Mimi des Cèdres
Partout, des personnes marquent chaque lieu collectif de leur présence. Des noms qui sont collés à son histoire, avec des images particulières, des moments importants et surtout une présence identifiable par une grande majorité des personnes qui fréquentent ce lieu.
A l'école des Cèdres, un nom est connu de tous les enfants : "Mimi".
Elle se trouve au croisement de tous les moments de la journée scolaire et périscolaire. C'est elle qui fait l'accueil du matin dés 7h30 à la garderie. Une heure de jeux, d'écoute, de présence chaleureuse pour les enfants qui doivent se lever tôt car leurs parents travaillent.
Elle est aussi là le midi pour la cantine avec le groupe d'animateurs qui encadrent les élèves.
On la retrouve le soir à 16h30 pour la garderie de fin de journée, souvent jusqu'à 18h30 quand les derniers parents viennent chercher leur enfant.
Elle fait également le lien avec l'équipe enseignante. Son contact facile, son grand professionnalisme, sa proximité avec les enfants font d'elle quelqu'un d'essentiel dans la vie de l'école des Cèdres. Elle y est présente depuis de longues années et cela contribue à la force et la stabilité de l'accueil des élèves.
Nous la retrouverons sur ce blog dans d'autres articles sur la garderie et la cantine.
Mimi et son mikado géant dans la salle polyvalente des Cèdres
Livre / "La ballade de Sean Hopper" de Martine Pouchain
LA BALLADE DE SEAN HOPPER
de Martine Pouchain
Editions Sarbacane
2010 / 233 pages
Avant même de lire la première page, on est mis au parfum. Sur une double page, d'abord il est présenté la bande-son du roman avec Patty Smith "Horses", AC-DC "Highway to hell", the Doors "Riders on the storm" et Drums of Thunder "Mountain Spirits". Puis on peut lire cette petite phrase de Rainer Maria Rilke : "Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours qui attendent que nous les secourions".
Il est clair que la ballade de Sean Hopper sera ponctuée de terreur et de mort au rythme du heavy metal et de la révolte d'une Amérique des années 80, sur fond de légende indienne.
Effectivement, l'histoire que nous raconte le jeune Bud, huit ans, élevé par sa Grand-Ma, une vieille indienne cherokee, nous balade dans Springfield aux Etats-Unis du côté des abattoirs où on tue les veaux à la chaîne et du côté des plus pauvres dont fait partie le jeune narrateur. Ces laissés-pour-compte s'installent dans la vie avec le peu qu'ils possèdent et surtout ce regard aiguisé qui va toujours à l'essentiel quand on n'a pas les moyens d'autre chose.
Il est question essentiellement du voisin du petit Bud, un certain Sean Hopper, chargé du sale boulot aux abattoirs : tuer les bêtes avant qu'on les découpe. Un type dur qui n'aime pas les gosses, glacial et taciturne, alcoolique et bagarreur, craint de tous. Un type rempli de rage qui pourtant s'est laissé aimer d'une femme qui est tout son contraire, douce et attentionnée. Love to hell.
De plus le père de Sean Hopper, qui vit dans le cabanon attenant à leur maison, commence par être touché par la maladie d'Alzheimer. Il fait des fugues, vole chez l'épicier.
La tension monte à Springfield, d'autant plus que les autres personnages de ce roman, plus ou moins liés à Sean Hopper, ont aussi leur côté sombre, leurs bassesses et leurs lâchetés.
Martine Pouchain nous livre un roman fort, âcre, cru et pourtant plein d'humanité, cherchant derrière l'apparence répulsive, la vérité des êtres et leur quête vers un bonheur peut-être inaccessible.
En même temps nous apparaît cette Amérique qui se ferme les yeux sur cette misère sociale et morale, laissant le champ libre aux plus vils desseins.
L'expérience de l'abattage des veaux et les cauchemars récurrents de ces bovins revenant la nuit hanter les rêves de l'homme au pistolet ressemblent à s'y méprendre aux chiens de "Valse avec Bashir", ces chiens de villages palestiniens abattus la nuit par les soldats israëliens pour qu'ils n'aboient pas afin de conserver la surprise de l'attaque, et qui reviennent, bave à la gueule, dans le sommeil nocturne de soldats traumatisés.
