Qu'est-ce qu'une étoile ? Qu'est-ce qu'une planète ?
Cela semble être une question d‘une grande banalité. Pourtant depuis la découverte de plusieurs corps célestes semblables à Pluton, le mode de classification a été modifié et la question a pris un nouveau sens.
Le mot « planète » vient du grec ancien qui signifie « vagabond », « errant ».
Les romains ensuite ont nommé les planètes du nom de leurs dieux. Il en est ainsi de Mercure (le messager), Vénus (déesse de la beauté) ou Saturne (le seigneur du temps).
Les cieux, sources de présages (souvent mauvais), sont longtemps restés impénétrables et ce jusqu’à 1609 quand Galilée, astronome italien, a observé Jupiter avec une lunette.
A sa grande surprise, il a découvert que des corps célestes tournaient autour, ceux qu’on appellera plus tard les satellites galiléens. L’astronome s’intéressa aussi à Saturne et ses anneaux. De ces découvertes, on comprit alors que le ciel était bien plus peuplé qu’on ne l’imaginait.
Déjà, dés 1543, la théorie héliocentrique de l’astronome polonais Nicolas Copernic avait mis en avant que le Soleil était au centre de l’univers et les planètes comme la Terre tournaient autour de lui.
En 1781, un astronome anglais d’origine allemande, William Herschel (1738-1822), a découvert une nouvelle planète qu’il nomma Uranus. C’était la septième dans l’ordre des découvertes avant la huitième, Neptune, dont on avait prédit l’existence, par un astronome français Urbain le Verrier (1811-1877) et un anglais John Couch Adams (1819-1892).
Neptune fut détectée pour la première fois en 1846.
La neuvième, Pluton, fut découverte en 1930 (voir son histoire dans l’article : Le système solaire, le soleil et ses planètes).
Le premier jour du XIXème (19ème) siècle, un astronome italien du nom de Giuseppe Piazzi a détecté, gravitant entre les orbites de mars et Jupiter, un petit corps céleste appelé aujourd’hui Cérès.
En moins de dix ans, on repéra trois corps similaires, Pallas, Vesta et Junon.
Le nombre de planètes découvertes augmenta rapidement. 10 au début de l’année 1850 à 57 dix ans plus tard, puis 463 au début du XXème (20ème) siècle.
Le plus grand de tous, Cérès, fait la taille de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal).
En 1802, Herschel les appela des astéroïdes, ce qui signifie « en forme d’étoile ». Le nom est resté.
Pluton considérée comme une planète pendant très longtemps est plus proche des tailles de ces corps célestes que les grandes planètes de notre univers, 30 fois inférieure à celle de Mercure par exemple qui n’est pourtant pas d’une masse considérable. De plus, elle est plus petite que sept satellites d’autres planètes du système solaire. Par ailleurs, pour ajouter à sa particularité, son orbite atypique, tellement excentrique, croise celle de Neptune.
En 1978, des astrophysiciens lui ont même découvert un satellite faisant au moins la moitié de sa taille, ce qui est considérable pour un satellite.
En bref, s’est posée la question de savoir si on pouvait toujours considérer Pluton comme une planète.
La découverte de planètes naines en 2003 (Hauméa et Sedna) et en 2005 (Eris) a relancé le débat sur la définition de ce qu’est une planète et de savoir si Pluton en est une.
La définition adoptée pour définir une planète est qu’un corps céleste peut être appelé ainsi si :
1/ il est en orbite autour du soleil.
2/ il a une masse suffisante pour se tenir en équilibre hydrostatique (avoir assez de gravité pour prendre une forme sphérique).
3/ Il a éliminé les autres corps sur son orbite (avec une gravité suffisante pour attirer ou expulser les autres corps à proximité).
D’après ces nouvelles règles, des corps comme Pluton, Eris et Cérès ne remplissant pas la troisième condition devaient être considérées comme planètes naines. Voilà pourquoi Pluton a disparu de la liste des fameuses neuf planètes du système solaire.
La notion même de planètes naines a été et est toujours âprement discuté.
L’UAI (Union Astronomique Internationale) a classé certains comme planètes naines (comme Pluton) tandis que Cérès est resté classé comme astéroïde.
Autre grande question des astronomes : Quelles est la différence entre une planète et une étoile ?
Classiquement, on estime, dans notre système solaire, que le Soleil émet sa propre lumière (masse gazeuse en fusion) et que les planètes ne font que refléter la sienne. Pourtant les choses ne sont pas aussi claires.
La lumière du soleil provient d’une réaction thermonucléaire suite à une fusion de son hydrogène. Mais toutes les étoiles n’ont pas cette capacité comme les naines brunes qui n’ont pas la masse suffisante pour obtenir une réaction thermonucléaire.
Côté planètes, le problème est le même, notamment concernant les géantes gazeuses comme Jupiter qui, si elle possédait assez d’un certain gaz empilé à sa surface (le deutérium), elle pourrait produire une fusion et une réaction thermonucléaire. Elle deviendrait alors une étoile.
En fait rien n’est simple, d’autant plus que la découverte de nombreuses exoplanètes (planètes tournant autour d’une autre étoile que le soleil), plus de 2000 à ce jour, montre une multiplicité d’origines de ces corps célestes, certains difficilement classables entre planète et étoile.
De plus, les découvertes récentes ont montré l’existence de planètes sans orbite qui errent dans l’espace, aussi des planètes qui modifient leur orbite.
Sur le temps spatial, rien n’est figé.
L’UAI a donc fixé la règle suivante :
1/ Si un corps céleste est en orbite autour d’une étoile (ou des restes d’étoiles comme un pulsar ou un trou noir), c’est une planète quelques soient son origine et sa formation.
2/ Si l’objet se déplace librement dans l’espace, il est considéré comme une sous-naine brune.
D’après cette définition, si Jupiter sortait de son orbite, elle deviendrait une sous-naine brune.
Il faut encore attendre que des sondes puissent accéder plus loin dans l’espace pour récupérer d‘autres informations sur la composition des corps célestes, leur composition et leur structure. Alors peut-être pourra-t-on les classer sans hésitation.
Pour le moment, les « chasseurs de l’espace » se concentrent sur ce qu’ils ont découvert et il y a déjà beaucoup de travail.
Lien vers d'autres articles sur ce thème :
Livre / "Voyage dans le Cosmos - Les exoplanètes" - Arturo Quirantes Sierra
Le système solaire, le soleil et ses planètes
L'univers, ses étoiles, les planètes et les exoplanètes
Tableau comparatif des planètes du système solaire
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