM1-CM2
Atelier – Théâtre au CM1-CM2
Tous les vendredis après-midi de 13h30 à 14h30, les élèves de CM1-CM2 découvrent les ateliers-théâtre. Ce qui apparaît de prime abord, c’est l’aspect ludique, joyeux, drôle, parfois hilarant. Pourtant ces jeux ne sont que la résultante d’une démarche minutieuse et réfléchie pour amener l’enfant à exprimer ses émotions, à partager avec ses camarades et à savoir utiliser individuellement ou collectivement un espace commun au groupe.
Un atelier-théâtre, dans sa pratique à l’école des Cèdres, se compose de 4 parties :
1/ Un échauffement sur l’espace de jeu :
Le groupe doit se déplacer selon des consignes données, souvent des consignes qui s’opposent, marcher ou courir, se déplacer ou s’arrêter, mobile et immobile, marcher en silence puis s’arrêter pour parler, se déplacer les épaules relevées avec fierté puis ramper comme un ver de terre.
Dans la plupart des cas, ces déplacements doivent permettre d’occuper le maximum d’espace dans la salle, obligeant les enfants à ne pas se coller à leurs camarades et faire en sorte, par l’observation, d’aller là les autres ne sont pas.
Ces jeux permettent aux enfants, en plus du plaisir du jeu, d’expérimenter la réactivité aux consignes et leur respect, la confiance dans l’autre, la prise de responsabilité pour le bienfait du groupe. Ces valeurs sont essentielles pour la création d’une pièce de théâtre comme dans la vie au quotidien dans un espace partagé avec d’autres. Ces jeux sont souvent révélateurs des comportements, et, parce que ce sont des jeux où le ludique semble prendre le pas sur l’idée de contrainte, il est plus facile de réguler les excès ou le manque d’initiative. Souvent, on remarque que ce ne sont pas les enfants les plus en vue, les plus « sonores » qui s’en débrouillent le mieux. Parce que l’action est cadrée par des consignes, il s’agit de prendre sa place, rien que sa place, pas plus et pas moins. La créativité s’exprime dans l’idée du partage.
2/ Le travail émotionnel
Un temps important de l’atelier est consacré à l’expression des émotions par la mise en place de situations collectives ou individuelles dans lesquelles se jouent la joie, la peur, la tristesse, la colère, la surprise ou des combinaisons d’émotions qui débouchent sur des circonstances de jeu permettant leur expression.
Ces émotions peuvent s’exprimer par des mots, mais aussi par des regards ou des postures, moments essentiels avant la parole.
Le travail émotionnel permet d’utiliser le corps comme un miroir de ce qui est ressenti. Nous ne sommes pas positionnés de la même façon quand on est en colère ou quand on est triste, quand on est hyper joyeux ou quand on est épuisé. C’est cela qui est recherché dans cette partie de l’atelier-théâtre. Savoir exprimer une émotion rend plus crédible un jeu de composition de personnages sur une scène, comme il permet d’apprendre à mieux se connaître, à mieux connaître les autres, donc à mieux les comprendre et mieux les respecter.
De toute évidence, nous touchons là à une éducation civique par jeu interposé.
3/ Jeux d’opposition
Le jeu d’opposition consiste à mettre en place une situation entre deux personnages qui ne sont pas d’accord et qui ne veulent surtout pas être d’accord. Ces courtes improvisations donnent lieu à des joutes non violentes (l’agression physique ou verbale – mots grossiers- est interdite) dans lesquelles chacun des deux acteurs doit défendre son point de vue dans le but de convaincre l’autre. C’est l’opposition d’une volonté face à une autre volonté. Chacun doit trouver les arguments pour justifier sa position, pour montrer que ce qu’il pense est juste. Ce jeu, souvent très drôle, permet aux enfants d’user de leur malice, d’aller chercher au fond d’eux une argumentation sans avoir peur de l’autre. Chacun doit être capable d’entendre et d’écouter l’autre et enrichir ainsi son argumentation. La fin du jeu consiste en un compromis qui doit satisfaire les deux enfants. C’est un jeu sans vainqueur ni vaincu, mais qui amène à la reconnaissance des deux participants.
A ces trois approches, on peut ajouter un travail vocal, jeux de sons, jeux de mots et d’articulation, travail sur la hauteur de la voix, sur l’utilisation d’un vocabulaire spécifique.
4/ Improvisation
L’improvisation se place au bout de cette chaîne de travail préparatoire. Elle reprend les valeurs de prise de responsabilité individuelle, de reconnaissance de l’autre, d’utilisation de l’espace, d’expression d’émotions nécessaires à la crédibilité du jeu, une prise de parole liée à l'écoute de l'autre et à la prise de responsabilité de soi.
C’est un peu comme la cerise sur le gâteau, l’acte final des recherches expérimentales de l’atelier. Plus encore que dans les parties précédentes, les enfants sont tour à tour acteurs et spectateurs avec les règles qui régissent le respect pour les uns et pour les autres.