Pourtant, même dans les plus sombres désespoirs, surgissent quelques lueurs ensoleillées qui laissent espérer encore et toujours. La mort peut ne pas vouloir de suite de certains individus que l'apparence et la vox populi condamnent.
Le petit Bud, avec son savoir extralucide et ses formules imagées, nous entraîne dans une aventure humaine hors du commun. C'est beau et émouvant. Et, au final, on en sort avec des raisons d'espérer encore.
Extraits
Page 9
Il faisait tout le temps la gueule comme s'il n'y avait plus de sourire en magasin quand sa mère l'avait fabriqué.
Page 17
On peut tuer quelqu'un avec un bâton en caoutchouc. ça prend juste un peu plus de temps.
Page 36
Il a fait comme si elle était un bocal à cornichons à sa place habituelle qu'il n'avait aucune raison de remarquer.
Page 40
Des lièvreteaux batifolaient sans se soucier. J'aurais bien aimé leur apprendre qu'il faut se méfier, principalement de l'humain qui est une race imprévisible dans son invention des moyens de nuire.
Page 50
Dés qu'il a entendu le moteur, le vieux a jeté un coup d'oeil par-dessus son épaule et il s'est un peu grouillé comme s'il avait le temps d'arriver quelque part.
Page 55
Il faut croire que l'amour lui donnait un sentiment d'immunité parlementaire en plus du désir de faire le bonheur de l'humanité.
Page 71
C'était une journée comme je les aimais, sans rien à mettre dedans, où la vie pouvait à chaque instant vous surprendre.
Page 76
Et le soleil m'a répondu, OK mon gars, je suis content pour toi. Et il m'est rentré à l'intérieur comme de l'or liquide. Partout.
Pages 90-91
J'ai zappé sur une série avec des rires enregistrés après chaque réplique, le genre qui prend le spectateur pour un veau.
Page 94
La réputation, ça vous colle aux pattes pire qu'un vieux chewing-gum.
Page 107
Je crois pouvoir affirmer qu'elle était dans les bas-fonds de son âme, à essayer de retrouver les morceaux perdus.
Page 116
D'ailleurs je n'écrirai jamais de livre. Il y a trop à vivre pour avoir en plus le temps de le raconter.
Page 127
Comme quoi le destin s'amuse à tricoter des coïncidences.
Page 149
Sean Hopper s'en fichait. Il prenait les ennuis dans l'ordre, l'un après l'autre, sans s'apesantir.
Page 171
Les gens n'aiment pas qu'on soit pas comme eux, ils se demandent à qui ils ont affaire, ça leur fout les jetons.
Page 189
Quand on est répertorié, quoi qu'on fasse, on est toujours passible de malentendu.
Page 193
Y a pas beaucoup d'imagination dans les dialogues d'hôpital.
Page 207
La violence, c'est l'amour qui ne trouve pas sa cible, me disait Grand'Ma.
Page 226
Elle l'aimait envers et contre tous, pour le pire, sans rien connaître du meilleur (...) A présent que tout était perdu, elle était sans peur.
Martine Pouchain
Springfield USA
Livre Pop up / "Charlie et la chocolaterie" de Roald Dahl
CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE
de Roald Dahl
illustré par Quentin Blake
Editions Gallimard Jeunesse / 2011
Livre Pop Up
Les éditions Gallimard Jeunesse poursuivent les adaptations de textes de la littérature enfantine en version pop up (livre animé avec illustrations en relief).
Après "Le Petit Prince" en 2010, c'est au tour du célèbre "Charlie et la Chocolaterie" d'être adapté dans ce format en 2011.
Encore une fois, c'est une belle réussite. Contrairement au Petit Prince, en raison de la longueur du roman de Roald Dahl, le texte original a été adapté et retravaillé pour laisser une large place aux illustrations et aux animations. Résultat : une grande lisibilité et des volumes d'illustration impressionnants, parfois pratiquement aussi grand que la page elle-même.
