Ecole Primaire Les Cèdres Quetigny

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CM1 - La violence en débat - 19 mars 2013

DEBAT - LA VIOLENCE

 

 

Le mardi 19 mars 2013, dans le cadre d'un débat citoyen, qu'on pourrait comparer à un atelier philosophique, les élèves de la classe de CM1 ont discuté de la violence. Cette pratique du débat avait déjà été mise en place les années passées.

Pour le thème de la violence, trois grandes questions étaient à l'ordre du jour :

1/ Qu'est-ce que la violence ?

2/ Pourquoi y a-t-il de la violence ?

3/ Que peut-on faire pour éviter la violence ? 

Les tables de la classe étaient installées en rectangle afin que chacun puisse voir l'ensemble des élèves. 

La débat d'une heure était dirigé par une secrétaire (Balmini) qui notait les noms des enfants souhaitant intervenir et une présidente (Maréva) qui appelait les inscrits chacun à leur tour.

Afin de ne pas oublier leur propos, les élèves s'étaient muni d'un cahier et d'un stylo pour prendre des notes. Cela permettait aussi d'écrire des idées intéressantes exprimées par d'autres camarades de classe. L'enseignant devait également s'inscrire auprès de la secrétaire de séance pour prendre la parole. Une seule exception pour lui à cette règle : il avait la possibilité d'intervenir en cas de bavardage ou de dérangement du débat afin de garantir la sérénité de la discussion. L'implication des enfants et leur très bonne écoute ont permis d'éviter ce type d'intervention.

Un troisième enfant était responsable de l'heure, informant tous les quarts d'heure du temps restant afin de faire avancer le débat petit à petit vers les derniers points à aborder. De plus, à cinq minutes de la fin, il informait les élèves des derniers moments d'inscription afin de se faire connaître de la secrétaire pour leur dernière intervention. Le débat pouvait ainsi terminer dans les temps. 

Cette forme d'organisation de la discussion permet une grande écoute les uns des autres, une expression sereine et respectée de chacun, donnant au débat une grande richesse et beaucoup de réactivité ("Je suis d'accord avec... parce que...", "Je ne suis pas d'accord avec... parce que...", "... a mal compris ce que je voulais dire", "Pour reprendre l'idée de..., je voudrais dire que...", etc...). Cela  donne aussi l'occasion d'utiliser des formes de langage et de vocabulaire  peu utilisées par les enfants dans la vie courante. C'est un enrichissement très important sur le fond et sur la forme, avec un accès à une citoyenneté qui fait de soi et de l'autre, une personne existante et écoutée. C'est la base des relations humaines. On peut être d'accord ou non avec quelqu'un, mais la première des exigences avec autrui, c'est la reconnaissance de son existence par le respect. 

 

 

A l'occasion de ce débat sur la violence, les élèves ont fait le constat que celle-ci peut être physique bien sûr (c'est la plus visible) avec les bagarres, les coups, les guerres, également les viols, les violences aux enfants, aux femmes, etc....

Mais elle peut aussi être verbale. Parfois même les mots peuvent être plus violents que des coups, entre autres par les formes d'exclusion et de rejet : moqueries sur le physique, la pauvreté, le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie et toutes les formes d'intolérance religieuse, les exclusions du fait de modes de vie différents qui font peur parce qu'on ne les connaît pas, parce qu'on ne les comprend pas, etc... La violence psychologique n'a été que peu abordée.

Les mots utilisés par les enfants n'étaient pas toujours "savants", mais ils reflétaient bien une compréhension claire des phénomènes de violence.

Et cette violence, quelque soit son origine, quelque soit sa forme, amène à la souffrance. Elle peut aussi amener à la mort. C'est pourquoi elle n'est pas acceptable. 

Plusieurs enfants ont aussi abordé l'idée d'une violence sociale liée à l'argent, les rapports violents entre richesse et pauvreté. Sans le savoir forcément, ils ont ouvert un autre débat plus large et plus complexe lié aux grands maux d'une société qui ne laisse pas de place pour tout le monde (chômage, difficultés économiques, repli sur soi, solitude, etc...), une société où l'argent est roi.  Par là même, cette situation provoque des formes diverses de violence. 

 

 

Les raisons de cette violence ? La peur comme cela a été dit plus haut, la jalousie, l'envie de posséder ce que l'autre a, la consommation d'alcool et de produits illicites, le besoin et/ou l'envie d'argent, la vengeance, l'ignorance (des personnes qui ont été longtemps victimes de violence peuvent même devenir violentes à leur tour car elles ne connaissent pas d'autres moyens pour réagir)...

Le débat s'est terminé sur la question de "Comment faire contre la violence ?"

La parole s'est imposée comme une ressource importante des humains. Mettre des mots pour expliquer, pour dire, pour se faire comprendre. Et puis il fut question de la loi, car de nombreux exemples ont montré comment la loi garantissait le droit de chacun d'exister en paix en étant respecté et en respectant l'autre. Les règlements de conflits entre enfants à l'école étaient plus explicites même que les grandes questions de guerres dans le monde ou de violences aux populations en général, même si tout a été abordé avec beaucoup d'à propos. 

