Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

Spectacle l'Oncle Jo à la bibliothèque de Quetigny le 24 juin 2016

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Suite à l'adaptation du début du roman de Brigitte Smadja, "Le cabanon de l'Oncle Jo", il avait été annoncé la création d'une suite différente de l'histoire du livre. De nombreux spectateurs, notamment chez les parents et les enfants de l'école, avaient demandé à la voir. 

 

 

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La classe de CM1-CM2 est allée au bout du projet en présentant cette création le vendredi 24 juin 2016.

La pièce avait été jouée pour trois représentations à l'école des Cèdres devant les classes de l'établissement. Décor à minima, une place réduite, des conditions plutôt proches d'une grande répétition générale. Qu'importe, même sans tous ces détails qui donnent au spectacle tout son apparât, l'essence de ce travail et sa substantifique moelle étaient bien là. 

C'était aussi la possibilité pour les enfants de tester leur spectacle avant la grande représentation du soir devant les parents. 

Les présentations de l'après-midi avaient permis de repérer quelques détails à modifier, quelques points à améliorer. 

 

 

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Ainsi le soir arrivé, c'est dans des conditions optimales que le spectacle a eu lieu. Le groupe d'enfants, très investi, a assuré une belle prestation dans cet espace plus large et plus grand devant un public qui était venu en nombre.

Les aventures de l'Oncle  Jo dans l'espace-temps qui mène au Paris de 2345, version futuriste avec sa population bizarre et la nouvelle langue française,  a beaucoup fait rire les spectateurs. Le choix avait été fait de donner beaucoup de visuel à la pièce, du mouvement et de l'humour débridé avec des personnages très marqués dans leurs caractéres et leur jeu. 

 

Ainsi on retrouvait les héros de la première partie : la petite Lili bien sûr à qui on avait adjoint une bande de copines très débrouillardes dont une râleuse de première classe et une geek  informaticienne jusqu'au bout des doigts, Tata Denise et Mina, les cousins et cousines, l'Oncle Jo bien sûr, héros éponyme de cette histoire (celui qui donne le titre à la pièce).

 

 

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Sont aussi apparus de nouveaux personnages : deux détectives dont l'arrivée était repérable grâce à leur petite musique bien à eux, deux comiques qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau aux Dupont et Dupont de chez Tintin.  Egalement les personnages du Paris futuriste dont la langue était un mélange de français, d'anglais, d'italien, d'espagnol, de portugais et de néerlandais. Et puis, au centre de cette suite, deux frères de Tata Denise : le gentil Jonathan et le méchant Thanago qui avait été chassé de la famille par leur père pour une grave raison que l'hitoire ne raconte pas mais qui laisse supposer que c'était très grave. 

 

C'est sur cette trame de personnages que s'est bâti "L'Oncle Jo 2" pour le plus grand plaisir des spectateurs dont les retours ont montré la satisfaction. 

 

L'aventure théâtrale de la classe s'est donc terminée en ce 24 juin avec deux pièces dans l'année scolaire.

Un grand merci à Véronique et toute l'équipe de la bibliothèque de Quetigny avec qui avait monté le projet autour de Brigitte Smadja. Une belle collaboration qui donne beaucoup de sens au travail de l'école dans l'idée de l'ouverture au monde et aux autres, sans rester enfermés entre les quatre murs de l'école.

 

 

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Et pour vous, le texte complet de la pièce de l'Oncle Jo, première et deuxième parties...

 

L'Oncle Jo

 

(Au centre de la scène, une table entourée de trois chaises. Sur le côté, un fauteuil. Sur le fond de scène, un drap tendu sur lequel est peint un immeuble. Lili et sa mère s’installent au centre de la scène)

Mina : - Tu resteras tranquille, Lili ? Tu me promets ? Avec

             tous les soucis qu’elle a, Tata Denise… Tous ces

             enfants ! Tu te rends compte ? Avec toi, ça fera huit !

             Alors pas d’histoires,  hein ? Et tu l’aides. Occupe-toi

             un peu de l’Oncle Jo. Il n’est pas très en forme en ce

             moment. Parle-lui, raconte-lui des choses ?

Lili : - Quelles choses Maman ?

Mina : - Je ne sais pas moi ! Ce que tu voudras. Je viendrais te

             chercher dans quinze jours.

Lili : - Oui, Mina.

(Les narrateurs se lèvent les uns après les autres tandis qu’on voit Lili et Mina en train de se quitter)

Narrateur 1 : - Lili embrasse vite Mina, sa maman, elle a peur

                        de tomber en larmes. Elle traverse le couloir et

                        va dans la salle à manger.

(Lili sort en coulisses)

Narrateur 2 : - Cette salle à manger, elle sent le parquet ciré,

             la lessive saint-Marc, le linge qu’on vient de repasser…

Narrateur 3 : - La chaleur du mois d’août qui passe à travers

                        les persiennes de fer à peine entrouvertes…

Narrateur 4 : - Et le silence.

(Lili entre en traînant les pieds)

Lili : - Au début, j’aime bien ça, mais après ça m’ennuie.

(Les narrateurs  vont s’asseoir. On voit Mina qui entre avec Tata Denise. Elles parlent discrètement dans un coin tandis que Lili essaie en vain de les écouter)

Mina : - Lili s’est encore sauvée quand je lui ai appris que je

     voulais me remarier. J’ai cru que je ne la retrouverai jamais.

Tata Denise : - C’est sûr, ça doit être dur pour elle.

Mina : - Je le sais parfaitement. Mais je ne vais quand même

             pas rester toute seule toute ma vie !

Tata Denise : - Je te comprends bien Mina.

(Elles regardent vers Lili pour voir si elle entend quelque chose)

Mina : - Et puis, quand on l’a retrouvée, elle est tombée

             malade. Je n’ai pas pu l’inscrire pour la colo avec ses

             frères.

Tata Denise : - Pauvre petite !

Mina : - Et tu sais pas la meilleure ? Elle voulait rester seule à

             la maison pendant que je travaille.

Tata Denise : - Tu n’as pas accepté j’espère ?

Mina : - Bien sûr que non.