C’est le petit spectacle de l’atelier. Il est souvent guidé par un thème imposé et ouvert, laissant de larges pistes de jeu aux acteurs. Par exemple : « Un voyage étrange » ou « ça devait bien finir mal ! »
Tout ce qui a été présenté ci-dessus n’est qu’une petite partie de tout ce qui est possible à faire en atelier–théâtre. Pour être plus complet, il faudrait ajouter d’autres aspects comme la respiration, la prise de parole, le travail sur l'articulation et le vocabulaire, le travail avec un objet, les jeux spécifiques de confiance dans les partenaires…
Quoi qu’il en soit, tout ce travail que beaucoup d’enfants font avec un plaisir infini est important pour le lien social. Le théâtre n’a pas pour but que de monter des spectacles, mais aussi (et peut-être surtout) d’aider l’individu à se construire en lui et avec les autres. C’est la raison pour laquelle il est beaucoup utilisé (à l’image d’autres arts) dans le domaine du soin et de la réinsertion sociale, dans l’éducation, dans la formation (entre autres professionnelle), dans tout ce qui fait le lien entre les humains.
Improvisation sur le thème "C'est sûr, ça devait finir mal !"
Sur les photos (ci-dessus et ci-dessous), une dresseuse d'animaux qui a beaucoup de difficultés à se faire entendre.
Ci-dessous, une photographie d'une impro sur le même thème. Dans cette situation de jeu, deux voleurs poursuivis par un policier.
Pièces de théâtre présentées par les CM1-CM2 les années passées :
Spectacle présenté le vendredi 8 juin 2018 à l'école des Cèdres
"Le Château des Bois Noirs"
Lundi 12 juin 2017 au Petit Théâtre des Prairies à Quétigny
Présenté à la biliothèque de Quétigny le 8 avril 2016
"Gargaroff contre-attaque" - Juin 2015
"Disputes à gogo" - Juin 2014
"Aventures à Teotihuacan" - Juin 2013
"Sales Gosses" - Printemps 2012
"A la recherche du manuscrit" - Printemps 2011
"La légende du Trésor caché" - Printemps 2010
Lien vers les articles suivants :
Théâtre / 10 juin 2010 - "La Légende du trésor caché"
Création théâtrale 2011 "A la recherche du Manuscrit"
Création Théâtrale "Sales Gosses" au printemps 2012
Théâtre - Aventure à Teotihuacan - Le spectacle du 13 juin 2013
Théâtre - Disputes à Gogo - CM1-CM2 - M. Marchand - Juin 2014
"Oncle Jo" - Théâtre CM1-CM2 - Création 2015-2016
Rencontre...ries - Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny - Vendredi 8 avril 2016
Théâtre CM1 - Expression des émotions - La Gourmandise
Théâtre - CM1 - Expression des émotions - La Peur
Expression des émotions - Classe de CM1
LA PEUR - LA TERREUR
Travail de théâtre - Expression des émotions
Après la colère et la gourmandise, voici une nouvelle recherche, cette fois-ci pour exprimer la peur. La classe a d'abord joué des situations dans lesquelles la peur était fortement présente, en prenant conscience des postures du corps, de l'expression du visage pour rendre réaliste l'idée de la peur.
L'atelier a d'abord été collectif. Puis le groupe s'est divisé en deux parties pour que les acteurs puissent être observés par les spectateurs avant d'inverser les rôles. Les observateurs pouvaient ainsi rendre compte du réalisme de la situation exprimée.
Au final, ce fut la séance photos pour permettre la réalisation du poster ci-dessus.
Au retour en classe, par groupe de deux, les élèves ont écrit des textes courts illustrant la peur. Le sujet est indéterminé. On sait juste qu'il s'agit d'une fille (Elle) ou d'un garçon (Il). L'important est la situation écrite.
Voici ces textes qui accompagnent les photos :
Il était dans une caverne quand tout à coup il vit un dragon qui crachait du feu.
Elle était sur un navire quand tout à coup un cracken (pieuvre géante) engloutit l'embarcation.
Ryan et Yassine
Il marchait dans la savane quand tout à coup, un lion furieux se jeta sur lui.
Elle se trouvait sur un bateau, quand tout à coup celui-ci percuta un iceberg.
Ilian et Khémis
Elle se promenait dans la campagne quand soudain, elle vit une énorme tornade s'abattre sur elle. Aaaaaahhhh !!!
Il était en train de traverser la route en rollers, quand soudain une moto fonça sur lui. Aaaahhh !
Balmini et Amina
Il mangeait dans sa cuisine quand, soudain, un loup-garou arriva.
Elle était partie en mer pour se baigner quand tout à coup, un requin se jeta sur elle, gueule ouverte.
Baptiste G. et Darryl
Elle était dans la forêt, tranquille, quand tout à coup, elle aperçut un ours énorme et affamé.
Il était dans son jardin quand tout à coup, une horrible sorcière pleine de pustules se trouva en face de lui.
Esma et Morgane
Elle était en train de se promener dans la campagne quand soudain, elle vit un cheval sauvage foncer sur elle.
Il faisait de l'escalade quand tout à coup, il se trouva nez à nez avec une sorcière qui voulait lui jeter un mauvais sort.
Noëline et Hana
Elle était en train de nager tranquillement quand tout à coup, une méduse géante se trouva juste à côté d'elle.
Il était dans la forêt en train de se promener quand tout à coup un loup affamé se rua vers lui.
Jade et Valentin