L'histoire, vous la connaissez sans doute déjà : Willy Wonka, un génial inventeur accueille cinq enfants dans sa chocolaterie. Voilà un pla gourmandise qui s'annonce avec caramels, guimauve, et rivière de chocolat fondu. Et pour se régaler, il faudra à Charlie trouver le ticket d'or...
Là encore, voici une bonne option cadeau pour partager le plaisir d'un superbe ouvrage. Un livre à déguster comme un bon dessert ou un gros goûter chocolaté, avec l'avantage d'avoir la saveur sans les kilos...
Bande Annonce du film de Tim Burton avec Johnny Depp
Livre / "Le Petit Prince" de Antoine de Saint-Exupéry - version Pop Up
LE PETIT PRINCE
Antoine de Saint-Exupéry
Editions Gallimard Jeunesse
Texte intégral
avec les aquarelles de l'auteur
Août 2010 / 64 pages
Il est presqu'inutile de présenter l'oeuvre célèbre de Saint-Exupéry tant elle fait partie de la culture populaire avec sa poésie et sa philosophie qui tend à aller à la rencontre de l'autre.
Les éditions Gallimard ont eu l'heureuse idée d'en faire un ouvrage jeunesse version "pop up", un livre animé, c'est-à-dire avec une mise en volume des illustrations originales. Le livre devient alors une sorte de voyage magique où l'image en relief donne davantage d'ampleur au texte. L'histoire est visuellement très vivante, d'autant que certaines illustrations dépassent très largement la taille des pages. C'est une véritable réussite que cet ouvrage. Voilà une bonne idée de cadeau pour tous les amoureux du Petit Prince, pour tous les amoureux de la vie, pour ceux qui ont encore envie de rêver.
C'est aussi une occasion pour ceux qui ne connaissent pas encore ce héros de la littérature de le découvrir d'une manière originale et savoureuse, en utilisant, en plus de ses oreilles, ses yeux pour admirer et ses mains pour toucher ces superbes décors en volume.
Bonne lecture et bon voyage....
"Le Petit Prince" version intégrale audio avec la voix de Sami Frey
avec animation du texte en 3D
2011- 2012 / Rencontre avec un poète, Joël Grenier
LE PÊCHEUR DE LUNE
D'abord c'est un poème de Joël Grenier, poète, homme de théâtre (Théâtre du Claqsin, Théâtre des Deux Trëmas) et écrivain, humain surtout. Il est l'auteur de la pièce "Les Âmes réveillées" présentée lors du Festival de la Plaine 2010, une très belle adaptation du grand film de John Huston "African Queen".
Kathryn Hepburn et Humphrey Bogart dans "African Queen" de John Huston
Les enfants de CM1 de l'école des Cèdres à Quétigny (Côte d'Or) ont travaillé son poème "Le Pêcheur de lune" en classe avec leur enseignant.
Ils ont cherché à dire ce très beau texte en exprimant des émotions différentes, en slamant, en jouant avec les mots, en bousculant les rythmes et en captant le plaisir de la poésie.
Puis il y a eu la rencontre avec le poète. Souvent, pour des enfants, un poète est une représentation très vague d'un homme mort il y a très longtemps dont les textes ont traversé le temps et dont on apprend les poèmes à l'école. Mais là, le poète est bien vivant. Il vit et parle, écrit toujours. Il est inscrit dans le monde d'aujourd'hui. Les enfants l'ont interrogé, se sont interrogés sur la poésie comme quelque chose de vivant, écrit par quelqu'un de vivant.
Ils ont demandé au poète de dire son texte pour entendre la voix de celui qui l'avait écrit. Ce n'était pas LA façon de le dire, mais UNE façon parmi d'autres, aussi importante que les voix de ceux qui s'approprient un texte pour lui donner leur propre émotion.
Puis, après la diction, ce fut le moment de l'écriture.
Joël Grenier leur a proposé une idée "Le silence"
Aussitôt, les mots d'enfants ont fusé sur le papier comme
"Qu'est-ce que ce bruit ? C'est le silence."