Tata Denise : - Je vais te la garder ta gamine. Elle profitera de

                         ses cousins et ses cousines. A Saint-Denis,

                         c’est peut-être pas les vacances à la plage,

                         mais on y est heureux quand même.

Mina : - Bien sûr. Même en HLM on peut passer de bonnes

             vacances.

(Elles sortent)

Lili : - Le mari de Tata Denise s’appelle Joseph. Je devrais

          l’appeler Tonton Joseph. Mais tout le monde l’appelle

          « L’Oncle Jo ». Alors je l’appelle « L’Oncle Jo ».

          Quand j’étais petit je croyais que ça s’écrivait en un seul

          mot. Comme ça !

(Lili sort un écriteau sur lequel il est écrit « LONCLEJO »)

(L’oncle Jo apparaît en tirant une chaise qu’il installe au milieu de la scène. Il s’assied sans parler. Lili s’approche sans rien dire. Un narrateur se lève)

Narrateur 5 : - C’est le plus vieux des oncles de Lili.

Narrateur 6 : - Il ne s’énerve jamais. Et il sent bon le savon

                        de Marseille.

Narrateur 7 : - Depuis quelque il a changé. Quelque chose

                         s’est détraqué dans sa vie.

Lili : - Depuis ma fugue, je sais que mon père est mort et que

          les miracles n’existent pas.

Narrateur 8 : - La salle à manger semble rayée, blanche et

                        noire.

Narrateur 9 : - L’Oncle Jo est caché dans un rayon noir.

Narrateur 10 : - Lili s’installe en face lui et le regarde.

Narrateur 11 : - Lui, il la regarde sans la regarder vraiment,

                          comme s’il était absent.

Narrateur 12 : - Lili, elle, s’ennuie.

Narrateur 13 : - Les gens qui s’ennuient font des trucs

                          bizarres.

 

Narrateur 14 : - Par exemple, ils se mettent les doigts dans le

                          nez en regardant le plafond.

Narrateur 15 : - Quand elle s’ennuie, Lili, elle, se ronge les

                          Ongles.  

Narrateur 16 : - Si Mina était là, elle lui dirait quelque chose à

                          sa fille !

Narrateur 17 : - Elle lui dirait d’arrêter tout de suite…

Narrateur 18 : - Et elle exigerait qu’on lui apporte une paire

                          de ciseaux…

Lili : - Et moi je piquerais ma crise : « ARRÊTE MAMAN ! J’AI

          HORREUR QU’ON ME COUPE LES ONGLES !!! ça

          SUFFIT !!! »

Narrateur 19 : - Mais Mina n’est pas là. Alors Lili finit

                          tranquillement de se ronger les ongles de sa

                          main gauche.

Narrateur 20 : -  Et elle ne va tarder à attaquer sa main

                            droite.

Mina : - Si j’avais été là, ça ne se serait pas passé comme ça.

Narrateur 21 : - Ecoutons plutôt le dialogue entre L’Oncle Jo

                           et Lili !

 (L’Oncle Jo et Lili ne se disent rien. Cela dure quelques longues secondes. Les narrateurs se regardent attendant un début de discussion. )

Narrateur 22 : Evidemment, ils n’ont rien à se dire.

Narrateur 23 : - Il faut dire qu’il y a autant de différences

                          entre eux qu’entre un palmier de Tunisie et

                          un sapin de Noël.

Lili : - Maman ne comprend pas ça. Et en plus il faudrait que je

          sois sage comme une image qui fait de temps en temps

          la conversation.

Narrateur 24 : - En fait les yeux de L’Oncle Jo traversent le

                          monde sans le voir.

(Tata Denise arrive alors et soupire en voyant son mari « absent ». Elle lui cale un coussin dans le dos. Elle le recoiffe un peu et replace son chapeau de paille. Elle regarde sa montre.)

Tata Denise : - Viens avec moi, Lili, on va faire cuire les

                         brioches.

Lili : - D’accord Tata Denise.

(Elles commencent à sortir)

 

Lili : - Dis, Tata Denise, il va rester toujours comme ça, L’Oncle

          Jo ?

Tata Denise : - Non ! C’est un moment. Ça passera. Dieu le

                        protège !

Narrateur 25 : - Il est temps maintenant de présenter la

                          famille de Tata Denise et de l’Oncle Jo.

Narrateur 26 : Commençons par les enfants, les plus jeunes.

(Thierry, Dov et Johanna s’installent au milieu de la scène)

Thierry : - Moi, c’est Thierry !

Dov : - Moi c’est Dov !

Johanna : - Et moi, c’est Johanna !

Dov : - On a passé la journée au centre de loisirs.

Johanna : - On s’est drôlement bien amusés.

Thierry : - On a fait des jeux avec les animateurs.

Johanna : - C’était génial !

Dov : - Et on recommence demain !

Narrateur 26 : - Passons aux plus grands.

Narrateur 27 : - Ceux qui travaillent !

(Peggy, Jeannot, Michèle et Annie se présentent au milieu de la scène)

Peggy : - Je m’appelle Peggy. Je suis chef vendeuse dans un

                grand magasin.

Jeannot : - Je suis Jeannot.

Michèle : - Et moi Michèle.

Annie : - Quant à moi, je  suis Annie. Et j’adore danser le rock.

Peggy : - On a tous les quatre un travail.

Michèle : - C’est important pour les finances de la famille.

Jeannot : - Comme ça on peut s’en sortir.

Annie : - Et comme ça les petits peuvent mieux profiter de la

               vie.

Dov : - On est encore trop petits pour travailler.

Thierry : - On préfère jouer.

Johanna : - On adore se courir après et jouer à chat.

(Les trois petits commencent à se courir après sur la scène tandis que les 4 grands discutent avec leur mère. Sur la musique qu’on entend, Annie se met à danser. Les grands enfants soupirent en voyant leur père. L’Oncle Jo reste assis sans rien dire. Lili recale le coussin dans le dos de l’Oncle Jo. Puis tous sortent de scène. Le calme revient. Lili reste seule avec l’Oncle Jo.)

Lili (à L’Oncle Jo) : - Tu vas bien L’Oncle Jo ?

(L’Oncle Jo ne répond pas)

Lili (parlant plus fort) : - L’Oncle Jo, tu vas bien ?

