Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

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Histoire de Besançon et de sa citadelle

Citadelle de Besançon

 

 

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En Bourgogne Franche-Comté, tout le monde ou presque connaît la forteresse de Besançon. Beaucoup y sont allés au moins une fois. C’est un haut lieu du tourisme régional.

 

 

VAUBAN

 

 

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La Citadelle a été construite de 1668 à 1683, d’abord par les espagnols puis par les français sous la direction de Vauban.  

Pour ce chef d’œuvre d’architecture militaire, Sébastien Le Prestre Vauban en fut le maître d’œuvre. C’est un ingénieur du roi Louis XIV, nommé en 1678 Commissaire  général des Fortifications de France. C’est un talentueux spécialiste de la poliorcétique, la technique du siège militaire, aussi bien celle de la défense que celle de l'attaque (du grec poliorketikos, qui désigne ce qui est relatif à la technique du siège des villes et places fortes, ou l'art et la technique du siège).

Ce grand homme du 17ème siècle a conçu et codifié une méthode de siège des places fortes en étudiant leur environnement pour en tirer les meilleures opportunités et, en conséquence, bâtir des forteresses idéalement conçues.

Sur l’ensemble de son existence, 130 places fortes ont vu le jour en France comme à l’étranger (au Luxembourg par exemple avec les casemates du Rocher du Bock). Il a participé à 48 sièges de ville et a été 7 fois blessé.

Au XIXème siècle, sa renommée est même devenue un dicton populaire : 

« Ville assiégée par Vauban, ville prise : ville défendue par Vauban, ville imprenable ».

C’est aussi à Vauban qu’on doit l’expression  de pré carré, une stratégie qui consiste à abandonner certaines places et se concentrer sur des places fortes en deux lignes de défense, le long des frontières du royaume, le fameux « Pré Carré ».

Vauban est décédé à l’âge de 74 ans après avoir été nommé maréchal de France quelques mois avant.

Son traité des sièges sur l’attaque et la défense des places de guerre (1704), resté secret, sera finalement publié en 1737 pour une édition posthume appelée « Traité d’attaque des places ».

 

Pour en revenir sur la Citadelle de Besançon, c’est une forteresse qui s’étend sur 11 hectares et qui dominent de 100 mètres de hauteur la vieille ville et les méandres du Doubs. Elle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis juillet 2008.

Chaque année, elle accueille entre 250 .000 et 300.000 visiteurs.

 

 

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HISTOIRE DU MONT SAINT-ETIENNE

 

La couche sédimentaire originelle date de 170 millions d’années, issue d’une mer peu profonde.

La structure géologique qui soutient la citadelle date de la fin du Tertiaire au moment d’un plissement de la roche, il y a 10 millions d’années.

 

L’ancienne Vesontio, une  ville celte, s’est installée au bord de la rivière. Jules César s’est est emparé en 58 avant JC pour ne pas qu’elle tombe aux mains du chef de guerre germain Arioviste. L’occupation qui va suivre va couvrir la ville de monuments. Le sommet de la colline est alors pourvu d’une voie romaine et de premières fortifications.

 

Durant le haut Moyen-âge, des édifices religieux sont bâtis sur le flanc dont l’église métropolitaine Saint-Etienne. La ville se replie alors au pied du mont qui prend le nom de l’église. Le sommet de l’enceinte fortifiée reste encore vide excepté 4 colonnes romaines. Ces quatre colonnes se retrouvent sur les armoiries actuelles de la ville de Besançon.

Le mont, lui,  est voué à l’agriculture.

 

 

Blason_ville_fr_Besançon_(Doubs).svg.png Armoiries de Besançon

 

 

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A la Renaissance, la ville basse se pare de palais autant publics que privés. Ce sont de belles demeures de marchands qui se sont enrichis et de ce qui reste des grandes familles nobles issues du système féodal.

Charles Quint, empereur, roi d’Espagne, comte de Bourgogne et maître de la cité, renforce les défenses de la ville, l’enceinte de la rive droite et améliore les entrées.

Sur le mont Saint-Etienne l’ancienne muraille est consolidée, modernisée et garnie de tours.

La ville qui était une cité impériale libre depuis 500 ans passe sous la coupe du Roi d’Espagne en 1664, malgré l’opposition des bisontins qui ne voulaient pas appartenir à la Franche-Comté espagnole.

L’idée de fortifier le mont-Saint-Etienne, déjà émise en 1582, devient une priorité.

 

La guerre de Dévolution de la couronne d’Espagne (1667-1668) est l’occasion pour le jeune Louis XIV d’agrandir le royaume à l’est.

Le 8 février 1668, Condé, sur ordre du roi de France, pénètre avec ses troupes dans la ville. Le Magistrat de la Ville (conseil municipal de l’époque) capitule sans combattre.