La classe a cherché plein d'images et de métaphores comme des morceaux de puzzle à rassembler pour évoquer ensemble l'idée inspirée du poète. Ces mots deviendront des poèmes à écrire que nous diffusons en fin d'article. Quelques idées communes et la créativité de chacun pour cette douzaine de poèmes rempli d'inspiration.
Les enfants se sont rendus compte qu'eux aussi étaient un peu poètes et que leurs mots pouvaient se poser sur le papier, qu'ils pouvaient les partager avec le poète, aussi entre eux et avec leur enseignant.
Au final ce fut une belle rencontre dans une école primaire où l'invitée, au-delà de Joël Grenier et des enfants, était la poésie elle-même. Un langage qui mêle l'art et la connaissance, le livre, les mots et le monde autour de soi. Un langage comme une porte ouverte vers ceux qui nous entourent.
Commentaire de Joël Grenier :
« Le but de l'instituteur était non pas de faire ma promotion mais de montrer aux enfants que la poésie est vivante, quotidienne et pour tout le monde. Bien sûr que je suis prêt à recommencer cette formidable expérience durant laquelle on partage des mots, des images et des sentiments avec des petits dont les stylos, tout à coup, s'emplument de soleil ! Aux écoles de jouer ! »
Donc voici d'abord le sonnet de Joël Grenier
Le pêcheur de lune
Reconnais-tu cet homme ? Il est pêcheur de lune.
Il navigue la nuit sur un bateau de bois.
Le vent gonfle sa voile au gré de la fortune
Et le pousse au pays des rêves aux abois.
Comme un vieux loup de mer, son visage se hâle
Aux embruns de cette eau qui baigne la Grande Ourse
Et l'on entend parfois une vague qui râle
De devoir, sur sa peau, finir sa longue course.
Une barbe blanchie par le sel de l'espace
Couvre les souvenirs de tout ce temps qu'il passe
A chercher la lumière au milieu de la nuit.
Mais s'il ferme les yeux, c'est pour mieux voir la route
Qui mène à cette lune où ses filets, sans doute,
Ramèneront l'éclat d'un soleil de minuit.
Et maintenant les textes des enfants à partir de l'idée du poète et du travail collectif de recherche d'images poétiques...
LE SILENCE #1
Tu entends ce silence ?
Il est si doux
Comme les feuilles qui se posent sur l'eau.
Le ciel est entré dans la tranquillité.
Dans le silence, pas de bruit.
Ce qu'est c'est doux dans la nuit
Le silence de l'espace où rien ne bouge
Le silence qu'on ne voit pas
Et qui flotte dans l'air
Comme une plume dans le vent,
Et pourtant pas un souffle.
Entends-tu ce bruit ? C'est le silence.
Marouane
Le Silence # 2
Entends-tu ce son ? C'est le silence.
Et pourtant pas un souffle
Le silence, plus un cri
Que c'est doux dans la nuit
Une feuille se pose sur une rose
Sans un bruit
Tout doucement
Sans un bruissement
En ce beau soleil d'automne
les feuilles tombent
Mais le bruit ne chasse pas le silence.
Manon
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Le Silence # 3
Qu'est-ce que c'est bien le silence !
Tu l'entends ?
Il est si doux
Comme les feuilles qui se posent
Le ciel est dans le silence, rentré
Le silence, plus de bruit
Ce que c'est doux dans la nuit
Le silence de l'espace
Le silence où rien ne bouge
Le silence qu'on ne voit pas
Et qui flotte dans l'air
Et pourtant pas un souffle
Entends-tu ce bruit ? c'est le silence.
Imadeddine
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Le silence # 4
Tu entends le silence ?
Il est doux comme un rêve
Et beau comme la lune
Qui brille dans la nuit
Il m'aspire et m'endort
Le silence est tranquille
Comme la feuille qui se pose sur l'eau
Lucas
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Le silence # 5
Le silence s'endort
Il est triste
On l'entend dehors
Malgré les feuilles qui bougent
Dans la maison tout est calme
Comme le silence
Loryne
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Le silence # 6
Le silence c'est calme et tranquille
Mais on ne le voit pas
Il y en a qui ne l'aiment pas
Mais je leur dis
"Ecoute ! C'est beau !"