(L’Oncle Jo tourne la tête vers Lili, lui fait un grand sourire puis retourne dans son silence.)

Narrateur 28 : - Passons maintenant à une activité très importante : le ménage.

Narrateur 29 : - Après la cuisine, c’est l’occupation la plus

                          importante de Tata Denise.

Narrateur 30 : - Et Lili le fait avec elle puisque sa tante lui a

                          demandé de l’aider.

(Tata Denise et Lili passent et repassent, qui avec un balai, qui avec une serpillère, du linge à étendre, une serviette à poussière, un plumeau… De temps en temps elles s’assoient toutes les deux sur une chaise et se mettent les mains sur les cuisses. Puis elles repartent dans le travail de la maison.)

Narrateur 31 : - Mais, les occupations de Tata Denise, c’est aussi d’accueillir ses voisines pour le café…

Narrateur 32 : - Juste après la vaisselle !

Narrateur 33 : - Et ça papote ! Et ça papote !

(Tata Denise entre avec deux voisines dont une apporte une boîte de gâteaux. Elles s’installent à la table. Lili est là juste à côté.)

Voisine 1 : - Tiens Lili, prends un gâteau !

Lili : - J’ai plus faim.

Voisine 1 : - Mais il est très bon ce gâteau !

Voisine 2 : - ça ne se fait pas de refuser un aussi bon gâteau !

Tata Denise : - Bon Lili, arrête de faire ta chipie !!!

(Finalement Lili prend le gâteau et s’éloigne de la table)

Voisine 2 : - Ah ! Les enfants de maintenant ! Toujours à faire

                    des caprices.

Voisine 1 : - De notre temps, on le prenait sans faire de

                    manières !

Tata Denise : - Les temps ont bien changé.

Voisine 1 : - Ma pauvre Denise.

Voisine 2 : - Et ça nous enlève pas le travail de la maison tout

                    ça.

Voisine 1 : - Et c’est pas nos maris qui viendraient nous filer

                    un coup de main !

(Elles mangent un gâteau)

Tata Denise : - Et puis les enfants, ça s’élève pas tout seuls.

Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.

Lili : - Avec elles, c’est toujours « Ma pauvre Denise. »

Voisine 1 : - Et quand ils sont grands, les enfants, il faut qu’ils

                    trouvent un bon travail et ce n’est pas facile.

(Elles mangent un gâteau)

Voisine 2 : - Et les filles il faut qu’elles trouvent un bon mari.

                   C’est un sacré problème. Parce que des garçons

                   convenables, ça court pas les rues.

(Elles mangent un gâteau)

Tata Denise : - Et en plus, ce mauvais temps pour gâcher tout

                       ça.

Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.

Voisine 1 : - C’est sûr, on n’est pas vernies.

(Elles mangent un gâteau)

(Tandis qu’elles continuent à discuter en mangeant des gâteaux, Lili s’approche de L’Oncle Jo)

Narrateur 34 : L’Oncle Jo et Lili regardent par la fenêtre.

(Lili parle à L’oncle Jo)

Lili : - Tu as vu tout ce qui traîne sur le terrain vague devant

           l’immeuble ? Un vrai magasin de tout et n’importe quoi.

(Lili et L’Oncle Jo continuent à regarder droit eux)

Narrateur 34 : - Deux éviers défoncés.

Narrateur 35 : - Des fenêtres cassées

Narrateur 36 : - une cuisinière sans brûleurs

Narrateur 37 : - Des morceaux de murs recouverts de

                          tapisserie moche.

Narrateur 38 : - Des bouteilles vides.

Narrateur 39 : - Des vieilles poutres déglinguées

Narrateur 40 : - Une vieille chemise déchirée

Narrateur 41 : - Et même une chaise en très bon état que

                          personne n’a voulu.

Lili : - C’est que Thierry et Dov vont jouer.

(Johanna apparaît dans un  coin de la scène)

Johanna : - Et même que c’est là que Jeannot donne rendez-

                   vous tous les soirs à dix heures à la fille de la

                   grosse voisine.

Lili : - C’est ce qu’a dit Johanna. On les a même vus par la

          fenêtre. Ils s’embrassaient sur la bouche.

Johanna : - Ils sont obligés de se marier…

Lili : - …a même dit Johanna. J’espère que c’est pas vrai parce

           que mon cousin est beau et que la fille de la grosse

           voisine, elle est moche.

Jeannot (pointant sa tête près de Johanna) : - Bon ça va !

                  Occupez-vous de vos affaires les filles !

                  Ma vie ne vous regarde pas !

(Johanna et Jeannot sortent. Peggy entre à la même place)

Peggy : - Ce terrain vague, en fait c’est un chantier. Avant il y

                avait deux petites maisons. Ils les ont rasées et

                bientôt, ils construiront un immeuble…

Lili : - Comme celui de Tata Denise, m’a dit Peggy, une HLM

          toute neuve avec des vide-ordures dans les

          appartements.

Peggy : - Mais ma mère ne veut pas. Elle dit que ça fait venir

                les cafards dans les appartements.

Lili : - Quand je serai grande, je ne me marierai pas, je n’aurai

           jamais sept enfants et j’habiterai un immeuble sans

           voisines.

(Musique. Tout le monde sort. Noir. Petite lumière tamisée)

Narrateur 42 : - La nuit est maintenant tombée.

Narrateur 43 : - Tout est calme dans l’immeuble. Plus un

                           bruit.

Narrateur 44 : - C’est un très long moment de calme dans

                           l’appartement.

Narrateur 45 : - Lili s’est profondément endormie.

Narrateur 46 : - Elle n’a rien entendu des premiers bruits du

                          matin.

Narrateur 47 : - Ses petits cousins sont partis au centre de

                           loisirs.

Narrateur 48 : - Ses grands cousins et cousines sont partis

                          travailler.

Narrateur 49 : - Même Tata Denise est sortie.

(Pleine lumière. Lili entre sur scène.)

Lili : - Mais qu’est-ce qui se passe ? Il est dix heures dix et la

          maison est déserte ! Personne ne m’a réveillée. La table

          du petit-déjeuner n’est même pas été débarrassée.

