Rencontre...ries - Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny - Vendredi 8 avril 2016
Rencontre...ries 2016
Brigitte Smadja à la bibliothèque de Quétigny
Vendredi 8 avril 2016
Brigitte Smadja au milieu du public de la bibliothèque de Quétigny
Le vendredi 8 avril 2016, dans le cadre des Rencontre...ries, Brigitte Smadja a rencontré ses lecteurs à la bibliothèque de Quétigny.
Cela avait commencé dans l'après-midi avec la rencontre entre l'auteur et la classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres, une discussion joyeuse et à bâtons rompus avec les enfants qui travaillaient depuis plusieurs mois avec les bibliothécaires pour ce moment si particulier où un auteur rencontre ses jeunes lecteurs. Un autre article relate cette belle rencontre presqu'intime et familiale (lien direct : Rencontre entre Brigitte Smadja et la classe de CM1-CM2).
C'est à 18 heures que tout le monde s'était donné rendez-vous dans la grande salle commune du collège et de la bibliothèque pour se retrouver autour de Brigitte Smadja. Les élèves de la classe de CM1-CM2 de l'école des Cèdres avait réussi l'exploit de tenir secret, jusqu'au dernier moment, la surprise de la pièce de théâtre qu'ils avaient adapté du roman "Le cabanon de l'Oncle Jo". Le choix de la surprise avait été décidé par vote à l'immense majorité une semaine plus tôt à la bibliothèque.
C'est par la pièce que la soirée a commencé. Les enfants avaient préparé ce spectacle en le présentant à d'autres camarades de l'école et aux bibliothécaires, histoire de le tester comme une répétition générale. Malgré l'immense trac qui étreignait une majorité d'entre eux, les élèves de la classe ont merveilleusement joué. Un jeu très juste, sans excès et sans retenue, donnant ainsi une grande émotion au récit.
Brigitte Smadja a été très émue de cette représentation , d'autant plus qu'il s'agissait d'un des trois seuls romans sur la cinquantaine qu'elle a écrit qui relève plutôt de l'autobiographie. Même romancée sur certains points, "Le cabanon de l'Oncle Jo" met en scène des personnages existant réellement dans la vie de Brigitte Smadja, son oncle Jo bien sûr, mais aussi sa tante Denise, ses sept cousins, également sa mère Mina.
Brigitte Smadja remerciant les enfants pour la pièce de théâtre
S'en est suivi un long moment complice et presque intime entre Brigitte Smadja et les enfants. L'auteure, les larmes à peine retenues, a tenu à féliciter les élèves avec quelques remarques plus spécifiques pour certains. Pour Lili d'abord, interprétée dans la pièce par Yasmine B. La romancière a précisé qu'elle lui ressemblait beaucoup quand elle était petite. Elle l'a embrassée avec beaucoup de tendresse (voir photos dans la galerie d'images au bas de l'article).
Brigitte Smadja a ajouté un mot pour la composition remarquable d'Imanol dans le rôle de l'Oncle Jo, un rôle presque muet sauf pour le monologue final, yeux dans les yeux avec l'écrivain assise juste en face. Elle a dit la difficulté de jouer un personnage qui ne parle pas et qui reste tout le temps les yeux fixés dans le vague, vers un point invisible devant lui. C'est déjà difficile pour un adulte, encore plus pour un enfant.
Elle a aussi évoqué les belles interprétations de la maman Mina et de la tata Denise, aussi les trois voisines bavardes qui ponctuent sans cesse leurs palabres d'un "Pauvre Denise !". Elles l'ont beaucoup fait rire.
Tata Denise et les voisines dans la pièce "Le Cabanon de l'Oncle Jo", cet oncle qu'on aperçoit, impassible juste derrière
Ensuite ce fut le temps des remises de récompenses pour le concours de dessin, entre autres un prix spécial pour la classe de CP des Cèdres, classe de madame Laurent, pour sa participation active au concours.