Yasser
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Le silence # 7
Le silence, plus de bruit.
Juste le silence qui se balade dans la nuit
Il couvre l'horizon
Et pourtant pas un souffle.
Le paysage semble mort
On dirait le vide de l'espace
Le silence porte l'air
Dans cette vallée lointaine
La nature s'endort.
Loïc
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Le silence # 8
Le calme
Comme les feuilles qui se posent
Sur un nuage blanc
Le calme
Tu sais, celui qui fuit le bruit
Quand je dors, je pense à lui.
Cyprien
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Le silence # 9
Un doux silence flotte dans l'air
Magnifique et calme
Ecoute-le
Lui qui circule dans l'espace.
Mohamed
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Le silence # 10
Qu'est-ce que c'est bien le silence !
On n'entend plus un bruit
On ne le voit pas
On ne l'entend pas
C'est doux et calme
Il flotte dans l'air
Et pourtant, pas un souffle.
Rim
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Le silence sans souffle # 11
Dans un grand silence
Une petite fille et pourtant pas un souffle
Dans un grand silence
Un petit garçon et pourtant pas un soupir
Un petit souffle ? Non pas du tout !
Un petit soupir ? Non même pas !
Dans un beau silence, sur la pointe des pieds
Les parents vont s'endormir
Mais dans la nuit
Il y a un bruit
Et la petite fille est jolie
Et sur la pointe des pieds
Elle s'enfuit
Et le matin le silence se rendort.
Que le silence était joli dans la nuit
Et la nuit
Il y a un soupir
Et tout le monde se réveille
Et le silence se rendort.
Soraya
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Anthologie du savoir / CNRS - Nouvel Observateur
Devinette :
Quel est le point commun entre Marcel Proust, Louis Aragon, la Bible, le Coran, Aristote, Homère, De Gaulle, l'imprimerie, Lao Tseu, Albert Einstein, Sigmund Freud, Claude Levy-Strauss, les textes fondateurs Dogons au Mali, Nicolas Copernic et Marco Polo ?
Vous ne trouvez pas ?
Alors voici deux indices :
Le Nouvel Observateur et le CNRS
Vous ne trouvez toujours pas ?
Alors voici la réponse.
Tous ces auteurs, toutes ces idées, toutes ces inventions font partie de
L'Anthologie du Savoir
Un ensemble de 200 écrits regroupés en 20 volumes thématiques qui permettent un retour à l'essentiel des sources de la culture mondiale. Les grands classiques qui ont façonné l'histoire humaine. Des textes choisis sur 3000 ans à travers la planète.
Une initiative du Nouvel Observateur et du CNRS pour faciliter l'accès à la connaissance du plus grand nombre. Ces ouvrages sortent en librairie et chez les marchands de journaux (un par quinzaine). A la date du 26 avril 2011, 14 volumes sont déjà parus (possibilité de retrouver les premiers en demandant à son libraire).
Présentés sous forme de livres reliés, ils sont édités par CNRS Editions au prix de 9,90 € le volume. Des bouquins à découvrir par choix d'auteurs ou de thématiques, ou au hasard d'un chapitre. C'est passionnant et particulièrement enrichissant. On peut y plonger de temps en temps, ou selon le besoin du moment. C'est une culture sans frontières et sans tabous qui va de la science au spirituel. Le monde dans toute sa variété et sa complémentarité, dans sa splendeur et ses éclats.
Dans ces périodes où les cultures se referment sur elles-mêmes, où certaines revendiquent des identités étriquées, cette Anthologie du Savoir a quelque chose de libérateur et de lumineux. A l'image de l'écoute du monde et de ses connaissances multiples trop souvent oubliées.
C'est à déguster sans limite. ça fait du bien à la santé et au moral, aussi à sa soif de connaître ce qui est passé trop vite devant nos yeux, ou qui n'y est pas passé du tout.