          Les lits ne sont pas faits. Il se passe quelque chose

          d’étrange ici !

(Lili cherche Tata Denise dans tous les coins)

Narrateur 50 : - Lili n’aime pas ce silence.

Narrateur 51 : - Ça lui rappelle un autre silence.

Narrateur 52 : - C’était à Tunis. La maison aussi avait été

                          laissée en désordre.

Narrateur 53 : - On avait frappé à la porte.

Narrateur 54 : - Et elle avait entendu : « Papa est mort ! »

(Mina apparaît dans un coin de la scène)

Mina : - ça a été terrible pour ma petite Lili. C’est aussi pour

             cela qu’elle a fait une fugue. 

Lili (criant) : - Tata Denise ! Tata Denise !

(Elle court partout sur la scène)

Tata Denise : - Je suis là, ma Vie ! Je suis là !

(Tata Denise entre en pleurant accompagnée des deux voisines.)

Lili : - Qu’est-ce qui se passe Tata Denise ?

(Tata Denise n’arrive pas à parler. Elle pleure de plus en plus)

Voisine 1 : - Il s’est passé quelque chose ma pauvre Lili.

Lili : - Quoi ? Que s’est-il passé ?

Voisine 2 : - L’Oncle Jo a disparu !

(Elles sortent toutes, la mine déconfite, tandis que les enfants entrent en scène)

 

Thierry : - Je me souviens, tout le monde était mort                    

                 d’inquiétude. Moi le premier.

Dov : - J’avais une de ces envies de pleurer. Mais je me

            retenais pour faire comme les grands.

Johanna : - Papa s’était volatilisé sans explications. Ça faisait

                   un grand vide dans la maison, même si avant on

                   ne n’entendait pas beaucoup mon père.

Peggy : - Quand il était là, il avait comme des absences,

                comme s’il ne nous entendait pas. Mais là, il avait

                complètement disparu, son esprit comme son corps.

Jeannot : - Avec ma copine, on a passé des heures à le

                  chercher. On avait fait le tour du quartier et même

                  plus loin. Mais rien à faire ! Il n’était nulle part.   

Martina : - Un père ne disparaît pas comme ça quand même !

                  Du jour au lendemain, sans laisser d’explications

Annie : - C’est vrai, on se posait beaucoup de questions.

               On a passé des soirées à chercher quoi faire de plus,

               en parallèle de l’enquête de la police.

Peggy : - Est-ce qu’il avait décidé de partir tout seul en nous

                laissant là sans lui ?

Dov : - Est-ce qu’on l’avait enlevé ? C’était bizarre de penser

            ça, car mon père n’était pas quelqu’un de riche. Pas le

            moindre espoir d’en obtenir une rançon. 

 

Jeannot : - Ou alors, est-ce que notre père avait perdu la tête

                  et s’était perdu quelque part sans savoir où ?

Martina : - Est-ce qu’il s’était blessé et qu’il se trouvait dans

                  un hôpital sans qu’on n’en sache rien ?

Annie : - Maman faisait semblant de ne pas trop être triste.

               Mais elle en avait gros sur le cœur.

Thierry : - Les voisines étaient toujours à la maison, du matin

                 au soir, à croire qu’il n’y avait plus rien à faire chez

                 elles, qu’elles n’avaient plus ni mari ni enfants.

Johanna : - Il n’y avait jamais autant de gâteaux sur la table

                   de la salle à manger, comme si manger était un

                   moyen de ne pas s’inquiéter davantage de la

                   disparition de Papa.

Annie : - Pour Maman, les gâteaux et la cuisine, c’est le

               meilleur moyen de calmer son stress.

Jeannot : - Je me souviens qu’un ami avait engagé deux

                  détectives pour que l’enquête avance plus vite.

Dov : - En fait, ils étaient bizarres. On aurait dit deux frères

            jumeaux qui n’étaient pas jumeaux du tout.

Martina : - Malgré la tristesse de la situation, on rigolait de les

                  entendre et de les voir. C’était moins stressant.

Peggy : - Malgré tout, ça a été un des moments les plus

                pénibles de ma vie. 

Johanna : - Pour toute la famille ça a été pénible. On a cru que

                   cela ne se terminerait jamais.

Thierry : - C’est terrible de ne pas savoir et de ne rien pouvoir

                 faire qu’attendre.

 

 

Narrateur : - Le mystère restait entier. Pourtant, un jour, alors

                     que Lili jouait seule dans la chambre et que Tata

                     Denise terminait de nettoyer la cuisine, on

                     frappa à la porte…

 

(On entend frapper)

 

Tata Denise : - Oui ! Oui ! J’arrive !

(Tata Denise ouvre la porte. Elle tombe nez à nez avec son frère Jonathan)

Tata Denise : - Jonathan !!! Ça fait tellement de bien de te

                        voir ! Surtout dans ces circonstances !

Jonathan : - Denise ! Quel plaisir de te retrouver !

Tata Denise : - Entre ! Ça fait si longtemps que je n’ai pas vu

                        mon grand frère. Qu’est-ce que tu deviens ?

Jonathan : - J’ai fait un long séjour au Canada pour le travail,

                    puis je suis parti en Australie pour un autre

                    boulot. C’est alors que j’ai appris une nouvelle

                    inquiétante. Il fallait que je voie ma petite sœur.

                    Voilà, je suis là à présent.

Tata Denise : - Moi aussi, je voulais te parler. Tu sais, il s’est

                        passé quelque chose de grave : Jo a disparu.

                        Je suis très inquiète.

Jonathan : - Je sais Denise. Je sais même où il se trouve.

Denise (éberluée) : - Hein !?!?! Quoi ?!? Tu sais où il se

                                trouve ?!?

Jonathan : - Je peux m’asseoir ?

Denise : - Bien sûr. Tu veux un café ? Des gâteaux ?

Jonathan : - Non, non, je te remercie. Juste un verre d’eau.

(Denise va chercher un verre d’eau. Quand elle revient avec un verre d’eau, on voit apparaître la tête de Lili qui écoute la discussion. Denise s’assied à côté de Jonathan).

Tata Denise : - Vas-y ! Raconte !