Véronique, la bibliothècaire de Quétigny a alors entamé un entretien avec Brigitte Smadja sur son oeuvre littéraire, ses relations à l'écriture, sur l'origine des grands personnages qu'on retrouve dans ses récits. Le public a ainsi découvert l'autre face du livre, le moment de la création, plutôt les moments comme un des ouvrages de Brigitte Smadja qui a nécessité 17 ans de maturation et de travail. De plus, elle a expliqué comment ses personnages l'habitent, qu'elle en rêve parfois la nuit quand l'un d'eux vient la voir dans les secrets de la nuit, qu'il lui parle, qu'ils discutent ensemble. C'est sans doute cette facilité qu'a celui qui écrit d'accepter ce monde intérieur si propice à la création littéraire. Car tout le monde rêve sans que cela agisse directement sur son existence. Pour Brigitte Smadja, visiblement, c'est un moteur créatif.
Elle a aussi évoqué l'univers des Pozzis, sa série fétiche que les enfants dégustent sans modération. Un monde de personnages nés d'une cascade, sans parents, sans famille sauf celle qu'ils se créent en rejoignant ceux qui sont nés avant eux. Brigitte Smadja a expliqué l'origine italienne du mot Pozzi qui signifie "puits". Ce monde extraordinaire a fasciné et fascine encore des générations d'enfants, ceux de l'école des Cèdres en font partie.
Elle a aussi expliqué comment, dans "Le cabanon de l'Oncle Jo", les personnages et la réalité de sa vie étaient romancés. Si le fond de l'histoire est véridique (les personnages, la mort de son père, Tata Denise, l'oncle et leurs enfants), le roman est truffé d'adaptations pour rendre le récit plus attractif. Parfois le "mensonge" ressemble plus à une réalité que la réalité elle-même, en tous les cas, il peut susciter plus d'intérêt.
La romancière, par ses réponses directes et sans aucun détour, par son humour décapant, a beaucoup fait rire les spectateurs et les lecteurs présents. Nul doute que cette approche des livres et de la lecture a ravi le public. cette approche a, de toute évidence, incité davantage les enfants et les adultes à plonger dans son univers littéraire qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
L'entretien s'est achevé par un portrait chinois, des questions du type : "si tu étais un arbre, que serais-tu ?", "si tu étais une musique, un personnage de roman, une phrase célèbre, etc...". Là encore l'humour était de mise, un humour couplé avec une grande proximité entre la romancière et les lecteurs présents.
La soirée s'est achevée par un verre et des petits gâteaux tandis que Brigitte Smadja passait un long moment à dédicacer ses ouvrages et discuter avec les lecteurs.
L'école des Cèdres tient à remercier chaleureusement la bibliothèque de Quétigny pour cette initiative très intéressante qui rapproche les enfants des livres et de leurs auteurs. Après Dorothée Piatek l'an dernier, la rencontre avec Brigitte Smadja a été tout aussi passionnante.
Galerie-Photos
Merci à Laurent Femenias pour ses magnifiques photos.
Lien avec des articles sur le même thème :
Rencontre..ries 2016 avec Brigitte Smadja, ça a commencé à Sennecy-lès-Dijon...
Rencontre entre Brigitte Smadja et la classe de CM1-CM2
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Le texte de l'adaptation théâtrale
(Au centre de la scène, une table entourée de trois chaises. Sur le côté, un fauteuil. Sur le fond de scène, un drap tendu sur lequel est peint un immeuble. Lili et sa mère s’installent au centre de la scène)
Mina : - Tu resteras tranquille, Lili ? Tu me promets ? Avec tous les soucis qu’elle a, Tata Denise…
Tous ces enfants ! Tu te rends compte ? Avec toi, ça fera huit !
Alors pas d’histoires, hein ? Et tu l’aides. Occupe-toi
un peu de l’Oncle Jo. Il n’est pas très en forme en ce
moment. Parle-lui, raconte-lui des choses ?
Lili : - Quelles choses Maman ?
Mina : - Je ne sais pas moi ! Ce que tu voudras. Je viendrais te
chercher dans quinze jours.
Lili : - Oui, Mina.