Les volumes déjà parus :
- La Bible et le Coran
- La Philosophie Occidentale Volume 1
- La Philosophie Occidentale Volume 2
- Les Grands Voyageurs
- La Physique
- Mythes et Légendes
- Guerres et Paix
- Les Mathématiques
- L'Amour
- La Psychologie
- L'Economie
- Les Grandes Inventions
- La Société
- Les Philosophies Orientales
- Le vivant
- La politique
- La poésie
- L'éducation
- Pamphlets et satires
- L'érostisme
Pour répondre à la demande d'un internaute, voici deux extraits du volume "Mythes et légendes" qui donnent une impression de la présentation des textes. En cliquant sur les extraits de texte, ils s'agrandiront pour être mieux lus.
"Le savoir, le monde et moi"
Roman / "La forêt des renards pendus" de Arto Paasilinna
LA FORÊT DES RENARDS PENDUS
de Arto Paasilinna
Editions Denoël / 1983
(1994 pour la traduction française)
réédité en 2005
titre original : "Hirtettyjen Kettujen Metsä"
traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
262 pages
Ce livre est une merveille et fait partie de ces ouvrages qui restent longtemps dans la tête, comme un voyage indélébile, gravé ou tatoué dans l'esprit.
Nous plongeons là dans "l'hiver" lapon et "son écrin de toundra enneigée" pour un "spectacle d'une prodigieuse et surnaturelle beauté", une "extraordinaire magie de l'Eldorado lapon".
C'est le décor grandiose d'une tragicomédie qui mêlerait le "Fargo" des frères Coen, un road-movie de loosers et le "Down by law" de Jim Jarmusch, version Grand Nord finlandais.
Un gangster, Rafael Juntunen, qui est sorti de prison et qui a ensuite profité pleinement de la vie, fuit la grande ville avec les lingots d'or qu'il avait cachés avant son emprisonnement pour ne pas avoir à les partager avec ses complices qui sortent eux-aussi peu de temps après de leur geôle.
Finalement, dans sa fuite, il va finir par se retrouver dans la solitude de la forêt de Laponie en compagnie de Gabriel Amadeus Remes, un ex-major de l'armée viré pour alcoolisme aggravé.
Peu après, ils seront rejoints par Naska une vieille laponne skolte qui a réussi à échapper à la maison de retraite. La forêt de Laponie deviendra leur antre protecteur.
Le trio va alors tenter de résister à la "civilisation" et ses représentants : les anciens complices de Rafael qui veulent récupérer leurs lingots d'or, les policiers, les services sociaux ou les soldats, bref ceux qui font la loi ou qui sont les hors-la-loi. La notion de bien et de mal est implicitement redéfinie, sans qu'on sache vraiment où est le bien, où est le mal. En fait, cela n'a plus d'importance dans ce décor splendide où la loi dominante est avant tout celle de la nature avant celle des hommes.
Ces lois humaines semblent dérisoires au regard de cette immensité dont Naska, la vieille femme skolte, détient une forme de sagesse virevoltante et enfantine, entre délire fou et connaissance suprême, une présence presque divine et jubilatoire face aux deux hommes que la vie a déglingués.
C'est une aventure aussi visuelle qu'un film en cinémascope ou sur écran géant.
Par-delà l'aventure humaine, l'humour déborde à chaque page dans cette relation duelle puis triangulaire alors qu'on sent les menaces de plus en plus pressantes du monde civilisé, comme des sous-entendus permanents ou des annonces anodines qui, liées entre elles, tissent une toile indiquant qu'on n'échappe pas au monde dans lequel on vit.
Pourtant, quelque chose d'impalpable semble protéger nos trois larrons. A se poser la question de savoir si cela va durer ou non.
Arto Paasilinna fait vivre les personnages avec beaucoup de tendresse et d'amour pour eux, des personnages à l'histoire tordue et même parfois dramatique, prise dans les échos de la Grande Histoire du Monde, comme la Seconde Guerre Mondiale en Scandinavie, des vies dramatiques sans jamais qu'on ne sente le moindre mélodrame tant le présent immédiat et hors du temps donne un rythme fou à cette aventure.
Cela donne furieusement envie d'aller fouler ces forêts oubliées du monde et peuplées d'une faune souvent sympathique comme ce renard surnommé "Cinq-Cents-Balles".
Ce livre est un joyau de littérature.