Jonathan : - C’est une longue histoire. Il y a des choses que tu

                    ne connais pas de ton mari. Le soir, secrètement,

                    il a une autre activité : dans un cabanon au-

                   dessus du toit de l’immeuble, il invente des

                   machines étranges avec Thanago, notre frère

                   aîné.

Tata Denise : Thanago, celui qui nous a fait tant de mal et que

                      papa avait chassé de la maison ?

Jonathan : - Oui, lui-même. Jo te faisait croire qu’il ne pouvait

                    pas dormir. Et discrètement, il sortait de

                    l’appartement pour rejoindre Jo dans le cabanon.

                    Ils ont même créé une machine à voyager dans le

                    temps.

Tata Denise : - Mais qu’est-ce que tu viens inventer là ?

Jonathan : - Je t’assure que c’est vrai, ce qu’il y a de plus

                    vrai ! Ecoute plutôt la suite…

(Tandis qu’ils font semblant de se parler, on voit Jo et Thanago apparaître sur la scène)

Thanago : - Alors ? Elle ne s’est aperçue de rien ?

 

Jo : - Comme d’habitude. Elle dort à poings fermés. Je lui ai

         fait croire que j’avais mal à la tête.

Thanago : - Bien joué Jo ! Reprenons notre travail.

Jo : - On est bien d’accord Thanago, dés que la machine à

         voyager dans le temps est prête, on dépose le brevet. Et

         les produits de la vente sont partagés en deux, 30 %

         pour toi, 70 % pour moi ?

Thanago : - Evidemment ! Tu me connais.

Jo : - Justement c’est parce que je te connais qu’on a fait un

         contrat écrit. Ce qui s’est passé dans votre famille avant,

         n’indique pas qu’on puisse te faire confiance. 

Thanago : - Je ne t’ai jamais trahi. Une vraie collaboration,

                    tout ce qu’il y a de plus clair, dans une confiance

                    absolue.

Jo : - OK. Mettons au travail, il ne nous reste plus qu’à

         initialiser la porte du temps et mettre en place

         l’algorithme  qui permettra de contrôler le sens et la

         durée du voyage.

Thanago : - Il faudra l’inscrire dans l’antémémoire pour

          pouvoir agir rapidement en cas de difficulté inattendue.

Jo : - Pas de souci. J’entre les codes de réamorçage séquentiel

         dans le triprocesseur.

Thanago : - Est-ce que le nommage est actualisé ?

Jo : - Pas de souci, l’algorithme agit sur le moteur d’inférence

         et permet une multiprogrammation. Ce sera fait en

         même temps.

Thanago : - C’est parfait tu as fait du bon boulot.

Jo : - Tu as participé aussi.

Thanago : - C’est quand même toi le créateur principal de ce  

                    système.

Jo : - C’est pourquoi on a décidé de partage les bénéfices 

         entre 70 % pour moi et 30 % pour toi.

Thanago : - Je sais. Je sais. Ce n’est pas la peine de me le

                    répéter. Ça commence à m’énerver quand tu me

                    rappelles que c’est toi le chef du projet.

Jo : - Ce n’est pas la peine de te mettre en colère !

Thanago : - Je ne supporte pas d’avoir un chef qui me

                    commande…

Jo : - Comme ce qui s’est passé quand tu étais chez ton père ?

(En colère, Thanago pousse Jo dans la porte du temps et modifie les codes de l’ordinateur. Jo a disparu)

Thanago : - Voilà ce qui arrive à ceux qui me poussent à

                   bout ! Et Toi, Jo, on ne te reverra plus avant un

                   bon bout de temps. C’est moi tout seul qui

                   profiterait de l’argent de ce projet !!!

(Thanago sort de scène. Le dialogue revient vers Tata Denise et Jonathan. Lili écoute toujours.)

Tata Denise : - Mais c’est incroyable cette histoire !

Jonathan : - Pourtant elle est vraie. Je suis allé vérifier moi-

                    même dans le cabanon sur le toit de l’immeuble.

Tata Denise : - N’en parle pas aux enfants. Ils nous

                        prendraient pour des fous. Allons chercher les

                        petits  au centre de loisirs. On discutera en

                        route.

                        LILI !!! Je vais chercher tes cousins ! Je rentre

                        dans une demi-heure ! Tu viens avec moi ?

Lili (de loin) : - Non je reste dans ma chambre !

Tata Denise (à Jonathan) : - Tant mieux, on pourra discuter

                                             Tranquille.

(Dés qu’ils sont sortis, Lili déboule dans le salon)

Lili (vers le public) : - Je te retrouverai Lonclejo, où que tu

                                sois !

(Lili sort. Au même moment, deux détectives arrivent à chaque bout de scène avec chacun un talkie-walkie.)

Charlie 1 : - Ici Charlie 1. Charlie 2 m’entendez-vous ?

Charlie 2 : - Ici Charlie 2. Oui, je vous entends cinq sur cinq !

Charlie 1 : - Rendez-vous au milieu.

Charlie 2 : - OK Charlie 1.

(Ils se rejoignent au milieu de la scène)

Charlie 1 : - Bon, nous les détectives privés de l’agence

                    « Charlie and Co », nous avons une enquête

                    difficile à mener.

Charlie 2 : - Je dirai même plus, nous avons une difficile

                    enquête à mener.

Charlie 1 : - Nous sommes payés pour retrouver un homme

                    nommé Joseph et qui est appelé Jo.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Nous devons retrouver un

                    homme appelé Jo et qui se nomme Joseph.

Charlie 1 : - Il a disparu depuis quelques jours.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis quelques jours, il a

                    disparu. 

 

Charlie 1 : - Si nous le trouvons, ce sera la première fois qu’on

                    trouve quelqu’un depuis qu’on a ouvert l’agence.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Depuis qu’on a ouvert

                    l’agence, ce sera la première qu’on trouve

                    quelqu’un.

(Charlie 1 repère le sens du vent avec son doigt)

Charlie 1 : - Je sens que c’est dans cette direction.

(Il sort d’un côté de la scène. Tandis que Charlie 2 repère aussi le vent avec son doigt.)

Charlie 2 : - Je dirai même plus. Tu as totalement raison. Je sens que c’est dans cette direction.