(Les narrateurs se lèvent les uns après les autres tandis qu’on voit Lili et Mina en train de se quitter)
Narrateur 1 : - Lili embrasse vite Mina, sa maman, elle a peur
de tomber en larmes. Elle traverse le couloir et
va dans la salle à manger.
(Lili sort en coulisses)
Narrateur 2 : - Cette salle à manger, elle sent le parquet ciré,
la lessive saint-Marc, le linge qu’on vient de repasser…
Narrateur 3 : - La chaleur du mois d’août qui passe à travers
les persiennes de fer à peine entrouvertes…
Narrateur 4 : - Et le silence.
(Lili entre en traînant les pieds)
Lili : - Au début, j’aime bien ça, mais après ça m’ennuie.
(Les narrateurs vont s’asseoir. On voit Mina qui entre avec Tata Denise. Elles parlent discrètement dans un coin tandis que Lili essaie en vain de les écouter)
Mina : - Lili s’est encore sauvée quand je lui ai appris que je
voulais me remarier. J’ai cru que je ne la retrouverai jamais.
Tata Denise : - C’est sûr, ça doit être dur pour elle.
Mina : - Je le sais parfaitement. Mais je ne vais quand même
pas rester toute seule toute ma vie !
Tata Denise : - Je te comprends bien Mina.
(Elles regardent vers Lili pour voir si elle entend quelque chose)
Mina : - Et puis, quand on l’a retrouvée, elle est tombée
malade. Je n’ai pas pu l’inscrire pour la colo avec ses
frères.
Tata Denise : - Pauvre petite !
Mina : - Et tu sais pas la meilleure ? Elle voulait rester seule à
la maison pendant que je travaille.
Tata Denise : - Tu n’as pas accepté j’espère ?
Mina : - Bien sûr que non.
Tata Denise : - Je vais te la garder ta gamine. Elle profitera de
ses cousins et ses cousines. A Saint-Denis,
c’est peut-être pas les vacances à la plage,
mais on y est heureux quand même.
Mina : - Bien sûr. Même en HLM on peut passer de bonnes
vacances.
(Elles sortent)
Lili : - Le mari de Tata Denise s’appelle Joseph. Je devrais
l’appeler Tonton Joseph. Mais tout le monde l’appelle
« L’Oncle Jo ». Alors je l’appelle « L’Oncle Jo ».
Quand j’étais petit je croyais que ça s’écrivait en un seul
mot. Comme ça !
(Lili sort un écriteau sur lequel il est écrit « LONCLEJO »)
(L’oncle Jo apparaît en tirant une chaise qu’il installe au milieu de la scène. Il s’assied sans parler. Lili s’approche sans rien dire. Un narrateur se lève)
Narrateur 5 : - C’est le plus vieux des oncles de Lili.
Narrateur 6 : - Il ne s’énerve jamais. Et il sent bon le savon
de Marseille.
Narrateur 7 : - Depuis quelque il a changé. Quelque chose
s’est détraqué dans sa vie.
Lili : - Depuis ma fugue, je sais que mon père est mort et que
les miracles n’existent pas.
Narrateur 8 : - La salle à manger semble rayée, blanche et
noire.
Narrateur 9 : - L’Oncle Jo est caché dans un rayon noir.
Narrateur 10 : - Lili s’installe en face lui et le regarde.
Narrateur 11 : - Lui, il la regarde sans la regarder vraiment,
comme s’il était absent.
Narrateur 12 : - Lili, elle, s’ennuie.
Narrateur 13 : - Les gens qui s’ennuient font des trucs
bizarres.
Narrateur 14 : - Par exemple, ils se mettent les doigts dans le
nez en regardant le plafond.
Narrateur 15 : - Quand elle s’ennuie, Lili, elle, se ronge les
Ongles.
Narrateur 16 : - Si Mina était là, elle lui dirait quelque chose à
sa fille !