Arto Paasilinna est aussi l'auteur de romans à succès traduits en français "Un homme heureux" et "Le lièvre de Vatanen"
Extraits
Page 12
Rafael Juntunen, en bon gangster, appréciait l'honnêteté à sa juste valeur.
Page 26
A jeun, ils portaient aux nues la vie libre des Amériques mais, une fois ivres, ils se plaignaient, les larmes aux yeux, d'avoir le mal du pays.
Page 28
- Il y a quand même de belles femmes, fit valoir Rafael Juntunen.
- Des nids à herpès, oui.
Page 46
Le major Remes faisait la sieste sous sa tente, dégustant son eau-de-vie. On ne fait pas la guerre la tête claire, philosophait-il.
Page 115
Si les criminels ne se retrouvaient pas de temps à autre en cellule, ce serait un métier de rêve.
Page 115
Cohabiter avec des meurtriers est d'un ennui mortel. je n'ai jamais rencontré d'assassin joyeux. Ivre, même un tueur peut être agréable, mais en prison ils sont à jeun. Ils ne sont d'aucune compagnie.
Page 182
... la douche est plus économique.
- La baignoire est un signe extérieur de richesse, grogna le major. Ce sont les pauvres qui se lavent sous la pluie. Et les bêtes des bois."
Page 186
On aurait dit un Père Noël, avec sa baignoire pleine à ras bord. Si ce n'est que les pères Noël ont rarement une gueule de bois aussi sévère.
Page 204
Il(...) payait de temps à autre par des séjours en prison le prix de sa conception toute personnelle de la légalité.
Page 206
Le ciel de Laponie voit tout mais ne rapporte pas (...) Le seigneur vous éprouve, mais ne vous abandonne pas.
Page 238
Le Seigneur donne, le Seigneur reprend. Que le Seigneur soit remercié. C'était dur à avaler.
Page 261
Cinq-cents-balles, le souriant renard à demi apprivoisé, a engendré une dizaine de descendants. Soit Cinq-mille-balles.
Album / "Madassa" de Michel Séonnet
MADASSA
de Michel Séonnet
Illustrations de Cécile Geiger
Editions Sarbacane / 2003
La quatrième de couverture indique : "Il est triste Madassa, il ne sait ni lire, ni écrire. Mais comment apprivoiser les mots, quand la peur et la colère prennent toute la place ?"
C'est clair, cet album de Michel Séonnet, illustré par Cécile Geiger évoque l'accès à la lecture et l'écriture pour des enfants dont l'esprit est embrouillé d'images qui empêchent l'accès aux mots. C'est un hommage indirect au travail des enseignants qui cherchent à faciliter l'accès au langage pour les enfants.
Ici, le héros s'appelle Madassa. C'est un enfant de la guerre. Une guerre quelque part dans le monde, une guerre brutale comme toutes les guerres et qui fait fuir les populations, les familles, les mères et les enfants. Madassa est l'un de ceux-ci, débarqué dans un pays en paix, dans une école en paix, lui l'enfant à l'esprit brouillé par l'angoisse et les conflits armés, par la colère contre le monde .
Lire et écrire est un obstacle immense comme une muraille car son esprit ne peut pas, encombré d'images de guerre et de mort. Sa maîtresse va alors l'entraîner sur le chemin des histoires qu'elle lui raconte puisqu'il ne sait pas les lire, l'histoire du petit Poucet et la peur dans la forêt, l'histoire du grand Crieur, l'homme toujours en colère, l'histoire de Pierrot-la-Lune qui voulait fleurir la terre avec des plumes d'oiseau. Et tout cela va danser dans la tête de Madassa. Cette énergie qui détruit va alors prendre des couleurs chaudes (très bien traduites par l'illustratrice dans l'album). Cette chaleur tirera Madassa vers la paix de son esprit, vers les mots qui le disent, vers ceux qu'on écrit...
Car bien sûr, lire et écrire, c'est accèder au partages des most, des idées, des choses qu'on a en nous et qu'on a besoin de dire ou d'entendre. Michel Séonnet nous offre des clés vers le sens de la lecture. Au-delà du cas de Madassa, cet enfant de la guerre, notre lien à l'écrit tient de la nécessité du contact avec les autres et du sens qu'on y met.