(Il sort du côté opposé)

 

(Lili entre en scène avec quatre amies, Louise, Lisa, Léa et Leïla)

Lili : - Louise.

Louise : - Oui.

Lili : - Lisa.

Lisa : - Oui.

Lili : - Léa.

Léa : - Oui.

Lili : - Leïla.

Leïla (qui regardait ailleurs) : - Quoi ?

Lili : - On est bien d’accord. On a fait notre serment de

          copines, on doit retrouver Lonclejo et le ramener ici. Si

          on se débrouille bien, une demi-heure devrait suffire.

Leïla : - Et si on ne trouve pas ?

Lisa : - On trouvera !!!

Leïla : - Oui, mais si on ne trouve pas les codes de

             rémacorsage ?

Léa : - Les codes de réamorçage !!! Ré-a-mor-ça-ge !!!

Leïla : - Ben, c’est ce que j’ai dit ! Les codes de

             résamorsage.

Louise : - Non, tu t’es mélangé les pinceaux dans les syllabes.

Lili : - Laissez tomber les filles ! On n’a pas de temps à perdre

          pour des broutilles. On s’est juré de retrouver Lonclejo.

Lisa : - Qu’est-ce qu’on fait alors ?

Lili : - On monte au cabanon et on cherche les codes pour

          pénétrer dans l’espace-temps par la porte virtuelle.

Léa : - Il faudra la faire apparaître rapidement.

 

Louise : - Il faut être de retour avant que Tata Denise ne soit

                rentrée avec tes cousins.

Leïla : - On pourra faire une porte avec des planches de bois !

(Les quatre autres regardent Leïla avec des yeux sévères et dépités)

Leïla : - Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit de mal ?

 

(Elles montent vers le cabanon en tournant autour de la scène)

 

Lili : - Voilà nous y sommes !

Leïla : - Elle est où la porte ?

Lisa : - Attends un instant. On va la faire apparaître.

Lili : - Je suis certaine que Thanago a effacé les codes de

          réamorçage.

Léa : - On les trouvera dans la mémoire cachée. J’ai mis au

           point un utilitaire de récupération de données effacées.

           Il ne nous faudra pas beaucoup de temps.

(Elle met en route l’ordinateur)

Lisa : - Léa, tu es la reine de l’informatique !

Léa : - Attends que je trouve avant de me faire des

           Compliments.

Leïla : - C’est pas parce qu’elle cherche qu’elle trouvera…

Louise : - Bien sûr qu’elle trouvera. On n’a pas d’autres

               solutions. Il faut ramener Lonclejo de là où il est.

Lili : - Alors Léa, tu trouves ?

Léa : - J’y suis presque…. Là, c’est bon : le code de

           réamorçage a tout mis en route et là, on voit que

           Lonclejo se trouve au RNT suivant…

Louise : - C’est quoi le RNT ?

Léa : - C’est le Repère Numérique Temporel. Celui-ci porte le

           numéro J24M09A2345PAR.

Leïla : - Eh ben avec ça, on est bien avancés !!!

Lili : - ça veut dire quoi ce code.

Léa : - C’est très simple.

Leïla : - Bien sûr, Madame-Je-Sais-Tout !!!

Léa : - Je ne sais pas tout mais je sais au moins ça.

Lisa : - Alors ça veut dire quoi ?

Léa : - J24, c’est le numéro du jour, le 24. M09, c’est le mois

            n°9, septembre. A2345, c’est l’année : 2345. Et PAR

            signifie Paris. En clair, L’oncle Jo se trouve à Paris le 24

            septembre 2345.

Les autres : - Waaaooouaaahhh !

Leïla : - Et on y va comment là-bas, Madame-Je-Sais-Tout ?

Lili : - Par la porte temporelle qui vient de s’ouvrir juste

          derrière toi !

(Leïla sursaute en poussant un grand cri. Les autres la poussent vers la porte et tout le monde disparaît)

 

(Mina apparaît d’un côté de la scène, un téléphone à la main. Elle tape un numéro sur le clavier. Le téléphone sonne. Tati accourt pour répondre.)

 

Tata Denise : - Allo ?

Mina : - Coucou Denise ! C’est Mina !

Tata Denise : - Coucou Mina

Mina : - Alors ? Des nouvelles de Jo ?

Tata Denise : - Non. Pour le moment, rien du tout.

Mina : - Et toi comment vas-tu ?

Tata Denise : - Moi, ça va à peu près.

Mina : - Je te connais par cœur. Tu dois être diablement

             inquiète mais tu fais en sorte de ne pas le montrer.

Tata Denise : - Je ne vais pas te dire le contraire.

Mina : - Lili est avec toi ?

Tata Denise : - Non, elle est restée à la maison. Je suis partie

                        chercher les enfants au centre aéré.

Mina : - Comment va Lili ?

Tata Denise : - Ça va. Elle a l’air de tenir le coup.

Mina : - Si tu veux, je vais la récupérer. Je me débrouillerai

             autrement, avec des amies par exemple. Tu as assez

             de soucis comme ça avec la disparition de Jo.

Tata Denise : - Non ! Non ! Ça me fait du bien d’avoir la petite

                        avec moi. Comme ça, je ne me sens pas seule.

Mina : - Jonathan est passé me voir. Incroyable cette histoire

             de machine à voyager dans le temps. Je lui ai dit de

             t’en parler. Il n’osait pas. Il avait peur de t’inquiéter

             davantage.

Tata Denise : - Jonathan est justement avec moi.                         

                        Heureusement qu’il m’en a parlé. Ça me donne

                        un peu d’espoir. Je me demande encore si

                        cette histoire est vraie.

Mina : - Jonathan ne raconte jamais de baratin. Je suis

             certaine qu’il dit la vérité.

Tata Denise : - Maintenant j’espère que ça nous permettra de

                        retrouver Jo.

Mina : - Ne dis rien à Lili. Elle serait capable de remuer ciel et

             terre pour partir je ne sais où et se mettre en danger

             dans un monde inconnu.

Tata Denise : - Elle n’est pas au courant. Elle était dans sa

                         chambre quand Jonathan est arrivé.