Narrateur 17 : - Elle lui dirait d’arrêter tout de suite…
Narrateur 18 : - Et elle exigerait qu’on lui apporte une paire
de ciseaux…
Lili : - Et moi je piquerais ma crise : « ARRÊTE MAMAN ! J’AI
HORREUR QU’ON ME COUPE LES ONGLES !!! ça
SUFFIT !!! »
Narrateur 19 : - Mais Mina n’est pas là. Alors Lili finit
tranquillement de se ronger les ongles de sa
main gauche.
Narrateur 20 : - Et elle ne va tarder à attaquer sa main
droite.
Mina : - Si j’avais été là, ça ne se serait pas passé comme ça.
Narrateur 21 : - Ecoutons plutôt le dialogue entre L’Oncle Jo
et Lili !
(L’Oncle Jo et Lili ne se disent rien. Cela dure quelques longues secondes. Les narrateurs se regardent attendant un début de discussion. )
Narrateur 22 : Evidemment, ils n’ont rien à se dire.
Narrateur 23 : - Il faut dire qu’il y a autant de différences
entre eux qu’entre un palmier de Tunisie et
un sapin de Noël.
Lili : - Maman ne comprend pas ça. Et en plus il faudrait que je
sois sage comme une image qui fait de temps en temps
la conversation.
Narrateur 24 : - En fait les yeux de L’Oncle Jo traversent le
monde sans le voir.
(Tata Denise arrive alors et soupire en voyant son mari « absent ». Elle lui cale un coussin dans le dos. Elle le recoiffe un peu et replace son chapeau de paille. Elle regarde sa montre.)
Tata Denise : - Viens avec moi, Lili, on va faire cuire les
brioches.
Lili : - D’accord Tata Denise.
(Elles commencent à sortir)
Lili : - Dis, Tata Denise, il va rester toujours comme ça, L’Oncle Jo ?
Tata Denise : - Non ! C’est un moment. Ça passera. Dieu le
protège !
Narrateur 25 : - Il est temps maintenant de présenter la
famille de Tata Denise et de l’Oncle Jo.
Narrateur 26 : Commençons par les enfants, les plus jeunes.
(Thierry, Dov et Johanna s’installent au milieu de la scène)
Thierry : - Moi, c’est Thierry !
Dov : - Moi c’est Dov !
Johanna : - Et moi, c’est Johanna !
Dov : - On a passé la journée au centre de loisirs.
Johanna : - On s’est drôlement bien amusés.
Thierry : - On a fait des jeux avec les animateurs.
Johanna : - C’était génial !
Dov : - Et on recommence demain !
Narrateur 26 : - Passons aux plus grands.
Narrateur 27 : - Ceux qui travaillent !
(Peggy, Jeannot, Michèle et Annie se présentent au milieu de la scène)
Peggy : - Je m’appelle Peggy. Je suis chef vendeuse dans un
grand magasin.
Jeannot : - Je suis Jeannot.
Michèle : - Et moi Michèle.
Annie : - Quant à moi, je suis Annie. Et j’adore danser le rock.
Peggy : - On a tous les quatre un travail.
Michèle : - C’est important pour les finances de la famille.
Jeannot : - Comme ça on peut s’en sortir.
Annie : - Et comme ça les petits peuvent mieux profiter de la
vie.
Dov : - On est encore trop petits pour travailler.
Thierry : - On préfère jouer.
Johanna : - On adore se courir après et jouer à chat.
(Les trois petits commencent à se courir après sur la scène tandis que les 4 grands discutent avec leur mère. Sur la musique qu’on entend, Annie se met à danser. Les grands enfants soupirent en voyant leur père. L’Oncle Jo reste assis sans rien dire. Lili recale le coussin dans le dos de l’Oncle Jo. Puis tous sortent de scène. Le calme revient. Lili reste seule avec l’Oncle Jo.)
Lili (à L’Oncle Jo) : - Tu vas bien L’Oncle Jo ?
(L’Oncle Jo ne répond pas)
Lili (parlant plus fort) : - L’Oncle Jo, tu vas bien ?
(L’Oncle Jo tourne la tête vers Lili, lui fait un grand sourire puis retourne dans son silence.)
Narrateur 28 : - Passons maintenant à une activité très importante : le ménage.