Voici une belle histoire de renaissance et un bel hymne à la vie.
Album / "L'épouvantail qui voulait voyager" de Hubert Ben Kemoun
L'épouvantail qui voulait voyager
de Hubert Ben Kemoun
Illustrations Hervé Le Goff
Les Albums du Père Castor
Editions Flammarion / 2006
Comment voyager quand on est un vieil épouvantail abandonné et qu'on est épris de vie et de liberté ? Voilà la grande question qui traverse ce magnifique album de Hubert Ben Kemoun avec les illustrations sublimes de Hervé Le Goff.
Une grande histoire qui part d'une idée apparemment simple : comment dépasser ce que l'on est et transformer sa vie ?
Vous l'aurez deviné, derrière l'histoire de l'épouvantail, transparaissent nos propres histoires et nos propres questionnements sur la vie : comment toucher un tant soit peu à ses rêves ? Comment tirer son existence vers quelque chose de meilleur pour soi et pour les autres ? Autrement dit comment donner un sens à sa vie ?
L'histoire de l'épouvantail dans cet album parlera directement aux enfants car ceux-ci, bien accrochés dans leur présent, sont souvent en phase avec leurs émotions premières, spontanées, avec l'envie de considérer le jour qui vient comme un moment de plaisir.
Pour les adultes, cet album parlera d'espérance, de l'idée qu'il n'est jamais trop tard pour considérer la vie comme une chance, qu'avec ceux qui nous entourent, on peut regarder le monde autrement, changer sa vie et participer à la marche du monde.
La petite histoire de l'épouvantail raconte en fait l'histoire de tous les humains dans l'accession à l'envie de liberté qui est en eux, dans la nécessité de vivre avec les autres et non contre les autres, dans cette idée de fraternité malgré nos différences parce que ces différences nous aident à trouver ce que nous ne savons pas faire, ce que nous ne savons pas être en apprenant des autres, en donnant aux autres, en recevant de ceux-ci.
Un album à dévorer en famille, entre amis, ou tout seul. Une pure merveille.
L'épouvantail voyage grâce aux oiseaux
Quatrième séquence de "La Table tournante" de Grimault. Un des meilleurs courts du cinéaste où s'expriment tout le burlesque et l'originalité graphique développés dès le début des années 30 notamment avec l'épouvantail à l'accent irrésistible et les petits oiseaux chers à Grimault. Prix Emile Reynaud 1943. Court-métrage en dessin animé. Scénario: Jean Aurenche, Maurice Blondeau et Paul Grimault. Musique: Jean Wiener et Roger Désormière.
Travaux à l'école en 2012 / Article du Bien Public - 23-08-2012
Quetigny : le groupe scolaire Les Cèdres fait peau neuve
Photo Bien Public / Bernard Cercley
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Travaux à l'école en 2012
Article Bien public 23-08-2012
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Ouvert en septembre 1978 avec trois classes en préfabriqué, le groupe scolaire Les Cèdres en comptait cinq à la rentrée 1982-1983. Ce qui avait fait à l’époque l’objet d’une seconde inauguration en présence du maire de l’époque, Roger Rémond et du député Hervé Vouillot.
Prévu initialement comme école de dépannage, ce groupe scolaire est, avec sept classes (grâce à l’apport quartier des Allées-Cavalières), le plus important de la ville. Deux classes ont en effet été aménagées dans le sous-sol dont la surface entière était dédiée au centre de loisirs. Cette école, située dans un lieu privilégié est dirigée par Emmanuelle Deloge.
Poursuivant son programme d’entretien du patrimoine scolaire, la Ville a procédé à des travaux d’isolation extérieure des façades avec la pose de parement bois. La création d’une rampe d’accès pour personne handicapée a été réalisée tandis que les travaux d’étanchéité et d’isolation thermique de la toiture du groupe scolaire ont été entrepris en juillet pour un coût total estimé à 115 000 €.
Des travaux de peinture de soubassement extérieur sont actuellement réalisés par les services municipaux.
Reportage qui date d'avant les travaux sur les nouvelles approches de la cantine