Mina : - Tant mieux. On lui racontera tout ça quand on aura

             retrouvé Jo. Parce qu’on le retrouvera Denise. Je suis

             certaine qu’on le retrouvera.

Tata Denise : - Tu as raison. Bon je te laisse. Je vois les

                         enfants qui arrivent de leur journée dans un

                         parc de loisirs.

 

(Les deux femmes sortent de la scène. On voit alors passer les deux détectives en train de regarder partout autour d’eux.)

 

Charlie 1 : - On a fait deux fois le tour des bâtiments et on n’a

                    rien trouvé.

Charlie 2 : - Je dirai même plus. On n’a rien trouvé et pourtant

                    on a fait deux fois le tour des bâtiments.

(Ils sortent)

 

(Lili et ses amies apparaissent d’un coup sur la scène)

 

Toutes : - Waaaaooouhhh !!!!

Lili : - ça, c’est Paris ?????

Lisa : - ça a complètement changé !!!

Léa : - Tu as vu ces tours ? Elles ont au moins 400 étages !!!

Louise : - Et ces voitures, elles décollent comme des

                hélicoptères !!!

Leïla : - Moi, ça me fait peur. Je veux revenir en 2016.

Lili : - On a une mission à accomplir avant.

Les autres (sauf Leïla) : - On doit ramener…

Leïla : - L’oncle Jo, je sais.

(Plusieurs personnes s’approchent d’elles et leur tournent autour. Les filles se resserrent sur elles-mêmes. Elles sont inquiètes.)

Personne 1 : - C’est quien ces girls ?

Personne 2 : - Ik wit rien du tout.

Personne 3 : - Mais qu’est-ce qu’elles dou ces regazzas ici ?

Personne 4 : - Ce ne sont pas des chicas di Pariji.

Personne 5 : - On croirait qu’elles come from el passado.

Leïla : - Je ne comprends rien du tout !

Léa : - Pourtant on est en France !

Lili (à ces gens) : - Ici ! France ?

Personne 4 : - Yes ! Nous somos en France.

Lisa : - Vous parlez français ?

Personne 1 : - Of course ! Somos français like vous.

Personne 2 : - Elles understand pas grand-chose les regazzas.

Personne 3 : - On dirait des girls comme celles des books de

                        la escuela.

Personne 5 : - Yes ! Les girls du siglo 21 !

Personne 3 : - Et you as vu leurs kledings ? 

Personne 1 : - Ils sont vraiment stranos.

Personne 4 : - Ils ne sont pas comme o nosso.

Personne 2 : - Et leurs shoes, n’en spreken pas !

Lili : - On cherche notre oncle Jo ! Il a été propulsé chez vous

          par une machine à voyager dans le temps.

Léa : - Est-ce que vous l’auriez vu par hasard ?

Personne 4 : - No, j’ai pas visto un boy avec ce naam.

Personne 1 : - Mi non plus, je l’ai pas visto.

Personne 3 : - Mi, j’ai entendu parlaré d’un gars strano qui

                        spik comme vous.

Personne 5 : - Il y a des people qui le chamé Jo.

Personne 2 : - Je l’ai vu in dintorni il n’y a pas lang.

(Oncle Jo apparaît cherchant sa route au bout de la scène)

Lili : - Lonclejo ! Lonclejo !

(Toutes les filles se précipitent vers lui. Ce sont des retrouvailles chaleureuses. Les gens du futur regardent la scène avec étonnement)

Jo : - Ah ! Ça me fait plaisir de vous voir ! Personne ne

         comprend rien à ce que je raconte ici !

Lisa : - Nous non plus ! Le français a bien changé depuis 2016.

Louise : - C’est carrément une langue étrangère !

Jo : - Ma machine à voyager dans le temps m’a joué un

        mauvais tour.

Lili : - Ce n’est pas la machine, mais ton frère Thanago. Il faut

         vite revenir en 2016 pour régler le problème avant qu’il

         n’en crée d’autres.

Jo : - Mais comment faire ? Je n’ai plus ni ordinateur ni code de

         réamorçage.

Léa : - Pas de souci ! J’ai tout ce qu’il faut sous la main.

         (Tout en parlant, il tape sur le clavier de l’ordinateur)

         Je vais mettre en route le code de réamorçage et

         initialisé le RNT.

         Voyons ça : J20M06A2016

Louise : - Regardez ! La porte du temps s’est ouverte !!!

Lisa : - Alors filons d’ici avant qu’il ne soit trop tard.

 

(Tous courent vers la porte du temps et disparaissent. Les gens du futur en restent bouche bée. Ils regardent puis s’éloignent en criant, pris de panique)

 

(Tata Denise arrive à l’appartement avec Mina et Jonathan, les enfants sont là aussi, les petits comme les grands. Les petits traversent la scène et se ruent vers les chambres.)

 

Tata Denise : - On aurait voulu le faire exprès qu’on n’y serait

                         pas arrivés !

Mina : - Oui, c’est incroyable, on arrive tous en même temps,

             Jonathan et toi, puis tes grands qui reviennent du

             travail et moi de mon côté.

Jonathan : - En tous les cas, ça fait plaisir de voir tout le

                    monde.

Dov (entrant en scène avec Thierry et Johanna) : - Il n’y a pas

                     tout le monde ! Il manque Lili !

Tata Denise : - Mais si ! Tu n’as pas bien regardé. Elle est

                         restée dans la chambre quand je suis partie

                         vous chercher.

Thierry : - Mais non, Maman, elle n’est pas là.

Mina (inquiète) : - Elle n’est pas là ?

Johanna : - Non, il n’y a personne dans les chambres.

Jeannot : - Ah non ! Ça ne va pas recommencer les

                  disparitions !!

Tata Denise : - Jeannot !!! Ne parle pas de malheur. Il y en a

                         assez comme ça !

Peggy : - Elle est peut-être aux toilettes ?

Martina : - Ben non, la porte est ouverte et il n’y a personne

                  dedans.

Annie (dépitée) : - Et voilà ! Deux de moins ! Tout va pour le

                             mieux dans le meilleur des mondes.

Mina (triste) : - Lili ! Ma petite Lili ! Mais où es-tu ?