Quinze jours plus tard, Louis XIV demande à Louvois d’envoyer à Besançon un jeune ingénieur du nom de Sébastien Le Preste, sieur de Vauban pour dresser les plans d’une future citadelle. Le projet ne prendra pas corps car le 2 mai de cette année, le traité d’Aix-la-Chapelle rend la Franche-Comté à l’Espagne et le 10 juin, les troupes françaises quittent Besançon.

 

 

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Traité d'Aix-la-Chapelle en 1668

 

 

Les espagnols reprennent cette idée de fortifications qu’ils veulent mettre en place autant à Besançon, qu’à Dole et Gray. Dans la cité bisontine, la première pierre est posée le 9 septembre 1668. Les espagnols n’auront pas le temps d’avancer beaucoup plus vite dans la construction, juste quelques renforcements de remparts, pas très hauts.

 

 

Besançon 05.jpgSiège de Besançon par Louis XIV en 1674

 

 

Les troupes françaises se lancent de nouveau à l’assaut de la Franche-Comté et sa ville phare.

Lors de cette seconde conquête à partir de février 1674, trois armées françaises convergent vers Besançon. Dans l’une d’elles se trouve Vauban lui-même. Louis XIV arrive le 2 mai de cette année-là et prend le commandement du siège de Besançon. La ville tombe le 15. Le siège de la citadelle commence alors. Ce seront des combats sanglants avec beaucoup de résistance sous la houlette du Prince de Vaudémont. C’est une lutte acharnée. L’assaut final est lancé le 20 mai. Le 22, la capitulation est signée.

Le roi de France confie alors à Vauban la mission de rendre la Citadelle et la ville imprenables. C’est le début de l’histoire de cette bâtisse militaire qui a depuis traversé les siècles jusqu’à nos jours.

 

 

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Citadelle - Gravure de 1710

 

 

LA CONSTRUCTION DE LA CITADELLE

 

De 1675 à 1695, Vauban reconstruit l’ensemble de l’enceinte urbaine de Besançon, ce qui inclue la Citadelle, la boucle du Doubs et la défense des quartiers Battant et Charmont.

Pour compléter la future Citadelle, il est édifié une seconde place forte qui lui fera face. Elle est appelée aujourd’hui Fort Griffon.

Plusieurs lieux ont été envisagés pour l’édification de la Citadelle. Finalement Vauban arrive à convaincre Louis XIV et Louvois de l’intérêt du mont Saint-Etienne. Il reprend son projet initial. Fort de son expérience du siège de la ville, il fait bâtir une Citadelle complexe, notamment côté sud la partie la plus vulnérable.

Il vient régulièrement à Besançon pour suivre l’avancée des travaux. Dans ses rapports on trouvera trace des difficultés pour faire respecter les consignes et les délais.

De nombreux corps de métiers vont intervenir sur le chantier : charpentiers, couvreurs, tailleurs de pierres, laviers (fabrication de toits en pierre de lave)…

Le défi est relevé en moins de huit ans.

 

 

 

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LA CITADELLE MAINTENANT

 

A présent, la Citadelle est vouée au tourisme. Elle a été aménagée en plusieurs parties dont un zoo, des musées de toutes sortes (musée de la Résistance et de la Déportation, musée de la vie comtoise, insectarium, noctarium, aquarium, etc…). Le tout est régulièrement animé par des événements culturels qui donnent vie à la Citadelle : expositions temporaires, spectacles, toute une programmation culturelle à découvrir sur le site Internet de la Citadelle. 

 

La promenade sur les chemins de ronde côté roi et côté reine permet de découvrir en version panoramique la ville basse et les paysages magnifiques autour des boucles du Doubs, des vues splendides au demeurant qui expliquent pourquoi cette forteresse était quasi imprenable.

 

La Citadelle a  été aménagée pour faire en sorte qu’on puisse passer de longues heures à l’intérieur et toujours y découvrir quelque chose.

Ce lieu de guerre et de mort est devenu un centre d’art et de connaissance.

 

Pour y accéder, il est possible de monter en bus, en voiture ou en petit train touristique, mais le plus agréable est de monter à pied pour découvrir la vieille ville et sa fameuse église Saint-Etienne, les vestiges romains. On peut aussi se balader jusqu’au Pont Battant et profiter de l’aménagement des rives au bord du Doubs.

Besançon et sa Citadelle sont à découvrir absolument, en prenant le temps de flâner et se laisser emporter dans le tourbillon de l’histoire, aussi dans les lignes audacieuses de l’architecture contemporaine (Cité des Arts).

Peut-être que sans le savoir, sans que vous ne le voyiez, le fantôme de Vauban ne sera pas loin de vous.

 

 

 

 

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D'après "Universelle Citadelle", le petit livret de Pascal Schultz et Adeline Pasteur

Editions Citadelle patrimoine Mondial 2013

Imprimé en juin 2013 - Dépôt légal 3ème trimestre 2013

Imprimé à Ornans - Presses Simon Graphic

ISBN 978-2-9541505-2-9



03/08/2017

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