90% des élèves ont pris la parole, en moyenne 4 ou 5 fois. ce débat fut une belle réussite. 

L'initiative sera renouvelée.

 

 

Voici quelques comptes-rendus d'enfants :

 

(...) Les élèves ont parlé de la méchanceté. Ils ont dit que la méchanceté commence par des insultes et finit par la bagarre (...) La méchanceté n'est pas que la bagarre, mais aussi les insultes. La méchanceté peut même faire des guerres. Ryan 

La violence c'est aussi la guerre. La guerre ne vaut rien. On commence par les mots, on finit par les gestes. La violence n'est pas seulement la guerre, c'est aussi le vol, et aussi quand on fait chanter les personnes. Balmini

La violence est très dangereuse. Il est interdit d'insulter, de taper. La violence peut amener à la mort. On peut aller en prison à cause de la violence. Il faut l'arrêter, sinon ça va créer des dégâts. La violence n'amène à rien. Il y a des sortes de violences, le racisme, la xénophobie, l'homophobie, l'islamophobie, l'antisémitisme. La violence se passe partout, par exemple à la guerre. Il y a aussi des petites violences comme de voler un stylo. Il ne faut jamais juger. Rodin

(...) Moi, je pense que ce serait bien d'arrêter la violence parce que tout le monde est comme il est et on le respecte. Hana

(...) Par exemple, se battre, s'insulter, se moquer des pauvres est de la violence (...) Le racisme peut être sur la couleur de peau  ou sur une origine chrétienne ou une autre religion. Il ne faut pas juger les autres, c'est très mal. (...) Je pense que la violence devrait être interdite. Khémis

(...) On a le droit de ne pas aimer les personnes, mais on est obligé de les respecter. Noëline

La violence se trouve partout, dans les guerres, dans les écoles, etc... La violence peut tuer des innocents (...) On peut aussi devenir violent en buvant de l'alcool. Malheureusement les chefs qui décident de faire la guerre ne vont jamais à la guerre pour se battre. Yassine

La violence est dangereuse, la violence c'est une bagarre entre personnes. La violence, c'est aussi des vols. Et il ne faut jamais juger. Tout le monde est comme il est. Maréva

La violence peut produire de gros dégâts. Des personnes dans le monde se battent des fois pour défendre leur droit. Des fois, les riches se moquent des pauvres. Au contraire, ils devraient les aider. Darryl 

 

 

(...) Au début, il y a les insultes et après on fait les coups. Les mots peuvent être plus douloureux que les coups (...) Esma

La violence est la bagarre, s'insulter, la moquerie, etc... (...) Il ne faut pas régler les problèmes par la violence parce qu'on eut avoir des ennuis de famille et des sanctions. Corentin

Il existe plusieurs types de violences : la violence verbale (les insultes, les menaces, les moqueries), la violence morale (le rejet et l'isolement), la violence physique (se faire battre, taper ou blesser). Parfois la violence commence par des insultes et se termine par des coups. Ou des fois, elle commence par des coups et les insultes vont avec. Parfois, les personnes violentes sont celles qui ont subi de la violence. Morgane

(...) Tout ça pour dire que la violence est inutile (...) Fouad

La violence, c'est débuter par des mots et finir par des gestes ou le meurtre, mais aussi par des vols comme par exemple quand quelqu'un vole le sac d'une dame. ça c'est de la violence. Pour arrêter la violence, il faut que les gens fassent la paix. Mais ce n'est pas le cas. Marine

(...) Ce ne sont pas que les humains qui se battent, les animaux eux aussi se battent entre eux. (...) Quand les riches ne savent quoi faire de leur argent et qu'ils n'en donnent pas aux pauvres, les pauvres croient qu'on les insulte. Alexandre

(...) Les riches devraient aider les pauvres, c'est pour ça qu'on a inventé les associations. Valentin

 


A l'école, nous avons fait un débat sur la violence. On a dit qu'il n'était pas bien de juger les autres car chacun est comme il est. Pour cela, il ne faut pas utiliser la violence. Amina

(...) Ce n'est pas bien d'insulter les autres et de se moquer. Après ça finit par des guerres. Virgile

(...) Nous avons retenu que la violence ne résout pas les problèmes. Au contraire, elle entraîne de gros dégâts qui sont suivis de sanctions. Il est préférable de garder son sang-froid. Baptiste G. 

Ce n'est pas bien avec la violence ; nous ne pouvons pas nous comprendre. Jade

La violence est mal parce que, quand on tape une personne en lui faisant mal, on commence par des insultes et ça finit par des gestes. Et la violence entraîne parfois la mort. C'est très dangereux pour notre santé. Ilian

(...) Nickos a dit que la violence se fait partout et je suis d'accord avec lui. Par exemple, à la récréation, des élèves se bagarrent ou se tapent entre eux. Et moi, je suis contre la violence car on peut se faire du mal. Et je voudrais qu'on fasse la paix partout où il y a la guerre. Shéryline

La violence n'a jamais rendu des comptes. Avant tout, ça sert à se faire mal et à blesser. Baptiste D. 

(...) Tout ça pour dire que la violence n'est pas bien. Dunya

 

 



27/03/2013

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