Tata Denise : - Je n’aurais jamais dû la laisser toute seule.

                        Dieu sait où elle s’est encore fourrée.

 

(A ce moment, arrivent l’Oncle Jo, Lili et ses amies)

 

Lili : - Maman !

Mina : - Lili ! J’étais tellement inquiète !

Tata Denise : - Jo ! C’est toi ! Pincez-moi  pour être sûr que je

                        ne rêve pas.

(Johanna pince sa mère)

Tata Denise : - Aïe ! Tu m’as fait mal Johanna !

Johanna : - Mais Maman, c’est toi qui nous as dit de te pincer !

Jo : - Denise, les enfants, je vous dois quelques explications. Il

         faut que vous sachiez certaines choses. Tout ne s’est pas

         passé comme je l’avais prévu.

Jonathan : - Ils sont déjà au courant Jo. Je leur en ai parlé.

(Tout le monde se congratule. Leïla se retourne vers le public.)

Leïla : – C’est beau des retrouvailles ! C’est émouvant ! Ça

              me donne presqu’envie de pleurer.

Jo : - J’ai une grande nouvelle à vous annoncer : avant que

         mon beau-frère Thanago ne m’ait envoyé dans le futur,

         j’avais pris soin de déposer le brevet de la machine. Un

         industriel me l’a achetée. Une fortune a été déposée sur

         mon compte. Thanago ne le sait pas. Alors, ce soir, c’est

         restaurant pour tout le monde !

(Tout le monde crie de joie sauf les amies de Lili)

Lisa : - Mais nous, on n’est pas de la famille.

Léa : - C’est vrai, on est juste des copines de Lili.

Louise : - On va vous laisser, on ne va pas vous déranger.

Leïla (au public) : - C’est toujours pareil, moi je n’ai jamais

                             droit à rien. 

Jo : - Mais vous aussi les filles, je vous convie à ce repas !

         Vous m’avez délivré du futur. Vous êtes aussi mes

         invitées.

Leïla : - Même moi ?

Jo : - Bien sûr Leïla !

(Leïla saute de joie partout sur la scène. Ses amies la calment un peu)

Jonathan : - Pour ma part, je vais vous rejoindre dans un petit

                    moment. Je crois savoir où est Thanago et je me

                    charge de l’amener à la police.

(Tous sortent de la scène. Les deux détectives apparaissent alors).

Charlie 1 : - Toujours pas de trace de l’Oncle Jo !

Charlie 2 : - Je dirai même plus : de l’Oncle Jo, aucune trace.

Charlie 1 : - Ce n’est faute d’avoir cherché.

Charlie 2 : - Je dirai même plus : ce n’est pas faute d’avoir

                    cherché.

Charlie 1 : - Mais tu vas arrêter de répéter tout ce que je

                    dis !!!

Charlie 2 : - Je dirai même plus : tu vas arrêter de répéter

                    tout ce que je dis !!!

                    (Il s’aperçoit qu’il répète n’importe quoi)

                   Oups ! Bon j’arrête.

Charlie 1 : - Je dirai même plus : TU ARRÊTES !!!

 

(Les détectives sortent et Thanago apparaît alors)

 

Thanago : - Voyons ! Activons le code de réamorçage et

                    trouvons un RNT qui me convienne…

 

(Il tape sur le clavier tandis que Jonathan entre.)

 

Jonathan : - Je savais que je te trouverai au cabanon.

Thanago : - Mon cher frère ! Le chouchou de Papa ! Que

                   viens-tu faire ? M’empêcher de rejoindre le futur ?

Jonathan : - C’est tout à fait ça ! Ta place est dans un cachot !

Thanago : - Il est trop tard. J’ai déjà programmé mon voyage

             temporel. La Porte du temps est déjà là. Elle m’attend.

(Thanago commence à sortir de scène)

Jonathan : - A défaut de t’emmener en prison, tu resteras

                    prisonnier du futur. Je bannis ton adresse IP et

                    tes codes d’accès. Tu ne pourras plus jamais

                    revenir…

(Tandis que Jonathan tape sur les touches de l’ordinateur, le bras de Thanago apparaît, il tire Jonathan vers la porte du temps)

Jonathan : - Non ! Je ne veux pas être prisonnier du futur !!!

 

(Jonathan disparaît dans la porte du temps. Les deux détectives réapparaissent)

 

Charlie 1 : - Décidément, on ne trouvera jamais rien !

Charlie 2 : - Je dir…

Charlie 1 : - NON ! TU NE DIS RIEN !!!

Charlie 2 (penaud) : - - Bon d’accord.

 

(Les deux détectives sortent. D’un coup Thanago et Jonathan apparaissent sur scène)

 

Jonathan : - Tu es content de toi ? Me voilà prisonnier du futur

                   avec toi !

Thanago : - Oh oui ! Je suis content ! Tu voulais me piéger et

                    tu as réussi. Mais toi aussi tu es piégé !!!

 

(Les gens du futur débarquent alors. Interloqués, Thanago et Jonathan les regardent.)

 

Personnage 1 : - Tiens, revoilà des uomini du passado !

Personnage 2 : - Mais cette fois ce sont des ragazzi.

Personnage 3 : - C’est vraiment strange de encontrar nos

                            ancestors.

Personnage 4 : - Je n’aurais jamais liké vivre à une telle

                           tijdperk.

Personnage 5 : - Ils ont l’air complètement out of time.

Personnage 3 : - Lassen ces ragazzi sans intérêt.

Personnage 1 : - Occupons-nous plutôt des people qui

                           nous osservano, là.

                           (Il montre le public)

Personnage 4 : - Bon il faut maintenant savoir bineden une

                           story.

Personnage 2 : - Tu as raison, c’est la fim de la storia.

Personnage 5 : - Saludemos ces people.

 

(Ils se placent côte à côte. Tous les acteurs les rejoignent. Tous saluent le public.)

 

FIN

 

La galerie-photos du spectacle du 24 juin

Photos de Lucie Couton, EVS à l'école des Cèdres

 

 

 

Lien vers des articles sur le même thème : 

 

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Atelier-Théâtre au CM1-CM2

Bibliothèque / Le livre à l'école



06/07/2016

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