Narrateur 29 : - Après la cuisine, c’est l’occupation la plus
importante de Tata Denise.
Narrateur 30 : - Et Lili le fait avec elle puisque sa tante lui a
demandé de l’aider.
(Tata Denise et Lili passent et repassent, qui avec un balai, qui avec une serpillère, du linge à étendre, une serviette à poussière, un plumeau… De temps en temps elles s’assoient toutes les deux sur une chaise et se mettent les mains sur les cuisses. Puis elles repartent dans le travail de la maison.)
Narrateur 31 : - Mais, les occupations de Tata Denise, c’est aussi d’accueillir ses voisines pour le café…
Narrateur 32 : - Juste après la vaisselle !
Narrateur 33 : - Et ça papote ! Et ça papote !
(Tata Denise entre avec deux voisines dont une apporte une boîte de gâteaux. Elles s’installent à la table. Lili est là juste à côté.)
Voisine 1 : - Tiens Lili, prends un gâteau !
Lili : - J’ai plus faim.
Voisine 1 : - Mais il est très bon ce gâteau !
Voisine 2 : - ça ne se fait pas de refuser un aussi bon gâteau !
Tata Denise : - Bon Lili, arrête de faire ta chipie !!!
(Finalement Lili prend le gâteau et s’éloigne de la table)
Voisine 2 : - Ah ! Les enfants de maintenant ! Toujours à faire
des caprices.
Voisine 1 : - De notre temps, on le prenait sans faire de
manières !
Tata Denise : - Les temps ont bien changé.
Voisine 1 : - Ma pauvre Denise.
Voisine 2 : - Et ça nous enlève pas le travail de la maison tout
ça.
Voisine 1 : - Et c’est pas nos maris qui viendraient nous filer
un coup de main !
(Elles mangent un gâteau)
Tata Denise : - Et puis les enfants, ça s’élève pas tout seuls.
Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.
Lili : - Avec elles, c’est toujours « Ma pauvre Denise. »
Voisine 1 : - Et quand ils sont grands, les enfants, il faut qu’ils
trouvent un bon travail et ce n’est pas facile.
(Elles mangent un gâteau)
Voisine 2 : - Et les filles il faut qu’elles trouvent un bon mari.
C’est un sacré problème. Parce que des garçons
convenables, ça court pas les rues.
(Elles mangent un gâteau)
Tata Denise : - Et en plus, ce mauvais temps pour gâcher tout
ça.
Voisine 2 : - Ma pauvre Denise.
Voisine 1 : - C’est sûr, on n’est pas vernies.
(Elles mangent un gâteau)
(Tandis qu’elles continuent à discuter en mangeant des gâteaux, Lili s’approche de L’Oncle Jo)
Narrateur 34 : L’Oncle Jo et Lili regardent par la fenêtre.
(Lili parle à L’oncle Jo)
Lili : - Tu as vu tout ce qui traîne sur le terrain vague devant
l’immeuble ? Un vrai magasin de tout et n’importe quoi.
(Lili et L’Oncle Jo continuent à regarder droit eux)
Narrateur 34 : - Deux éviers défoncés.
Narrateur 35 : - Des fenêtres cassées
Narrateur 36 : - une cuisinière sans brûleurs
Narrateur 37 : - Des morceaux de murs recouverts de
tapisserie moche.
Narrateur 38 : - Des bouteilles vides.
Narrateur 39 : - Des vieilles poutres déglinguées
Narrateur 40 : - Une vieille chemise déchirée
Narrateur 41 : - Et même une chaise en très bon état que
personne n’a voulu.
Lili : - C’est que Thierry et Dov vont jouer.
(Johanna apparaît dans un coin de la scène)
Johanna : - Et même que c’est là que Jeannot donne rendez-
vous tous les soirs à dix heures à la fille de la
grosse voisine.
Lili : - C’est ce qu’a dit Johanna. On les a même vus par la
fenêtre. Ils s’embrassaient sur la bouche.
Johanna : - Ils sont obligés de se marier…
Lili : - …a même dit Johanna. J’espère que c’est pas vrai parce
que mon cousin est beau et que la fille de la grosse
voisine, elle est moche.
Jeannot (pointant sa tête près de Johanna) : - Bon ça va !
Occupez-vous de vos affaires les filles !
Ma vie ne vous regarde pas !
(Johanna et Jeannot sortent. Peggy entre à la même place)
Peggy : - Ce terrain vague, en fait c’est un chantier. Avant il y
avait deux petites maisons. Ils les ont rasées et
bientôt, ils construiront un immeuble…
Lili : - Comme celui de Tata Denise, m’a dit Peggy, une HLM
toute neuve avec des vide-ordures dans les
appartements.
Peggy : - Mais ma mère ne veut pas. Elle dit que ça fait venir
les cafards dans les appartements.
Lili : - Quand je serai grande, je ne me marierai pas, je n’aurai
jamais sept enfants et j’habiterai un immeuble sans
voisines.
(Musique. Tout le monde sort. Noir. Petite lumière tamisée)
Narrateur 42 : - La nuit est maintenant tombée.
Narrateur 43 : - Tout est calme dans l’immeuble. Plus un
bruit.
Narrateur 44 : - C’est un très long moment de calme dans
l’appartement.
Narrateur 45 : - Lili s’est profondément endormie.
Narrateur 46 : - Elle n’a rien entendu des premiers bruits du
matin.
Narrateur 47 : - Ses petits cousins sont partis au centre de
loisirs.
Narrateur 48 : - Ses grands cousins et cousines sont partis
travailler.
Narrateur 49 : - Même Tata Denise est sortie.
(Pleine lumière. Lili entre sur scène.)
Lili : - Mais qu’est-ce qui se passe ? Il est dix heures dix et la
maison est déserte ! Personne ne m’a réveillée. La table
du petit-déjeuner n’est même pas été débarrassée.
Les lits ne sont pas faits. Il se passe quelque chose
d’étrange ici !
(Lili cherche Tata Denise dans tous les coins)
Narrateur 50 : - Lili n’aime pas ce silence.
Narrateur 51 : - Ça lui rappelle un autre silence.
Narrateur 52 : - C’était à Tunis. La maison aussi avait été
laissée en désordre.
Narrateur 53 : - On avait frappé à la porte.
Narrateur 54 : - Et elle avait entendu : « Papa est mort ! »
(Mina apparaît dans un coin de la scène)
Mina : - ça a été terrible pour ma petite Lili. C’est aussi pour
cela qu’elle a fait une fugue.
Lili (criant) : - Tata Denise ! Tata Denise !
(Elle court partout sur la scène)
Tata Denise : - Je suis là, ma Vie ! Je suis là !
(Tata Denise entre en pleurant accompagnée des deux voisines.)
Lili : - Qu’est-ce qui se passe Tata Denise ?
(Tata Denise n’arrive pas à parler. Elle pleure de plus en plus)
Voisine 1 : - Il s’est passé quelque chose ma pauvre Lili.
Lili : - Quoi ? Que s’est-il passé ?
Voisine 2 : - L’Oncle Jo a disparu !
(Elles sortent toutes, la mine déconfite)
Narrateur 55 : - Ne soyez pas inquiet cher public !
Narrateur 56 : - L’Oncle Jo n’est pas mort !
Narrateur 57 : - Pour savoir ce qui lui est arrivé, il vous suffira
de lire la suite du livre de Brigitte Smadja.
Narrateur 58 : - « Le cabanon de l’Oncle Jo »
(Le narrateur 58 montre le livre au public)
Oncle Jo : - Moi, L’Oncle Jo, je voudrais juste dire quelques
mots à Mme Smadja. Je la remercie d’abord pour
la place qu’elle me donne dans son histoire. Celle-
ci d’ailleurs est très belle. Mais, avec les élèves de
la classe de CM1-CM2 de l’école des Cèdres, nous
avons pris la décision d’inventer une autre suite.
Ainsi j’aurai la chance de vivre deux aventures au
lieu d’une.
Fin de la 1ère partie
Brigitte Smadja parle de son livre "Il faut sauver Saïd"
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